Pour ma part, j'ai totalement évolué dans ma vision de ces manuels.
Au départ, j'étais très réticent. J'avais envie de rester totalement "libre" dans la manière d'écrire. Je n'y croyais pas trop en fait.
Je ne me serai pas lancé dans une critique virulente de ce genre d'ouvrage parce que... Tant qu'on ne connaît pas, on ne peut pas critiquer, et je n'en avais lu aucun. Mais je n'avais pas l'intention d'essayer.
Bon.
Il a fallu que Garulfo me prenne par la main (doucement mais fermement) et me rabâche pendant un an ou deux, l'air de rien : "au fait, tu as lu Lavandier ?" "dis, tu sais que dans le Lavandier, patati patata ?" ou encore "tu veux que je te prête mon Lavandier ?"
Bref. Le soft power en action : je suis têtu, mais moins que Garulfo
, et je suis curieux de nature.
J'ai donc fini par ouvrir le fameux Lavandier.
Je ne vais pas dire que ça a été la révolution : je savais déjà écrire, merci bien.
Mais :
1) cela ne m'a pas empêché d'écrire d'autres romans
2) cela m'a permis de corriger pas mal de défauts dans les suivants
Je ne vais pas prétendre qu'il y a là des recettes miracles ou des règles impératives à respecter comme les règles de grammaire. Ce n'est pas le cas et quand les auteurs de ces ouvrages me martèlent le contraire, j'adopte un sourire narquois de circonstance (conserver son esprit critique, c'est LA règle de base en lisant ce genre de livre).
Cependant, j'ai appris, j'ai progressé grâce à ces livres. Je vais même dire qu'ils m'ont donné des idées de romans car ils fourmillent d'exemples concrets, de choses qui font "tilt" quand on les lit, et ils ont un côté hyper stimulant pour la création. Du moins en ce qui me concerne.
Je pense vraiment que toute personne qui a pour projet de progresser en écriture sur le long terme devrait en lire quelques-uns. Ce serait dommage de passer à côté à cause d'a priori pas forcément fondés sur grand-chose. Ce serait comme un peintre qui refuserait d'essayer certaines couleurs : il pourra certainement peindre des choses magnifiques quand même, mais qui sait ce qu'il aurait fait avec une palette entière, avec toutes ces possibilités inexplorées ?
Il y a des ouvrages de dramaturgie qui vous parlent, d'autres non. Il y a des idées qui vous inspirent, d'autres qu'il faut laisser tomber. Et les auteurs ne flashent pas sur les mêmes ouvrages donc si on en lit un et qu'on n'accroche pas, ça peut valoir le coup de réessayer.
Pour répondre à Milora sur le fait que ces ouvrages ne concernent que les romans d'aventure : la plupart des ouvrages que j'ai lus ne prenaient pas d'exemples en SFFF. Ils évoquaient des histoires d'amour, des enquêtes policières, des histoires de mafia, de famille ou de problèmes sociaux. Je n'ai jamais eu l'impression que ça s'appliquait spécifiquement à un type de récit.
Peut-être cette impression que tu as vient-elle de ces fils que j'ai moi-même lancés ici, à propos du Truby ? Si c'est le cas, il ne faut pas s'y fier. En fait,
j'écris effectivement des romans d'aventure moi-même et j'ai donc sûrement eu une manière biaisée de rendre compte de ce que j'avais lu (nous retirons de ces ouvrages ce qui nous intéresse, c'est assez naturel).