Emmanuelle a écrit :Alors, oui, l'auto-édition est une option pour ceux dont le genre ou le style n'entre pas dans les gabarits tout formatés des maisons d'éditions. Et peut-être même qu'il y a un lectorat pour ces genres-là. Après tout les grosses maisons d'éditions ne savent pas tout, et ne sont pas réputées par leur gout du risque.
Ce n'est pas exactement le sujet, mais en SFFF, il y a énormément de petites ou de micro maison, voire de maison de taille respectables mais tenues par des passionnés (je pense à "La Volte", par exemple : cette maison est un projet fou réalisé par un type qui a un travail très prenant, par ailleurs ; il publie des romans totalement inclassables et ça marche très bien). A mon avis, c'est plutôt là, qu'aujourd'hui, se fait le "laboratoire" des romans expérimentaux, atypiques, etc.
L'auto-édition peut aussi jouer ce rôle, avec tous les défauts que tu énonces par la suite, à savoir la nécessité de faire sa promo et aussi, et désolé si je ne suis pas consensuel, mais l'absence de sélection. Statistiquement, la plupart des romans sont très mauvais même si on trouve aussi des romans intéressants.
Ce sera peut-être le "laboratoire" de demain, c'est possible, mais pour l'instant, ce n'est pas encore le cas, je crois.
Ce que tu dis est peut-être plus vrai pour les grosses maisons de littérature générale, mais la SFFF francophone pour un adulte est déjà tellement un micro-marché de passionnés qu'on ne peut pas parler de formatage destiné à plaire à un large public, je crois : le large public, il ne lira jamais ces romans-là, de toute façon...
Emmanuelle a écrit :Personnellement, et je m'excuse d'avance si c'est un point de vue un peu tranché, je ne pense pas que le côté émotionnel ou imaginatif soit l'apanage de certains. On a tous des choses à exprimer, il se trouve que certains le font sur une page blanche, avec des mots. D'autres utilisent la musique, ou la peinture, ou toute autre forme d'art.
Tu n'as pas à t'excuser, c'est normal de dire ce que tu penses.
Je pense qu'en effet, tout le monde a son (ou ses) domaine de compétence et certains sont créatifs dans des domaines qui n'ont rien à voir avec l'écriture, (informatique, mécanique, recherche scientifique ou plomberie, pourquoi pas ? Les travaux de bâtiment demandent de la créativité).
Cependant, je suis convaincu que pour écrire, il faut avoir une forme d'imagination propre à inventer des histoires. Je pense que beaucoup de gens l'ont, parmi lesquels peu deviendront effectivement écrivains, mais je pense aussi qu'une majorité des gens n'ont pas du tout cette forme de créativité un peu particulière.
Tout petit, tous les adultes qui m'ont connu m'ont toujours dit que j'avais énormément d'imagination. A mes deux frères et soeur, on disait autre chose, mais jamais ça. Je pense qu'il y a vraiment une part d'inné ou de plaisir à inventer (ce qui est peut-être la même chose). Maintenant, cela ne suffisait pas du tout de moi un écrivain, on est d'accord...
Emmanuelle a écrit :Si vous vous posez encore la question de "peut-on apprendre à être écrivain", je vous conseille de visionner les 6 vidéos d'Alexandre Astier, le papa de la série télévisée Kaamelot, sur les master-class qu'il a organisé avec Christopher Vogler à Lyon en octobre 2012. Elles trainent toutes sur Youtube.
Le lien a été posté ici quelque part (euh, mais je ne sais plus où
). C'est vrai qu'elles sont très intéressantes.