Ah ! Si un secret, une règle, existaient... Je pense que chaque auteur aura sa façon de bien traiter le sujet. Bref, difficile de répondre à cette question car elle est pour moi liée à la question "comment bien écrire" ? qui n'a pas de réponse non plus. Mais ça m'intéresse de savoir ce que les autres en pensent...Talldwarf a écrit : J'aimerais mieux cerner cette idée : qu'est-ce qui selon vous serait un mauvais traitement ou un manque de finesse ?
Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
- mayena
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
je me rappelle avoir lu "au secours pardon" de Beigbeder
voici le pitch
je t'avouerais que mon estomac s'est retourné au moment de la revelation... j'en fu bien degouté, deja que la difference d'age en elle meme m'ecoeurais mais le fait qu'il reste encore amoureux d'elle un certain temps apres alors qu'il est pourtant au parfum, est assez dur a lire...
mais ça fait son petit effet en effet ! lance toi il n'y a pas de raison, de toute facon si il y a de l'erotisme; je suppose que la nouvelle ne seras pas tout public, tu épargneras donc d'office les âmes les plus inocentes
voici le pitch
Spoiler:
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mais ça fait son petit effet en effet ! lance toi il n'y a pas de raison, de toute facon si il y a de l'erotisme; je suppose que la nouvelle ne seras pas tout public, tu épargneras donc d'office les âmes les plus inocentes
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Hey ! Discussion intéressante !
Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait de limite à jusqu'où on "peut" amener le lecteur (si ce n'est celle que lui fixera).
Mais au delà de tout jugement, j'ai envie de dire : c'est ton histoire. Et si tu as envie qu'il y ait un inceste dedans, c'est ton droit souverain. Des fois, il y a des choses que l'on doit écrire pour soi même.
Bien traité, ou bien amené, ça veut à la fois tout et rien dire. Pour moi, il n'y a pas d'art ou de manière de raconter un inceste. Il faut, comme pour toute romance, que ça soit crédible, rien de plus. Plus on s'éloigne du socialement admis, moins c'est facile, évidemment. Et, pour ce genre de sujet, peut-être éviter la gratuité qui pourrait donner le sentiment que l'auteur cherche juste à satisfaire ses propres vices.
Enfin, ne pas avoir peur de se faire des ennemis ! Plus le texte est clivant, plus les réactions sont extrêmes (logique). Mais ça marche dans les deux sens. Des gens adoreront, aussi.
Au final, ton histoire va forcément prendre un parti, et légitimer (ou pas) une forme de relation. C'est en ton âme et conscience que tu choisis les thèses que tu vas soutenir. (Mais si un jour la police frappe à ta porte, réponds quand même que tu ne faisais que soulever les questions.)
Personnellement, je ne pense pas qu'il y ait de limite à jusqu'où on "peut" amener le lecteur (si ce n'est celle que lui fixera).
Mais au delà de tout jugement, j'ai envie de dire : c'est ton histoire. Et si tu as envie qu'il y ait un inceste dedans, c'est ton droit souverain. Des fois, il y a des choses que l'on doit écrire pour soi même.
Bien traité, ou bien amené, ça veut à la fois tout et rien dire. Pour moi, il n'y a pas d'art ou de manière de raconter un inceste. Il faut, comme pour toute romance, que ça soit crédible, rien de plus. Plus on s'éloigne du socialement admis, moins c'est facile, évidemment. Et, pour ce genre de sujet, peut-être éviter la gratuité qui pourrait donner le sentiment que l'auteur cherche juste à satisfaire ses propres vices.
Enfin, ne pas avoir peur de se faire des ennemis ! Plus le texte est clivant, plus les réactions sont extrêmes (logique). Mais ça marche dans les deux sens. Des gens adoreront, aussi.
Au final, ton histoire va forcément prendre un parti, et légitimer (ou pas) une forme de relation. C'est en ton âme et conscience que tu choisis les thèses que tu vas soutenir. (Mais si un jour la police frappe à ta porte, réponds quand même que tu ne faisais que soulever les questions.)
Je suis au contraire persuadé qu'une histoire d'amour, entre un frère et une sœur, qui luttent contre la réprobation de leur entourage et la moralité de leurs actes, pourrait être touchante et passionnante.Milora a écrit :L'inceste ça ne me dérangerait pas trop si c'est à l'insu des personnages je pense.
Sincèrement,
Ivan
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Je vais donner une réponse qui ne t'aidera pas forcément...Talldwarf a écrit :Bonjour à toutes et tous,
Voilà, je me retrouve avec un problème inédit sur les bras, un dilemme moral. J'ai commencé hier la préparation d'une nouvelle fantastique dans laquelle mon personnage principal, qui sera mon personnage de point de vue, commet, à son insu, un inceste.
Le souci pour moi est multiple :Si en tant que lecteur ou auteur vous avez une opinion ou une expérience, je serais très intéressé par vos réflexions ou témoignages.
- Si pendant l'acte mes persos (adultes) prennent du plaisir, ne fais-je pas une apologie implicite de l'inceste ?
- Ai-je le droit moral de mettre le lecteur dans la situation de se laisser troubler par une action qu'il réprouvera a posteriori ?
Au-delà de la problématique de l'inceste, je crois que ce qui est important c'est que toi tu te sentes mal à l'aise en mettant des personnages dans cette situation-là.
Il y a bien sûr le problème moral, mais il existe tout plein de livres qui traitent ou abordent des sujets immoraux pour notre société mais qui les rendent crédibles, parce qu'ils le sont dans l'univers où il est implanté.
Je donnerais pour exemple le début de Chien du Heaume. Sans spoiler, si la réaction du personnage mis en scène est un peu limite de la morale telle que je la conçois dans le monde où je vis, elle me parait tout à fait justifié dans celui où le personnage évolue.
Donc, peut-être que tu as "mal" réglé une question de ton univers et que du coup cela rend l'inceste vraiment ingérable dans ton récit. Je ne parle pas de morale que l'on soit bien d'accord, mais juste du fait que tu as peut-être, dans ton récit, un minuscule rouage enrayé qui t'empêche d'aller à fond dans le thème que tu veux traiter. Peut-être devrais-tu regarder les choses sous cet angle-là.
Ensuite, sans être une prêtresse du grand n'importe quoi, je pense, comme pas mal, que tout sujet est abordable tant qu'il est traité en relation avec l'univers où il survient.
Le tout est de bien blinder ton contexte.
Ensuite, je pense que tu auras plus de problème si le lecteur sent que tu recherches la polémique en traitant de ce sujet. Si ce n'est pas le cas, tu auras certainement des lecteurs un peu mal à l'aise (ce qui humain) mais beaucoup moins de gros trolls qui te traiteront de tous les noms.
Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Oui, mais j'écris aussi pour être lu et, avec cette nouvelle, je réalise que cela me donne une certaine responsabilité vis-à-vis du lecteur. (Bon mes lecteurs se comptent sur les doigts de la main alors cela relativise le problème... )MKC a écrit : Et si tu as envie qu'il y ait un inceste dedans, c'est ton droit souverain. Des fois, il y a des choses que l'on doit écrire pour soi même.
En effet, et justement avec les scènes érotiques, on peut parfois donner le sentiment de "pas indispensable"...MKC a écrit : Il faut, comme pour toute romance, que ça soit crédible, rien de plus. Plus on s'éloigne du socialement admis, moins c'est facile, évidemment. Et, pour ce genre de sujet, peut-être éviter la gratuité qui pourrait donner le sentiment que l'auteur cherche juste à satisfaire ses propres vices.
Pour moi, si sur la plupart des sujets être crédible suffit, dans le cas de l'inceste, il faut être juste. Bref, on est sur le fil du rasoir.
A priori, je ne défends pas de thèse (pas consciemment en tout cas). Et une partie de mon souci se situe éventuellement là...MKC a écrit : C'est en ton âme et conscience que tu choisis les thèses que tu vas soutenir. (Mais si un jour la police frappe à ta porte, réponds quand même que tu ne faisais que soulever les questions.)
Si les "moeurs" débarquent, je dirai que je suis le jouet d'une bande de grenouilles littératrices ; je plaiderai l'irresponsabilité.
Oui, la discussion morale sur l'inceste est un problème mais, au final, je crois qu'avec la volonté de cohérence et de justesse, je pourrais m'en sortir (j'éviterais l'apologie). Toutefois, si la manip est réussie parce que "blindée"(on peut rêver), je crains de prendre le lecteur un peu au piège, de faire naître une sorte de culpabilité ("complicité") dont il ne voulait pas en s'engageant dans la nouvelle.Bergamote a écrit :Il y a bien sûr le problème moral, mais il existe tout plein de livres qui traitent ou abordent des sujets immoraux pour notre société mais qui les rendent crédibles, parce qu'ils le sont dans l'univers où il est implanté.
Je suis en pleine réflexion, je n'ai pas osé commettre une ligne. J'ai besoin de m'informer et de mieux comprendre. C'est l'ensemble du mécanisme qu'il me faut revoir. Toute cette histoire soulève nombre de questions imprévues. Ça sent la novella.Bergamote a écrit :Donc, peut-être que tu as "mal" réglé une question de ton univers et que du coup cela rend l'inceste vraiment ingérable dans ton récit. Je ne parle pas de morale que l'on soit bien d'accord, mais juste du fait que tu as peut-être, dans ton récit, un minuscule rouage enrayé qui t'empêche d'aller à fond dans le thème que tu veux traiter.
J'en déduis que tu as tout de même fini le bouquin. N'as-tu pas l'impression que l'auteur a "abusé" de ta confiance ?mayena a écrit : je t'avouerais que mon estomac s'est retourné au moment de la revelation... j'en fu bien degouté, deja que la difference d'age en elle meme m'ecoeurais mais le fait qu'il reste encore amoureux d'elle un certain temps apres alors qu'il est pourtant au parfum, est assez dur a lire...
mais ça fait son petit effet en effet !
Oui, ça vaut le coup d'essayer, je crois (au pire, direction ma corbeille, le truc raté). Pourtant même si le lecteur "majeur et vacciné" vient s'encanailler, il ne vient pas forcément pour se voir "mêlé" à de l'inceste...mayena a écrit : lance toi il n'y a pas de raison, de toute facon si il y a de l'erotisme; je suppose que la nouvelle ne seras pas tout public, tu épargneras donc d'office les âmes les plus inocentes
En tout cas, merci de vos coups de main.
- mayena
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
J'en déduis que tu as tout de même fini le bouquin. N'as-tu pas l'impression que l'auteur a "abusé" de ta confiance ?mayena a écrit : je t'avouerais que mon estomac s'est retourné au moment de la revelation... j'en fu bien degouté, deja que la difference d'age en elle meme m'ecoeurais mais le fait qu'il reste encore amoureux d'elle un certain temps apres alors qu'il est pourtant au parfum, est assez dur a lire...
mais ça fait son petit effet en effet !
oui j'ai tout lu, et je n'en ai pas du tout voulu à l'auteur. C'est une histoire comme une autre au final, on aime ou on aime pas, mais je ne me suis ni senti piegée ni emenée sur un chemin vers lequel je ne voulais pas aller.
Oui, ça vaut le coup d'essayer, je crois (au pire, direction ma corbeille, le truc raté). Pourtant même si le lecteur "majeur et vacciné" vient s'encanailler, il ne vient pas forcément pour se voir "mêlé" à de l'inceste...mayena a écrit : lance toi il n'y a pas de raison, de toute facon si il y a de l'erotisme; je suppose que la nouvelle ne seras pas tout public, tu épargneras donc d'office les âmes les plus inocentes
c'est pas grave, on ne connait jamais à l'avance le contenu d'un livre, juste son style. Je ne pense pas que tes lecteurs t'en voudrons.
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
J'aurais tendance à dire que tout est devenu possible, j'ignore s'il existe encore quelque chose de choquant pour le lecteur moderne. Je dirai que cela dépend du type de lecteurs visés. s'il s'agit d'adolescents, j'hésiterais. Quelle est l'importance de cet inceste dans ton roman ? Est il nécessaire de faire vivre la scène avec intensité ou peux tu te contenter d'insinuer la chose ? enfin quel est le message final? Si c'est de dire que l'inceste tient de la morale, du social mais que s'il est ignoré il s'agit d'une belle histoire d'amour tu rentrerais dans une prise de position, me semble t-il, favorable à l'inceste. J'aime lire, rêver, trembler, mais j'ai quand même de la sympathie pour des valeurs universelles surtout en héroic fantasy ou pour moi il s'agit de transcender les combats de l'âme avec des protagonistes en chemin
voilà j'ignore si cela t'a aidé et je te souhaite une bonne rédaction
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- Ivan
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point. Une responsabilité vis-à-vis du lecteur ? Laquelle ? Tu ne lui dois rien. Il prend ton texte de son plein gré, et il est libre de le reposer à tout moment. Tu ne vas pas le pervertir ou le salir juste parce qu'il se passe telle ou telle chose dans ton histoire (je pars du principe que tu vises un public adulte, hein).Talldwarf a écrit :Oui, mais j'écris aussi pour être lu et, avec cette nouvelle, je réalise que cela me donne une certaine responsabilité vis-à-vis du lecteur. (Bon mes lecteurs se comptent sur les doigts de la main alors cela relativise le problème... )MKC a écrit : Et si tu as envie qu'il y ait un inceste dedans, c'est ton droit souverain. Des fois, il y a des choses que l'on doit écrire pour soi même.
Moi, j'ai plutôt l'impression (mais je peux me tromper) que tu es tiraillé entre l'histoire que tu veux écrire, et la peur de ne pas trouver ton public (ou que ton texte ne soit pas apprécié). Si tu te poses la question en ces termes, peut-être que la solution sera plus facile pour toi à trouver.
Qu'est-ce qui est le plus important pour toi ? L'intégrité de ton histoire, ou la reconnaissance du lectorat ? Parfois, il faut choisir.
Sincèrement,
Ivan
Ivan
Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Je ne vise personne mais, à l'évidence, je ne ferai lire ce texte ni à des enfants ni à des ados.adrian darc a écrit : Je dirai que cela dépend du type de lecteurs visés. s'il s'agit d'adolescents, j'hésiterais.
La place est capitale, la nouvelle est supposée tourner autour du complexe d'Oedipe.adrian darc a écrit :Quelle est l'importance de cet inceste dans ton roman ?
Je crois que dans une relation amoureuse le trouble compte. Il me semble difficile de l'éluder mais je veux éviter la concupiscence. Il faut que je me lance, l'équilibre reste à trouver.adrian darc a écrit :Est il nécessaire de faire vivre la scène avec intensité ou peux tu te contenter d'insinuer la chose ?
aucune idée : le sujet est compliqué ; je n'ai pas de thèse à défendre ; mes récits évoluent au fil de leur écriture.adrian darc a écrit :enfin quel est le message final?
Ton message m'aide. Merci.
A mon tour de ne pas être d'accord !MKC a écrit :Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point. Une responsabilité vis-à-vis du lecteur ? Laquelle ? Tu ne lui dois rien. Il prend ton texte de son plein gré, et il est libre de le reposer à tout moment. Tu ne vas pas le pervertir ou le salir juste parce qu'il se passe telle ou telle chose dans ton histoire
On peut faire rire, pleurer, réfléchir, non ? Alors pourquoi ne pourrait-on pas culpabiliser ou provoquer un malaise ? Je ne veux pas qu'on me lise en se sentant plus mal après mon texte. Je ne veux pas être responsable d'un "malaise".
L'important pour moi est que le lecteur passe un "bon" moment, un moment d'émotions. Pour la question de reconnaissance, je ne suis pas contre a priori , mais cela me semble secondaire.MKC a écrit :Moi, j'ai plutôt l'impression (mais je peux me tromper) que tu es tiraillé entre l'histoire que tu veux écrire, et la peur de ne pas trouver ton public (ou que ton texte ne soit pas apprécié). Si tu te poses la question en ces termes, peut-être que la solution sera plus facile pour toi à trouver.
Qu'est-ce qui est le plus important pour toi ? L'intégrité de ton histoire, ou la reconnaissance du lectorat ? Parfois, il faut choisir.
En fait, je me demande ce que tu places derrière "intégrité" de l'histoire ?
Merci de tes commentaires.
- Ivan
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Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Okay, on ne parle pas tout à fait la même chose quand on parle de "responsabilité" je pense. Mais je vois ce que tu veux dire. C'est un point de vue que je, malmeneur de lecteur devant l'éternel, ne partage pas. C'est bien de le secouer !Talldwarf a écrit :A mon tour de ne pas être d'accord !MKC a écrit :Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point. Une responsabilité vis-à-vis du lecteur ? Laquelle ? Tu ne lui dois rien. Il prend ton texte de son plein gré, et il est libre de le reposer à tout moment. Tu ne vas pas le pervertir ou le salir juste parce qu'il se passe telle ou telle chose dans ton histoire
On peut faire rire, pleurer, réfléchir, non ? Alors pourquoi ne pourrait-on pas culpabiliser ou provoquer un malaise ? Je ne veux pas qu'on me lise en se sentant plus mal après mon texte. Je ne veux pas être responsable d'un "malaise".L'important pour moi est que le lecteur passe un "bon" moment, un moment d'émotions. Pour la question de reconnaissance, je ne suis pas contre a priori , mais cela me semble secondaire.MKC a écrit :Moi, j'ai plutôt l'impression (mais je peux me tromper) que tu es tiraillé entre l'histoire que tu veux écrire, et la peur de ne pas trouver ton public (ou que ton texte ne soit pas apprécié). Si tu te poses la question en ces termes, peut-être que la solution sera plus facile pour toi à trouver.
Qu'est-ce qui est le plus important pour toi ? L'intégrité de ton histoire, ou la reconnaissance du lectorat ? Parfois, il faut choisir.
En fait, je me demande ce que tu places derrière "intégrité" de l'histoire ?
Par intégrité, j'entends : rester fidèle à l'histoire que toi tu veux écrire, sans céder aux pressions extérieures, ni s'auto-censurer de peur que ça ne passe pas. Je suis convaincu que tu te rends compte que le moteur ne peut pas être juste "faire passer un bon moment au lecteur". Si c'était le cas, il y a mille modèles d'histoire préformatés qui suffiraient amplement. Le fait que tu te poses ces questions montre (pour moi) que tu as aussi envie d'exprimer quelque chose... Et je trouverais ça dommage de le réprimer.
Sincèrement,
Ivan
Ivan
Re: Jusqu'où peut-on amener le lecteur ?
Je m'éloigne un peu de mon sujet, Ivan, mais ta remarque, " C'est bien de le secouer !", m'interpelle.
Pour moi, si l'histoire résonne quelque part chez le lecteur, c'est gagné. Je crains que des "secousses" ne dissuadent le lecteur d'aller au bout et ne lui laissent pour unique souvenir qu' un "choc".
A+
Pour moi, si l'histoire résonne quelque part chez le lecteur, c'est gagné. Je crains que des "secousses" ne dissuadent le lecteur d'aller au bout et ne lui laissent pour unique souvenir qu' un "choc".
En réalité, je ne veux rien écrire. J'écris(enfin, je vais écrire). Je suscite, si je le peux, des émotions et je ne pense pas qu'existent des recettes pour cela. Émouvoir est à mes yeux à la fois un moteur et un levier puissant. Je ne prétends pas qu'il soit le seul, mais c'est celui qui me semble le plus adapté à mon projet. Et oui, j'espère bien qu'il exprimera quelque chose.Par intégrité, j'entends : rester fidèle à l'histoire que toi tu veux écrire, sans céder aux pressions extérieures, ni s'auto-censurer de peur que ça ne passe pas. Je suis convaincu que tu te rends compte que le moteur ne peut pas être juste "faire passer un bon moment au lecteur". Si c'était le cas, il y a mille modèles d'histoire préformatés qui suffiraient amplement. Le fait que tu te poses ces questions montre (pour moi) que tu as aussi envie d'exprimer quelque chose... Et je trouverais ça dommage de le réprimer.
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