Exactement !! Tu as mis les mots sur un sentiment que j'arrivais pas à définir. L'impression qu'écrire c'est avant tout partir vers l'Ailleurs, vers l'Autre, et que du coup avoir la capacité de le faire dans toutes les directions est une sorte de super-pouvoirBeorn a écrit :Copine.Milora a écrit :Je sais que depuis petite je me disais que mon idéal, ce serait d'arriver à écrire plein de choses différentes, plein de registres. J'avais l'impression que c'était ça, bien écrire : être capable de faire ce qu'on veut, et ensuite choisir ce qu'on préfère, pour tel ou tel but dans un texte.
Oui, j'ai eu ce désir aussi : celui de la liberté magique en écriture.
Cette liberté qui permet de ne pas s'enfermer dans un genre, dans un style, dans un type d'histoire. D'ouvrir au maximum l'horizon devant soi.
Tu dois avoir raison.Beorn a écrit : Cependant, je pense que cela ne doit pas occulter totalement une certaine façon d'écrire. On trouve des points communs : des expressions, une sensibilité, une façon de raconter ou de présenter les choses, qui font aussi partie du style, à mon avis.
Plusieurs lecteurs l'ont dit que malgré le "ton" différent, on voyait toujours poindre des similitudes de style dans ce que j'écrivais.
En réalité, même si chez certains, ça se voit plus que chez d'autres, je pense qu'on a quand même un style propre. Même si parfois, les points communs entre différents textes sont subtils.
Ça doit être plus dans la démarche que l'auteur essaye de faire différent - mais, nécessairement, dès lors qu'il met un peu de ses tripes dans le texte, ses tripes doivent sans doute s'y sentir toujours, qu'elles soient cuisinées à la mode de Caen ou à la Provençale...
YeuxVerts et Helike, je vois ce que vous voulez dire. Là je pense que vous parlez plutôt du genre et de l'orientation de vos histoires... J'avoue que je posais la question de façon plus concrète, sur la façon d'écrire (le style formel, le registre (triste/drôle/grave/léger...).
Pour le genre, dont vous parlez, je suis assez d'accord. Je n'ai pas envie d'écrire sur des choses qui ne m'intéressent pas ou ne me tiennent pas à coeur.
Mais chaque personne a plein de facette ; j'ai l'impression qu'une fois qu'on s'est habitués à écrire dans un genre, on a tendance à persévérer dans le même en laissant moins ressortir les autres facettes de nous-même (et par genre ici j'isole pas vraiment fantasy/science-fiction/réaliste, etc., je parle plus de grandes thématiques ou de structures d'histoires). Enfin, ça dépend des gens je suppose, aussi.
Personnellement, pour les textes longs je ne m'amuse pas à expérimenter : je sais que je vais y passer du temps et de l'énergie, donc je prends des histoires et des façons d'écrire dans lesquelles je me sens à l'aise et qui me plaisent.
Je pensais plus aux nouvelles en fait (nouvelles qui peuvent être longues mais bon, 20/30 pages ça reste viable de faire un truc juste pour essayer).
Petite parenthèse mais c'est parce qu'on entend/lit souvent ce genre de remarques. Personnellement j'écris beaucoup dans l'humour (peut-être une des raisons qui me donne envie de varier aussi : souvent, l'humour n'est pas pris au sérieux et pas considéré comme un "vrai" texte...), et si je milite activement pour la valorisation du texte drôle ( ), je pense que ça n'a rien d'inné ou d'inaccessible. C'est un registre comme un autre. Ça se travaille, comme un autre. Un texte drôle et abouti, qui n'est pas seulement une blagounette pas trop travaillée, ça nécessite des efforts, du retravail, comme tout autre texte. Donc je pense pas que ce soit "on nait avec ou pas", au contraireHelike a écrit :Quant au registre humoristique, je crois que c'est un véritable don... que je n'ai pas. J'envie les auteurs qui sont capables de faire naître ne serait-ce qu'un sourire, et je ne pense pas que cela se travaille. C'est inné.
Je referme la parenthèse !