[A] Après les nouvelles, passer à l'étape roman

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Maloriel
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Maloriel »

Disons que dans les nouvelles, tout est bien plus resserré, et plus direct. On ne s'autorise presque aucun détour.
En tout cas, merci pour vos réponses.
Et... Je crois que je tiens une idée. J'ai commencé. Je préfère ne rien dire de plus tant que ce ne sera pas bien lancé et que je me sentirais rodée, comme un navire traversant l'Atlantique ;) (car oui, moi aussi je suis habituée à la piscine)

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Milora
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Milora »

tigrette a écrit :
Stef- a écrit :J'aurais tendance à croire que les nouvelles sont souvent des récits d'idées, en effet, et les romans, le plus souvent, des récits de personnages ou d'environnement (plutôt que des récits centrés autour d'une idée principale)

Dans le Seigneur des Anneaux, il n'y a aucune idée révolutionnaire (en tout cas plus à notre époque), par contre, le contexte et les personnages sont fortement développés. Il y a bien sûr des romans bâtis autour d'une idée, des histoires à chute, ou des enquêtes etc. Mais amha cela ne me semble pas le plus facile pour démarrer ?
Je ne suis pas trop d'accord. Si l'idée sur laquelle est bâtie ton roman n'est pas assez forte, tu ne pourras pas aller très loin. Si l'idée centrale du seigneur des anneaux ne te semble pas originale, c'est que qu'elle est inspiré des mythes très anciens et qu'elle a servi de base à deux nombreuses autres idées (telles que Star Wars par exemple)
Je pense que ça ne contredit pas ce que voulait dire Stef. Dans un roman, l'important c'est, pour caricaturer, les personnages et les péripéties qu'ils vont traverser (avec ça, vient l'univers et l'idée du roman). Les enquêtes, les histoires longues à chutes, ne tiennent pas si elles n'ont pour "but" que cette idée-là. Il faut monter l'édifice comme un château de carte. Une nouvelle ressemblerait plus à un coup de pinceau bien précis, je dirais - si je voulais partir dans des métaphores fumeuses :lol:
Dans une nouvelle, ce qui est travaillé est avant tout une idée, un "concept", un "retournement", je ne sais pas comment dire. Souvent, c'est le basculement entre la partie principale de la nouvelle et sa chute.

Bon, je suppose que tout ça pourrait avoir une foule de contre-exemples. Mais dans le principe même de la nouvelle, on se centre bien plus sur une idée...
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tigrette
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par tigrette »

Milora a écrit : Dans un roman, l'important c'est, pour caricaturer, les personnages et les péripéties qu'ils vont traverser (avec ça, vient l'univers et l'idée du roman). Les enquêtes, les histoires longues à chutes, ne tiennent pas si elles n'ont pour "but" que cette idée-là.
Pour moi, ce serait prendre le problème à l'envers. Le développement des personnages, leurs péripéties doivent être au service de l'idée centrale du roman et n'exister que pour la mettre en valeur. Le risque de procéder autrement, c'est de s'apercevoir 150 pages plus loin que le livre ne va nulle part parce qu'aucune problématique forte ne retient l’intérêt du lecteur. Après, la qualité du traitement de l'idée en soi (notamment par l'arc psychologique des personnages etc) est ce qui fait la valeur du livre.

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Stef-
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Stef- »

tigrette a écrit :
Stef- a écrit :J'aurais tendance à croire que les nouvelles sont souvent des récits d'idées, en effet, et les romans, le plus souvent, des récits de personnages ou d'environnement (plutôt que des récits centrés autour d'une idée principale)

Dans le Seigneur des Anneaux, il n'y a aucune idée révolutionnaire (en tout cas plus à notre époque), par contre, le contexte et les personnages sont fortement développés. Il y a bien sûr des romans bâtis autour d'une idée, des histoires à chute, ou des enquêtes etc. Mais amha cela ne me semble pas le plus facile pour démarrer ?
Je ne suis pas trop d'accord. Si l'idée sur laquelle est bâtie ton roman n'est pas assez forte, tu ne pourras pas aller très loin. Si l'idée centrale du seigneur des anneaux ne te semble pas originale, c'est que qu'elle est inspiré des mythes très anciens et qu'elle a servi de base à deux nombreuses autres idées (telles que Star Wars par exemple)
Bien sûr qu'il y a des idées fortes... Et dans plein d'autres romans de ce type. Mon propos allait plutôt dans le sens d'un traitement, disons... pas original si on le considère à notre époque. Je te prends un autre exemple : Hunger Games, que pas mal d'entre nous ici ont lu, alors cela convient bien : le sujet, en soi, n'a rien d'original, ce type d'histoire et d'univers post apo ont déjà été traités à maintes reprises, comme dans Running Man de King, entre autres. Ce qui fait que Hunger Games est si fort, c'est dans son approche du récit, bien sûr avec le côté interne de l'héroïne, puisque tout est raconté de son pdv de narration, la caractérisation y est très développée, et, qu'elle plaise plus ou moins bien à certains lecteurs ou non, l'évolution des personnages.

C'est pas impossible de faire une excellente nouvelle sur un sujet "pas original" déjà lu et relu, mais que le traitement accroche le lecteur sur un faible nombre de signes, cela va être un tour de force, amha. Voilà pourquoi je crois que le roman se prête plus au développement des personnages, et autorise (plus) à décliner des mêmes thèmes.
Milora a écrit : Je pense que ça ne contredit pas ce que voulait dire Stef. Dans un roman, l'important c'est, pour caricaturer, les personnages et les péripéties qu'ils vont traverser (avec ça, vient l'univers et l'idée du roman). Les enquêtes, les histoires longues à chutes, ne tiennent pas si elles n'ont pour "but" que cette idée-là. Il faut monter l'édifice comme un château de carte. Une nouvelle ressemblerait plus à un coup de pinceau bien précis, je dirais - si je voulais partir dans des métaphores fumeuses :lol:
Dans une nouvelle, ce qui est travaillé est avant tout une idée, un "concept", un "retournement", je ne sais pas comment dire. Souvent, c'est le basculement entre la partie principale de la nouvelle et sa chute.

Bon, je suppose que tout ça pourrait avoir une foule de contre-exemples. Mais dans le principe même de la nouvelle, on se centre bien plus sur une idée...
Oui, c'est intéressant comme réflexion. D'ailleurs, si on prend de "bons" romans policiers récents (enfin jugés comme tel, j'ai lu un article là-dessus je ne suis pas expert du genre), un critique expliquait qu'aujourd'hui, il n'est plus possible (ou presque) de ne parler que de l'enquête et de la chute de l'histoire, le lecteur attend de la part de l'auteur que les personnages soient développés et caractérisés, bref, crédibles, qu'il se produise une empathie et qu'il s'y identifie.

Consciemment ou non, j'ai l'impression que le lecteur s'attache moins à cet aspect dans une nouvelle : il sait qu'il lit un texte court. Il va plutôt espérer être surpris, dans le bon sens du terme ? Voilà pourquoi les nouvelles sont si difficiles à mon sens.
Modifié en dernier par Stef- le sam. juin 02, 2012 12:58 pm, modifié 2 fois.

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Danael
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Danael »

Je pense qu’il y a autant de façons de mener une intrigue qu’il y a d’auteurs pour la concevoir. Il n’existe pas selon moi de bonnes ou de mauvaises méthodes. Certains démarreront avec une intrigue centrale déjà bien développée, avec un synopsis afin de savoir où ils vont, d’autres partirons d’une idée forte, d’un rêve, d’une simple image, une situation et développeront autour. D’autres encore de partir à l’aventure.

Pour en revenir au sujet, je trouve l’exercice de la nouvelle très exigeant, il demande d’en dire beaucoup avec peu de mot. On ne peut pas relâcher son effort une demie page. Commencer par la nouvelle peut contribuer à acquérir une certaine rigueur dans l’exercice d’écriture. Dans la plupart des cas il s’agit de vite planter le décor et d’aller à l’essentiel. Dans une nouvelle c’est l’idée centrale qui prime, une situation, un évènement bien précis. On se sert des personnages, ce ne sont pas eux qui servent l’histoire. Comme le dit Milora, on trouvera toujours des contre-exemples, mais dans une histoire courte on n’a pas trop de temps de développer la psychologie des héros et héroïnes qui traversent la poignée de pages qui constituent la nouvelle.

C’est d’ailleurs pour cette raison que je ne suis pas spécialement fan des nouvelles. J’en ressors souvent frustré. Personnellement, ce qui m’importe dans un roman, ce sont les personnages, leur psychologie, l’attachement ou la détestation qu’ils vont m’inspirer. L’envie de m’amuser et d’avoir peur, de rire ou de souffrir avec eux. S’ils ne m’intéressent pas, quel que soit la prétendue qualité de l’écriture ou de l’intrigue, l’ensemble me laissera plus ou moins indifférent.

Bref, il n’y a pas de règles précises, certains trouveront leur épanouissement dans la nouvelle, d’autres dans le roman. Cela peut aussi dépendre du moment. Mais, comme j’ai dit plus haut, commencer par les nouvelles est selon moi un excellent exercice, la première marche naturelle avant de se lancer dans l'aventure du roman.

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Stef-
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Stef- »

Une marche intéressante, oui, naturelle je ne sais pas ! :)

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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par petit_pavé »

Stef- a écrit :Une marche intéressante, oui, naturelle je ne sais pas ! :)
Tout à fait d'accord :)
Même si la nouvelle est un format intéressant qui peut aider à "aiguiser" sa plume, je pense sincèrement que ce n'est pas une étape obligée pour passer au roman, parce que ce sont deux exercices très différents. Et qu'il y a des écrivains plus portés sur l'un ou l'autre format, ce qui n'empêche nullement de passer de l'un à l'autre et de prendre plaisir aux deux.

Pour ce qui est de la question du développement des idées/thématiques dans la nouvelle vs le roman, la comparaison ne casse peut-être pas trois pattes à un canard, mais pour moi c'est un peu la différence que l'on peut trouver entre un(e) maxime/proverbe et une dissertation :
Dans le premier cas, le format extrêmement court oblige à être percutant, avec non seulement une idée forte, juste, mais aussi un mode d'exposition de cette idée particulièrement marquant, adapté au millimètre près.
Dans l'autre, on décline l'idée/le thème central(e) de différentes manières, sous différents angles et sous toutes ses coutures. La forme n'a pas besoin d'être aussi percutante dans chacune de ses expositions, mais le thème, l'idée centrale, se doit d'être très riche, pour gagner en force et en pertinence tout au long du développement et atteindre la plénitude lors de la conclusion.

Bref, pour moi, l'idée centrale d'un roman n'est pas moins "forte" que celle d'une nouvelle. C'est juste le traitement qui est différent. Dans le cadre d'une nouvelle, on accepte de rester sur une seule idée, un seul aspect, que l'on sublime au maximum. Dans un roman, on joue sur toutes les nuances du thème choisi.

Bon après, ça reste une comparaison qui ne casse pas trois pattes à un canard, et tout le monde ne sera peut-être pas d'accord avec cette façon de voir les choses... :mrgreen: Mais c'est ainsi que je le conçois, en tout cas.
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tigrette
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par tigrette »

Stef- a écrit : Mon propos allait plutôt dans le sens d'un traitement, disons... pas original si on le considère à notre époque. Je te prends un autre exemple : Hunger Games, que pas mal d'entre nous ici ont lu, alors cela convient bien : le sujet, en soi, n'a rien d'original, ce type d'histoire et d'univers post app ont déjà été traités à maintes reprises, comme dans Running Man de King, entre autres. Ce qui fait que Hunger Games est si fort, c'est dans son approche du récit, bien sûr avec le côté interne de l'héroïne, puisque tout est raconté de son pdv de narration, la caractérisation y est très développée, et, qu'elle plaise plus ou moins bien à certains lecteurs ou non, l'évolution des personnages.
Je crois qu'il ne faut pas confondre originalité et force. L'idée des enfants sacrifiés en tribut aux Dieux ou autres est un mythe ancré depuis des millénaires (Moloch, le labyrinthe du Minotaure, etc). Hunger Games emprunte beaucoup à ces mythes, aux gladiateurs romains, etc, comme d'autres avant (notamment le prix du danger et surtout Battle Royale à qui le roman doit beaucoup.). Mais pourquoi ça marche ? Parce que les problématique dans lesquelles est plongée l'héroïne nous touchent (le sacrifice, faut-il tuer pour survivre, etc, etc).
Evidemment, si le livre était mal écrit, mal conçu, que la narration était pauvre, la caractérisation des personnages faible, le livre n'aurait pas eu le succès qu'il connait.

C'est la différence entre un block buster anonyme réduit à la simple expression de son pitch avec des personnages en carton et une oeuvre telle que Blade Runner ou plus prosaïquement The Dark Night, par exemple, dont l'écriture, l'univers, la caractérisation des personnages transcende l'intrigue.

Idem pour le Nom de la Rose face au Da Vinci Code.

Mais il n'empêche, je crois, que l'idée de base doit porter tout le reste.

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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Stef- »

Pas l'originalité, mais la force d'une idée ? Non, je suis sceptique. Le récit peut être fort, oui, il s'agit donc de la mise en oeuvre, du traitement de l'histoire (la réalisation en somme si on comparait avec un film), une idée "forte", je ne sais pas trop ce que cela veut dire...

Je crains que cela ne soit dangereux de trop s'en remettre aux idées pour conditionner tout le reste ?

Avec notre culture actuelle, forte de très nombreux films et livres sur des univers fantastiques, les "bonnes" idées (encore faut-il les trouver !), ou les thèmes "forts" ne se suffisent plus en eux-mêmes, voire ces derniers peuvent facilement être perçus comme des clichés, il faut convaincre le lecteur par la crédibilité des personnages, celle des situations qu'ils affrontent, éventuellement par l'originalité du traitement de l'histoire. En tout cas moi c'est ce que je souhaite lire, et espère réussir à écrire... :)

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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par tigrette »

Stef-, je crois qu'au fond on est d'accord. La qualité de l'écriture, la "voix", les développements des personnage c'est essentiel pour faire un bon roman.
Si tu veux, pour clarifier mon opinion : l'idée forte est la condition nécessaire mais pas suffisante.
Qu'est-ce qui déclenche l'acte de lecture (si on fait abstraction du bouche à oreille ?)

Dans l'ordre :
- la couv'
- le quatrième de couv'
- le prologue et/ou 1er chapitre

Si la problématique centrale n'est pas clairement établie et qu'elle n'émeut pas ou n'intéresse pas le lecteur suffisamment pour se plonger dans ton livre, c'est cuit à 99%.

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Milora
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Milora »

tigrette a écrit :Stef-, je crois qu'au fond on est d'accord. La qualité de l'écriture, la "voix", les développements des personnage c'est essentiel pour faire un bon roman.
Si tu veux, pour clarifier mon opinion : l'idée forte est la condition nécessaire mais pas suffisante.
Qu'est-ce qui déclenche l'acte de lecture (si on fait abstraction du bouche à oreille ?)

Dans l'ordre :
- la couv'
- le quatrième de couv'
- le prologue et/ou 1er chapitre

Si la problématique centrale n'est pas clairement établie et qu'elle n'émeut pas ou n'intéresse pas le lecteur suffisamment pour se plonger dans ton livre, c'est cuit à 99%.
Euh, alors sur ce point-là je n'adhère pas tout à fait. La couverture et la quatrième de couverture, ça ne fait pas partie du roman. Ça fait partie du livre en tant qu'objet, mais pas du texte du roman. Un éditeur peut mettre ce qu'il veut en couverture et en quatrième de couverture, faire ressortir l'idée qu'il veut d'un roman - ça ne vous est jamais arrivé d'acheter un livre et de découvrir que l'intérieur n'a rien avoir avec les idées que mettaient en avant couverture et quatrième de couverture ? Sans compter que ça change au gré des éditions. Non, définitivement, je pense pas qu'on puisse le prendre en compte quand on réfléchir à la forme littéraire qu'est le roman - comme ici dans ce sujet. Ça c'est plutôt l'enrobage.
Pour le prologue/premier chapitre, c'est peut-être un peu plus vrai étant donné que c'est un morceau du texte ; mais je ne suis pas persuadée que l'idée "de base" du roman soit spécialement à mettre en avant. Je pense que ça dépend des romans.
petit_pavé a écrit : Pour ce qui est de la question du développement des idées/thématiques dans la nouvelle vs le roman, la comparaison ne casse peut-être pas trois pattes à un canard, mais pour moi c'est un peu la différence que l'on peut trouver entre un(e) maxime/proverbe et une dissertation :
Dans le premier cas, le format extrêmement court oblige à être percutant, avec non seulement une idée forte, juste, mais aussi un mode d'exposition de cette idée particulièrement marquant, adapté au millimètre près.
Dans l'autre, on décline l'idée/le thème central(e) de différentes manières, sous différents angles et sous toutes ses coutures. La forme n'a pas besoin d'être aussi percutante dans chacune de ses expositions, mais le thème, l'idée centrale, se doit d'être très riche, pour gagner en force et en pertinence tout au long du développement et atteindre la plénitude lors de la conclusion.
J'aime bien ta comparaison, elle est bien trouvée ! Je suis assez d'accord avec toi, d'ailleurs :) .
Danael a écrit :Je pense qu’il y a autant de façons de mener une intrigue qu’il y a d’auteurs pour la concevoir. Il n’existe pas selon moi de bonnes ou de mauvaises méthodes. Certains démarreront avec une intrigue centrale déjà bien développée, avec un synopsis afin de savoir où ils vont, d’autres partirons d’une idée forte, d’un rêve, d’une simple image, une situation et développeront autour. D’autres encore de partir à l’aventure.
Oui mais là tu te places en amont du texte, à l'étape de sa création. Je pense que par "idée forte", Tigrette et Stef- se plaçaient plutôt du côté du résultat final, en envisageant l'idée principale, l'armature, le "but" de l'histoire.
Danael a écrit : Mais, comme j’ai dit plus haut, commencer par les nouvelles est selon moi un excellent exercice, la première marche naturelle avant de se lancer dans l'aventure du roman.
Oui, c'est un bon exercice. Mais je crois que l'avantage de commencer par des nouvelles, c'est aussi que c'est... court. Tout bêtement, on a le droit de faire des ratés, sans remettre en cause des mois de travail. On peut tenter différents styles d'écriture, différentes voix narratives, différentes tonalités, différents types de sujets, en sachant que si on rate, bah, c'est dommage, mais il y a la suivante pour rattraper. On peut se lancer dedans avec simplement l'idée de "et si j'essayais ça, pour voir ?".
C'est plus dur à faire avec un roman, à mon sens. C'est des heures et des heures et des heures de travail, un roman. En plus, je pense que sauf cas particulier, le style, dans le roman, a tendance à s'effacer, à ne pas se laisser sentir - un bon style est souvent un style qu'on ne remarque pas, mais qui sert parfaitement l'intrigue. Alors que dans une nouvelle, quelques fois on peut écrire avec une idée très réduite et tout faire tenir par l'originalité du style ou de la présentation - encore un bon exercice.
C'est toujours comme ça que j'ai vu les choses. Mais évidemment c'est pas parce qu'on arrive à faire des nouvelles potables et à s'y sentir à l'aise qu'on va écrire un super roman du premier coup. Le roman aussi à ses propres exigences, qui ne peuvent pas s'apprendre juste en passant par des nouvelles. Je pense à la construction d'une intrigue longue, à la gestion d'un texte qui est long et a besoin d'un rythme (pas trop trop soutenu mais pas de passages à vide ou sinon le lecteur décroche), qui doit aussi se renouveler (vous pouvez traiter plusieurs fois la même idée au fil de vos nouvelles - c'est plus délicat de réemployer plusieurs fois la même idée dans un roman : le lecteur va en avoir marre).


Tiens, je m'aperçois d'un truc en écrivant ce message. J'ai l'impression que je n'arrive pas à écrire depuis quelques temps ; mais c'est peut-être parce que je me suis lancée, depuis quelques années, dans des textes plus longs, et que je me retrouve confrontée à ces problèmes ; et du coup, c'est pas si désespérant, je suis peut-être juste en train de comprendre les difficultés du roman et d'apprendre à en écrire ? Bref, désolée pour cette parenthèse perso, mais ça m'a subitement rassurée de me dire ça :lol: L'eurêka du vendredi matin :mrgreen:
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malicia
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Continuer les nouvelles ou se lancer dans un roman ?

Message par malicia »

Hello à tous,

J'ai un petit dilemme pour lequel vous pourrez peut-être m'aider. Je me suis (re)lancée dans l'écriture depuis 2 ans en répondant uniquement aux appels à textes (une dizaine au total). Depuis, mon style s'est amélioré, affirmé, bref je suis contente de mon évolution (et Cocyclics a sa part de responsabilité car les retours des membres ont été super utiles ! :love: ).

Mais je sais pas, en ce moment, je "fatigue" un peu. D'un côté, j'ai des retours de plus en plus positifs pour les appels à textes, même si je ne suis pas prise, je sens que je me rapproche. Mais j'ai l'impression de me "disperser" et de "dépenser de l'énergie" dans de multiples projets (et à chaque fois il faut tout recommencer du synopsis aux relectures) plutôt que dans un gros.
De l'autre, j'ai de plus en plus envie de tenter l'aventure du roman mais j'ai peur des risques que ça représente : est-ce vraiment "sage" de se lancer dans un seul projet alors que j'ai encore beaucoup à apprendre ? Est-ce que je ne laisse pas tomber trop tôt les appels à texte par "facilité" ?

Du coup, je me tourne vers vous, vers ceux qui ont été publiés pour des appels à textes, ou pas, vers les anciens novellistes devenus romanciers... Comment ça s'est passé quand vous êtes passé des nouvelles au roman ? Qu'est-ce qui vous a le plus réussi ? Ce que vous feriez autrement ? En fait, pour "tout vous dire", j'ai peur de ne me diriger vers du roman que par peur de l'échec avec les nouvelles, le fameux "et si l'herbe était plus verte ailleurs" (même si j'ai toujours eu l'intention de finir par passer au roman mais j'avais toujours dit "quand au moins un de mes textes sera sélectionné pour un appel à textes) ...

Merci d'avance !

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Anaïs
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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Anaïs »

Sujets fusionnés :mage:

Pour répondre à ta question, personnellement j'ai fait l'inverse : commencé par écrire des romans, compris que j'avais beaucoup de progrès à faire, essayé les nouvelles. Je n'ai pas vraiment été sélectionnée à un AT (sauf une nouvelle recyclée dans un webzine), mais l'envie de me remettre aux romans est venue, ce qui fait que je me suis lancée à nouveau.

Je crois qu'il vaut mieux ne pas partir dans des considérations de type "je fais ça parce que c'est plus facile". Plutôt voir ce qui te fait envie. Parce qu'on travaille toujours mieux quand on est motivé ;)

Sinon, juste par curiosité :
malicia a écrit :j'ai toujours eu l'intention de finir par passer au roman mais j'avais toujours dit "quand au moins un de mes textes sera sélectionné pour un appel à textes
Pourquoi une telle contrainte ? Sans vouloir être défaitiste, la sélection à un AT n'est pas l'unique preuve qui existe que le texte est bon ou pas. Pour être pris, il faut non seulement que le texte soit bon, corresponde aux attentes de l'anthologiste... mais il faut aussi qu'il soit meilleur que les autres... Or, cette notion du mieux est extrêmement subjective.

Pour finir, n'oublie pas que quand on écrit un roman, on a l'occasion de développer d'autres facettes de son écriture.

Bref, dans tous les cas, du moment que tu écris, tu vas progresser. Donc écris ce qui te fait envie :yata:
Site/blog, deux pour le prix d'un !
Toute la saga des Puissances de Nilgir est disponible !

Anonyme_Quatre

Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Anonyme_Quatre »

Je plussoie Anaïs et Vestrit et rajouterai :
Et puis un roman est extrêmement formateur également formateur. Généralement, le premier présente d'énormes lacunes que tu ne peux pas prévoir avec les nouvelles. Le roman n'est pas juste une longue nouvelle, c'est bien plus complexe. Les deux formats ne différent pas uniquement par leur taille, mais par tout ce que tu mettras dedans : plus de personnages, plus approfondis, des intrigues plus nombreuses (pas forcément plus complexes, mais il faut les faire durer), etc.
On peut être un romancier hors pair et un mauvais nouvelliste. On peut être un nouvelliste reconnu et ne pas savoir aligner deux romans sans se planter.
Donc tente ce qu'il te fait envie, ce que réclament les histoires que tu inventes :)

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Re: Après les nouvelles, passer à l'étape roman

Message par Siana »

Arg... j'ai perdu mon message durant le déplacement du sujet et j'ai pas pu le récupérer. :psychocoah:

Je recommence.

Alors, déjà, je pense qu'on a tous reçu des refus, et qu'on en reçoit généralement plus que de retours positifs. Malgré tout, cela ne remet pas forcément en cause la qualité du texte, parfois c'est juste que l'anthologiste préfère un autre traitement du thème ou que l'annonce de l'AT n'était pas assez claire (on a eu ça avec l'AT Morts Dents Lames n°1, où la majorité des textes reçus ne correspondait pas à ce que voulait l’éditrice), ou encore qu'un autre texte traitant ce sujet a déjà été sélectionné, ou encore juste que l'anthologiste n'accroche pas (les goûts, les couleurs, tout ça). Il peut y avoir plein de raisons. Mais c'est pareil pour les romans. Donc je pense qu'il ne faut pas non plus trop s'attarder sur les refus, parce que même s'ils sont assez désagréables sur le moment, on en reçoit toujours beaucoup proportionnellement au nombre de textes que l'on soumet. Que ce soit en nouvelles ou en romans.

D'ailleurs, le travail sur un roman est sensiblement le même que sur une nouvelle. Tout projet a besoin de suivre des étapes précises : 1er jet, bêta, corrections, soumission, refus et éventuelle acceptation. C'est un cycle qui recommence pour chacun, que ce soit sur des nouvelles ou des romans. Cela dit, le travail n'est pas exactement le même non plus, puisque le roman laisse davantage de place au développement des idées, des personnages et de l'univers. On peut également travailler les retournements scénaristiques plus en profondeur, en utiliser certains qui passent moins bien dans une nouvelle, etc. Donc selon moi, les méthodes de travail sur le roman sont complémentaires à celles des nouvelles. Ça aide à voir les choses sous un nouvel angle, à travailler de manière différente, mais toujours avec une même base (la création de personnages, d'univers, choisir l'enchaînement des actions, etc.).

Quant à la question de savoir si tu dois passer aux romans... Aucun auteur n'est trop "jeune" pour écrire des romans. Donc si tu as des idées qui selon toi méritent un long développement, lance-toi ! Mais je pense qu'il ne faut pas te forcer non plus. Ce doit vraiment être une envie de ta part, soit parce que tu as envie de développer un nouvel univers (ou un repris d'une nouvelle, ce que j'ai déjà fait et que je referai pour ma part), un personnage, une intrigue longue, ou même juste par curiosité pour voir ce que ça donne. Mais sans te forcer, vraiment, sinon tu risques de te frustrer plus qu'autre chose.
Et puis, tu n'es pas obligée de commencer par un mastodonte de 600 000 sec ! Tu peux commencer par une novella entre 100 000 et 200 000 sec, ou un roman "moyen" de 300 000 à 400 000 sec. Tout est possible. C'est à toi de trouver tes limites pour commencer un roman sans en avoir peur. Bon, il est vrai que c'est toujours difficile d'évaluer la taille d'un projet avant sa naissance, mais tu peux limiter le nombre de rebondissements pour éviter d'avoir une trop grosse histoire.
Donc pour moi, ce que tu recherches n'est peut-être pas tant un éloignement, qu'un besoin de changement ou de découvrir de nouvelles méthodes et de nouveaux univers.

Et il est aussi vrai qu'écrire un roman ne t'empêche pas de continuer tes nouvelles. ;)

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