La mare aux nénuphars

Bonjour !

Je me permets d'ouvrir ce fil pour discuter d'un problème assez récurent que je rencontre quand j'écris de l'urban fantasy ou du fantastique. Je suis une fille très terre à terre quand il s'agit d'écrire la réalité. Je place la majorité de mes histoires dans des lieux et des époques que je connais (donc la France au début du XXIème siècle la plupart du temps)
Et il y a des fois où il me manque des renseignements précis pour rendre mes histoires réalistes.
Par exemple, pour le synopsis que j'essaie de rédiger en ce moment, j'aurai besoin de renseignements sur les services sociaux dédiés à l'enfance. Je vais sans doute trouver ce genre d'informations sur le net, mais je pense que ce serait bien de partager les liens et ressources nécessaires pour comprendre un peu mieux notre monde (et y planter avec encore plus d'efficacité vampires, goules, fantômes et autres joyeusetés)

Mais je me demande aussi si vous, vous faites aussi ce genre de recherches quand vous écrivez (je parle bien d'urban fantasy et de fantastique, strictement, pas de recherches en SF ou en fantasy) ?
Est-ce que vous trouvez ça inutile ?
Est-ce que vous vous renseignez après, au moment de la correction ou avant ?

Même tarif pour moi.Là, je suis sur une intrigue qui se passe à Londres et j'ai beau connaître de manière rudimentaire la ville, j'effectue pas mal de recherches sur un lieu, des traditions ou encore le système social (tiens donc!) anglais. Je pense que donner une "identité" à une intrigue qui se passe dans notre monde, en la situant dans un endroit/cadre bien précis, peut donner plus de réalisme, de "saveur" à un roman (à condition bien sûr qu'il y ait suffisamment de background derrière. D'où l'intérêt des recherches.

Je ne trouve pas cela inutile du tout et je le fais aussi.
Je pense qu'il faut le faire le plus possible en amont. Bon, parfois, une scène prend une ampleur inattendue et suscite de nouvelles recherches, mais la plupart du temps, je pense qu'il vaut mieux y réfléchir dès l'étape du plan (si on en fait un...).
Non seulement cela permet de s'épargner des scènes qui seraient complètement à côté de la plaque car le sujet n'est pas maîtrisé, mais en plus, la recherche sur un sujet donne presque toujours plein d'idées nouvelles et de petits détails véridiques.

En ce qui concerne ton sujet, je n'y connais pas grand chose sinon que :
- la DDASS n'existe plus depuis 2010, d'ailleurs, ce n'était déjà plus la DDASS qui s'occupait des enfants sans parents ou enlevés à leurs parents depuis de nombreuses années (sauf cas très particuliers).
- c'est la PMI (organisme des conseils généraux) qui s'occupe de ces enfants

Merci Beorn ! Ca limite déjà de beaucoup mes recherches !



Merci pour vos témoignages. Il m'est déjà arrivé de commencer un récit sans faire ces recherches. Plus jamais.
Mais je ne me suis rendue compte de la nécessité de ces recherches non pas ne râlant sur mes corrections, mais en me rendant compte que, par exemple, je connaissais bien mieux le système judiciaire américain (merci la télé) que le français, et qu'ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Alors pour écrire un roman policier ou avec une scène judiciaire, c'est un risque à se planter complètement.

Quand j'attaque un sujet que je ne maîtrise pas, j'essaye aussi de faire des recherches.

J'ai été énormément aidée, par exemple, pour Le cahier d'histoires, puisque j'y aborde la maltraitance et le placement en famille d'accueil, auxquels je ne connaissais pas grand chose (je savais juste qu'un ado pouvait faire une demande volontaire, mais pas les démarches).
Franchement, il y a des détails qui "tuent", dans mon roman, que je n'aurais jamais pu placer si des personnes du métier (gendarme, famille d'accueil) ne me les avait pas fournis et confirmés. Après, j'ai aussi le cas carrément inverse avec La pelote d'pingles, où j'aborde joyeusement des sujets et des milieux auxquels je ne connais strictement rien... On verra si ça passe.
J'ai contacté une couturière pour savoir comment se passait son travail dans une vraie maison de haute courture : elle ne m'a jamais répondu et j'avoue que ça m'a un peu refroidie, je n'ai pas eu le cran de retenter ailleurs.
Du coup, pour éviter des bourdes, on ne voit jamais Elisabeth dans le cadre professionnel, je jongle entre élipses et show don't tell de façon volontaire.

Reste que je mets les pieds dans le milieu musical et là j'avoue, c'est du pur fantasme d'auteur tout ce que j'ai écrit, puisque je n'ai aucun idée de la façon dont ça fonctionne vraiment. Du coup... j'ai appliqué ma vision du monde professionnel et bidouillé le décor, puis lâché mes personnages dedans.

Je verrai bien si ça passe côté lecteurs.

Celia a écrit :j'aurai besoin de renseignements sur les services sociaux dédiés à l'enfance.

(tu peux essayer de contacter Tristeplume à ce sujet )

Celia a écrit :(...)en me rendant compte que, par exemple, je connaissais bien mieux le système judiciaire américain (merci la télé) que le français (...)

C'est bien pour ça que mon roman se passe à Washington : on voit bien comment se passent les enquêtes dans les séries (bon en France, je sais à peu près comment ça se passe (y compris pour le système judiciaire) et je trouve que ça offre moins de possibilités de rivalités entre services).

J'ai du faire des recherches sur le service de l'enfance américain pour découvrir que c'était une catastrophe chez eux : je passe par wikipedia en anglais et google, je lis des articles, etc. pour voir comment ça fonctionne. A mon sens, de telles recherches sont impératives pour vérifier que le scénario fonctionne correctement, au niveau adoption, famille d'accueil, etc.. (dans mon roman, j'ai deux orphelins par exemple).

Celia, en tout cas, n'hésite pas à me dire si tu as des questions précises, surtout si ça touche le côté placement / famille d'accueil, car mon contact pour y répondre est très très fiable.

Note par contre que mon coin est en avance car il sert beaucoup de pilote, donc il y a peut-être des évolutions avec lesquelles il faudra faire des vérifications si ton roman se passe ailleurs, ce qui est très probable.
Par ex, pour le mien de roman, j'ai retenu un détail qui tue (vraiment) qui n'est plus valable chez moi, mais encore fréquent dans le reste de la France, donc je pouvais l'utiliser.

C'est noté Roanne. Merci
Pour l'instant j'essaie d'établir un synopsis correct, histoire de dégager les problématiques sociétales (houla, ça devient sérieux) sur lesquelles je vais devoir me documenter. Je vais déjà avoir le problème des fratries, du décrochage scolaire, des situations des enfants en cas d'enquêtes pour homicide dans la cellule familiale, et les familles d'accueil.

Ok, bon courage !
Dans tous les cas, pour tout ce qui est familles d'accueil, en particulier dans le cadre du placement d'une fratrie entière, n'hésite pas à me demander quand tu sauras ce que tu veux et que tu souhaiteras juste savoir si c'est réaliste / plausible et ce qu'il faut adapter dans ton scénario si ce n'est pas le cas.

J'ai fonctionné ainsi, c'est plus efficace car il est plus facile pour quelqu'un de répondre à une question précise.

ça m'arrive de faire ce type de recherches: Il y a deux ans j'avais eu l'idée pour une novella d'urban fantasy à tendance apocalyptique qui se déroulant dans notre monde. Pour rendre réaliste certaines choses j'avais fait une quantité de recherches phénoménales sur pas mal de thèmes (économie parce que j'évoquais pour je ne sais plus quelle raison la crise, politique, scientifique...). Du coup j'ai un dossier énorme sur mon ordi avec le résultat de tout ça (en plus de l'énorme syno). C'est bien dommage pour moi vu que je n'ai jamais réussi à écrire ce pavé, mais je garde quand même les recherches, sait on jamais que ça me serve un jour

Tout ça pour dire que je ne trouve pas l'idée de faire des recherches pour agrémenter un texte en réalisme ridicule.
D'ailleurs ça me fait penser que ça serait peut être sympa de faire un topic sur des éléments qu'on connait bien personnelement pour que chaque grenouille de la mare puisse profiter des expériences des autres (un peu comme le sujet sur les pays visités ou les langues).