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[A] Frontière Nouvelle/novella novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 10:39 am
par Têtard potté
J'avais avec Arha la semaine dernière une conversation très intéressante. Son dernier bébé pèse 270 000 signes et nous nous chamaillions gentiment au sujet de sa classification : novella ou court roman ? Je penchai personnellement pour un court roman.
Le but de ce fil n'est pas de trancher, mais plutôt d'étudier les implications au niveau de l'édition. Pensez-vous que ce format (en l'occurrence un peu moins de 300 000 sec) soit délicat à caser ? Trop grosse novella pour les éditeurs publiant des novellas ou trop petit roman pour ceux recherchant des romans ?
De façon générale, comment vous y prenez-vous lorsque vous êtes à cheval sur deux cases ?

PS : j'espère être au bon endroit et que ma problématique est suffisamment claire ;)

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 10:52 am
par Roanne
C'est un avis personnel, mais j'ai l'impression que la "novella" est un "faux" format plus ou moins inventé. Je n'en ai entendu parler pour la première fois que lorsque les éditions Griffe d'Encre ont lancé une collection spécifique sur ce format, pour le démarquer des nouvelles d'un côté, des romans plus denses de l'autre.
D'ailleurs, je ne suis pas persuadée que tous les éditeurs le fassent le distinguo novella / roman.
Par exemple : certains romans d'Amélie Nothomb semblent assez léger pour être classé "novella" et pourtant ils sont vendus comme des romans à part entière.
Idem pour les "romans jeunesse", alors que certains sont vraiment très légers (moins de 150 ksec).

Je m'interroge vraiment sur le fait que la "novella" soit juste une appellation marketing, en fait.

En dehors de ces remarques, je ne réponds pas à ta question... Alors le mieux, c'est que vous vous renseigniez sur le guide de soumission des éditeurs qui vous intéressent : normalement, ils indiquent ce qu'ils recherchent en "taille".
Quand on est un peu en dessous, il faut "gonfler" son roman, sinon il faut au contraire le réduire.

En général, la taille est surtout un problème quand c'est vraiment trop gros (= prise de risque financière) ou vraiment trop petit (= soucis techniques pour l'impression, car la tranche est trop fine). Aux alentours de 300 ksec, je ne crois pas que ce soit un gros frein.

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 11:06 am
par desienne
Je ne pense pas que ça puisse être un soucis à caser.
270 Ksec, ça doit tendre vers les 150 pages.

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 11:22 am
par ∆Vz
Je confirme, novella est un terme inventé à des fins d'édition, je pense spécialement à Jack Vance dont les textes étaient trop longs pour les mag et qui ont souvent fini édités en recueils plutôt qu'en "romans" solo. Ceci dit, on a toujours parlé de romans pour Le Vieil Homme et la Mer ou L'Appel de la Forêt. Mais 270 000 sec, ça m'étonnerait que ça pose problème à beaucoup d'éditeurs : c'est la taille de nombreux polars et autres romans de gare. Brussolo, Stephan Wul ou Koontz ont fait des romans plus courts que ça.

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 11:44 am
par Têtard potté
C'est bien ce qu'il me semblait. Cette taille ne devrait pas poser de problèmes. Merci les grenouilles !
Par contre, j'ignorais que le format novella était une invention relativement récente.

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 12:52 pm
par Anonyme_Quatre
Je crois que novella nous vient des USA, par contre, je ne sais pas du tout pourquoi ça s'est créé là-bas...

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 2:22 pm
par Elikya
Je pense qu'il faut aussi adapter la taille au public cible. Les romans jeunesse sont beaucoup plus courts que ceux pour adulte, donc ce qui pourrait être qualifié de novella dans le second cas est considéré comme un roman dans le premier.

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 3:27 pm
par Booz
Hop, hop, hop, je viens poser mon petit grain de sel. Déjà, la novella est bien plus qu'un simple produit marketing et elle est connue chez les anglo-saxons depuis un moment (l'article wiki(en anglais par contre) l'explique très bien).
Pour moi, la frontière nouvelle/novella/roman ne tiens pas seulement compte du nombre de signes. Mennoly le dit beaucoup mieux que moi dans cet article. Pour résumer, le format novella (à peu près 100 à 200k sec) est à part parce qu'il faut réussir à équilibrer condensation et développement. Pour moi, une novella c'est un exercice de style et, tous textes entre 100 et 200k sec ne doivent pas porter ce nom. Un auteur qui se contente d'écrire une histoire courte parce qu'il n'a pas envie de la développer n'écrira jamais de novella (parce qu'une novella, toujours de mon point de vue, ne peut être d'avantage développée, si elle l'est, elle risque d'être plombée par des longueurs, des répétitions, etc.). Après, il y a aussi des séries de novella (Harry Dickinson chez Malpertuis ou les Nécrophiles anonymes de Gaby) mais, une fois encore, chaque épisode est justement dosé pour ne pas trop en faire mais donner assez d'informations, de profondeur à l'intrigue.

Après, en ce qui concerne le public, je ne pense pas qu'on puisse nommer novella les courts romans jeunesse (parce que ce sont des romans, justement, qu'ils sont écrits avec une intrigue de romans et non de novella (c'est comme certains petits chevaux, ils sont en-dessous des standards de l'appellation 'cheval' mais ce sont bien des chevaux et pas des poneys)(pas certaine que la comparaison soit vraiment utile :? ).

Re: Frontière novella/roman

Posté : dim. oct. 07, 2012 4:18 pm
par Têtard potté
Mmm, c'est drôlement intéressant ce que tu dis, Booz. L'article cité aussi. C'est beaucoup plus clair. La frontière, sans être tracée au cordeau, m'apparaît beaucoup plus nette.

Re: Frontière novella/roman

Posté : lun. oct. 08, 2012 8:18 am
par Beorn
En ce qui concerne les difficultés éventuelles à publier un roman de 270 000 signes, je confirme que c'est un vrai problème.
Pour les romans destinés à la jeunesse, comme dit Roanne, cela ne pose probablement pas de souci.
En revanche, pour les romans destinés à un lectorat adulte de SFFF, c'en est un. Mnémos ne prend rien en dessous de 400 000 signes (à vérifier si les indications sur leur site ont été modifiées, mais je ne crois pas), Bragelonne ne prend rien en dessous de 500 000 signes (même chose, à vérifier), et je pense que même si les autres ne disent rien, ils n'en pensent pas moins.
Le format roi, pour l'instant, c'est le roman. Et par "roman", les éditeurs entendent un certain minimum de signes (et un certain maximum aussi, d'ailleurs).

Je ne dis pas que ce soit forcément impubliable, car un éditeur peut avoir le coup de coeur pour le roman ou essayer un format différent, mais c'est indéniablement un handicap si c'est un roman pour adultes.

Le fait qu'Amélie Nothomb écrive des romans courts ne doit pas laisser penser que ce sera plus facile pour un auteur inconnu de SFFF. D'abord elle écrit en littérature générale, où les règles ne sont peut-être pas les mêmes, et ensuite, elle est tellement célèbre qu'elle est en mesure d'imposer ses choix à son éditeur.

Ce qui est vrai, en revanche, c'est que le livre numérique est en train de rebattre les cartes. Le format court redevient intéressant pour les éditeurs et aura probablement un bel avenir par ce biais.

Re: Frontière novella/roman

Posté : lun. oct. 08, 2012 8:03 pm
par illiane
Beorn a écrit : Mnémos ne prend rien en dessous de 400 000 signes (à vérifier si les indications sur leur site ont été modifiées, mais je ne crois pas)
Si elles ont été modifiées, c'est 350 000 sec maintenant. Mais bon ça reste le même ordre de grandeur...

Re: Frontière novella/roman

Posté : ven. oct. 12, 2012 6:00 pm
par Arha
Merci Potté :gentil:

Grâce à vos lumières -dont les 800 W de Booz - j'y vois plus clair.

Oui Beorn, en l’occurrence, cette histoire (rahaha, je contourne subtilement l’appellation controversée - ra hum) est destinée à un public jeune adulte / adulte. Donc j'ai effectivement un "problème". Mais franchement, faut-il arrêter d'écrire ce dont on a envie pour rentrer dans une case, ou pire, atteindre un volume (et hop, on ouvre le robinet à mots ?)... Autre sujet...

Re: Frontière novella/roman

Posté : ven. oct. 12, 2012 6:02 pm
par Celia
Arha a écrit : Oui Beorn, en l’occurrence, cette histoire (rahaha, je contourne subtilement l’appellation controversée - ra hum) est destinée à un public jeune adulte / adulte. Donc j'ai effectivement un "problème". Mais franchement, faut-il arrêter d'écrire ce dont on a envie pour rentrer dans une case, ou pire, atteindre un volume (et hop, on ouvre le robinet à mots ?)... Autre sujet...
non. Tu dois d'abord être au service de ton histoire. Si elle tient en 200 Ksec et pas en 300, tant pis. Garde-le en son entier plutôt que de rallonger la sauce et risquer de l'affaiblir.
Beorn a raison : il va y avoir (et il y a déjà) des ressources possibles dans le numérique. Ce serait dommage de renoncer à une histoire qui te plaît sous prétexte qu'elle ne sera pas un roman.

Re: Frontière novella/roman

Posté : ven. oct. 12, 2012 6:03 pm
par Têtard potté
Ou alors, tu fais un recueil d'histoires de fées avec FDLM ?

Re: Frontière novella/roman

Posté : ven. oct. 12, 2012 6:27 pm
par desienne
Le travail sur les formats courts est très intéressant en tout cas.
Je pense qu'il y a matière à expérimenter des découpages d'histoires en série.
Ne renonce pas à ton texte pour une question de format.