[A] Varier ou ne pas varier son style ?

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Milora
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Milora »

Beorn a écrit :
Milora a écrit :Je sais que depuis petite je me disais que mon idéal, ce serait d'arriver à écrire plein de choses différentes, plein de registres. J'avais l'impression que c'était ça, bien écrire : être capable de faire ce qu'on veut, et ensuite choisir ce qu'on préfère, pour tel ou tel but dans un texte.
Copine. :love:
Oui, j'ai eu ce désir aussi : celui de la liberté magique en écriture.
Cette liberté qui permet de ne pas s'enfermer dans un genre, dans un style, dans un type d'histoire. D'ouvrir au maximum l'horizon devant soi.
Exactement !! Tu as mis les mots sur un sentiment que j'arrivais pas à définir. L'impression qu'écrire c'est avant tout partir vers l'Ailleurs, vers l'Autre, et que du coup avoir la capacité de le faire dans toutes les directions est une sorte de super-pouvoir :lol:
Beorn a écrit : Cependant, je pense que cela ne doit pas occulter totalement une certaine façon d'écrire. On trouve des points communs : des expressions, une sensibilité, une façon de raconter ou de présenter les choses, qui font aussi partie du style, à mon avis.
Plusieurs lecteurs l'ont dit que malgré le "ton" différent, on voyait toujours poindre des similitudes de style dans ce que j'écrivais.

En réalité, même si chez certains, ça se voit plus que chez d'autres, je pense qu'on a quand même un style propre. Même si parfois, les points communs entre différents textes sont subtils.
Tu dois avoir raison.
Ça doit être plus dans la démarche que l'auteur essaye de faire différent - mais, nécessairement, dès lors qu'il met un peu de ses tripes dans le texte, ses tripes doivent sans doute s'y sentir toujours, qu'elles soient cuisinées à la mode de Caen ou à la Provençale...


YeuxVerts et Helike, je vois ce que vous voulez dire. Là je pense que vous parlez plutôt du genre et de l'orientation de vos histoires... J'avoue que je posais la question de façon plus concrète, sur la façon d'écrire (le style formel, le registre (triste/drôle/grave/léger...).
Pour le genre, dont vous parlez, je suis assez d'accord. Je n'ai pas envie d'écrire sur des choses qui ne m'intéressent pas ou ne me tiennent pas à coeur.
Mais chaque personne a plein de facette ; j'ai l'impression qu'une fois qu'on s'est habitués à écrire dans un genre, on a tendance à persévérer dans le même en laissant moins ressortir les autres facettes de nous-même (et par genre ici j'isole pas vraiment fantasy/science-fiction/réaliste, etc., je parle plus de grandes thématiques ou de structures d'histoires). Enfin, ça dépend des gens je suppose, aussi.
Personnellement, pour les textes longs je ne m'amuse pas à expérimenter : je sais que je vais y passer du temps et de l'énergie, donc je prends des histoires et des façons d'écrire dans lesquelles je me sens à l'aise et qui me plaisent.
Je pensais plus aux nouvelles en fait (nouvelles qui peuvent être longues mais bon, 20/30 pages ça reste viable de faire un truc juste pour essayer).
Helike a écrit :Quant au registre humoristique, je crois que c'est un véritable don... que je n'ai pas. J'envie les auteurs qui sont capables de faire naître ne serait-ce qu'un sourire, et je ne pense pas que cela se travaille. C'est inné.
Petite parenthèse mais c'est parce qu'on entend/lit souvent ce genre de remarques. Personnellement j'écris beaucoup dans l'humour (peut-être une des raisons qui me donne envie de varier aussi : souvent, l'humour n'est pas pris au sérieux et pas considéré comme un "vrai" texte...), et si je milite activement pour la valorisation du texte drôle ( :mrgreen: ), je pense que ça n'a rien d'inné ou d'inaccessible. C'est un registre comme un autre. Ça se travaille, comme un autre. Un texte drôle et abouti, qui n'est pas seulement une blagounette pas trop travaillée, ça nécessite des efforts, du retravail, comme tout autre texte. Donc je pense pas que ce soit "on nait avec ou pas", au contraire ^^
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Bergamote
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Bergamote »

En ce qui concerne le style, j'essaie à chaque nouveau texte de m'en trouver un différent qui colle vraiment à l'histoire que je raconte et à mes personnages.
Il se trouve que même en cherchant à varier, il reste quand même un tronc commun, j'ai (comme tout le monde) une façon à moi de jouer avec les mots qui fait que l'on me dit souvent que l'on "me reconnait bien là".

Mais cela ne m'empêche pas d'être toujours dans la recherche d'une nouvelle façon de faire. Parfois, ce sont mes personnages qui me l'impose, parfois l'histoire, parfois ma muse qui me guide vers certaines tonalités que je n'ai pas encore exploré.

Pour les genres littéraires, j'avoue que je ne me mets pas de limite, j'aime écrire de tout, avec plus ou moins de succès.

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Syven
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Syven »

Milora a écrit : Et du coup, votre idéal pour votre propre style, je veux dire la capacité que vous aimeriez avoir dans le domaine de l'écriture, ce serait plutôt :
- développer un style qui vous soit propre et vous caractérise ? (ledit style pouvant tout à fait être le style "neutre" au service de l'histoire qui ne se remarque pas, hein.)
ou
- être capable d'écrire dans tous les styles - même s'il y en a que vous préférez utiliser ?


D'ailleurs, la question s'étend au-delà du style, formel, à proprement parler : on pourrait aussi la poser pour les genres d'histoires que vous aimez essayer d'écrire, et surtout aux registres (sérieux, humoristique, triste, léger, grave, etc.)
Je suis mon coeur et mes envies, donc je serais bien incapable de trancher sur un style personnel ou même un type d'histoire. J'aime me sentir libre dans ce que j'écris.
Je sais que depuis petite je me disais que mon idéal, ce serait d'arriver à écrire plein de choses différentes, plein de registres. J'avais l'impression que c'était ça, bien écrire : être capable de faire ce qu'on veut, et ensuite choisir ce qu'on préfère, pour tel ou tel but dans un texte.
Cette idée me plaît beaucoup, ça résonne avec ce que je ressens à mesure que je deviens un auteur plus mature (que du point de vue de l'écriture, hein). J'ai l'impression que, de plus en plus, je maîtrise mes écrits et que j'arrive à obtenir le résultat escompté. Et c'est rassurant quelque part, je me sens encore plus libre de tenter de nouvelles choses.

Dans le parcours d'auteur, je crois qu'on apprend avec chaque texte, mais il y a un cap à franchir, celui où on ne se cherche plus soi-même en tant qu'auteur. Il y a toute une phase de découverte pour se créer ses techniques, son style (ou plutôt une base de style - il s'adapte en fonction des besoins du texte), et d'apprentissage (pour maîtriser sa méthode, son planning, les différentes étapes de construction du texte). Ensuite, il y a un moment où tout ça, ça roule tout seul, on ne s'en préoccupe plus, on en est affranchi parce qu'on ne tâtonne plus. La véritable expérience (au sens expérimentation, découverte) se situe alors au niveau du texte lui-même, les choix narratifs, l'intrigue, les personnages, le public cible, etc.

Enfin bref, on souffre moins. :fouet:

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Helike
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Helike »

Milora a écrit :
Helike a écrit :Quant au registre humoristique, je crois que c'est un véritable don... que je n'ai pas. J'envie les auteurs qui sont capables de faire naître ne serait-ce qu'un sourire, et je ne pense pas que cela se travaille. C'est inné.
Petite parenthèse mais c'est parce qu'on entend/lit souvent ce genre de remarques. Personnellement j'écris beaucoup dans l'humour (peut-être une des raisons qui me donne envie de varier aussi : souvent, l'humour n'est pas pris au sérieux et pas considéré comme un "vrai" texte...), et si je milite activement pour la valorisation du texte drôle ( :mrgreen: ), je pense que ça n'a rien d'inné ou d'inaccessible. C'est un registre comme un autre. Ça se travaille, comme un autre. Un texte drôle et abouti, qui n'est pas seulement une blagounette pas trop travaillée, ça nécessite des efforts, du retravail, comme tout autre texte. Donc je pense pas que ce soit "on nait avec ou pas", au contraire ^^
Je referme la parenthèse ! ;)
Merci Milora d'ouvrir ainsi les portes de l'écriture humoristique à tout ceux qui veulent tenter le coup. Pourtant, je reste persuadée qu'il y a des personnes avec, comme toi, et des personnes sans.
Je viens illustrer mon propos avec la peinture de Gustave Courbet. Ce montagnard s'est essayé à "la vague". J'ai vu ce tableau peint et repeint maintes fois de sa main mais, malgré sa technique, sa grande maîtrise, cette vague, je l'ai ressentie sans âme. Par contre, dans ses paysages d'hiver, j'entendais le craquement de la neige sous les bottes.
Voilà, juste pour exprimer que parfois, malgré le travail, on n'atteint pas personnellement ce qui peut-être plus naturel chez d'autres. Mais rassure-toi, ma pensée n'est pas universelle... et je n'affirme pas que je ne tenterai jamais une nouvelle humoristique. Je pense également que c'est un exercice de langage très difficile pour lequel j'ai un respect tout particulier.
Faire naître le rire par l'écriture, c'est magique.
Je referme également la paranthèse ;)
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Milora
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Milora »

Je réouvre la parenthèse :mrgreen: Je vois ce que tu veux dire, mais je pense que ça n'a rien de spécifique à l'humour. Malgré la maîtrise de la technique et l'expérience, on écrit surtout ce qu'on est, ce qui correspond à notre personnalité. Tout comme pour écrire du glauque ou du gore ou de l'émouvant, ou que sais-je, pour écrire de l'humour il faut que ça corresponde à sa personnalité. Mais par exemple, je pense que je ne saurais jamais écrire du gore, parce que c'est une part de moi que je n'ai pas la moindre envie de laisser s'exprimer. Au point de vue de ma personnalité, pas au point de vue de moi-auteur. Donc si j'essayais d'écrire du gore, ça sonnerait faux.
Enfin c'est un avis, là aussi ; mais on met souvent à part l'humour comme si c'était un truc bizarre, alors que c'est un registre comme un autre. Peut-être moins analysé parce que moins bien considéré, mais comme un autre je pense. :roll:
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Kam'Ui
Oh, une jeune fille en détresse, se dit Héraclès qui passait par là. Eh, le roi, tu veux que j'sauve ta greluche ?
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Re: Varier ou ne pas varier, telle est la question...

Message par Kam'Ui »

Je suis tout à fait d'accord avec le côté diversification. Il y a la magie de pouvoir tout écrire (façon de parler) mais aussi, pour moi, la peur de me retrouver enfermé dans un genre, un type d'histoire ou autre. La liberté totale quoi.

Pour le style, je tente également parfois des choses, "pour voir", mais je pense que c'est plus parce que je débute et que c'est un bon entraînement et que je suis curieux et que j'aime bien me teste et tenter de nouveaux trucs :)
Lord Hamlet, with no hat upon his head.

Pensée du jour :
« La police, par sa nature, est antipathique à toute liberté. » (Alphonse de Chateaubriand, Opinions et discours politiques, 1828)

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