Ecrire pour soi ou pour le lecteur

[Aelys]

Moi aussi

[Elfine noire]

Depuis quelques années, j'écris pour les autres et je définis ces autres. Une condition cependant : je dois faire partie de ces autres.

C'est tout à fait ça Macada ! Je le ressens ainsi également

[Colcoriane]

tout pareil

[Stef-]

J'écris toujours en pensant au lecteur. Je ne peux pas ecrire autrement.
Je pars toujours avec dans la tête "je vais vous parler de quelque chose".

Mais le quelque chose implique un message à faire passer.

C'est peut-être le plus important à garder en tête pour produire une bonne histoire ? Plusieurs auteurs sur la dramaturgie et la construction de scénario évoquent cet aspect.

Sur le plan de la sensibilité (peut-être plus le thème de ce fil de discussion), je dirais que j'écris pour toucher les autres, comme j'ai pu l'être à la lecture d'un livre qui m'a marqué, ou comme j'aimerais l'être avec le "roman idéal" qu'on cherche sans pouvoir vraiment atteindre ?

[Jo Ann v.]

J'écris pour moi, ce que j'ai envie d'écrire. Je ne me sens pas capable de me dire : j'écris pour tel ou tel public. C'est une question que je me pose après coup. Une fois que j'ai fini un texte, il est temps de réfléchir à qui il pourrit plaire.

Tout pareil : quand j'écris, je suis mon seul public, mon seul objectif. Quand j'écris, j'écris pour moi seule, j'aime mettre mes idées sur papier (enfin, sur Word). Ce n'est qu'à la fin que je me décide à faire lire. Parfois. À ce jour, de tous mes romans, je n'ai fait que lire un tiers. Pas parce que c'est mauvais, c'est juste que... pour le moment, je ne veux pas partager.

[AxelleC]

Macada, c'est une superbe phrase qui traduit tout à fait ce qui m'anime

Après, quand j'écris des textes d'album, je me laisse emporter par l'idée qui plait à mon âme d'enfant, et quand je la relis, je pense à mes petits élèves, à comment j'aimerais qu'ils la comprennent et je rectifie les mots ou les tournures de phrases qui sont trop complexes et peu pratiques pour une lecture à l'oral.

[nemo]

C'est peut-être le plus important à garder en tête pour produire une bonne histoire ? Plusieurs auteurs sur la dramaturgie et la construction de scénario évoquent cet aspect.

Je ne sais pas, je ne lis pas beaucoup de livres de ce genre... (j'ai emprunté le Truby mais je n'ai pas encore eu le temps de lire plus de cinq pages et je dois déjà le rendre !)

En tout cas, écrire pour moi n'a aucune valeur à mes yeux. Je suis quelqu'un qui fait déjà beaucoup d'introspection, je passe beaaaaauuucoup de temps dans une journée à penser, réfléchir, analyser tout sur tout (notamment sur les personnalités et les comportements des personnes) alors coucher par écrits encore un peu de mes pensées pour les faire sortir... Houlàlà, non . Déjà que je tourne suffisamment en rond par moments... Ça ne m'intéresse pas de ressasser encore les mêmes trucs
Je préfère vraiment écrire pour parler de quelque chose aux gens, quelque chose qui vient de mes réflexions par exemple, mais de façon détournée (je fais confiance à mon inconscient pour ça). Après avoir mâché et remâché mes trucs.

[Roanne]

Depuis quelques années, j'écris pour les autres et je définis ces autres. Une condition cependant : je dois faire partie de ces autres. Oui, oui, même quand il s'agit d'une histoire pour tout petits, la toute petite Macada doit s'y retrouvrer.

Très joliment dit !

J'écris toujours en pensant au lecteur. Je ne peux pas ecrire autrement.
Je pars toujours avec dans la tête "je vais vous parler de quelque chose".

Mais le quelque chose implique un message à faire passer.

C'est peut-être le plus important à garder en tête pour produire une bonne histoire ? Plusieurs auteurs sur la dramaturgie et la construction de scénario évoquent cet aspect.

Sur le plan de la sensibilité (peut-être plus le thème de ce fil de discussion), je dirais que j'écris pour toucher les autres, comme j'ai pu l'être à la lecture d'un livre qui m'a marqué, ou comme j'aimerais l'être avec le "roman idéal" qu'on cherche sans pouvoir vraiment atteindre ?

Je rejoins aussi le clan des conteurs !

Même si actuellement, je m'interroge sur la possibilité d'arrêter définitivement d'écrire (2013 sera une année charnière), j'apprécie l'écriture à cause de différents aspects, dont les personnages. Ce sont eux qui me poussent à leur broder une jolie histoire dans laquelle ils pourront s'épanouir. Et cette histoire, j'ai envie qu'elle plaise à mes copines, afin de pouvoir leur offrir.

Je n'écris pas pour moi, ou du moins pas que, car cela révèlerait un penchant sacrément masochiste vu que l'écriture c'est long, chronophage, souvent pénible, prise de tête, angoissant, stressant, ingrat, etc.
Si je dois faire quelque chose égoïstement pour moi en priorité, je choisis d'office une autre activité (je dirais : la lecture, en premier lieu !).

[Syven]

Je définis pour qui sera l'histoire (grosso-modo), quel genre d'histoire ce sera, où est-ce que je veux aller, de quoi est-ce que je veux parler, qu'est-ce que je veux y mettre (de la peur, de l'espoir, de la lumière, etc.) avant d'écrire.

Ensuite, je n'écris pour personne; quand j'écris, je vis l'histoire à travers ma plume.

Par contre, quand je corrige le texte, là je pense aux lecteurs.

[ilham]

Ecrire pour soi, ne veut pas dire écrire "sur" soi. Y'a une certaine confusion là, je pense .
Enfin, je vois mon expérience. J'ai longtemps écrit pour moi. C'est à dire ? Ben, j'écrivais des histoires que j'aurais aimé lire ailleurs. Ca n'avait rien à voir avec mon "moi". Je n'ai jamais écrit sur mes états d’âme dans mes romans.
Par contre, étant une gamine introvertie, ayant peu confiance en moi, je ne m'imaginais pas du tout être lue. En fait même, ça ne fait réellement que quatre ans oui seulement quatre ans, que je fais lire mes textes et que j'ai osé en posté des bouts sur des forums comme celui-ci, en tremblant....
Depuis, cette expérience d'être lue, commentée, m'a appris non pas à écrire pour les autres, mais à corriger et à m'améliorer pour eux ! Car auparavant, je ne corrigeais absolument rien! Je ne travaillais pas.
Me découvrir des lecteurs qui m'encourageaient m'a lancé dans cette voie là.
J'écris toujours pour moi, ce qui me plait, de la façon dont j'aime. Et puis je travaille, je corrige pour que ce soit le plus plaisant aux autres. Parce que j'ai pris plaisir à être lue, une chose que je redoutais comme la peste, étant plus jeune.

[Kira]

Ecrire pour soi, ne veut pas dire écrire "sur" soi. Y'a une certaine confusion là, je pense .

Pas forcément : il y a des histoires que j'invente que je n'essaierai jamais de publier, parce que c'est de la fanfiction, parce que le scénario ne tient pas la route, parce que les personnages sont des mary-sue... bref, parce que je sais que n'importe quel lecteur trouverait ça très mauvais (bon, je ne me donne pas la peine de les écrire, mais ça occupe mes trajets en voiture )

[nemo]

Ecrire pour soi, ne veut pas dire écrire "sur" soi. Y'a une certaine confusion là, je pense .
Enfin, je vois mon expérience. J'ai longtemps écrit pour moi. C'est à dire ? Ben, j'écrivais des histoires que j'aurais aimé lire ailleurs. Ça n'avait rien à voir avec mon "moi". Je n'ai jamais écrit sur mes états d’âme dans mes romans.

Edit : J'ai édité mon précédent post parce que j'ai du mal à exprimer clairement ce que je voudrais dire.


Ce que je veux dire, c'est qu'une histoire -en tant que scribouillarde- ne m'intéresse que si elle a des possibilités de réflexion. Si je peux faire réfléchir le lecteur un tout p'tit peu (et moi aussi par la même occasion ! On est plus que souvent surpris par son inconscient...) à travers ne serait-ce que les enjeux de l'histoire ou un tout p'tit truc de rien du tout, cela m'apporte du plaisir. Parce que je me sens utile... Et il n'y a que ce sentiment qui m'apporte du plaisir quand j'écris.
On est pas obligé d'écrire noir sur blanc des trucs moralisateurs ou des réflexions (et heureusement !) pour tenter de faire passer un message (et "faire passer un message" est bien pompeux à mon goût).
En tant que scribouillarde, j'ai besoin de me sentir utile et, pour l'instant, l'idée simple de divertir un potentiel lectorat ne me suffit pas. Je veux de la remise en question, des doutes et des questionnements dans le cœur du lecteur.

En revanche, je peux très bien lire des histoires qui n'ont -a priori- pas cette dimension (bien que tout livre prête à réflexion à un moment donné si on cherche bien) ou qui n'ont pas été construites dans ce but... Ça ne me gène absolument pas. Je ne choisis pas les livres avec ce critère.

En un mot, je suis au service du lecteur quand j'écris.
Je ne pense que très peu à moi.

Si je devais écrire pour moi... Ben je ne sais pas ce que j'écrirais . Probable que ça ne m'intéresse pas .

PS :
Je n'écris pas non plus des histoires que j'aurais aimé lire ailleurs... d'ailleurs . Je ne me sens pas frustrée par toutes les possibilités non exploitées par l'auteur(e) quand je lis un livre (à part vraiment si le livre est très très mauvais ou s'il y a de gros manquements)... Cela ne me démange pas de les exploiter.

Je crois que mon rapport à l'écriture est très étrange. C'est peut-être pour ça que j'écris très peu dans le temps.

[ilham]

Kira, j'ai aussi un tas d'histoires qui ne seront jamais publiées . et pourtant, j'ai pris beaucoup de plaisir à les écrire. Je les ai donc écrites logiquement pour moi... Donc je crois qu'on est d'accord, non ? ( même si toi tu ne les écris pas... au fond, je trouve un parallèle)

Ben, en fait, Nemo je suis sincèrement désolée et je m'en excuse vraiment... peut-être que je passe à coté de quelque chose d'évident, mais non, je ne comprends pas trop alors ce que tu as voulu dire quand tu dis écrire sur soi...

Pour le reste, y'a pas de souci . En fait, j'ai commencé à écrire très jeune, à 8-9 ans et les livres jeunesses à l'époque ça se résumait à la bibliothèque rose ou verte. Je ne trouvais pas ce que j'aimais. Très peu en tout cas car je me souviens d'un gros livre vert sur l'histoire d'un bouc que j'ai du lire en CE1 ou CE2 et de m'être dit, c'est ce genre d'histoire que je veux lire, et écrire ! Mais ce n'est que mon parcours personnel. Evidemment, ce n'est pas celui de tout le monde ! Heureusement !

[nemo]

Ben, en fait, Nemo je suis sincèrement désolée et je m'en excuse vraiment... peut-être que je passe à coté de quelque chose d'évident, mais non, je ne comprends pas trop alors ce que tu as voulu dire quand tu dis écrire sur soi...

J'ai édité mon post juste avant le tien
Je sais que je ne suis pas claire t'inquiète, pas de soucis ... Pour moi, c'est limpide dans ma tête mais les mots sont difficiles à mettre.

Ce qu'il faut retenir c'est que seule la dimension réflexive m'intéresse (ce n'est pas pour rien que j'adorais la philo...) quand j'écris.
Donc si j'écrivais pour moi, je ferais surement des trucs dans ce sens aussi. Or, je passe déjà beaucoup de temps à réfléchir et analyser dans la vie de tous les jours. Donc, si j'écrivais pour moi, cela me ferait quelque sorte tourner en rond, même si je ne retranscris pas noir sur blanc mes pensées (genre autobio ou JI). Et quand je dis pensées, je parle de réflexions... Absolument pas d'états d'âme. J'ai toujours détesté parler de moi, à l'oral ou par écrit (je n'ai jamais tenu de JI), ça n'est pas prêt de commencer... Moi n'a pas d’intérêt à mes yeux.
Je préfère largement écrire pour le lecteur car, pour cela, mon inconscient emprunte pleins de chemins très détournés (issus de mes réflexions) qui, je le suis certaine, ne seraient pas aussi détournés si j'écrivais pour moi (sans être pour autant autobio ou JI). Car le "Moi" est plus proche de mon inconscient que le lecteur... (c'est inspiré de la théorie Freudienne, sur le "Moi", le "Ça" l'inconscient et le "Surmoi" cette dernière phrase)

(Non, je ne me drogue pas )

[K-rine]

Perso, je trouve ça très complexe comme question !

On écrit avant tout pour être lu, non ? Inconsciemment ou non, je pense... Sinon, pourquoi coucher son histoire sur du papier ? Pourquoi chercher de jolies tournures ? Pourquoi réfléchir à la structure et à la cohérence des aventures ? Mieux, encore : pourquoi se faire bêta-lire ?

Si ce n'est pas pour être lu, alors pourquoi écrit-on ? J'ai plein d'histoires dans ma tête, plein de petites aventures que je "vis" dans le bus, lorsque je rentre chez moi... mais il ne me viendra jamais à l'esprit de rédiger ces histoires.

D'un autre côté, je pense qu'écrire pour lecteur, ça ne veut pas dire "chercher obligatoirement à se faire publier"... Le lecteur, ça peut être ses amis, sa famille... (même si on ne leur fait pas lire, on rêverait tous, je pense, qu'un proche nous dise : "j'adore ton histoire" !)

Pour moi, écrire pour le lecteur, c'est juste s'assurer que notre histoire sera plaisante, qu'elle sera compréhensible pour d'autres lecteurs que nous-même.