Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

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NB

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par NB »

Aelys a écrit : J'ai exactement la même sensation que toi, Nadia. D'ailleurs, je crois que ceux qui me bloquent, ce sont quelque part ceux qui me ressemblent, ceux qui correspondent à l'idéal de ce que j'aimerais écrire (Berthelot... :heart: ) alors que ceux qui me boostent sont soit proches de moi mais je ne les considère pas comme de la haute littérature, juste comme un excellent divertissement que j'aimerais être capable de produire (Hunger Games), soit très différents de ce que j'écris, du coup je ne me compare pas autant à eux (les exemples sont innombrables ^^).
Je ne sais pas si c'est pareil pour toi ?
Hum, peut-être que ma perception différente viens du fait que, pour certains (ceux qui ne me bloquent pas), je vois toujours le petit détail que j'aurais fait différemment ? Ce qui n'est pas le cas pour ceux qui me bloquent ? (je ne sais pas).

Les deux exemples que j'ai en tête (là où je m'en suis rendue compte pour la première fois), c'est L’Assassin Royal et Harry Potter : chaque tome de Robin Hobb me boostait alors que chaque tome de J.K. Rowling me bloquait... pourtant, je prenais autant de plaisir pendant ma lecture, mais c'était après (quoi que ça le faisait de moins en moins sur les derniers tomes d'Harry Potter, alors que les Robin Hobb continuent de me redonner la pêche dans l'écriture, car j'apprends toujours quelque chose qui me servira dans ma carrière d'écrivain).

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Bergamote
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Bergamote »

NB a écrit :
C'est drôle, pour moi il y a deux sortes de bons romans :
* ceux qui me remotivent, me donnent une pêche d'enfer en me disant "c'est ce métier que je veux faire !"
* ceux qui me découragent complètement genre "je n'ai pas le niveau"

Pour l'instant, je n'arrive pas à savoir pourquoi l'un et pas l'autre me procure ce genre d'impression (par contre, c'est sûr que les mauvais roman, ça aide à se dire qu'on sait faire mieux que ça !)
J'ai un peu le même ressenti. Il y a des livres qui vont me plaire et m'encourager, et d'autres qui vont me faire me sentir comme une toute petite fourmi, qui n'a finalement pas tant de choses intéressantes que ça à raconter.

De ce que j'ai compris du premier cas, il s'agit toujours de livres qui font vraiment écho à mon imaginaire, des livres que j'adore profondément et qui m'aident à y voir plus clair. Cela je pense, parce que j'arrive à entrapercevoir, à la lecture, les problèmes que l'auteur a du surmonter sur certaines parties. Et finalement, il devient un peu mon complice. Et en réussissant à passer par-dessus ses problèmes, il m'encourage à en faire de même.

Les seconds, ceux qui me bloquent, sont généralement des livres idéaux. Des livres que je n'aurais même pas eu l'idée d'écrire et du coup j'en viens à douter. Pourquoi ne puis-je pas avoir des idées aussi fabuleuses ? Qu'est-ce qui cloche chez moi alors que cet auteur à tout compris ? Comment se fait-il que l'écriture paraisse si fluide et si facile alors que moi je galère toutes les deux phrases ? Comment se fait-il que ce soit un autre que moi qui ait écrit une histoire que je ressens comme intimement idéale ?

Ensuite, j'ai appris à faire avec. Mon homme m'y a d'ailleurs aidé en me disant que de la même façon que pour rendre quelqu'un moins impressionnant, il fallait l'imaginer sur les toilettes ; et bien pour les auteurs, il me suffit de les imaginer en train d'écrire.
Et c'est vrai que ça marche plutôt pas mal. Cela donne un nouveau sens à la lecture.

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Cendrefeu
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Cendrefeu »

En tout cas, lire un livre "qui bloque", c'est hyper frustrant : on se délecte de chaque mot parce qu'on trouve le livre génial, mais on ne peut pas empêcher ce sentiment d'amertume en même temps. Puisqu'il a déjà été au bout de ce que je rêve d'écrire, à quoi bon ?
Je connais ce sentiment, où on trouve le livre génial mais en même temps, on se sent complètement découragé tellement c'est bien écrit. Ca m'est arrivé pendant la lecture de Gagner la guerre, de Jarowski. J'ai vraiment pris un énorme plaisir à lire ce livre, que je trouve abouti sur tous les points. Mais alors à chaque page tournée, je me disais qu'avec mes écrits, j'étais bien loin d'un tel niveau. Et c'est là où je me sentais très nulle.
J'ai eu une période de blocage à la suite de cette lecture, et il a fallu que je me mette à lire autre chose beaucoup moins bien écrit pour parvenir à la surmonter. Et pourtant, Gagner la guerre ne correspond pas à ce que j'écris.

Après, il y a l'autre cas de figure, celui où ce n'est pas forcément un chef d'oeuvre littéraire, mais où l'auteur sait vraiment de quoi il parle. Typiquement pour moi, les livres de Tom Clancy. Je sais que je ne l'égalerai jamais, parce que je ne vivrai jamais tout ce qu'il a vécu et je n'aurai jamais ses connaissances. Ce qu'il écrit correspond déjà beaucoup plus à ce que je fais moi, et à cause de ce côté réaliste que je n'atteindrai pas, ça peut devenir très décourageant. Quand je commence à bloquer en me disant que de toute manière, je ne peux pas décrire avec exactitude telle ou telle situation parce que je ne l'ai pas vécue moi-même, c'est très dur à surmonter et à continuer à avancer.
Ma dernière parution: Realm of Broken Faces, le dernier opus des Récits du Monde Mécanique :wow:

Et les précédents: Smog of Germania et Scents of Orient !

Mon actualité d'auteur

Isa S

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Isa S »

NB a écrit :Oh, je ne crois pas ressentir de jalousie (plutôt une impression d'échelle : dans le cas du bon roman qui me booste, je suis sur une échelle parallèle à celle de l'auteur et, même s'il est plus haut que moi, j'ai envie de grimper pour le rejoindre et lui faire "coucou" ^^.
En y réfléchissant, la période où j'éprouvais de la *jalousie* correspond aussi à une période où je croyais plus, plus ou moins consciemment, qu'en écriture le "talent" était plus important que le travail. Maintenant que je suis intimement convaincue du contraire, c'est effectivement plus une question d'échelle.
Beorn a écrit :Il faut parfois être capable de se dire : "je sais que je ne me fais pas confiance, en conséquence, mon jugement n'est pas objectif et je ne dois pas en tenir compte." ou au contraire : "je sais que j'ai tendance à être trop facilement satisfait, je ne dois donc pas compter sur mon seul jugement."
Oui, je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire...

A mon avis, ton meilleur allié, c'est l'envie d'écrire. Si elle est assez forte, tu peux compter sur elle pour t'emporter malgré tes doutes. C'est ce que dit Eva en parlant de l'inspiration et je suis entièrement d'accord.
Beorn, tu parles d'or. :love: :heart: :love: :heart: Tu ne m'en voudras pas, j'espère, si je t'avoue que j'ai pris une claque en lisant La pucelle de Diable-Vert et que j'ai passé pas mal de temps à me dire que je ne ferais jamais aussi bien?
Christophe a écrit :
NB a écrit :* ceux qui me découragent complètement genre "je n'ai pas le niveau"
Un jour, on jouait avec Darwin Errata dans un tremplin rock. Certains jeunes membres des autres groupes commençaient à se chauffer sur leur niveau respectif. Alors, notre batteur (un vieux sage !) a prononcé la sentence suivante qui me suit depuis : « La musique, c’est pas un concours ».
Je crois qu’il en va de même pour la littérature. Certains livres que j’ai adorés n’ont pas plu à d’autres, et vice-versa. Bien sûr, il existe des chefs-d’œuvre incontestés et des auteurs meilleurs que d’autres, mais ce n’est pas la question. « C’est pas un concours », aurait dit notre bon vieux Gilou. J’essaie d’écrire des livres que j’aurais aimé lire. Pourtant, la plupart des livres qui m’ont beaucoup plu n’ont rien à voir avec ceux que j’écris, justement parce qu’ils développent des idées que je n’aurais jamais eues ou que je n’aurais jamais traitées comme ça. Alors, monte sur ton échelle le plus haut possible, Nadia ! Fais « coucou » à qui tu veux ! « C’est pas un concours. » Et dis-toi que s’il n’y avait qu’une seule échelle, ce serait bien triste d’être au sommet. Que lirais-tu ? ;)
Merci Christophe :heart:, je me permets de me glisser à la place de Nadia parce que c'est une image dont j'avais besoin. ;)
tigrette a écrit :Cette envie, je la ressens aussi. Ce n'es pas une envie malsaine, mais quand je lis un très bon livre, mes battements de coeur s'accélèrent et je me dis, j’aurais du trouver cette phrase, j' aurais du imaginer cet arc narratif. C'est à la fois excitant et un peu difficile à vivre parce que je me sens un peu nulle en tant qu'auteur dans ces moments là pour pour être tout à fait franche.

Il y a un très bon essai sur le sujet écrit par la compagne de Jonathan Franzen (Envy de Kathryn Chenovitch), auteur elle aussi, et décrit très bien ce mélange d'admiration sincère et d'envie mêlée de découragement.
Je me sens moins seule... ;) et je prends note. Ceci dit, je commence à ressentir aussi ce dont parle Christophe : il y a une multitude d'échelles, peut-être autant que d'écrivains, et rien ne t'oblige à croire que tu es sur la même que ton voisin.
tigrette a écrit :Je crois en effet en avoir déjà débattu :mrgreen:.
C'est un sujet qui me tient à coeur, en tant que lectrice avide à la fois de grand classique et de littérature "sérieuse" et d'Harry Potter, Hunger games et autres polars, best sellers et chit lick de tout poil.
Tout passionnant que puisse être ce débat, je ne souhaite pas vraiment le voir renaître ici. Je lis également des classiques, du sérieux et du léger, et je comprends ton point de vue, Tigrette. Néanmoins, j'ai écarté de mon esprit les mots "chefs-d'oeuvre" et "littérature" le jour où j'ai pris la plume (enfin, le clavier). Si je commence à penser à l'écriture en ces termes, je n'écrirais rien, écrasée par l'ampleur de la tâche. Je me dis (fermement) que je suis juste là pour raconter des histoires, rien de plus. Ce qui ne m'empêche pas de me sentir toute petite (voire toute nulle) quand je lis des meilleurs "raconteurs" que moi...

Célia, NB, Aelys, Bergamote, Cendrefeu, ce que vous partagez de vos doutes éclaire la question différemment pour moi. En plus de m'aider à me sentir en bonne compagnie... Merci :heart: :heart: :heart:

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Roanne
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Roanne »

J'avoue que je me sens un peu ridicule quand je lis les derniers échanges.
Peut-être parce que je ne me sens pas écrivain, ou que j'ai commencé à écrire super tard. En tout cas, quand je lis, jamais je ne "pense" en tant qu'auteur, je lis, c'est tout. Je reçois et m'approprie mes lectures.
Quand j'aime un roman, c'est sans arrières-pensées, sans comparer la plume de l'auteur à la mienne et sans la moindre "envie" d'en faire autant : au contraire, si un roman me plait vraiment, j'ai juste l'impression qu'on me fait un superbe cadeau (Faërie, Le royaume des Devins, La voleuse de livres... autant de livres dont je ne pourrai jamais assez remercier les auteurs tant j'ai vibré grâce à eux).

Peut-être aussi parce que je ne marcherai jamais sur les plate-bandes de ces auteurs-là qu'il n'y a pas comparaison possible. Ma plume n'est pas géniale, je le sais, donc inutile que je me nourrisse d'illusions. Puis je n'ai pas vocation à écrire des textes sérieux, grandioses et/ou littéraires, non plus, sans parler du fait que je préfère la lecture à l'écriture (si on m'oblige à choisir entre les deux, ce n'est pas un dilemme).
Je suis en pleine période de remise en cause par rapport à l'écriture, de toute façon, donc je pense que ces échanges super instructifs vont sans doute m'aider à prendre certaines décisions.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

Isa S

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Isa S »

Roanne a écrit :J'avoue que je me sens un peu ridicule quand je lis les derniers échanges.
Peut-être parce que je ne me sens pas écrivain, ou que j'ai commencé à écrire super tard. En tout cas, quand je lis, jamais je ne "pense" en tant qu'auteur, je lis, c'est tout. Je reçois et m'approprie mes lectures.
Quand j'aime un roman, c'est sans arrières-pensées, sans comparer la plume de l'auteur à la mienne et sans la moindre "envie" d'en faire autant : au contraire, si un roman me plait vraiment, j'ai juste l'impression qu'on me fait un superbe cadeau (Faërie, Le royaume des Devins, La voleuse de livres... autant de livres dont je ne pourrai jamais assez remercier les auteurs tant j'ai vibré grâce à eux).

Peut-être aussi parce que je ne marcherai jamais sur les plate-bandes de ces auteurs-là qu'il n'y a pas comparaison possible. Ma plume n'est pas géniale, je le sais, donc inutile que je me nourrisse d'illusions. Puis je n'ai pas vocation à écrire des textes sérieux, grandioses et/ou littéraires, non plus, sans parler du fait que je préfère la lecture à l'écriture (si on m'oblige à choisir entre les deux, ce n'est pas un dilemme).
Je suis en pleine période de remise en cause par rapport à l'écriture, de toute façon, donc je pense que ces échanges super instructifs vont sans doute m'aider à prendre certaines décisions.
Roanne... :love: :love:
Est-ce que ce n'est pas le doute qui parle pour toi? Quand j'entends quelqu'un envisager d'arrêter d'écrire, ça me fait toujours de la peine. C'est l'idée qu'il y ait cette voix, particulière, en moins dans le monde... (et aussi je crois que je projette ce que je ressentirais dans ce cas là - inenvisageable. Ce serait comme m'arracher un bras).

J'ai lu récemment cette citation de Johne Cook, (un auteur de SF que je ne connais pas, mais n'importe), je vous la livre dans le texte pour m'éviter d'écrire une grossièreté :
Every author has to write out a million words of crap before he’s at the place where he has learned enough, to be really ready to start to publish his works on a regular basis.”
Interprétation libre : il faut avoir écrit un million de mots avant de commencer à savoir ce qu'on fait.
J'ai fait le compte... encore un peu plus de 750 000 mots devant moi. Bizarrement, je trouve ça super motivant, et un grande arme contre le doute.

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blackwatch
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par blackwatch »

^^ Chouette citation.

Pour en revenir au doute, je plussoie sur le rôle de dynamo qu'il peut jouer. Bien sûr, il peut être paralysant, mais comme le disait Beorn, il peut au contraire donner suffisamment de motivation pour s'accrocher et donner libre cours à son envie d'écriture. De toute manière, pour ma part, elle est presque toujours présente (même quand je considère que les idées qui me viennent ne sont pas terribles).

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Roanne
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Roanne »

blackwatch a écrit :(...) il [le doute] peut au contraire donner suffisamment de motivation pour s'accrocher et donner libre cours à son envie d'écriture. De toute manière, pour ma part, elle est presque toujours présente (même quand je considère que les idées qui me viennent ne sont pas terribles).
Ce qui compte, c'est bien ça : l'envie d'écrire.
(je trouve toujours tes idées supers, mais c'est peut-être parce que tu parles peu ou pas de celles que tu ne trouvent pas terribles, parce que tu les écartes avant ?)

Pour ma part, ce n'est plus une question de doute, ou pas que.
Un exemple concret : suite à l'un de retours éditeurs que j'ai reçu pour Romane, j'ai répondu pour remercier l'éditrice. Elle m'a écrit que ma réponse (par son contenu) était preuve de maturité.
J'ai percuté qu'il n'en était rien : j'ai compris que ma réponse était une preuve de découragement et non de maturité (j'ai percuté que non seulement mon roman était dans une impasse, mais peut-être mon écriture de façon plus globale).
Donc rien à voir avec de la maturité ^^ et ça n'a pas du tout les mêmes conséquences.

Pour moi, rien de compliqué, quand je doute trop, je mets les arguments en balance.
Les bons côtés, ce que ça m'apporte sur un plateau.
Les mauvais côtés, ce que ça me coûte sur l'autre plateau.
Et je regarde comment se positionne le curseur.

Comme je n'ai pas viscéralement besoin d'écrire, que je n'ai pas d'idées géniales/originales qu'il faut absolument partager, je peux me permettre d'agir ainsi y compris avec l'écriture.

Par contre, un véritable auteur ne le pourra pas car il sera malheureux que 3ème degré s'il se bride et s'empêche de s'exprimer par les mots.

La copine de Rocky a dit "Un boxeur, ça boxe".
Moi je dis 'Un auteur, ça écrit".
(oui, je sais, j'ai de ces références... ^^)

Ce qui doit vous porter, en dehors même de l'inspiration, c'est l'envie de partager des histoires. Tant qu'elle vous fait vibrer, vous motive, alors il faut que vous développiez ces histoires et que vous les écriviez.

Ne serait-ce que pour les lecteurs accros dans mon genre, afin qu'ils continuent à piocher dans vos textes au gré de leurs envies.

Vos doutes vous permettent des remises en cause nécessaires pour vous améliorer ou améliorer vos textes, ce n'est pas un mal.
Quand ils vous bloquent, pensez aux lecteurs derrière : même s'ils ne le savent pas encore, un jour ils éprouveront peut-être un grand bonheur à vous lire, donc vos textes méritent d'être terminés et corrigés pour eux.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par blackwatch »

(je trouve toujours tes idées supers, mais c'est peut-être parce que tu parles peu ou pas de celles que tu ne trouvent pas terribles, parce que tu les écartes avant ?)
Je parle peu de mes idées en général, parce qu'elles demandent une looongue maturation en général et qu'en parler sans qu'elles ne soient pleinement développées me gêne (et que ca fait perdre du temps inutile aux autres). ;)
Ce qui doit vous porter, en dehors même de l'inspiration, c'est l'envie de partager des histoires. Tant qu'elle vous fait vibrer, vous motive, alors il faut que vous développiez ces histoires et que vous les écriviez.
C'est une autre arme efficace aussi contre les périodes de doute et de découragement, je trouve (en plus de se faire plaisir à soi-même en écrivant ce que la Muse nous inspire) ;)

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Selsynn
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Selsynn »

Depuis toute petite, je déchiffre les livres et les jeux (oui, les jeux aussi).
Le truc qui me passionne le plus, c'est bien sûr "Pourquoi ça plait" ou alors "Pourquoi ça ne me plait pas plus que cela".
J'aime me mettre à la place de l'auteur et du héros à la fois. (J'ai un comportement un peu schizo, mais je n'en ai pas peur du tout).

Me mettre à la place du héros, cela me permet de fusionner avec le livre, de passer outre les mots et les phrases. C'est mieux qu'un film, c'est moi qui vit les aventures. C'est mon degré de lecture pour profiter à fond du livre.

Me mettre à la place de l'auteur, c'est là où je vais chercher ce qui est étonnant, ce qui est beau, ce qui est de la technique réellement.

Après pendant un moment (un jour ou deux en général pour un roman de bonne taille) je suis groggy. J'ai du mal à faire des choses, j'ai l'impression que mon cerveau a du mal à se remettre à fonctionner en mode "normal". Une fois ce délai passé, en général, je savoure certains passage de l'intrigue. Je peux rêver où je change l'intrigue.
En quelques sorte, je commence à m'approprier les techniques que l'auteur à mis en place pour que j'aime et j'accroche à ça.

Comme beaucoup de monde, j'ai découvert sur ce fil, je me suis remise à écrire à cause d'un livre... Parce qu'il m'a redonné confiance dans mon envie d'écrire.
En fait, si je commence par le début, je me suis mise à écrire à cause d'une auteur dont je lisais(dévorais) la série. et qui disait quasi texto "De l'écriture à la lecture, il n'y a qu'un pas"... Et évidement, je n'aurais jamais songé écrire sans avoir lu cette phrase. Pour moi, j'étais destinée à créer des jeux vidéos, pas des romans... (résultat : j'écris et je programme des puces médicales, mais je continue à jouer à mes jeux vidéos favoris, et j'ai un jeu que j'aimerais aussi finir un jour...)
Puis les études sont arrivés. J'avais plus le temps. Je faisais du RP sur forum qui passait ma drogue d'écriture... Mes gros projets de romans étaient en pause, trop de travail, pas assez de réussites...
Puis j'ai lu un roman. J'avais vu le film de l'adaptation du premier livre de la série. J'ai accroché à fond à l'ambiance et à la romance. Je suis une fille qui est fleur bleue, j'assume ^^. Une copine a parlé de me prêter les romans si j'attendais quelques semaines... A la fin de la semaine, j'avais acheté les quatre tomes.
Je savais que l'intrigue du film avait été simplifié : c'était un film. On simplifie toujours les livres, quand on les met en film. J'ai été surprise : cela n'était pas vraiment plus complexe : une belle histoire de premier amour qui dure l'éternité.
Comme vous avez peut-être compris, il s'agit de Twilight. Je n'aime pas qu'on dise que ce n'est pas de la littérature... Qu'on aime pas, certes, c'est parfaitement compréhensible. Mais moi, si je me dis que je fais des histoires trop linéaires, trop simples, trop axés sur la romance, je relis Twilight (que le premier tome, par contre). Et je repars aussitôt sur mon roman en projet. Le fond de ma pensée, c'est "Si elle a réussi à publier un livre et qu'il a un tel succès, moi j'ai une histoire qui a plus de fond, un monde plus complexe, des relations entre personnages plus complexes... Je peux faire mieux qu'elle. Je peux le publier ! Donc, je me mets au boulot tout de suite."

Maintenant, je sais parfaitement ce que je veux. Je veux partager les histoires que j'ai dans la tête.
Je sais que j'ai de bonnes idées. Que je n'en manque pas. J'en ai même plutôt plus que je n'arrive à les écrire. Je sais aussi que je n'ai pas de maitrise poétique de la langue française. J'écris comme je parle dans la vie de tous les jours. Et j'ai toujours eu du mal à ne pas mélanger les registres quand je parle, c'est du à mon histoire personnel, passée trop souvent dans les livres et le changement de niveau de vie brusque que j'ai eu. Je sais que je pars avec ainsi de gros handicap. (Mélanger du registre familier avec du registre soutenu pour former un registre courant à moi, c'est pas vraiment la bonne méthode ^^)

J'ai toujours du mal avec les bêtas qu'on a pu me faire sur mon texte. C'est de là qu'est venu mon plus grand doute : puis-je écrire alors que je ne pars pas de la même culture que les gens autour de moi ? J'ai été élevée en grande partie par mes grand-parents qui se jouait les aristocrates.
Pour moi, c'est un rapport de famille "Normal" : on vouvoie les adultes, on leur porte du respect. Ils nous tutoient, ils se vouvoient entre eux. C'est quasiment dans une bêta que j'ai découvert que ce n'était pas forcément le cas pour tout le monde...

Je sais donc que j'ai un handicap, mais je sais aussi que c'est juste une histoire de maitrise et de travail. Je suis certaine que dans un mois, un an, deux ans, c'est bon, je n'aurais pas de mélange de registre qui se glissera dans mon texte : j'aurais finalement appris ce que tout gamin est sensé savoir.
J'aurais pu m'arrêter dès que j'ai compris cette histoire. Enfin, dès que j'ai réalisé que c'est ma conception du monde qui est en cause, pas un simple mot qui me parait couler de source là où je l'ai mis. Cela a ouvert la porte à toute une famille de doute que je n'avais franchement pas envie de faire entrer.
Mais en fait, maintenant, un an / un an et demi quasiment après ces bêtas (il m'en a fallu deux sur deux textes séparés pour bien comprendre le problème), j'ai encore plus de confiance dans mes capacités : il faut que je prenne attention à ça, il faut que j'apprenne à utiliser ce changement de registre. Mais le fait que les trois registres me soient aussi familiers est une immense force.
Quand je saurais les utiliser avec distinction, j'aurais les armes pour écrire correctement les histoires que je veux faire.
J'aurais quelque chose de personnel à rajouter dans mes histoires.

Je trouve que les doutes de ce type là sont ceux dont il faut tirer la puissance : les retourner pour comprendre ce qu'ils signifient...
Pourquoi pourraient-on mal écrire ? Que signifie le mal ? Comment on le reconnait ?
Et que se passerait-il si une histoire utilisait ce mal, mais pour faire le bien ?
Et des fois, c'est des histoires qu'on lit qui font les déclics. (pour moi, il s'agit du Déchronologue, et qui est la raison pour laquelle je le laisse de coté, j'irais le reprendre quand j'aurais de nouveau doutes)

Je n'ai jamais rencontré d'histoires qui me bloquaient. Seulement des histoires qui me rendent groggy un jour ou deux, des fois plus...


Edit : Blacky et Roanne, vous avez posté en même temps, je n'ai pas eu le temps de lire vos posts
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Stef-
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Stef- »

Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?
Moi j'aurais tendance à croire que moins on doute mieux c'est (pour la productivité en tout cas), mais malheureusement, je suis comme tout le monde.

J'ai mon truc bien nul à moi (car je suis conscient que je me réfugie honteusement dedans) :

Je me persuade que j'écris sans aucune ambition (ce qui est faut évidemment), du coup je dédramatise, et si je me dis que c'est trop naze, ou que des bêtas-lecteurs me le disent, et bien... Tant pis !

Je me reconnais dans la réponse de Paul (bien que je ne finisse mon premier texte sérieux que depuis peu), si l'envie d'écrire n'est pas "trop" forte, elle l'est suffisamment pour me pousser à continuer. Y'a un je-ne-sais-quoi que je n'arrive pas à définir, qui me fait penser que cela en vaudra la peine, quelque soit le résultat à la fin. Difficile à cerner, ce sentiment, mais je suis très curieux... Allons donc voir ! :lect: :love:

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Celia
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Celia »

Stef- a écrit :
Je me persuade que j'écris sans aucune ambition (ce qui est faut évidemment), du coup je dédramatise, et si je me dis que c'est trop naze, ou que des bêtas-lecteurs me le disent, et bien... Tant pis !
C'est exactement le contraire chez moi ^o^
Si je me dis que je n'ai plus d'ambition à avoir, alors pourquoi écrire ? Du coup je bloque, je rend mon texte inintéressant et l'abandonne.
Mais si je me dis que je suis ambitieuse, que je le mérite et que je suis un peu le meilleur écrivain du monde, là je ne doute plus et ça va tout seul.
Le truc c'est que du coup cela suis aussi pour la suite : je deviens extrêmement fragile en bêta, et j'ai déjà laissé tomber des textes parce que j'ai mal pris des bêtas (en fait pas les bêtas-personnes, mais ce que ça disait sur mes textes) Je pense que c'est un signe d'immaturité, que je cherche à dépasser, mais c'est très très très dur.
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Stef-
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Stef- »

Et ben ça n'a pas l'air plus facile pour toi que pour moi ! :help:

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Lieko
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Lieko »

Perso, je m'interroge mais je ne doute pas.
Je m'interroge sur l'intérêt des différents aspects du texte en cours, mais quelle que soit la réponse à cette question ça ne m'a jamais bloqué/ralenti/découragé (du moins, pas depuis un an et des poussières). J'applique à peu près la même méthode que Stef, en plus radical : je pars du principe que le texte est mauvais, ce dont je me fiche à moitié, et je me "raccroche" à l'intérêt principal que je trouve à l'écriture, à savoir le fait même d'écrire. Chaque récit est un essai dont le résultat m'importe au final assez peu, et c'est surtout l'occasion de développer une idée, un thème, des personnages ou une manière d'écrire (voire le quarté dans l'ordre quand j'ai la foi).

Je plussoie Roanne sur ce qu'elle a dit (et je me sens aussi quelque peu étranger dans la conversation) : je ne me place pas sur le même niveau qu'un "vrai" auteur (genre, le monsieur qui a écrit ce que je suis en train de lire), ce n'est pas mon ambition. Du coup, aucune pression, aucun impératif, personne qui m'attend au tournant, juste le plaisir de s'amuser en écrivant librement, d'apprendre des erreurs passées et de progresser dans un passe-temps intéressant.
Étant par nature un sale type aigri et misanthrope ( :mrgreen: ), ce n'est pas vraiment l'idée de partager mes histoires qui me motive, mais davantage la satisfaction que j'éprouve en les écrivant. Et, avec cet "objectif" là en tête, cette méthode me convient parfaitement et le doute n'a aucune raison d'être.

Après, c'est différent pour chacun, et je serais bien en peine de donner des conseils là-dessus...
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Celia
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Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Celia »

Stef- a écrit :Et ben ça n'a pas l'air plus facile pour toi que pour moi ! :help:
Ca peut être assez catastrophique effectivement :coah:
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