[A] L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

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blackwatch
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par blackwatch »

Roanne a écrit :Milora, nous avons bien spécifié que c'était la vision éditeurs (et surtout éditeurs anglo-saxons, sans doute parce qu'ils ont besoin de case, pour des raisons marketing je pense). En tant que lecteurs, nous ne sommes absolument pas obligés d'y adhérer !

(et j'approuve tes analyses, soit dit en passant)
Tout comme Roanne (pour ça d'ailleurs que j'ai été pas mal étonnée) ;)

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Valerianne
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Valerianne »

Très intéressant ce sujet ! Je n’avais jamais réfléchi à la question, mais en effet il y a souvent des histoires "dans" ou "en périphérie" de l’intrigue. Je pense aussi que ce choix dépend des buts de l’auteur, selon comment il souhaite mener son histoire, construire ses personnages, quels sont ses axes principaux. Et comme Beorn, en y réfléchissant je trouve aussi ces histoires "sur le côté" plus intenses, plus belles, peut-être car les protagonistes ne sont justement pas imbriqués ensemble dans des intrigues, des complots, des dangers éventuels ; leur histoire peut alors se dérouler avec ses problématiques propres (pas toujours roses, la palme revenant à Fitz), mais sans ce poids supplémentaire. Elle peut se révéler et vraiment prendre son essor en apportant autre chose au roman.
Et quand les idylles font corps avec l'intrigue (je pense à Lamentation de Ken Scholes par exemple, qui n'a pas été cité), elles sont un peu "dévorées" par les autres préoccupations des personnages, elles sont présentées différemment, ce ne sont pas toujours les mêmes thèmes qui ressortent.
Sans forcément vouloir échapper à l'étiquette "romance", peut-être est-ce aussi une volonté des auteurs, de préserver certains aspects des personnages pour étoffer aussi la profondeur du monde et de leur personnalité : tout ne se joue pas sur le champ de bataille en fait, il y aussi des choses qui se passent en aval. Je le perçois ainsi du moins et je trouve ça très intéressant, du coup je serai plus attentive à mes prochaines lectures :p
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Aelys
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Aelys »

Oooooh un sujet sur les histoires d'amoûûûr !!! :wow:
Pour parler des histoires d'amour "à côté", je dirais qu'elles ne s'appliquent pas forcément au personnage principal non plus. Par exemple, dans La Saveur des figues, ce qui m'a le plus marquée, c'est l'histoire d'amour de Mémine. Et cette histoire est certes le moteur du voyage, mais certainement pas le centre de l'histoire. Donc, non seulement elle est "à côté" de l'intrigue, mais elle concerne des personnages secondaires ; et pourtant, si elle est touchante, c'est peut-être bien parce que c'est elle qui initie ce voyage fou. Elle reste, d'une certaine façon, liée à l'intrigue.

Là où ça me gênerait plus, ce serait des histoires secondaires qui ne sont pas du tout du tout liées à l'intrigue principale. Dans ce cas, l'histoire d'amour est une perte de temps qui nous éloigne des enjeux du récit et le rend moins efficace (si si, c'est moi qui dis ça !). Surtout que comme c'est pas hyper développé, la plupart du temps c'est fabriqué à grands renforts de clichés et on sait dès le départ comment ça va se terminer.

Après, dans les films, franchement, les films d'action où le héros embrasse la jolie fille à la fin, ça me gonfle. Sauf si les sentiments ont vraiment été travaillés, mais c'est très rare. Pour moi, une histoire d'amour qui fonctionne, qu'elle soit essentielle ou secondaire, c'est une histoire d'amour toute en nuances, spéciale aussi, spécifiques aux personnages, et qui nous réserve quelques surprises. C'est là qu'il peut y avoir de l'émotion : quand on désire de toutes nos forces que ces deux personnages qui vivent une situation bien particulière parviennent à trouver le bonheur en s'appuyant l'un à l'autre. Et pour ça, à mon avis, il faut vraiment travailler la nuance et la spécificité des personnages. Le faire sur des personnages secondaires, finalement, c'est plus difficile, mais peut-être plus efficace quand c'est réussi, parce que le récit nous surprendra en nous émouvant là où on ne s'y attendait pas.
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Beorn
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Beorn »

La nuance de Milora me semble pertinente : dans ces histoires d'amour "à côté", il s'agit souvent du récit d'une vie et non du récit d'un évènement court ou d'une quête bien précise. Du coup, il peut exister plusieurs intrigues sans liens très forts entre elles, car leur lien, c'est l'histoire d'une vie.
C'est un angle d'analyse intéressant.
Mais il en existe peut-être d'autres ?

Sinon, je pense comme Roanne au sujet de la romance et des étiquettes.
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Kira
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Kira »

Pour réponde à Milora : oui, je suis sûre, si tu regardes la ligne éditoriale d'un éditeur comme Laska, spécialisé dans la romance, le happy ending est obligatoire. D'où l'intérêt des étiquettes : si tu achètes un bouquin de romance, tu es sûre que ça se finira bien (idem pour la jeunesse). Ça peut rassurer certains lecteurs.

Et je pense comme Roanne que l'étiquette "romance" est étiquetée de façon négative. En France, c'est certain (Marc Lévy s'est d'ailleurs toujours défendu d'écrire de la romance, ce qui me fait doucement rigoler), sans doute moins outre-Atlantique où le genre est plus reconnu, mais un auteur récemment récompensée par un prix du meilleur livre de romance a répondu que selon elle, elle n'écrivait pas de la romance... (j'avais vu passer l'info sur FB mais impossible de retrouver le nom de l'auteur en question, si quelqu'un s'en souvient?)

(Analyse personnelle, pour la France du moins : la romance se vend très bien, et comme tout ce qui se vend bien, c'est commercial, donc, proche du papier toilette :wamp: )

(Sinon je suis d'accord avec Roanne sur Orgueils et préjugés - comme les autres livres d'Austen - c'est une critique sociale avant d'être une romance, il faut vraiment comprendre le contexte historique).

Pour les à-côtés, pour reprendre les exemples de Beorn, difficile de faire une généralité : pour moi, ça fonctionne très bien dans le Nom du Vent, et très mal dans l'Assassin Royal (question de personnalité des protagonistes, aussi). Dans les saga de fantasy, l'histoire d'amour est souvent annexe parce que les enjeux dépassent les relations entre les personnages (le monde va-t-il être sauvé?) alors qu'en romance pure, l'enjeu est la relation entre les personnages (comment x va-t-il finir avec y ?)

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Elikya
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Elikya »

En tant que lectrice, j'adhère à la vision de Milora et pas à celle des éditeurs anglophone-saxons.
Roanne a écrit :Quand tu veux écrire quelque chose d'un peu engagé, c'est rageant de voir cette réduction opérer et annihiler tes efforts, juste parce que tu as envie d'écrire quelque chose qui se termine bien.
Donc la tentation de changer la toute fin pour la rendre plus dramatique doit forcément être tentante pour de nombreux d'auteurs, juste histoire de recentrer l'impression des lecteurs.
C'est dommage, mais c'est une réalité que j'ai constatée (et à cause de laquelle il a été difficile pour moi d'assumer que j'écrirai quand même des romances, mais pas que.
En tant qu'auteur, je suis plus optimiste sur la transmission de mes messages. Même si le lecteur ou la lectrice ne prête attention qu'à la romance, je pense que la critique passe quand même. Je crois que le subconscient comprend et intègre le message, même si le lecteur ne le réalise pas.
J'ai tendance à voir les choses de manière positive : la romance, c'est le gant de velours qui fait oublier la main de fer (ou le sucre qui fait passer le citron). Écrire une histoire qui finit mal, juste pour éviter la romance, c'est en rajouter dans l'acidité, donc il faut bien y réfléchir.
L'étiquette romance repousse un public, mais il en attire un autre, donc ça ne me gêne pas. Et puis si le livre est vraiment bien, il surmontera toutes les étiquettes.
La nuance de Milora me semble pertinente : dans ces histoires d'amour "à côté", il s'agit souvent du récit d'une vie et non du récit d'un évènement court ou d'une quête bien précise. Du coup, il peut exister plusieurs intrigues sans liens très forts entre elles, car leur lien, c'est l'histoire d'une vie.
Oui, c'est tout à fait vrai ! Et cela ne me semble pas du tout contradictoire avec ce que dit Aelys sur les histoires secondaires sans lien avec les histoires principales.

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desienne
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par desienne »

Au-delà de ce qui a été dit (et fort bien) je trouve qu'il existe matière à tisser des histoires d'amour / romance / attraction (sexuelle ou autre) à travers plusieurs personnages.
Je dirais que le traditionnel couple principal (dont le héros et/ou l'héroïne) est finalement sur fait et qu'automatiquement leur réunion sonne la fin de l'histoire jusqu'à ce qu'ils se séparent, pour se retrouver... C'est convenu, presque une norme narrative ( pour tenir vos lecteurs en haleine : faites les piaffer d'impatience dans l'attente que les deux tourtereaux finissent (enfin!) par s'embrasser... Une fois que c'est fait, l'intérêt retombe).

En mettant en scène plusieurs relations à travers les personnages principaux mais surtout secondaires, les attentes sont moins conventionnelles, moins attendues et les possibilités me paraissent plus ouvertes. Souvent, on trouve les personnages secondaires importants fouillés, travaillés, parce qu'ils ne servent pas uniquement de faire valoir aux héros et héroïnes ; ça tombe souvent sur l’ambiguïté sexuelle, les relations transversales, les turpitudes romantiques / sexuelles, le passé, la caractérisation physique, l'âge...
Ça fonctionne particulièrement bien dans les séries, 3 exemples :
-Kalinda Sharma dans Good Wife => la bisexualité et son passé trouble.
-Gaïus Baltar dans BSG => sexe et pouvoir
(d'ailleurs dans BSG, notez le nombre de romances qui traversent la série, tout gravite autour des couples : Roslin / Adama , Apollo / Starbuck, Baltar / Numéro 6, Agathon / Boomer, Colonel Tigh / sa femme, etc.... La bataille contre les Cylons les met tous en opposition...)
-Tyrion Lannister dans Games of Thrones => ses frasques sexuelles et sa caractérisation physique.

Si dans un récit, on parvient un mettre en scène deux ou trois personnages secondaires et couples de ce genre, à mon avis, on s'ouvre des portes au niveau la romance qui va renforcer la trame principale.

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Calirose
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Calirose »

C'est un sujet intéressant, personnellement la romance pour la romance me hérisse les poils des bras, mais c'est totalement subjectif et je pense que c'est dû au syndrome le héros doit séduire l'héroïne et pouf à la fin ils s'embrassent et fondent une famille.
En terme de cinéma, notamment car bien souvent le jeu d'acteur limite la crédibilité des sentiments (à mon goût). En littérature, où l'on peut décortiquer l'émotion, la romance passe mieux, mais j'ai besoin qu'elle serve l'intrigue ou bien un propos critique/ descriptif d'une culture, société etc ou bien qu'elle vienne en toile de fond enrichir les portraits de personnages. C'est dans cette dernière catégorie que je la préfère, plus en touches douces, en demi-teinte, ou alors en drame secondaire éventuellement.
En France, il me semble que le genre n'est pas jugé assez intello, plus volontiers relégué en sous-genre, mais je ne suis pas une spécialiste, forcément. J'aurais même dit qu'on associe volontiers ça à de la lecture pour ado ou ménagère frustrée (excusez les clichés) type Harlequin.
Le fait est que le sujet touche potentiellement tout le monde mais du coup devient facilement cliché et est difficile à mettre en scène de manière fine, universelle et en même temps un peu novatrice. On peut se dire que le propos n'est pas d'innover dans la romance, mais je trouve que les images employées sont souvent les mêmes, peu importe l'originalité du contexte.
C'est en quelque sorte le gâteau que tout le monde aime ou en tout cas a déjà goûté, mais qui est techniquement très difficile à réussir. (... métaphore à deux balles, j'admets).

Grosso modo, j'y connais rien, ça se voit, c'est juste ma sensibilité.
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Maden
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Maden »

Kira a écrit :Pour réponde à Milora : oui, je suis sûre, si tu regardes la ligne éditoriale d'un éditeur comme Laska, spécialisé dans la romance, le happy ending est obligatoire. D'où l'intérêt des étiquettes : si tu achètes un bouquin de romance, tu es sûre que ça se finira bien (idem pour la jeunesse). Ça peut rassurer certains lecteurs.
La fin heureuse fait partie de la définition traditionnelle du genre. On confond souvent romance et "histoire d'amour", mais une histoire d'amour peut finir en tragédie. De ce fait, ce n'est plus une romance.

Roméo et Juliette, ne fait pas partie du genre, même si c'est une histoire d'amour.

J'ai l'impression que les éditeurs anglo-saxons considèrent la romance dans sa définition traditionnelle et comme un genre à part entière alors qu'en France on la considère plutôt comme "un truc à côté" justement, une histoire d'amour sans limites particulières.
Sinon je suis d'accord avec Roanne sur Orgueils et préjugés - comme les autres livres d'Austen - c'est une critique sociale avant d'être une romance, il faut vraiment comprendre le contexte historique
Oui, mais c'est une critique sociale transmise par la romance aussi. L'un n'exclue pas l'autre et c'est justement ce qui fait la différence entre Austen et les Harlequins.
Modifié en dernier par Maden le sam. mars 02, 2013 2:07 pm, modifié 1 fois.

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Roanne
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Roanne »

Elikya a écrit :En tant qu'auteur, je suis plus optimiste sur la transmission de mes messages. Même si le lecteur ou la lectrice ne prête attention qu'à la romance, je pense que la critique passe quand même. Je crois que le subconscient comprend et intègre le message, même si le lecteur ne le réalise pas.
Il y a des jours où j'aimerais posséder ton optimisme... :heart:
(ce qui n'est malheureusement pas le cas)
Elikya a écrit :J'ai tendance à voir les choses de manière positive : la romance, c'est le gant de velours qui fait oublier la main de fer (ou le sucre qui fait passer le citron). Écrire une histoire qui finit mal, juste pour éviter la romance, c'est en rajouter dans l'acidité, donc il faut bien y réfléchir.
Là-dessus, je suis plus-que-d'accord.
Même si pour moi, une histoire peut se terminer bien sans pour autant être une romance. ;)
Elikya a écrit :L'étiquette romance repousse un public, mais il en attire un autre, donc ça ne me gêne pas.
Moi si, mais tant pis, on ne peut pas agir là-dessus.
Elikya a écrit :Et puis si le livre est vraiment bien, il surmontera toutes les étiquettes.
S'il trouve son public, ce qu'il faut espérer !
Elikya a écrit :
La nuance de Milora me semble pertinente : dans ces histoires d'amour "à côté", il s'agit souvent du récit d'une vie et non du récit d'un évènement court ou d'une quête bien précise. Du coup, il peut exister plusieurs intrigues sans liens très forts entre elles, car leur lien, c'est l'histoire d'une vie.
Oui, c'est tout à fait vrai ! Et cela ne me semble pas du tout contradictoire avec ce que dit Aelys sur les histoires secondaires sans lien avec les histoires principales.
Pareil, même si je préfère tout de même quand tout est lié, même à une petite échelle.
Je pense d'ailleurs que c'est la raison pour laquelle j'ai été si sensible à l'argument de John Truby concernant le côté "organique" d'une bonne scénarisation.

D'ailleurs, concernant L'Assassin Royal, je ne suis pas du même avis que ceux qui disent que la liaison Fitz-Molly se fait en dehors de l'intrigue. Les deux sont liées, dans le sens que Fitz veut protéger Molly et que cette volonté va influencer ses choix. Molly se retrouve en première ligne quand elle vient habiter dans le château, et ce n'est pas sans entraîner des problèmes. La jeune femme est l'une des plus grosses faiblesses de Fitz, à cause des sentiments qu'il a pour elle et qui peuvent se retourner contre lui (Molly peut devenir la cible des ennemis de Fitz et il le sait pertinemment).
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Kam'Ui »

Roanne a écrit :D'ailleurs, concernant L'Assassin Royal, je ne suis pas du même avis que ceux qui disent que la liaison Fitz-Molly se fait en dehors de l'intrigue. Les deux sont liées, dans le sens que Fitz veut protéger Molly et que cette volonté va influencer ses choix. Molly se retrouve en première ligne quand elle vient habiter dans le château, et ce n'est pas sans entraîner des problèmes. La jeune femme est l'une des plus grosses faiblesses de Fitz, à cause des sentiments qu'il a pour elle et qui peuvent se retourner contre lui (Molly peut devenir la cible des ennemis de Fitz et il le sait pertinemment).
Je suis tout à fait d'accord avec ça. Sans trop insister sur le côté "organique", je dirais qu'une histoire ne peut pas être totalement séparée de l'intrigue principale, compte tenu qu'au moins un des deux personnages est impliqué et influencé par cette histoire d'amour, ce qui influe donc l'intrigue principale. Donc je dirais qu'il n'est pas possible que les deux intrigues soient complètement séparées.
Beorn a écrit :Ce que j'ai remarqué cependant, c'est que de façon assez surprenante, dans plusieurs romans, cette histoire d'amour était en quelque sorte une sous-intrigue indépendante. Le personnage aimé n'avait qu'un lointain rapport avec l'intrigue principale et générait ses propres obstacles.
Certes, ces obstacles et difficultés sont souvent en lien avec l'intrigue, mais globalement, le personnage aimé reste en dehors de tout cela.
Mais si le personnage aimant est le protagoniste de l'intrigue, alors tout est forcément lié, non ?


A part ça, ça me fait penser que l'histoire d'amour peut être un contrepoint à l'intrigue principale. Que ce soit pour la gestion du rythme, de la tension, ou autre.
Ou bien plus simplement parce que cela donne au personnage principal un choix, un aperçu de ce que pourrait être sa vie si, par exemple, il quittait son devoir (qui est l'intrigue principale) pour vivre son amour (intrigue secondaire). Mais dans ce cas, la distinction entre les deux intrigues n'est plus vraiment justifiée je pense.

Ça fait réfléchir tout ça, je ne m'étais jamais vraiment penché sur ces questions.
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Aqueuse »

Aelys a écrit :Pour moi, une histoire d'amour qui fonctionne, qu'elle soit essentielle ou secondaire, c'est une histoire d'amour toute en nuances, spéciale aussi, spécifiques aux personnages, et qui nous réserve quelques surprises. C'est là qu'il peut y avoir de l'émotion : quand on désire de toutes nos forces que ces deux personnages qui vivent une situation bien particulière parviennent à trouver le bonheur en s'appuyant l'un à l'autre. Et pour ça, à mon avis, il faut vraiment travailler la nuance et la spécificité des personnages.
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Beorn »

Aelys a écrit :Pour moi, une histoire d'amour qui fonctionne, qu'elle soit essentielle ou secondaire, c'est une histoire d'amour toute en nuances, spéciale aussi, spécifiques aux personnages, et qui nous réserve quelques surprises. C'est là qu'il peut y avoir de l'émotion : quand on désire de toutes nos forces que ces deux personnages qui vivent une situation bien particulière parviennent à trouver le bonheur en s'appuyant l'un à l'autre. Et pour ça, à mon avis, il faut vraiment travailler la nuance et la spécificité des personnages.
Je plussoie aussi des deux mains et c'est quelque chose dont il faut se souvenir en permanence en cours d'écriture.
Roanne a écrit :D'ailleurs, concernant L'Assassin Royal, je ne suis pas du même avis que ceux qui disent que la liaison Fitz-Molly se fait en dehors de l'intrigue. Les deux sont liées, dans le sens que Fitz veut protéger Molly et que cette volonté va influencer ses choix. Molly se retrouve en première ligne quand elle vient habiter dans le château, et ce n'est pas sans entraîner des problèmes. La jeune femme est l'une des plus grosses faiblesses de Fitz, à cause des sentiments qu'il a pour elle et qui peuvent se retourner contre lui (Molly peut devenir la cible des ennemis de Fitz et il le sait pertinemment).
Spoiler: montrer
Ce n'est bien sûr pas une histoire totalement indépendante de l'intrigue principale. Elle génère des obstacles pour Fitz, elle lui donne du courage, elle le met à l'épreuve... Mais objectivement, Molly n'est pas directement partie prenante dans les complots et les intrigues du château. Elle compte pour Fitz, mais elle n'est ni une véritable alliée active contre Royal, ni une véritable adversaire dans les complots qui se trament. Elle n'a que des rapports lointains avec les autres personnages qui agissent dans l'intrigue (il y a évidemment Burrich, mais à la toute fin, et ça n'agit pas sur l'intrigue principale, seulement sur l'état d'esprit de Fitz).
Kam'Ui a écrit :Je suis tout à fait d'accord avec ça. Sans trop insister sur le côté "organique", je dirais qu'une histoire ne peut pas être totalement séparée de l'intrigue principale, compte tenu qu'au moins un des deux personnages est impliqué et influencé par cette histoire d'amour, ce qui influe donc l'intrigue principale. Donc je dirais qu'il n'est pas possible que les deux intrigues soient complètement séparées.
Complètement séparées, ce n'est pas possible, nous sommes bien d'accord. En fait, ce n'est pas du tout souhaitable car dans un bon roman, tout doit être lié d'une manière ou d'une autre.
Mais pour moi qui étais pétri de l'idée du "récit organique", je pensais c'est qu'une histoire forte ne pouvait pas rester en périphérie, ne pas être en interconnexion permanente avec l'intrigue principale. Or je constate qu'en réalité, c'est possible.
Il y a des liens, c'est évident, mais dans les cas cités (où le protagoniste est un homme), le personnage féminin reste un personnage assez secondaire dans l'intrigue. Il n'est le personnage principale que dans cette "sous intrigue" que constitue l'histoire d'amour.
Kam'Ui a écrit :Mais si le personnage aimant est le protagoniste de l'intrigue, alors tout est forcément lié, non ?
Lié, bien sûr. Dans un bon roman, rien n'est totalement séparé du reste.
L'histoire d'amour compte pour le protagoniste. Elle le fait grandir, ou souffrir, elle génère des obstacles et des complications supplémentaires, elle peut éventuellement lui donner un indice fortuit pour l'intrigue principal.
Cependant, elle reste fondamentalement secondaire. Si on la supprimait, le roman continuerait à tenir debout et à avoir un sens (même s'il y perdrait en densité).
Kam'Ui a écrit :A part ça, ça me fait penser que l'histoire d'amour peut être un contrepoint à l'intrigue principale. Que ce soit pour la gestion du rythme, de la tension, ou autre.
Ou bien plus simplement parce que cela donne au personnage principal un choix, un aperçu de ce que pourrait être sa vie si, par exemple, il quittait son devoir (qui est l'intrigue principale) pour vivre son amour (intrigue secondaire). Mais dans ce cas, la distinction entre les deux intrigues n'est plus vraiment justifiée je pense.
Ce sont des pistes très intéressantes.
Un contrepoint, en effet : une manière de laisser en suspens une autre intrigue pour accroître la tension (la laisser sur un cliffhanger) ou casser l'effet de lassitude.
Je remarque d'ailleurs que les trois exemples que j'ai cités sont des récits à la première personne. Or la première personne a pour double effet d'empêcher de casser la lassitude par un changement de point de vue et d'enfermer la narration dans le langage particulier du protagoniste.
L'histoire d'amour "à côté" pourrait donc être un "palliatif" pour rompre la monotonie : l'auteur passe d'une intrigue à l'autre. Il utilise l'émotion très forte que constitue "l'amour" pour créer une sous-intrigue palpitante, bien qu'elle soit secondaire.

Et ce que tu dis sur le choix est aussi intéressant, je trouve. Le choix et le contraste : notre héros se comportera d'une manière touchante, coléreuse ou passionnée avec sa/son dulciné(e), ce qui pourra créer un contraste avec son attitude dans l'intrigue principale.

En tout cas, merci à vous tous pour ces éléments de réflexion que j'ai tous lus avec attention, c'est très utile pour moi et cela me donne à réfléchir pour un projet en cours. :love:
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Ayalys
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Ayalys »

C'est un sujet très intéressant que tu as soulevé.
En y réfléchissant, j'ai aussi vu une piste dans la façon dont je le ressent à la lecture sur ce que tu as dis au sujet de l'intensité passionnelle.
Beorn a écrit :De fait, quand je pense à des romans qui m'ont beaucoup plu eux aussi mais où, au contraire, le personnage aimé est un allié direct ou un adversaire direct du protagoniste, j'ai l'impression que l'histoire d'amour est drôle ou touchante, ou tendre, mais qu'elle n'atteint pas la même intensité passionnelle.
J'ai l'impression que, quand l'histoire d'amour est "à côté", c'est à dire avec l'un des deux protagonistes qui n'est pas en lien direct avec l'intrigue principal, il y a un effet particulier : il y a tout le côté où les deux font un choix qui vont amener le héros à concéder une faiblesse dont il aura conscience, à mettre potentiellement en danger quelqu'un qui n'avait aucune raison de l'être au départ.
Et je trouve que cela donne une personnification de l'enjeu, car la victime innocente pourra être ce personnage auquel on va s'attacher autant que le héros s'attache à lui. Et risquer de perdre dans des complots un personnage qu'on ne voie que de loin en loin, ou de perdre le compagnon du héros, ce n'est plus du tout le même enjeu pour le lecteur.

Et du coup, sur la différence avec les histoires où ce sont deux protagonistes de l'intrigue principal qui vivent cette histoire, je me demande si ce n'est pas lié à cela. Après tout si c'est un personnage secondaire qui ne risque d'être impliqué que par son lien avec le héros, c'est une victime innocente qui n'avait pas demandé à être mêlé à l'intrigue. Si c'est un autre des protagonistes principaux, les risques, il les prend en connaissance de cause autant que son compagnon. Il est déjà mêlé à l'intrigue et il aurait été en danger même sans sa relation avec l'autre protagoniste.

Et puis l'histoire d'amour "à côté", ça a aussi le charme du héros qui essaye de garder un lien avec des humains normaux, avec lesquels on peut parfois se sentir plus proche que d'un personnage au destin hors du commun.

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Roanne
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Re: L'histoire d'amour : "dans" l'intrigue ou "à côté" ?

Message par Roanne »

Beorn a écrit :
Roanne a écrit :D'ailleurs, concernant L'Assassin Royal, je ne suis pas du même avis que ceux qui disent que la liaison Fitz-Molly se fait en dehors de l'intrigue. Les deux sont liées, dans le sens que Fitz veut protéger Molly et que cette volonté va influencer ses choix. Molly se retrouve en première ligne quand elle vient habiter dans le château, et ce n'est pas sans entraîner des problèmes. La jeune femme est l'une des plus grosses faiblesses de Fitz, à cause des sentiments qu'il a pour elle et qui peuvent se retourner contre lui (Molly peut devenir la cible des ennemis de Fitz et il le sait pertinemment).
Spoiler: montrer
Ce n'est bien sûr pas une histoire totalement indépendante de l'intrigue principale. Elle génère des obstacles pour Fitz, elle lui donne du courage, elle le met à l'épreuve... Mais objectivement, Molly n'est pas directement partie prenante dans les complots et les intrigues du château. Elle compte pour Fitz, mais elle n'est ni une véritable alliée active contre Royal, ni une véritable adversaire dans les complots qui se trament. Elle n'a que des rapports lointains avec les autres personnages qui agissent dans l'intrigue (il y a évidemment Burrich, mais à la toute fin, et ça n'agit pas sur l'intrigue principale, seulement sur l'état d'esprit de Fitz).
Là-dessus, je suis entièrement d'accord ! Et c'est ce qui fait, de mon avis personnel, que Molly reste un personnage secondaire, pas vraiment intéressante en soi. Je me suis beaucoup plus attachée au loup... ^^

Le gros souci quand on place une histoire d'amour dans l'intrigue mais avec un personnage qui n'y intervient pas directement, c'est que celui-ci risque de demeurer "décoratif". C'est, malheureusement, très souvent le cas des personnages féminins dans la fantasy.
Ils sont juste là comme prétextes, pour caractériser le héros.
Ça ne m'a pas gênée dans L'Assassin royal parce que Molly y est quand même très présente et qu'elle a du caractère, donc j'ai estimé qu'elle influençait l'intrigue un peu malgré elle par le simple fait d'être là et de pousser Fitz dans ses retranchements.
Par contre, il y a un paquet de romans qui m'ont vraiment agacée avec leurs personnages féminins creux, juste là pour jouer les Pénélope* plantes vertes et servir de prétexte à parler d'amooooour.
(*je suis injuste, Pénélope agit, en prenant de sacrés risques en plus !)
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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