Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Sujets inactifs depuis un an ou plus
Mariedelabas
Capitaine de la truffade, Ali à l'ail, qui fait la pêche à la boutade
Messages : 5726
Enregistré le : sam. mars 03, 2012 4:41 pm
Rang special : x
Contact :

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Mariedelabas »

Je crois que j'ai commencé à passer outre mes doutes lorsque j'ai réussi à supporter d'être lue par d'autres sans prendre les critiques pour une atteinte personnelle. Cela va mieux (depuis peu, en fait depuis que je suis sur Cocyclics qui est le plus formidable truc qui me soit arrivé en écriture) après avoir reçu les bêtas de mon premier texte, survécu à l'épreuve ^^ , admis la vérité de ce qui était reproché à mon texte (et vu que, quand même, tout n'était pas à poubelliser) et décidé de me remettre au boulot. Ecrire, c'est mon travail, ce n'est pas moi en tant que personne. (même si je mets des bouts de moi dedans) Du coup, maintenant, je suis capable de comprendre une critique, et de revoir en grande partie un texte sans le mettre à la poubelle complètement. Je ne doute plus, je travaille et j'essaie d'améliorer ce que je fais. C'est un boulot, avec ses hauts et ses bas, et les bêtas sont là pour m'aider et je ne leur dirai jamais assez "merci" pour bien vouloir prendre de leur temps pour mes textes :heart: . Le processus chez moi, c'est : je suis dedans quand j'écris (avec passion et soin, autant que ce dont je suis capable) et je prends de la distance après, en attendant les retours. Le texte est le fruit de mon travail, mais ce n'est pas mon essence ou ma personne. Du coup, je ne doute jamais très longtemps. Je me remets au boulot, c'est tout. Il est impensable pour moi d'arrêter d'écrire, maintenant, j'en retire trop de joie, c'est addictif.(on n'a pas la grenouille qui fume dans les smileys, dommage, ça m'irait bien, surtout que j'écris un truc zarb en ce moment...)

Avatar du membre
Lùani
Connaît la recette pour faire des pitchs savoureux, mais a un roman à terminer
Messages : 2397
Enregistré le : lun. août 25, 2008 2:43 pm

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Lùani »

Lieko a écrit :Perso, je m'interroge mais je ne doute pas. [...]
J'applique à peu près la même méthode que Stef, en plus radical : je pars du principe que le texte est mauvais, ce dont je me fiche à moitié, et je me "raccroche" à l'intérêt principal que je trouve à l'écriture, à savoir le fait même d'écrire.
Je me retrouve beaucoup là-dedans. Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'écris. En tout cas, jamais pendant que j'écris (Il m'arrive de relire une vieille nouvelle et, avec le recul, de trouver ça pas trop mal. ) Mais c'est là que je trouve mon plaisir : écrire, cogiter, effacer, réécrire... et la satisfaction intense, fugitive, d'avoir trouvé "LE" bon mot ou "LA" bonne phrase.
L'avantage, c'est que les béta sont souvent de bonnes surprises. Jamais un béta n'arrivera à être aussi méchant avec un de mes textes que moi-même. Et les compliments sont des cadeaux d'autant plus précieux qu'ils sont inattendus.
L'inconvénient, c'est que mon doute à moi c'est plus le "J'avance pas" que le "c'est nul". Et mon doute existentiel tourne plutôt autours de la question "Mais qu'est-ce qui m'a pris de ma lancer dans un roman qui, au final, va faire dans le million de signes, vu la vitesse à laquelle j'avance, avec mes corrections-recorrections incessantes". J'essaye de me persuader qu'on s'en fout, vu que personne ne m'attend, mais ce n'est pas toujours facile.

Mais je suis sasn doute un cas à part, je fais partie des écrivains sans ambition. D'ailleurs, j'avoue humblement que j'écris par défaut. J'ai besoin de créativité dans ma vie et si j'avais le temps, je serais en train de noircir des feuilles avec mes pastels. Mais l'écriture est un loisir plus compatible avec vie, puisqu'une demi-heure suffit pour écrire quelques phrases, alors qu'une demi-heure suffit à peine à sortir le matos de peinture. (*soupir*)

Avatar du membre
Milora
Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
Messages : 4965
Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
Rang special : Milosoupline
Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Milora »

Moi j'ai un gros problème de doutes en ce moment ^^
Avant, j'écrivais en me moquant un peu du résultat final, juste pour m'amuser ; et une fois fini, je le corrigeais pour qu'il soit quand même le mieux possible, ou sinon je le laissais tomber et le comptais pour un raté avant de passer à autre chose.
Mais maintenant, je n'arrive plus à ressentir ça. J'ai la stupide impression que je devrais faire un truc potable, avec la vague sensation que je n'y arrive plus...
Mais bref, j'espère que ce n'est qu'une phase et que je vais revenir à l'état antérieur.
De toute façon, comme dit [une personne différente chaque fois que vous cherchez sur Google, mais à moi on m'avait dit Guillaume d'Orange], "il est inutile d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer". C'est tout à fait moi, ça, que ce soit pour l'écriture ou pour le reste, dans la vie ! Faire les choses pour l'amour de l'art quand on les fait, sans espérer que le résultat sera positif (et même, dans mon cas, en partant du principe que ça ne le sera pas).
Mais du coup, l'avis des gens qui me lise est super important ; c'est lui qui va déterminer si je considère le texte acceptable ou raté. Du coup, quand j'écris, je ne me juge pas vraiment, ou plutôt, je sais que je vais trouver ça nul quoi que je fasse, ou être dans cet état d'esprit où, vraiment, vous ne savez pas quoi penser du texte ; et je n'arrêterai mon jugement qu'avec l'avis des lecteurs.
D'où l'importance, pour moi, d'avoir des forums d'écriture où je fais vraiment confiance aux gens qui me lisent :)


Sinon
tigrette a écrit :
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Victor Hugo, ou Saramago, ou Kafka, ou Nabokof, et Twilight ou le Da Vinci Code.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Goya et un dessin de mon fils (qui va m'émouvoir pourtant).
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Jean-Sébastien Bach et Céline Dion.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité l'Alhambra et l'arche de la Défense.
On ne peut pas mettre sur un pied d'égalité Les Temps Modernes de Chaplin et American Pie.
Je crois que je suis partiellement d'accord avec toi ; ça fait un bail que j'ai envie d'ouvrir un fil sur ces questions mais à chaque fois j'ai la flemme de le rédiger, lol :lol:
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)

Avatar du membre
Stef-
Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
Messages : 1730
Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
Rang special : Un jour...
Contact :

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Stef- »

Luani a écrit :
Lieko a écrit :Perso, je m'interroge mais je ne doute pas. [...]
J'applique à peu près la même méthode que Stef, en plus radical : je pars du principe que le texte est mauvais, ce dont je me fiche à moitié, et je me "raccroche" à l'intérêt principal que je trouve à l'écriture, à savoir le fait même d'écrire.
Je me retrouve beaucoup là-dedans. Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'écris. En tout cas, jamais pendant que j'écris (Il m'arrive de relire une vieille nouvelle et, avec le recul, de trouver ça pas trop mal. ) Mais c'est là que je trouve mon plaisir : écrire, cogiter, effacer, réécrire... et la satisfaction intense, fugitive, d'avoir trouvé "LE" bon mot ou "LA" bonne phrase.
:love:

(Pour Lieko) Mais sinon je ne m'en fiche pas du tout de ce que j'écris ! :D Je fais semblant (et mal en plus !)

Avatar du membre
Alyniel
Messages : 33
Enregistré le : mar. févr. 14, 2012 5:01 pm
Rang special : Batracien
Localisation : Toulouse
Contact :

Re: Quand peut-on (faut-il) douter (de ce qu'on écrit)?

Message par Alyniel »

Moi, j'ai appris ce qu'était ce vil doute lorsque j'ai terminé le premier jet de mon premier roman (ça fait beaucoup de premier). Quand j'ai relu les quatre premiers chapitres, j'ai lâché le manuscrit en me disant : c'est un vrai torchon, c'est pas mon style d'écriture ça, et puis... c'est naze !
Du coup je l'ai rangé dans un tiroir en me disant que les corrections attendraient et qu'au mieux, je repasserai par une phrase de réécriture plus "cadrée". Et là, je tombe sur social bug, le concours, hop une idée germe et je me laisse emballer, malgré tous les commentaires positifs, les bêtas pas trop rudes, le moment de poster est là, et je doute encore, est-ce que mon texte sera apprécié, etc.
Je pense qu'on cherche tous un minimum de reconnaissance dans nos écrits parce qu'on y passe du temps, qu'on y laisse une part, parfois, de soi-même et qu'il faut l'accepter ainsi. Le doute peut faire avancer, il torture l'esprit, mais si on s'échappe sur un autre projet on se réinvente un peu et lorsqu'on revient sur l'ancien projet en question, on le voit différemment, on se dit : oui il faudra sûrement réécrire des passages, mais cette histoire, je l'aime bien et j'aimerai la faire lire aux autres :)
Voilà comment moi je survie avec ce doute.

Répondre