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Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 9:10 pm
par Minuit
Salut les gens. J’expose ici un tout petit souci personnel, vous me pardonnerez…
Je gribouille principalement de la light fantasy un peu décalée. J’ai mis un moment à cerner un ton qui me conviendrait. Je l’ai trouvé. Mais beaucoup trop tard dans le roman ! Je me retrouve donc avec des premiers chapitres avec un ton totalement différent, bien plus neutre, passe-partout (certains diront sans saveur et mal écrits, et ils n’auront pas forcément tort, mais c’est encore un autre problème…) Peut-on se permettre une réelle divergence de ton /style sur un même roman, si ce changement n’est pas pleinement justifié par l’histoire ?
Le prologue est sensé être une mise en bouche. Si on ne fait pas entrevoir au lecteur la tonalité générale du bouquin, il y a souci, non ? Vous en pensez quoi ?

Ecrire un bouquin peut prendre un an, deux ans, trois ans… Durant ce conséquent laps de temps, le scribouillard évolue, se cherche, se trouve (avec un peu de chance), prend de la bouteille, se déniaise… Mais le début du roman reste fatalement figé en l’état, lui n’a pas suivi les évolutions de son auteur. D’où parfois une sacrée différence de level entre le prologue et l’épilogue. Avez-vous constaté un tel fossé ? Comment l’avez-vous comblé ?

Re: Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 9:24 pm
par Anonyme_Quatre
Ne t'inquiète pas, tu seras amenée à réécrire les premiers chapitres de toute façon durant tes corrections, et pas seulement à cause du style, c'est la malédiction de tout écrivain qui n'aime pas la correction :mrgreen:

*Anti-motivante officielle d'écrivains*

Plus sérieusement, un roman demande bien souvent une masse de correction plus importante que le travail fourni lors de l'écriture, que ce soit au niveau du style, de la cohérence de celui-ci ou de l'histoire, des personnages, de l'univers...
Si ce nouveau ton est très présent vers la fin, je pense que tu risques fort de devoir réécrire en grande partie le début. Si ce sont plutôt des touches, quelques retouches des premiers chapitres devraient pouvoir ré-équilibrer le tout :)

Re: Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 9:48 pm
par Iluinar
Minuit a écrit :Peut-on se permettre une réelle divergence de ton /style sur un même roman, si ce changement n’est pas pleinement justifié par l’histoire ?
Je crois que c'est là le nœud du problème. Tout ce qui n'est pas justifié par l'histoire passe mal, en général. Dans ton cas, il te faudra uniformiser le ton entre le début et la fin du roman, tu n'y coupera pas. Quand on est dans une période où on progresse beaucoup, le style peut grandement varier entre le début et la fin du roman mais c'est un défaut qu'il faut corriger.

Re: Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 9:53 pm
par Celia
Minuit a écrit :Mais le début du roman reste fatalement figé en l’état, lui n’a pas suivi les évolutions de son auteur.
Oh non !
Les débuts de romans sont sans doute les parties d'un roman les plus récrites et retravaillés après un premier jet ^^

Re: Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 10:08 pm
par Earane
Celia a écrit :
Minuit a écrit :Mais le début du roman reste fatalement figé en l’état, lui n’a pas suivi les évolutions de son auteur.
Oh non !
Les débuts de romans sont sans doute les parties d'un roman les plus récrites et retravaillés après un premier jet ^^
Je confirme :wow:

Re: Divergences de tons

Posté : dim. oct. 28, 2012 10:30 pm
par Siana
Idem.
Si tu crois que ton début est parfait, je te conseille de le laisser reposer et de le relire une fois ton jet terminé. Tu verras par toi-même en quoi il ne l'est pas. D'autant plus qu'un manuscrit, surtout un début, est généralement réécrit plusieurs fois.
On connait tous des divergences au niveau du style, celle qu'on remarque entre le début de son premier roman et la fin est généralement assez conséquente, et ça continue. J'ai pu remarquer une telle divergence à l'échelle de mes trois tomes, que j'ai écrit à la suite sans corrections (sans parler des divergences dues à des modifications dans l'intrigue, qui laissaient des incohérences).
Après, je pense qu'une divergence de ton peut très bien être voulue, mais dans ce cas elle doit aussi être calculée, pas seulement exister parce que l'auteur a eu la flemme de reprendre son début... :wamp:

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 12:05 am
par Minuit
C’est terrible ce que vous me dites là les gens, terrible… Je vais devoir retrousser mes manches et attaquer le gros chantier. J’en ai des suées d’avance. Remarque, je me languis du jour béni où je pourrai enfin relire mes premiers chapitres sans ressentir l’irrépressible envie de me cacher dans un trou tellement ils me font rougir…

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 12:12 am
par desdenova
Minuit a écrit :C’est terrible ce que vous me dites là les gens, terrible… Je vais devoir retrousser mes manches et attaquer le gros chantier. J’en ai des suées d’avance. Remarque, je me languis du jour béni où je pourrai enfin relire mes premiers chapitres sans ressentir l’irrépressible envie de me cacher dans un trou tellement ils me font rougir…
Donc, tu connaissais déjà la réponse ;-) Eh oui, comment imaginer soumettre ton roman à un éditeur si des passages te font toi-même rougir...

Sans compter que le début, c'est d'une certaine manière la partie la plus importante, car c'est là-dessus qu'un éditeur (ou même un lecteur) décidera s'il aime ou pas et s'il va en poursuivre la lecture.

Donc, oui, du boulot en perspective !

Courage !

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 12:29 am
par Minuit
desdenova a écrit : Donc, tu connaissais déjà la réponse ;-) Eh oui, comment imaginer soumettre ton roman à un éditeur si des passages te font toi-même rougir...
Oui m’sieur, je connaissais déjà la réponse, c’est vrai. Mais parfois, on manque de la souplesse requise pour se mettre soi-même un coup de pied salvateur au derrière… :cry:

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 12:55 am
par desdenova
Ce n'était pas une critique. Nous avons effectivement tous, de temps en temps, besoin de s'entendre confirmer ce que l'on soupçonne... C'est la nature humaine ;-)

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 1:02 am
par Minuit
Ah ! Je ne l’ai absolument pas pris comme une critique, bien au contraire. J’ai été abrupte ?? :?

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 1:25 am
par desdenova
Non du tout, mais ça pouvait être ambigu... autant mon propos que ta réponse, LOL, donc j'ai préféré clarifier ;-)

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 6:43 am
par takisys
desdenova a écrit :Non du tout, mais ça pouvait être ambigu... autant mon propos que ta réponse, LOL, donc j'ai préféré clarifier ;-)
clarifier, c'est le maître mot et souvent, c'est le but de la première correction, clarifier ce qui reste flou imprécis et au bout du compte on réécrit presque tout, surtout sur un premier roman

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 8:28 am
par Minuit
desdenova a écrit :Non du tout, mais ça pouvait être ambigu... autant mon propos que ta réponse, LOL, donc j'ai préféré clarifier ;-)
Ah bah, d’où l’importance de choisir le ton adéquat. :oops: J’étais en fait en plein dans l’sujet. ^^

Est-ce que je peux poser une nouvelle p’tite question ? J’ai pas trop envie d’ouvrir un nouveau fil rien que pour ça. S’il le faut, je renommerai ce fil-ci : « Les questions à deux sesterces de Minuit ».
Ma question, c’est celle-là. Qu’en est-il de l’ambition ? Pas de l’ambition d’un auteur, quoique c’est quand même lié, mais de l’ambition d’un texte ?
Deux petits exemples radicalement opposés pour illustrer : le Donjon de Naheulbeuk et Le Livre Malazéen des Glorieux Défunts.
Le premier se pose comme du pur divertissement. Le second a une autre ambition, tant au niveau de la qualité de la plume que de la dimension épique de son sujet.
Un auteur comme Damasio exprime clairement ne pas écrire pour divertir. (Faudrait que je retrouve l’interview en question d’A.Damasio). D’autres auteurs assument très bien de faire du divertissement.
Ca me rappelle les premiers tomes des A. du Disque-Monde. Ce qui au départ était principalement de la fantasy parodique est devenue au fil des tomes une satyre bien troussée de notre société.
Je trouve par exemple qu’un auteur comme Jaworski est une véritable locomotive. Bêtement tu te dis : dans vingt ans, je rivaliserai avec du jaworski. Bien sûr, tu n’y arrives pas. Tu n’y arrives JAMAIS. (j’parle pour ma pomme, hein, j’assume :P ) Mais c’est pas tellement grave. Tu coures après une chimère inatteignable, mais du coup t’avances quand même.
Je me suis toujours dit : j’écris pour me faire plaisir.
Maintenant je me dis : j’écris pour me faire plaisir ET pour faire du bon boulot. (du bon boulot à mon échelle, hein )
Vous y pensez, lorsque vous écrivez ? A l’ampleur que vous souhaitez donner à votre texte ?

Re: Divergences de tons

Posté : lun. oct. 29, 2012 9:59 am
par Selsynn
Quand j'écris, je pense tout simplement à l'histoire qui me parle et que j'ai envie de partager. Des fois, je rêve d'avoir un peu de gloire et que mon texte touche des masses de gens, mais je sais que je rêve ^^
Ce qui importe le plus pour moi, ce n'est pas d'avoir écrit un texte qu'un millier de lecteur liront sans le comprendre, c'est d'avoir partagé ma vision du monde (vision très optimiste, et certains diraient même naïve) avec au moins un lecteur, qui ne me connait pas forcément... Mon ambition, si tu veux que je me serve de ce terme, c'est de faire rêver des lecteurs. De leur montrer que le monde dans lequel on vit n'est pas tout noir, n'est pas tout moche, n'est pas tout pourris.
J'écris donc assez naturellement dans un style léger et "plutôt" décalé, mais je pense réellement que les mondes que je décris représente la manière dont je perçois le monde qui nous entoure.
Je n'ai pas l'ambition de devenir un auteur "sérieux", à la base l'écriture est simplement un moyen comme un autre de partager un rêve. Ce n'est pas le seul, et je compte bien apprendre peu à peu à tous les maitriser pour réussir à construire des œuvres plus complètes que ce que je fais actuellement.

(Et personnellement, je trouve ton questionnement, quoiqu'un peu existenciel, parfaitement compréhensible, et je me souviens m'être posé le même peu de temps après mon arrivée sur Cocyclics...)