Tout dépend donc A QUEL LECTORAT on s'adresse, car pour moi c'est le parfait contraire !Sytra a écrit :Et puis il y a le réalisme qui nous donne l'impression de retrouver tel quel notre voisin, notre prof ou notre grand-mère. Celui-là par contre, pour moi, est une mauvaise idée. L'aspect rédhibitoire étant le "tel quel", car je ne lis pas un livre pour y retrouver ma vie de tous les jours. Je lis un livre pour m'évader, pour rêver, parfois pour me projeter dans des rôles que je n'oserais jamais tenir dans la vraie vie. Et pour tout ça, j'ai besoin de personnages "hors-normes", dans le sens qu'ils ne ressemblent pas à la très grande majorité des gens. Car la plupart des gens n'ont pas un caractère particulièrement intéressant à mettre en scène, simplement parce que c'est souvent dans les extrêmes que se trouve l'intérêt. Donc, non, quand je lis un livre, je n'ai pas envie que le héros ressemble à mon copain. J'ai envie qu'il ait sa tendresse, sa patience, sa prévoyance, mais j'ai aussi envie qu'il ait quelques trais de caractères qui me saoûleraient sans doute dans la vraie vie, mais qui vont me faire rêver dans un roman.
Les traits de caractères qui m'agacent dans la vie réelle m'agacent tout autant dans les romans.
Cela explique d'ailleurs mon allergie aux romances sur le mode "toi Jane moi Tarzan", qui donnent vraiment un rôle à vomir autant aux hommes qu'aux femmes, selon mes critères personnels.
Je recherche au contraire des personnages aussi vrais que possible dans mes lectures, ce sont ceux que je préfère, même s'il m'arrive aussi d'apprécier des personnages un peu plus "improbables", après ça dépend aussi du contexte et du talent de l'auteur. J'ai autant besoin de rêver que toi, mais ce rêve c'est dans l'univer, les situations, l'intrigue que je veux le trouver.
J'ai beaucoup, beaucoup de mal à m'attacher et à suivre les personnages gratuitement "surclassés". En général, ils ne me convainquent pas. Ils demandent d'autant plus de travail à l'auteur pour être attachants, et si je ne m'attache pas, je passe à côté du roman.
Alors que les personnages qui me donnent l'impression que je pourrais les croiser demain dans la rue, j'y adhère. Parce que là, ça me prouve que l'auteur m'a bien eue, que son personnage est tellement crédible qu'il pourrait être réel.
Ca explique entre autre mon coup de coeur pour la novella de Pingu, L'Après-Dieux, d'ailleurs.
L'autre point sur lequel mon avis vient contrebalancer celui de Sytra et donc rééquilibrer : je supporte vraiment de moins en moins les romans qui en mettent plein la gueule aux personnages de façon gratuite.
Mon contexte personnel (surtout à l'heure actuelle) me prouve qu'il ne faut vraiment pas grand-chose pour fragiliser durablement un être humain et le briser.
Ce qui fait que lorsque je constate qu'un auteur s'acharne sur ses personnages, et qu'en plus ces derniers n'ont pas les séquelles physique et psychologique auxquelles ont peut s'attendre, je n'adhère pas du tout.
Et quand les séquelles sont bien respectées, en général, le roman est trop dur / sombre pour mon petit coeur tout mou.
Après, il y a les exceptions liées à ce que j'appelle la littérature "pop-corn", mais là n'est pas le sujet... j'adore Dresden pas exemple, alors que c'est tout ce que je viens de prétendre ne pas aimer... sauf qu'il y a un contexte particulier, et une forme d'humour qui fait que je me fiche des incohérences et des exagérations car je les ai acceptées en débutant la lecture et surtout en la poursuivant.
Tout pareil ! Ce qui ne m'empêche pas ensuite de les travailler énormément et de les retourner dans tous les sens pour les connaître. Et c'est là que je peux être amenée à leur donner des traits de caractère, des particularités "réelles", mais sans jamais copier des personnes que je connais car ce n'est pas mon but.Beorn a écrit :Je suis un peu comme Milora : je ne sais pas d'où viennent mes personnages. Ils viennent et c'est tout.
Par contre, pour les réparties et les dialogues, j'ai moins de scrupules à piquer dans des trucs entendus.
Entièrement d'accord ! As-tu regardé Breaking bad ? C'est juste génial...Beorn a écrit :
Mais pour faire une digression et reprendre à un point de vue qui semble ici faire consensus, je trouve, moi, que certaines séries télé utilisent des personnages hyper complexes, très travaillés, en dehors de toute caricature. En fait, je trouve que les personnages de bonnes séries (américaines, presque toujours, je le constate) sont souvent moins caricaturaux que ceux des films, du fait du temps imparti pour suivre leur développement.
En fait, j'en vois assez peu et mes références datent un peu, mais je suis souvent bluffé par la qualité du scenario (Six feet under, Prison Break, Battlestar Galactica, etc.)
Amour Gloire et beauté, Julie Lescault ou Santa Barbara, c'est complètement has been. C'est le jour et la nuit avec les meilleures séries qu'on fait maintenant.