[A] Deus Ex Machina, késako ?

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Kam'Ui
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par Kam'Ui »

tomate a écrit :Il me semble que le but essentiel du Deus ex machina est de forcer un "happy end". C'est pour ca qu'il apparait comme naif et de la triche. Je n'ai jamais entendu l'expression pour une fin triste. Par exemple, que diriez-vous si a la fin, le heros etait tue par un bete accident ?
En fait, je pense que le Deus ex machina est, par définition, lié à la résolution d'un problème, pas à son apparition. C'est pour cela qu'il ne faut pas faire l'amalgame Hasard = Deus ex machina.

On met le héros dans une situation. (cette mise en situation peut être le fruit du pur hasard, on peut même y voir la main de l'auteur ou entendre le dé rouler, ce qui peut être génial, comique ou gênant)
Pour l'en sortir, on utilise un Joker sorti de nulle part. Deus ex machina.

Pour moi, c'est ça, c'est le fait que cette solution, ce sauvetage, apparaisse comme de la triche. Comme si l'auteur avait mis ses personnages dans une situation impossible et qu'il s'en rende compte trop tard et qu'il doive tricher pour les en sortir et que l'histoire se poursuive. Ou bien pour éviter une fin qu'il ne souhaite pas (ex : une fin triste...)

Après, cette vision de triche est peut-être la marque d'une vision rôliste. Le MJ qui triche pour que son scénario reste sur les rails, c'est Mal. Il faut assumer : la situation est posée, les personnages sont impliqués, il faut laisser le tout suivre son cours sans intervenir pour forcer le déroulement ou le dénouement.
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tomate
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par tomate »


ba je pense qu'ils sont à prendre de la même façon, quand trop de trucs bizarres arrivent à notre héros juste parce qu'il doit lui arriver des aventures...
Ça me semble passer quand même mieux, en particulier dans certains genres: on voit des héros incroyablement naïfs se laisser embringuer dans des escroqueries cousues de fil blanc (je ne parles même pas des héroïnes). C'est en particulier le cas dans le genre horreur/fantastique: un individu sinistre l'invite à passer quelque jours dans son chateau/manoir etc... au fin fond de la cambrousse et hop... Une fille trop belle pour être vraie l'aborde etc...

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Luminelya
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par Luminelya »

Il y a quelque temps, je suis tombée dans un livre de littérature jeunesse sur un Deus Ex Machina presque au sens premier du terme : toute la tension du roman se basait sur un conflit entre deux groupes de personnes et, à la fin, est apparu un être très puissant qui a réglé tout le problème par sa seule apparition. Franchement, je n'ai pas apprécié le procédé. Il a toute sa place dans une pièce antique où la notion de fatalité est extrêmement présente, mais pas, à mon sens, dans un roman contemporain où son utilisation ne revêt aucune dimension philosophique. Tout ce que je me suis dit, en l'occurrence, c'est "Tout ça pour ça ?!". Et je crois bien que c'est une des pensées qu'il ne faut surtout pas inspirer à son lecteur ^^

Par ailleurs, pour rebondir sur l'idée du versant négatif du Deus Ex Machina, je ne crois pas que ce dont parle tomate en soit vraiment un, puisque cela repose sur des faiblesses du personnage, peut-être exagérées, mais qui lui sont tout de même propres. Un Deus Ex Machina, même au sens élargi du terme, désigne, il me semble, plutôt l'intervention d'un élément extérieur. Et justement, je crois qu'un cumul de malheurs peut autant sortir le lecteur de sa lecture qu'un Deus Ex Machina positif, si ces malheurs tombent sur le personnage sans que celui-ci n'ait rien fait pour les provoquer. Bien sûr, un personnage peut être particulièrement malchanceux... Mais il y a des limites pour que cela reste crédible et, surtout, je pense que la tension créée sera bien meilleure si le personnage est quelque part l'artisan de son propre malheur, au lieu d'être seulement la victime d'un destin trèèès cruel (ou d'un auteur trèèès sadique).
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par Kira »

En même temps, dans Bilbo le Hobbit, entre les aigles qui se pointent juste au bon moment, la lune qui est juste dans la bonne configuration pour lire le parchemin alors que ça ne se produit que toutes les x années, Gandalf qui passe son temps à aller pisser dans les bois pour réapparaître juste au bon moment, j'en passe et des meilleurs... :roll: Mais on pardonne aux classiques ce qu'on ne passerait pas à d'autres.

La remarque de Luminelya est très juste : dans les pièces de théâtre, d'où est issu le terme, la ficelle était utilisée (au sens propre) car il existait, dans la conscience des spectateurs, la force du Destin ou de Dieu, dont l'intervention se justifiait de façon culturelle. A notre époque, ça marche beaucoup moins bien.

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Aqueuse
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par Aqueuse »

Kira a écrit :En même temps, dans Bilbo le Hobbit, entre les aigles qui se pointent juste au bon moment, la lune qui est juste dans la bonne configuration pour lire le parchemin alors que ça ne se produit que toutes les x années, Gandalf qui passe son temps à aller pisser dans les bois pour réapparaître juste au bon moment, j'en passe et des meilleurs... :roll: Mais on pardonne aux classiques ce qu'on ne passerait pas à d'autres.
Moi ce qui m'a le plus gêné (juste avant les aigles, parce que oui, franchement les aigles ... :roll: ), c'est le coup des trolls qui se changent en pierre, parce que précisément on sent que c'est forcé et qu'ils ont fait ça exprês pour que ça concorde avec le récit de Bilbon dans La communauté de l'anneau (je parle des films). Du coup, je préfère le récit de Bilbon, qui bien qu'il soit plus fantaisiste (et encore), me semble bien mieux raconté et plus authentique. La preuve que les deus ex machina ne dépendent pas seulement du caractère extraordinaire (au sens premier) de l'action, mais aussi de la manière de l'amener, de l'effet de surprise qui peut être bien géré (retournement de situation), ou mal géré (deus ex machina).
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par NB »

Je crois avoir lu quelque part (un conseil de scénaristes de Pixar il me semble) qu'un Deus Ex Machina ne pouvait passer que si c'était pour mettre un personnage dans la mouise, mais surtout pas pour l'en sortir !

Je trouve ça très vrai.

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Kam'Ui
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Re: Deus Ex Machina, Késako...????

Message par Kam'Ui »

NB a écrit :Je crois avoir lu quelque part (un conseil de scénaristes de Pixar il me semble) qu'un Deus Ex Machina ne pouvait passer que si c'était pour mettre un personnage dans la mouise, mais surtout pas pour l'en sortir !

Je trouve ça très vrai.
Tout à fait d'accord !
Luminelya a écrit :Un Deus Ex Machina, même au sens élargi du terme, désigne, il me semble, plutôt l'intervention d'un élément extérieur. Et justement, je crois qu'un cumul de malheurs peut autant sortir le lecteur de sa lecture qu'un Deus Ex Machina positif, si ces malheurs tombent sur le personnage sans que celui-ci n'ait rien fait pour les provoquer. Bien sûr, un personnage peut être particulièrement malchanceux... Mais il y a des limites pour que cela reste crédible et, surtout, je pense que la tension créée sera bien meilleure si le personnage est quelque part l'artisan de son propre malheur, au lieu d'être seulement la victime d'un destin trèèès cruel (ou d'un auteur trèèès sadique).
Ça me rappelle quelque chose que j'ai lu (je ne sais plus où) qui disait que seul le première Problème (l'évènement déclencheur généralement) peut être complètement extérieur. Dans l'intrigue qui suit, où l'on suit le personnage qui réagit à ce problème initial, tente de s'en sortir et passe par une suite d'échecs et de succès, tout doit découler de lui (ses actions, ses faiblesses, etc.)
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