Celia a écrit :Je rejoins Bergamote et Avz.
L'histoire (et l'Histoire) doit être solide, d'autant plus que vous êtes en pleine uchronie.
J'ai écrit un roman steampunk, et je dois bien dire que la partie la plus drôle de l'écriture et de la préparation n'a pas été de savoir à quoi ressemblaient les voitures, les armes ou les appartements, mais comment m'inspirer de notre Histoire pour en faire une belle histoire. Je suis très curieuse des écrits politiques des années 1900 (et un peu avant), tout ce qui concerne le colonialisme, le racisme, le fascisme, ainsi que le marxisme et le tout début du féminisme. C'est passionnant, et ça vous solidifie une intrigue bien plus que de savoir si le pardessus du héros est en cuir et combien de bouclettes de métal il doit avoir pour bien le fermer.
Après je suis assez extrême dans ce genre de recherche, mais je pense sincèrement que la base est vraie : un roman n'est jamais uniquement fait que de descriptions
Je pense également qu'un texte doit tenir la route d'un point de vue historique, quel qu'il soit. D'ailleurs, j'effectue une somme de recherches assez lourde quand je me lance dans un chapitre, jusqu'au petit détail. C'est très long mais c'est, à mon sens, l'une des parties les plus passionnantes de l'écriture. Le must est même de réussir à mixer le fantastique maléable (quoi que) à l'Histoire et sa rigidité.
J'effectue actuellement des recherches sur le XIVe et j'ai trouvé la thèse de Paul Adam (1964) sur la vie paroissiale en France au XIVe. J'ai dans le même temps toute une flopée de livres sur les moulins, l'essor industriel qu'ils ont engendré, leur mécanique etc.. donc non, je ne néglige en aucun cas l'Histoire. Pour le Cercle du Semt, j'ai étudié la botanique, la vie de Hildegarde de Bingen, la Libération en Russie, la Seconde Guerre mondiale côté Est, la géographie de la Desna. L'alchimie et ses précurseurs, ses thèses, ses vérités, son héritage (surprenant) les manufactures de piano début du 20e, la condition ouvrière associée, la fabrication d'un piano, les termes célestes d'hier à nos jours et que sais-je encore.
Par contre, je retiens quand même qu'il y a une part assez prononcée d'esthétisme dans le genre steampunk, pour revenir à lui. C'est net. Mais en démarrant avec La Commune et la Semaine Sanglante (avec toute ma retenue pour les choses brutales), je ne pense pas tomber dans le léger
Merci pour ces discussions qui me plaisent énormément.
Guy Le Heaume, je vais jeter un œil aux écrivains que tu cites.
Merci à toi d'être venu faire un petit détour par là.
Helike
?
