Beorn a écrit :J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
Ce qui nous ramène au Truby et à la caractérisation du personnage par un but.
Je note pour le ballotement.
Beorn a écrit :On doit très bien pouvoir construire un récit réussi avec un personnage passif, seulement, la SFFF est presque toujours un genre qui privilégie l'action et l'aventure, or un personnage passif ne me paraît pas très adapté à ce genre de roman. Ce sera plus difficile.
Très juste.
Beorn a écrit :Quant aux personnages dépressifs qui "lâchent l'affaire", je n'ai pas d'exemples en tête. En revanche, on trouve pléthores de personnages qui avaient renoncé et qui finissent par revenir sur le devant de la scène. Ou de personnages qui vivent une rédemption après avoir passé des années à ruminé un échec.
C'est presque un cliché, même si cela peut donner de bons personnages.
Le risque du cliché est en effet très grand.
Beorn a écrit :Maintenant, un personnage principal vraiment passif, qui se laisse porter par le courant... je n'en trouve pas, là, comme ça.
FitzChevalerie de l'Assassin royal peut paraître passif, mais en réalité, il ne l'est jamais vraiment.
Yep. Toute la période de l'enfance, par exemple, où Fitz se construit.
Ça me fait penser aussi au personnage de Tixu Oty dans le début des Guerriers du silence, employé alcoolique qui se laisse survivre. Ça rejoint ce que tu disais au-dessus, d'ailleurs, même si ici le perso sort du cliché car il n'a pas connu de passé glorieux avant.
Célia a écrit :Cela rejoint un retour que je viens d'avoir sur mon roman.
Mon personnage est enlevé, et passe 400 Ksec à tenter de survivre. C'est intéressant mais le lecteur s'est ennuyé. Il a apprécié le personnage en lui-même, donc il ne s'agit pas d'un problème de construction du personnage en lui-même. Mais il lui a manqué une accroche entre l'héroïne et l'action de l'histoire : les deux sont séparées.
Piste intéressante, Célia. Effectivement, si on laisse le choix au lecteur, il se tournera assez naturellement vers le pôle "histoire" plutôt que vers le pôle personnage.
Je note de ne pas oublier de relier les deux (facile à dire)
l y en a un, c'est Katniss, dans le 3ème volet de Hunger Games.
J'ai prévu de lire Hunger Games tout de suite après le dernier tome du Trône de fer qui sort le 5 septembre
De ton exemple, je note comme dans l'exemple de Beorn que la passivité fonctionne mieux s'il y a un contraste et que le lecteur peut bien voir la passivité comme un accident (et s'interroger) plutôt qu'un état de fait ou un élément de psychologie figé.
Célia a écrit :MAis on peut aussi, j'y pense maintenant, construire un chouette récit sur un personnage passif. Je pense à "Spin", roman de SF. Sauf qu'après ça peut décevoir le lecteur. J'avoue avoir été un peu déçu que le héros ne soit que le gentil spectateur de ce qui se passait.
Prix Hugo 2006, c'est pas rien quand même, ça laisse de l'espoir
Pandora a écrit :La douce indifférence, la diminution des affects peuvent d'ailleurs être des ressorts intéressants aussi à exploiter.
En personnages dépressifs, en dehors de Twilight (oui, j'ai de hautes références littéraires) et son "Octobre... Novembre... Décembre" avec des pages blanches, je n'ai pas d'exemples (mais je pense qu'il doit y avoir des exemples en littérature blanche... Ouellebecq ? Ah non, c'est pas un personnage
).
Exemple très parlant.
Mes personnages passifs de blanche sont ceux de Dostoïevski. Mais ça fait un paquet de temps que je n'ai pas relu.
Sinon je ne connais pas Monk.
Booz a écrit :Je rejoins aussi Beron, pour moi, la passivité d'un personnage est retranscrite par son manque de désirs et sa manière de se laisser guider par l'action plutôt que d'y participer.
C'est noté.
Booz a écrit :Je n'arrive pas à trouver de vrais personnages passifs, la plupart de ceux qui me viennent en tête ont, à un moment ou un autre de l'action, pris le dessus sur leur passivité pour agir. Ce sont des personnages qui me semblent intéressants parce qu'ils vont à l'encontre de ce qu'ils sont (comme les dépressifs, ils se laissent tomber dans la passivité mais on voit leur caractère actif en amont).
Question de contrepoint ou de contraste pour toi aussi. Et là je me dis qu'en roman c'est tellement plus facile à mettre en place qu'en nouvelle...
Syven a écrit :A mon sens, un personnage passif se contente d'agir en conséquence des évènements, il n'anticipe pas les prochains changements, n'essaie pas de contrôler ce qui lui arrive et il n'initie aucun des évènements à venir. Bref, il n'est pas moteur, à aucun moment.
Ça rejoint un truc lu sur Star Wars, à savoir que personne n'avait pensé que Dark Vador deviendrait un des personnages préférés des gamins, même si c'était couru d'avance vu que c'était lui le moteur.
Je note sur mes tablettes "anticiper sur l'action".
Ça me fait penser au cycle des princes d'Ambre que je suis en train de relire, où le personnage narrateur passe presque tout son temps à essayer d'anticiper ce qui va se produire. Et pourtant ce n'est pas ennuyeux.
Syven a écrit :edit: plein d'avis intéressants postés.
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