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Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 3:31 pm
par Eva
Hop, petit déterrage de sujet. :mrgreen:

J'ai un soucis vis-à-vis de la loi sur les ouvrages destinés à la jeunesse, sachant que mon éditeur destine mes romans au segment young adult (à partir du lycée). Ça ne devrait pas poser de problème pour le premier qu'il va éditer, mais j'ai peur que ça coince pour le suivant de la série, encore en cours d'écriture. Peut-être que je m'inquiète pour rien, alors je cherche des avis.

Déjà, je me demande si cette loi concerne bien le YA. Son texte précise qu'il vise "les publications périodiques ou non qui, par leur caractère, leur présentation ou leur objet, apparaissent comme principalement destinées aux enfants et adolescents." Comme les 15-18 ans sont des adolescents, elle devrait s'appliquer au YA. Pourtant, mon éditeur affirme que le YA est enregistré comme littérature adulte, pas comme enfance, et que je n'ai donc pas à m'en soucier. :perplexe: Quelqu'un sait si c'est exact ?

Dans le roman en question, mon protagoniste (22 ans) consomme régulièrement de l'opium pour le plaisir. Se droguer ne lui apporte pas de problème particulier (hormis l'incontournable dépendance physique) et ne met pas sa santé en danger puisqu'il reste dans des doses raisonnables. Je pense qu'un lecteur adulte comprendra que sa consommation d'opium ne le rend pas plus heureux (en dehors des moments où la substance agit), ne règle en rien ses problèmes et que je n'en fais pas l'apologie. Mais on pourrait me reprocher de ne pas présenter son comportement comme immoral à un lectorat mineur. :( Qu'en pensez-vous ?

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 3:49 pm
par Arya
Aïe... Oui, là, à mon avis, tu marches sur des oeufs et on pourrait venir te casser les pieds si ton roman est effectivement estampillé jeunesse. Il faudrait que je vérifie sur mes exemplaires, je ne les ai pas sous la main là : il me semble que pour mes jeunesses (ed. magnard) il y a une petite phrase où il est question de la Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ; alors que cela ne figure pas sur mes YA (ed Scrineo). C'est là toute la différence, à mon sens. S'il est fait mention de la loi quelque part dans les premières ou dernières pages de ton livre, gardez-vous de présenter l'opium sous un jour favorable.

En revanche, permets-moi juste de réagir sur ta phrase : "Se droguer ne lui apporte pas de problème particulier (hormis l'incontournable dépendance physique)" => la dépendance physique aux opiacés est très problématique et le manque engendre des douleurs faramineuses...

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 4:18 pm
par Eva
Arya a écrit : Il faudrait que je vérifie sur mes exemplaires, je ne les ai pas sous la main là : il me semble que pour mes jeunesses (ed. magnard) il y a une petite phrase où il est question de la Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ; alors que cela ne figure pas sur mes YA (ed Scrineo). C'est là toute la différence, à mon sens. S'il est fait mention de la loi quelque part dans les premières ou dernières pages de ton livre, gardez-vous de présenter l'opium sous un jour favorable.
Ah, OK, ce doit être à cette phrase que mon éditeur fait référence quand il me dit qu'il n'y a pas de texte à insérer pour le YA. Bon, ça va alors. D'un point de vue légal, au moins, je suis dans le vert. Merci pour l'info ! :)
Arya a écrit :En revanche, permets-moi juste de réagir sur ta phrase : "Se droguer ne lui apporte pas de problème particulier (hormis l'incontournable dépendance physique)" => la dépendance physique aux opiacés est très problématique et le manque engendre des douleurs faramineuses...
Toutafé, et si le personnage en vient à tomber en manque, il va morfler un peu. Je vais d'ailleurs devoir me renseigner pour savoir plus sur le degré de dépendance et l'intensité des effets de manque. Mais je n'envisage pas le personnage comme un gros consommateur, et d'après mes premières recherches, il n'est pas impossible qu'il s'en tire avec relativement peu de conséquences néfastes.

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 6:36 pm
par Arya
D'accord, mais c'est parce que tu parlais de dépendance physique et dans ce cas là, on n'est plus dans une simple consommation festive / récréative.

Donc j'ai vérifié, la mention de la loi est bien présente dans mes Magnard mais pas dans mes Scrineo. Si vous ne faites pas mention de la loi, à mon avis, c'est bon.

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 8:04 pm
par tomate
Toutafé, et si le personnage en vient à tomber en manque, il va morfler un peu.
En plus, le tolérance fait que les gens ont besoin d'augmenter régulièrement les doses pour obtenir les mêmes effets.
Attention: il y avait (avant le 20ème siècle, en gros) des gens qui fumaient de l'opium DE TEMPS EN TEMPS, genre une fois par mois. Ceux-là n'avaient ni tolérance, ni dépendance. Mais si ton perso en prend tous les jours, il va avoir les problèmes habituels.

Re: la morale dans la littérature jeunesse

Posté : jeu. nov. 17, 2016 8:54 pm
par Eva
tomate a écrit : Attention: il y avait (avant le 20ème siècle, en gros) des gens qui fumaient de l'opium DE TEMPS EN TEMPS, genre une fois par mois. Ceux-là n'avaient ni tolérance, ni dépendance. Mais si ton perso en prend tous les jours, il va avoir les problèmes habituels.
C'est typiquement sur ce genre d'époque que je me cale. J'ai lu notamment "Confessions d'un anglais mangeur d'opium", un roman autobiographique. Dedans, l'auteur raconte que les dockers ou ouvriers, le jour de paie venu, s'achetaient des pilules d'opium chez le pharmacien qui leur revenaient moins cher que de l'alcool. Ça donne une consommation régulière, mais espacée (une fois par semaine). Je suis partie sur quelque chose de similaire, pour le moment. Après, c'est sûr que j'aimerais bien une documentation plus précise que celle que j'ai déjà trouvée pour mieux cerner les effets à long terme, et selon l'évolution du perso. Mais bon, c'est un autre sujet.
Arya a écrit :Donc j'ai vérifié, la mention de la loi est bien présente dans mes Magnard mais pas dans mes Scrineo. Si vous ne faites pas mention de la loi, à mon avis, c'est bon.
Super, merci ! Je ne suis pas persuadée que mon roman aura un bon accueil côté YA, mais si la loi ne s'en mêle pas, son classement dans cette catégorie sera de la responsabilité de mon éditeur. Et je l'ai déjà prévenu que je la lui laissais. ^^