La mare aux nénuphars

Je n'ai pas vu de fil sur le sujet, donc je lance.

Cet après-midi, j'ai réécris les synopsis version courte de mes trois tomes, et je me suis interrogée en arrivant à la fin du tome 3. Je me suis demandé si c'était grave de ne pas avoir de super bataille épique finale (c'est de la fantasy). Et du coup je me suis interrogée sur l'avis des éditeurs sur le sujet. Est-ce que la grosse bataille finale ça n’appâte pas davantage le lecteur ? Est-ce que ce n'est pas une option "préférable" pour que le lecteur ait l'impression de terminer sur une apothéose ?

L'exemple le plus simple qui me vient est Harry Potter, des combats finaux dans tous les tomes (différents, sinon c'est pas drôle), et un encore plus gros dans le dernier tome (genre on va casser Poudelard, carrément). C'est classique, mais n'empêche que tous les lecteurs attendaient le combat final du tome 7 pour voir ce que ça allait donner.
Après, dans beaucoup d'autres roman il y a le "truc" final où il y a beaucoup de tension (course poursuite, meurtre, combat...). Mais je ne me souviens pas de fins plus "calmes", surtout dans des séries, où en général on attend quelque chose d'assez gros (comme une super bataille...).

Du coup, je ne sais pas si je dois rajouter une super bataille. Je saurais à peu près où la placer, mais bon ça ne changera pas l'histoire. J'en mettrai une que si des bêtas ou un éditeur me dit que la fin n'est pas assez explosive.

De ce fil, j'attends surtout des exemples de fins (explosives ou pas), qui vous ont plu ou non, avec votre avis. On peut débattre aussi de l'importance de la fin explosive et des grosses batailles si vous voulez.

J'ai en tête le dernier Twilight qui avait été beaucoup critiqué parce que Stephenie Meyer fait se rencontrer les deux camps face à face et qu'on s'attendait justement à cette bataille épique. Sauf que le truc s'est dégonflé, une solution pacifique a été trouvée et tout le monde est rentré chez lui sans avoir eu l'occasion de filer un gnon à Edward à l'ennemi (si mes souvenirs sont exacts).

Je pense que ça dépend vraiment de la façon dont tu construis ton histoire, il n'y a pas de schéma type (juste des clichés).
Je veux dire par là que ce n'est pas une question de fin trop peu explosive ou l'inverse, mais d'où se dirige ton histoire.
Si tu crées en deux camps antagonistes où "l'un ne peut vivre tant que l'autre survit" alors oui on s'attend à ce que ça finisse ainsi et le lecteur restera certainement sur sa faim si ce n'est pas le cas.

Après si dès le début ton texte prend une autre alternative tout reste possible, mais la fin du dernier tome se doit de résoudre les grandes problématiques de ton roman, notamment la question du vainqueur (si vainqueur il y a).

Et puis ça donne l'occasion d'inventer des monstres bien sympa

Ah, oui, j'avais zappé Twilight ! Je n'ai pas lu, mais une amie m'a parlé de cette fin pas plus tard que le week-end dernier. Bref, j'ai zappé. Parait qu'ils la rajouterait même au film.
Comment quoi, l'attente de la grosse bataille n'est pas vraiment un mythe...

Siana a écrit :Ah, oui, j'avais zappé Twilight ! Je n'ai pas lu, mais une amie m'a parlé de cette fin pas plus tard que le week-end dernier. Bref, j'ai zappé. Parait qu'ils la rajouterait même au film.
Comment quoi, l'attente de la grosse bataille n'est pas vraiment un mythe...

Disons plutôt que l'auteur nous avais alléché avec ça et au final...

J'y avais pas réfléchi mais c'est vrai que j'ai une bataille finale

Disons que le climax se situe souvent proche de la fin, c'est un moment de tension mais pas forcément d'action, non ?

Je suis désolée mais dans mes histoires, ya des maxi bastons à la fin... (y compris une fin du monde : les héros déchainent leur pouvoirs pour le détruire)
En fait, je n'arrive pas à trouver un livre et encore moins un film qui ne contienne pas cette bataille finale.
Par contre,il faut savoir si la bataille du Seigneur des Anneaux est considéré comme une bataille à la fin ? ou au milieu ?

Le Seigneur des Anneaux, à la fin, c'est bourré de batailles donc... y'a celle de Minas Tirith, celle de la Porte Noire, celle de la Conté... On en finit pas ! ^.^

Dans la Horde du Contrevent,

(En fait, j'ai tout fait de travers. Grosse bataille à la fin du tome 1, grosse bataille à la fin du tome 2, et aucune à la fin du 3. )
Je suis en train de cogiter pour trouver un exemple de fin calme.

voilà un sujet qui risque de m'intéresser, je me pose aussi la question pour la fin de mon tome 3... dans la mesure où l'enjeu n'est pas le sort du monde mais la réconciliation du personnage principal avec toute sa famille, il n'a pas vraiment besoin de se battre pour ça... mais ça n'empêche pas que les tensions - et les batailles - vont crescendo d'un tome à l'autre. sauf qu'elles sont supposées s'arrêter genre deux ans avant la fin du récit, problème

au moins, tu n'es pas la seule à envisager une fin calme

je vais chercher des exemples moi aussi...

On m'a dit une fois que ma fin "calme" n'était pas forcément gênante, parce que logique et cohérente avec l'histoire. Je suis d'accord, mais est-ce qu'une fin avec grosse bataille/grosse tension ne serait pas plus "commerciale" du point de vue d'un éditeur. Je me posais surtout la question dans ce sens-là.

Mon homme me souffle que dans Acacia de David Anthony Durham il n'y a pas de grande bataille finale à la fin de la trilogie (et qu'il en avait été surpris, voire choqué).
[c'est sur ma PAL, mais j'ai pas dépassé les premiers chapitres, encore].

Je pense qu'il faut de toute façon que la tension soit élevée. Mais je me dis que le "grande bataille finale" n'est pas obligée de prendre la forme d'une bataille...

Les grandes batailles, c'est souvent en fantasy et dans les séries. Il peut effectivement y avoir autre chose avec beaucoup de tension.
Pour reprendre l'exemple de la la Horde du Contrevent (que je n'ai pas lu), une fin très psychologique, basée sur le conflit interne d'un personnage ou sur un conflit latent entre plusieurs personnes, peut être très intéressante. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait, au final, une fin psychologique. Et mettre des personnages dans tous leurs état, ça peut rapidement les pousser à taper (et là vient la bataille plus ou moins grandiose ).

Deux exemples.
-D'un côté, David Gemmell et l'une de ses séries, prenons Waylander. De très nombreuses batailles épiques, des morts à chaque tomes, beaucoup d'émotion, de sueur, d'épées qui s'entrechoquent et de sang qui gicle. Le lecteur s'y retrouve, d'un certain côté, les grosses batailles (et surtout les pertes chez les "gentils") plaisent beaucoup, et ça permet au lecteur d'avoir sa dose d'émotion et de s'y retrouver.

-De l'autre côté, Everworld, sublime livre complètement déjanté de K.A Applegate. Sans spoiler, une fin très "intime", pas de grosse bataille, voir même une fin un peu trop "brusque". Je trouve que ça laisse au lecteur la place pour l'imagination. Pas de fin définie, c'est le lecteur qui l'imagine, qui verra dans sa tête la fin qu'il désire avant de s'endormir.

Je suis donc pour placer une grosse bataille, un peu avant la fin, mais terminer, la note finale, sur un genre bien plus intimiste.

Tu parles de ce qui ressemble à un épilogue, au final, non ?
D'ailleurs, il me semble que c'est vu comme un cliché de terminer un roman (ou un tome, surtout le premier) directement sur la grosse bataille finale (ou une habitude de débutant, je ne sais plus). Cela dit, ça ne me dérange pas, j'aime bien ce genre de tension finale.