Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

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Eva
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Eva »

Bonjour Isa S
Je comprends tes problèmes de doutes. Je n'ai pas de remède miracle, mais je peux te raconter comment j'en suis venue à maîtriser un peu les miens.

Pour surpasser les doutes de début de projet, il m'a fallut plusieurs années. Pendant très longtemps, je n'ai rien écrit parce que j'avais décidé d'atteindre la perfection (ou du moins l'excellence) du premier coup.:roll: « Un chef d’œuvre, sinon rien », en gros.
Évidemment, quand on place la barre aussi haut, il suffit de quelques mauvaises lignes pour se retrouver plus bas que terre.:P

Bref, je me suis mise à écrire le jour ou je me suis dit : « je n'essaie pas de faire un bon livre, je veux juste concrétiser cette histoire que j'ai dans la tête, du début à la fin. » Et là, plus de problème de doute. Ça ne m'a pas empêché de soigner mon texte. Mais je l'ai fait parce que la lectrice que je suis estime qu'une histoire se raconte de « cette façon et pas autrement ». Pas pour rechercher la qualité.

Sinon, j'ai constaté que l'inspiration est l'ennemie du doute. Je ne sais pas si ça marche pour tout le monde, mais quand mon inspiration prend le dessus, ça donne : « peu importe le résultat, l'idée me plait donc je le fais ! » Du coup le remède consiste à trouver des trucs pour relancer l'inspiration (la musique marche pour pas mal de monde, par exemple).

Pour le doute de fin de projet, par contre, c'est moins évident. On a besoin de compliments (c'est bien d'avoir des amis enthousiastes, pour ça), ça redonne confiance en soi. Mais à mon avis, on a aussi besoin de se prendre une bonne critique dans les dents. Pour la digérer, l'accepter et continuer malgré tout.
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Beorn
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Beorn »

Je pense que les auteurs oscillent entre les deux défauts opposés : l'excès de confiance chez les uns, le manque de confiance chez les autres. Et comme l'ont dit d'autres avant moi (NB, par exemple) certains passent de l'un à l'autre en cinq minutes...
Je ne suis pas sûr qu'on puisse réellement surmonter l'un et l'autre, en revanche, je pense qu'on peut faire avec, voire les utiliser pour mieux avancer.

Il faut parfois être capable de se dire : "je sais que je ne me fais pas confiance, en conséquence, mon jugement n'est pas objectif et je ne dois pas en tenir compte." ou au contraire : "je sais que j'ai tendance à être trop facilement satisfait, je ne dois donc pas compter sur mon seul jugement."
Oui, je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire...

A mon avis, ton meilleur allié, c'est l'envie d'écrire. Si elle est assez forte, tu peux compter sur elle pour t'emporter malgré tes doutes. C'est ce que dit Eva en parlant de l'inspiration et je suis entièrement d'accord.

De mon côté, j'ai toujours eu une confiance absolue dans le fait que j'étais un auteur, que c'était ma nature. Et qu'un jour, je serai publié, quel que soit le temps que ça prenne (il a d'ailleurs fallu des années et des années).
Je n'ai jamais pensé que j'étais doué pour ça. En fait, je ne le suis pas. En revanche, j'ai su avec une conviction absolue que c'était ce que je voulais faire.
J'ai écrit plusieurs romans que je savais mauvais, que j'écrivais en sachant qu'ils étaient mauvais et que je n'ai jamais montré à personne - c'était juste pour améliorer mon style et me faire la main (mais je prétends pas du tout que ce soit un exemple à suivre !).

J'ai toujours des doutes sur ce que j'écris, je pense que j'en aurais toujours, mais je fais avec. L'envie d'écrire est trop forte.
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Celia
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Celia »

Beorn a écrit :J'ai toujours des doutes sur ce que j'écris, je pense que j'en aurais toujours, mais je fais avec. L'envie d'écrire est trop forte.
L'intégralité de ce post est parfait, surtout la dernière phrase, que je rejoins totalement :heart: :heart:
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Beorn
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Beorn »

:love:
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Christophe
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Christophe »

NB a écrit :* ceux qui me découragent complètement genre "je n'ai pas le niveau"
Un jour, on jouait avec Darwin Errata dans un tremplin rock. Certains jeunes membres des autres groupes commençaient à se chauffer sur leur niveau respectif. Alors, notre batteur (un vieux sage !) a prononcé la sentence suivante qui me suit depuis : « La musique, c’est pas un concours ».
Je crois qu’il en va de même pour la littérature. Certains livres que j’ai adorés n’ont pas plu à d’autres, et vice-versa. Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés et des auteurs meilleurs que d’autres, mais ce n’est pas la question. « C’est pas un concours », aurait dit notre bon vieux Gilou. J’essaie d’écrire des livres que j’aurais aimé lire. Pourtant, la plupart des livres qui m’ont beaucoup plu n’ont rien à voir avec ceux que j’écris, justement parce qu’ils développent des idées que je n’aurais jamais eues ou que je n’aurais jamais traitées comme ça. Alors, monte sur ton échelle le plus haut possible, Nadia ! Fais « coucou » à qui tu veux ! « C’est pas un concours. » Et dis-toi que s’il n’y avait qu’une seule échelle, ce serait bien triste d’être au sommet. Que lirais-tu ? ;)
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desienne
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par desienne »

Je crois qu'il faut douter : c'est le seul moyen d'être certain de ce que l'on fait.
Si on est sûr de soi, c'est qu'on se plante quelque part.
Pour ma part, je doute toujours. Du début à la fin. Mais tant pis. Je me laisse happer par le virus et
sur beaucoup de projets je me dis : advienne que pourra.

NB

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par NB »

Ne t'inquiète pas, Christophe, je ne vois pas la littérature comme une compétition (heureusement !) mais, comme je ne comprends pas ma réaction (différente) selon les bons livres qui me font vibrer, alors j'essaye d'analyser le pourquoi du comment... sans y parvenir, pour l'instant.
Promis, si je trouve la différence qui me fait éprouver plutôt l'une ou l'autre sensation, je reviendrai alimenter le fil :lol:

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Kira
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Kira »

Christophe a écrit :Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés
Je ne crois pas, non. Même (surtout?) les grands classiques, tu trouveras toujours quelqu'un qui n'a pas aimé.
Et j'ai toujours refusé de considérer que les lecteurs qui lisaient Victor Hugo étaient supérieurs à ceux qui lisaient Stephenie Meyer :wamp: (Comme disent les profs de ma fille: l'important c'est de lire, peu importe ce que vous lisez!)
Tout est toujours affaire de point de vue (pour reprendre l'exemple de Stephenie Meyer, son style, son histoire, ont été très critiqués, n'empêche qu'elle a fait rêver des milliers de lectrices... alors ?)
Je crois qu'il est toujours dangereux de se comparer. Écrit-on "pour faire comme" ou pour donner vie aux histoires qu'on a dans la tête?

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tigrette
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par tigrette »

Kira a écrit :
Christophe a écrit :Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés
Je ne crois pas, non. Même (surtout?) les grands classiques, tu trouveras toujours quelqu'un qui n'a pas aimé.
Et j'ai toujours refusé de considérer que les lecteurs qui lisaient Victor Hugo étaient supérieurs à ceux qui lisaient Stephenie Meyer :wamp: (Comme disent les profs de ma fille: l'important c'est de lire, peu importe ce que vous lisez!)
Tout est toujours affaire de point de vue (pour reprendre l'exemple de Stephenie Meyer, son style, son histoire, ont été très critiqués, n'empêche qu'elle a fait rêver des milliers de lectrices... alors ?)
Je crois qu'il est toujours dangereux de se comparer. Écrit-on "pour faire comme" ou pour donner vie aux histoires qu'on a dans la tête?
Les lecteurs peut-être, mais Victor Hugo est infiniment supérieur en tant qu'auteur.
"L'homme qui rit" par exemple est un chef d'oeuvre incontesté, époustouflant de style et de profondeur. Le fait que l'on trouve un individu ou même un million ne l'ayant pas apprécié n'enlève rien à sa valeur.

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tigrette
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par tigrette »

NB a écrit :Oh, je ne crois pas ressentir de jalousie (plutôt une impression d'échelle : dans le cas du bon roman qui me booste, je suis sur une échelle parallèle à celle de l'auteur et, même s'il est plus haut que moi, j'ai envie de grimper pour le rejoindre et lui faire "coucou" ^^. Dans le cas du bon roman qui m'écrase le moral, je me sens sur la même échelle que l'auteur (ou sur une échelle collée à la sienne) et sa position supérieure à la mienne me fait me sentir toute petite, à tel point que je ne sais pas si ça vaut le coup d'essayer de monter plus haut (autant lâcher les barreaux et m'écraser en bas tout de suite)).
Ça me le fait de moins en moins (plus je me sens légitime dans ce milieu) mais je le ressens encore parfois sans l'expliquer [y a-t-il un psy dans la salle :lol:]
Cette envie, je la ressens aussi. Ce n'es pas une envie malsaine, mais quand je lis un très bon livre, mes battements de coeur s'accélèrent et je me dis, j’aurais du trouver cette phrase, j' aurais du imaginer cet arc narratif. C'est à la fois excitant et un peu difficile à vivre parce que je me sens un peu nulle en tant qu'auteur dans ces moments là pour pour être tout à fait franche.

Il y a un très bon essai sur le sujet écrit par la compagne de Jonathan Franzen (Envy de Kathryn Chenovitch), auteur elle aussi, et décrit très bien ce mélange d'admiration sincère et d'envie mêlée de découragement.

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Kira
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Kira »

tigrette a écrit :
Kira a écrit :
Christophe a écrit :Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés
Je ne crois pas, non. Même (surtout?) les grands classiques, tu trouveras toujours quelqu'un qui n'a pas aimé.
Les lecteurs peut-être, mais Victor Hugo est infiniment supérieur en tant qu'auteur.
"L'homme qui rit" par exemple est un chef d'oeuvre incontesté, époustouflant de style et de profondeur. Le fait que l'on trouve un individu ou même un million ne l'ayant pas apprécié n'enlève rien à sa valeur.
Et c'est là qu'on ne sera jamais d'accord ^^ (je crois qu'on en avait déjà discuté ailleurs).
Parce que, selon quels critères objectifs tu détermines la valeur d'une œuvre littéraire ?
Si ceux-ci existaient, est-ce qu'on ne pourrait pas les appliquer à nos propres oeuvres pour savoir si oui ou non le niveau de qualité est atteint ?
Est-ce que, quand on lit un livre qui nous fait vibrer, on est capable d'analyser précisément pourquoi, en terme de style, de message, de profondeur?

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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par desienne »

Je fais tous les soirs la lecture à mon fils de trois ans.
Si je devais effectuer une BL de son ouvrage préféré, il en ressortirait barbouillé de rouge ;-)
Mais lui, il adore et il en redemande à chaque fois. Preuve qu'il possède une valeur littéraire certaine.
( Papa connait aussi le livre par cœur à force... Je préférerai lui raconter des histoires de zombies ou
de science-fiction mais il a pas encore 16 ans...)

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Aelys
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Aelys »

NB a écrit :Ne t'inquiète pas, Christophe, je ne vois pas la littérature comme une compétition (heureusement !) mais, comme je ne comprends pas ma réaction (différente) selon les bons livres qui me font vibrer, alors j'essaye d'analyser le pourquoi du comment... sans y parvenir, pour l'instant.
Promis, si je trouve la différence qui me fait éprouver plutôt l'une ou l'autre sensation, je reviendrai alimenter le fil :lol:
J'ai exactement la même sensation que toi, Nadia. D'ailleurs, je crois que ceux qui me bloquent, ce sont quelque part ceux qui me ressemblent, ceux qui correspondent à l'idéal de ce que j'aimerais écrire (Berthelot... :heart: ) alors que ceux qui me boostent sont soit proches de moi mais je ne les considère pas comme de la haute littérature, juste comme un excellent divertissement que j'aimerais être capable de produire (Hunger Games), soit très différents de ce que j'écris, du coup je ne me compare pas autant à eux (les exemples sont innombrables ^^).
Je ne sais pas si c'est pareil pour toi ?

En tout cas, lire un livre "qui bloque", c'est hyper frustrant : on se délecte de chaque mot parce qu'on trouve le livre génial, mais on ne peut pas empêcher ce sentiment d'amertume en même temps. Puisqu'il a déjà été au bout de ce que je rêve d'écrire, à quoi bon ?
Heureusement, ça passe assez vite ^^
Mes derniers bébés : I.R.L., éditions Gulf Stream et Quelques pas de plus, éditions Scrineo
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Celia »

Aelys a écrit : En tout cas, lire un livre "qui bloque", c'est hyper frustrant : on se délecte de chaque mot parce qu'on trouve le livre génial, mais on ne peut pas empêcher ce sentiment d'amertume en même temps. Puisqu'il a déjà été au bout de ce que je rêve d'écrire, à quoi bon ?
Heureusement, ça passe assez vite ^^
Mais le cas est-il si répandu ?
Si je prends mon cas (le seul que je connaisse à vrai dire ^o^), il y a beaucoup de livres et d'auteurs que j'admire, non seulement pour leurs histoires, mais pour la manière dont ils racontent qui trouve un écho très fort en moi, en tant que lectrice et auteur (je pense à GRR Martin, Jeanne A. Debats ou Berthelot, donc des figures très hétéroclites)
Mais en terme de livre que j'ai lu et qui m'a considérablement bloqué parce que, non seulement il m'a offert un plaisir de lecture, non seulement il a répondu à des sentiments très forts d'auteurs, mais aussi parce qu'il a fait ce que, bon sang, je voulais faire moi, il n'y en a qu'un seul, et il s'agit de La Route (je vois tout de suite le parallèle entre mes nouvelles et le bouquin, mais je suis peut-être la seule)
La lecture de ce livre a été une énorme remise en question, un blocage, jusqu'à ce que je me dise que ce n'était pas si grave. Que j'avais le droit de continuer à écrire comme lui (sans doute pas avec le même talent ^^)
Mais la période a été terrifiante.
Du coup heureusement que cela n'a été que sur un seul livre ^o^
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tigrette
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par tigrette »

Kira a écrit :
tigrette a écrit :
Kira a écrit :Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés
Je ne crois pas, non. Même (surtout?) les grands classiques, tu trouveras toujours quelqu'un qui n'a pas aimé.
Les lecteurs peut-être, mais Victor Hugo est infiniment supérieur en tant qu'auteur.
"L'homme qui rit" par exemple est un chef d'oeuvre incontesté, époustouflant de style et de profondeur. Le fait que l'on trouve un individu ou même un million ne l'ayant pas apprécié n'enlève rien à sa valeur.
Et c'est là qu'on ne sera jamais d'accord ^^ (je crois qu'on en avait déjà discuté ailleurs).
Parce que, selon quels critères objectifs tu détermines la valeur d'une œuvre littéraire ?
Si ceux-ci existaient, est-ce qu'on ne pourrait pas les appliquer à nos propres oeuvres pour savoir si oui ou non le niveau de qualité est atteint ?
Est-ce que, quand on lit un livre qui nous fait vibrer, on est capable d'analyser précisément pourquoi, en terme de style, de message, de profondeur?
Je crois en effet en avoir déjà débattu :mrgreen:.
C'est un sujet qui me tient à coeur, en tant que lectrice avide à la fois de grand classique et de littérature "sérieuse" et d'Harry Potter, Hunger games et autres polars, best sellers et chit lick de tout poil.

Il est évident que certains livres font vibrer certains lecteurs et laissent les autres froids, que et que tous ne recherchent pas la même chose. Moi même, certains jours, j'ai envie de lire quelque chose de léger, et d'autres un livre plus ambitieux, qui va me bousculer, me faire réfléchir sur ce que je suis vraiment, même si parfois le processus est inconfortable et exigeant.


On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Victor Hugo, ou Saramago, ou Kafka, ou Nabokof, et Twilight ou le Da Vinci Code.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Goya et un dessin de mon fils (qui va m'émouvoir pourtant).
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Jean-Sébastien Bach et Céline Dion.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité l'Alhambra et l'arche de la Défense.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Les Temps Modernes de Chaplin et American Pie.


Un chef oeuvre artistique pour moi, c'est une oeuvre qui met à nu l'humain dans ce qu'il a de plus essentiel et le sublime par le style, la beauté des mots, des traits de pinceaux, des notes. Je reconnais que c'est délicat de faire un tri parce qu'on touche aux émotions, mais tout ne se vaut pas.
Seules certaines oeuvre selon moi atteignent cet équilibre difficile, et leur universalité fait qu'elles soient reconnues comme des chef oeuvre.

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