La mare aux nénuphars

J'espère ne pas ouvrir un sujet déjà abordé ailleurs mais je n'ai pas trouvé de réponse à ma question malgré mes recherches sur le forum.

Je me demandais simplement comment vous finissiez vos chapitres ? Personnellement j'ai tendance à faire des cliffhangers parce que ainsi j'ai l'impression de vraiment terminer une étape. Mais j'ai lu quelque part que les chapitres étaient essentiellement fait pour permettre aux lecteurs de faire une "pause". Provoquer l'envie de lire la suite ne me parait donc pas si judicieux que ça.

Je me demandais comment vous vous y preniez, vous ? Y'a-t-il des "règles" précises pour ça ?

Je ne pense pas qu'il y ait de règles. Pour ma part, je suis une inconditionnelle du Cliffhangers, comme lectrice ou comme auteur. Mais en fait, je me demande si ça ne dépend pas du type de récit que tu écris : si tu es beaucoup dans l'action, avec la volonté d'écrire un page-turner, il ne faut surtout pas se priver du cliffhanger (en plus, c'est très amusant ), si tu es dans un récit plus contemplatif, ou intimiste, introspectif ou autre, la "ficelle" sera peut-être abusive.

Après, je pense qu'il est dommage de faire terminer tous ses chapitres par des cliffhangers car ça me donne l'impression de lire un roman feuilleton (publié toutes les semaines/mois) qui tombe souvent dans l'excès (mais qui ? mais quoi ? mais où ?).

Mes chapitres me servent à délimiter les étapes du roman, du coup certains ne se prêtent pas du tout au cliffhanger. Alors, pour moi ce que tu dis là me parait contradictoire :

Personnellement j'ai tendance à faire des cliffhangers parce que ainsi j'ai l'impression de vraiment terminer une étape.

Le cliffhanger est justement là pour ouvrir sur quelque chose, donc on n'a pas l'impression d'une étape qui se termine, bien au contraire, c'est une nouvelle étape qui s'ouvre.

Je me suis posée la question quand un de mes lecteurs/testeurs m'a fait la remarque qu'il ne comprenait pas un découpage de chapitre, en fait l'action restait située sur le même lieu, avec les même persos, mais ça créait un cliffhanger comme tu dis. Et le lecteur trouvait ça vraiment bizarre, pourtant je sais que ça se fait, beaucoup de livres l'utilisent. Selon le cas, il est possible que ça fasse ou pas artificiel peut-être? Ou ça dépendra de l'impression donnée à chaque lecteur?

Et je suis un peu d'accord avec Maden sur sa surprise pour l'histoire d'une "étape qui se termine", ça ne me semble pas non plus oeuvrer dans ce sens ?

Maden a écrit :

Personnellement j'ai tendance à faire des cliffhangers parce que ainsi j'ai l'impression de vraiment terminer une étape.

Le cliffhanger est justement là pour ouvrir sur quelque chose, donc on n'a pas l'impression d'une étape qui se termine, bien au contraire, c'est une nouvelle étape qui s'ouvre.

Je me suis mal exprimée mais oui, c'est plutôt ça : "Une nouvelle étape qui s'ouvre". Quand je commence une nouvelle étape, le cliffhanger l'introduit. Quand il s'agit de quelque chose de fort, l'introduction parait forcement un peu racoleuse. Mais je n'arrive pas à me résoudre à faire cette "introduction" au début du chapitre en question. Ça perd un peu de son intérêt ... Je pense.

Cela dit, ma question concernait surtout la façon dont vous vous y preniez pour terminer un chapitre.

Trouver un juste milieu semble être une bonne solution mais n'est-ce pas un peu déstabilisant pour le lecteur ? Un coup le chapitre se ferme sans vague, une autre fois en faisant monter la pression ... Je n'ai pas forcement d'"étapes" distinctes dans mon roman, ou alors elles sont de tailles très inégales. J'ai quelque difficultés à faire un choix.

Nyaoh a écrit :Selon le cas, il est possible que ça fasse ou pas artificiel peut-être? Ou ça dépendra de l'impression donnée à chaque lecteur?

Pour moi c'est tout à fait ça, ça fait artificiel. Si c'est deux ou trois fois dans le roman, pas de problème ! C'est plus le cliffhanger "à toutes les sauces" pour conclure chaque chapitre qui me dérange... En plus, j'ai même du mal à l'imaginer (à part, encore une fois, dans les romans feuilleton et on tombe souvent dans le ridicule).

Trouver un juste milieu semble être une bonne solution mais n'est-ce pas un peu déstabilisant pour le lecteur ? Un coup le chapitre se ferme sans vague, une autre fois en faisant monter la pression ...

Ce que tu décris là est le cas de 90% des romans que j'ai lus. Il n'y a jamais d'absolu, que des juste milieu, à mon avis. Un roman sans aucun cliffhanger ou un roman qu'avec des cliffhangers ? Je choisis le milieu personnellement.


Edit : je ne saurais dire comment je termine mes chapitres. Un chapitre = une étape et chaque chapitre soulève des questions qui créent du suspense. C'est une question difficile ceci-dit, j'y réfléchirai.

J'aime les chapitres courts, du coup, j'écris des chapitres courts, de tailles généralement régulières mais en m'autorisant des exceptions (du simple au double, disons, avec la taille habituelle à mi-chemin des 2).

J'aime les cliffhangers mais pas à répétition, je veux aussi des chapitres de "clôture", après lesquels on repart sur autre chose.

En mélangeant ces deux points, ça donne en gros : les fins "clôture" sont celles des chapitres "d'introduction" du roman, et des grandes étapes, et les derniers chapitres d'étapes tandis que les cliffhangers ont lieu pour accélérer les chapitres internes aux "étapes".

Je ne sais pas si je suis claire : l'idée c'est de faire monter la tension de chapitre en chapitre jusqu'à une fin d'étape, puis de se reposer avant de recommencer en la faisant monter un peu plus haut, puis de redescendre, puis de remonter plus haut encore, etc.

Je trouve que les chapitres courts permettent de bien moduler cette "ondulation" de la tension aux pics de plus en plus hauts.

Pareil que Maden. Le cliffhanger à répétition, ça se voit. Et tout ce qui se voit dans un roman, j'aime pas...

Je crois sinon que j'ai tendance à appliquer les règles du théatre pour ma part : changement de scène (ou chapitre) à chaque changement de lieu, de temps ou quand un personnage part ou arrive... Ça reste les bases. Même s'il est tout à fait possible d'inclure plusieurs scènes dans un même chapitre si elles forment un tout cohérent.

Macada a écrit :En mélangeant ces deux points, ça donne en gros : les fins "clôture" sont celles des chapitres "d'introduction" du roman, et des grandes étapes, et les derniers chapitres d'étapes tandis que les cliffhangers ont lieu pour accélérer les chapitres internes aux "étapes".

Je ne sais pas si je suis claire : l'idée c'est de faire monter la tension de chapitre en chapitre jusqu'à une fin d'étape, puis de se reposer avant de recommencer en la faisant monter un peu plus haut, puis de redescendre, puis de remonter plus haut encore, etc.

Cette façon de faire me semble vraiment bien pour mon cas personnel. Ce n'est pourtant pas très compliqué comme concept mais je n'avais jamais regardé les choses sous cet angle. Ça va me permettre d'appréhender mes découpages avec beaucoup plus de clarté.

Hum... personnellement, je fonctionne par instinct. Et par scène surtout. Je me vois mal couper une scène en deux...

En tant que lectrice, je ne supporte pas les trop "gros" cliffhanger. Par exemple, au beau milieu d'une conversation. Donc, il faut les utiliser avec modération, je pense....

Dans un de mes derniers romans, les chapitres sont découpés en fonction du lieu où se déroule l'action.
Et j'ai des cliffhangers à quasiment chaque fin de chapitre. Ce découpage-là fonctionne très bien avec le genre du roman, mais ne serait pas adapté à d'autres.
En règle générale, je rejoins l'avis de Macada.

Je débarque. Dites c'est quoi des Clifhangers et des page turner en Français? Personnellement, je laisse sur une action en cours.

cliffhanger : " fin ouverte visant à créer un fort suspense. On dira qu’il y a cliffhanger quand un récit s’achève avant son dénouement, à un point crucial de l’intrigue, quitte à laisser un personnage dans une situation difficile, voire périlleuse." (Wikipedia)
Tu sembles donc avoir tout bon avec tes interruptions d'action en fin de chapitre.

page turner : le lecteur veut savoir la suite... tout de suite ! Il n'arrive pas à s'arrêter de lire/tourner les pages. Le cliffhanger est l'une des techniques pour l'inciter à attaquer immédiatement le chapitre suivant.

Elfe d'Argent a écrit :Je débarque. Dites c'est quoi des Clifhangers et des page turner en Français? Personnellement, je laisse sur une action en cours.

Mot à mot clifhanger c'est "suspendu dans le vide" bref la scène qu'on coupe avant son dénouement pour te ficher la pub
le "page turner" c'est le livre que tu ne peux poser parce chaque page appelle la suivant et jusqu'au dénouement final.

pour en revenir au sujet du fil, mes fins de chapitre s'imposent souvent d'elle même par une petite "chute".

grillée par Macada

Le tout est sans doute de savoir doser. Dan Brown par exemple a tendance à terminer tous ses chapitres par la même facette du cliffhanger. Dans le genre tue-cliffhanger, il n'y a pas mieux.