Ce que l'on ressent en écrivant

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bénityééh
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par bénityééh »

Cela va dépendre de plusieurs choses :

Quand j'écris, deux cas de figures peuvent se présenter :

- Je suis inspiré.

- Je le suis pas

Et ce que j'écris :

- C'est du neuf. ( 1er jet )

- C'est ce satané passage entre les deux super scènes qui coulent bien dans lequel je n'arrive à mettre que des banalités.

AU DÉBUT :
Si je suis dans un bon jour, ça vient tout seul. Je suis dedans.

Si je suis dans un mauvais jour, il va peut-être me falloir une heure avant de réussir à rentrer dedans.
( à relire d'autres textes, d'autres passages, pour je dirais : 'motiver' la machine ! )

DEDANS :

Une fois dedans, je visualise beaucoup. Tout se passe dans la tête.
Il faut arriver à se faire une image précise de l'endroit ou de l'instant.

Après, en général, il y a toujours un moment dans la séance où je me laisse emporter...
La description vient toute seule, les personnages parlent avec réalisme.

Quand c'est de la correction ou un passage ardu, j'en bave plus, mais au final, j'arrive toujours à bricoler, recoller, créer et finalement recomposer un truc qui tient suffisamment la route. C'est juste plus difficile et plus long qu'avec les passages inspirants

Côté liberté des personnages, ils ont absolument le droit de tout faire, détruire le décor, s'entretuer, gueuler,
du moment qu'ils font pas chier et qu'ils respectent le script !
J'ai pensé à ma scène et il doit s'y passer ça et ça... Après il peut s'y passer pleins d'autre choses, mais le dessein initial, je m'y tiens toujours.
(en ce moment, mes personnages sont des orcs. Ils faut bien les tenis ses sales bêtes ou ils font n'importe quoi ! :D )



APRÈS :
À la fin, souvent je suis content. Je me dis que c'est super comme passion.

Parfois, si je suis vraiment content du boulot abattu. Je lis et je relis le passage écris. ça m'apporte beaucoup de plaisir.

Quelques fois, je suis même surexcité ( c'est rare ). Je me souviens une fois d'une réplique que j'ai ri toute la soirée parce que je le trouverais trop drôle... C'était un très bon moment. ( Trois jours après, je l'ai coupé parce qu'à la relecture, c'était vraiment lourd et gras ! )
Comme quoi on se laisse vraiment emporter.

Suis-je fusionnel avec mes persos ? >>
Non. Mais, je suis à côté d'eux sur leur épaule, je les suis pas à pas. Et si leur vie doit s'achever dans trois chapitres sous un coup de haches, je m'assure qu'elle soit aussi intense et belle que possible.
;)

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Helike
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Helike »

lilou a écrit :Alors moi quand j'écris, je le fais avec de la musique dans les oreilles afin de vraiment me couper du monde extérieur. Je suis dans ma bulle, souvent je n'écoute même pas la musique, elle me sert juste de filtre avec ce qui m'entoure. Il m'arrive souvent que mes personnages prennent le contrôle. Ça fait rire les gens quand je dis ça parce qu'ils ne comprennent pas comment des personnages de roman qui n'ont pas d'existence dans notre monde puissent prendre le contrôle de quoi que ce soit. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à qui ça arrive. Quand c'est le cas, je laisse faire, je leur fait confiance. Bien souvent cela me dirige dans une direction à laquelle je n'avais pas pensé ou m'apporte des idées nouvelles bien mieux !

Et quand j'écris, je vis le texte. Je suis avec eux à tels point qu'il m'est arrivé plus d'une fois de finir complètement en larme et de devoir interrompre ma séance d'écriture pour me "calmer". Quand c'est le cas, je laisse de coté pendant plusieurs jours tant ça m'épuise et me vide émotionnellement. Parfois je sais que ça vas me prendre aux tripes je me prépare donc, mais parfois ça me prend totalement au dépourvu et c'est là que c'est le pire.
Comme toi Lilou, sauf que la musique filtre et m'inspire aussi.
Avec le sentiment d'être parfaitement ridicule à larmoyer devant mon écran avec mon casque sur les oreilles :pleure:

Je trouve ce fil particulièrement intéressant car les réponses se recoupent pas mal.
Suis-je fusionnelle avec mes personnages ? Tous mes personnages ont une part de moi, quand je les regarde de près.
Font-ils ce qu'ils veulent ? Oui, la plupart du temps, sauf quand je n'arrive pas à trouver une issue cohérente à une scène. Là, je prends le contrôle, mais je n'aime pas car souvent, cela paraît peu naturel.
L'écriture, c'est une échappatoire pour moi. Quand j'étais ado, je dessinais sans arrêt. Je passais mon temps enfermée à m'échapper par ce biais (au grand dam de mon père qui m'appelait l'ermite), à inventer mes mondes. Aujourd'hui, rien n'a changé sauf que je dépose tous mes rêves sur le papier, et si je n'avais pas de vie à côté (avec des enfants, un job super prenant, tout ça tout ça...), je crois que j'écrirais tout le temps.
Heum, docteur, vous croyez que je suis normale ?
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Ardawal
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Ardawal »

L'écriture, c'est une échappatoire pour moi. Quand j'étais ado, je dessinais sans arrêt. Je passais mon temps enfermée à m'échapper par ce biais (au grand dam de mon père qui m'appelait l'ermite), à inventer mes mondes. Aujourd'hui, rien n'a changé sauf que je dépose tous mes rêves sur le papier, et si je n'avais pas de vie à côté (avec des enfants, un job super prenant, tout ça tout ça...), je crois que j'écrirais tout le temps.
Heum, docteur, vous croyez que je suis normale ?
Helike, je te plussoie ! ( j'écris depuis que je sais former des mots avec un stylo, donc ça remonte à loin, :lol: et c'est pareil, une sorte d'échappatoire...) Quant à savoir si c'est normal ou pas, je ne saurais le dire. :lol:
D'ailleurs qu'est-ce que la normalité, quand on y réfléchit bien ? Ce n'est pas forcément le caractère qui est partagé par le plus grand nombre ^^ .
Je ne sais même pas s'il y a beaucoup d'individus "normaux" (en reprenant toutes les normes médicales ou pseudo-médicales : sans addictions, sans pathologies, QI entre 100 et 120, IMC entre 18,5 et 25, PSA< 140/90mmHg, Hb> 12g/dL chez la femme et >13g/dL chez l'homme etc. la liste est très longue.)
En tout cas, ça fait plaisir de trouver dans la mare des gens qui partagent la même passion.
On a moins l'impression d'être un mutant :sf4: sur une île déserte ;)
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Sayou
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Sayou »

A mon tour de me confier.

J'ai beaucoup de similitude avec vous. J'ai commencé à écrire à un moment où j'étais très mal dans ma peau. Et dans mon cercle familiale, ça n'allait pas bien. Ecrire et dessiner était un échappatoire (comme beaucoup d'entre-vous). Ça me rassure un peu de voir que d'autre on été dans le même cas que moi, car mon compagnon n'arrive pas à le comprendre. Lui qui est très terre à terre ne veut pas me laisser filer dans cette bulle, il trouve que je m’investie de trop et que j'en oublie de "vivre". Maintenant, ce n'est plus vraiment le cas. Je me sens mieux. Il y a toujours des hauts et des bas, mais c'est beaucoup plus gérable. Maintenant, écrire est un passe-temps et un amusement.
Ardawal a écrit :
On a moins l'impression d'être un mutant :sf4: sur une île déserte ;)
C'est tout à fait l'impression que je dois donner à mon compagnon ^^
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Elfe d'Argent
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Elfe d'Argent »

Pas facile ce fil !
J'écris toujours dans un endroit calme, propice à la réflexion. Jamais de musique ou autre. Certains paysages m'inspirent et je prends des notes. Mes premiers écrits ont été faits en écriture automatique: le stylo, la feuille, tant que l'inspiration est là. Je faisais les marchés à l'époque et gribouillais des phrases sur mon carnet de comptes. Je ne m'arrêtais que lorsque un client toussotait pour me faire revenir sur terre. Cela me venait comme un film qui se déroule. Depuis (ça fait pas mal d'années que je gratte: 1997 LOL) c'est plus une idée qui jaillit, de brèves notes sur un support. Ensuite, le puzzle se met en place. Bon, il me faut entre trois et cinq ans pour un roman ...qui fera environ quatre cent pages. La Question: comment est-ce que je me sens quand j'écris? Je me sens vraiment moi, il y a quelque chose de vital dans l'écriture, un besoin ( enfin, quand ce n'est pas la page blanche). J'adore ce sentiment de plénitude, de création totale. C'est un peu comme quand je dois aménager un jardin à partir d'un terrain vide... Je joue sur les formes, les hauteurs, les couleurs, les sons etc... Je passe toujours par le papier, c'est physique. Puis, lorsque tout est terminé, je tape à l'ordi ce qui me permet de retravailler les dialogues, recadrer le sens de l'histoire et c'est long car je ne suis pas un pro de l'ordi. Pour finir, une phrase d'un auteur mayennais que je connais: " Lorsque je me promène le long de la Mayenne, mes personnages m'appellent. Je les suis et rentre chez moi. " J'aime cette notion car il est vrai que mes personnages et mes histoires font partie de moi.
Je suis un écrivain amateur de nature, fan de Fantasy un rien rêveur.

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Helike
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Helike »

Elfe d'Argent a écrit : Pour finir, une phrase d'un auteur mayennais que je connais: " Lorsque je me promène le long de la Mayenne, mes personnages m'appellent. Je les suis et rentre chez moi. " J'aime cette notion car il est vrai que mes personnages et mes histoires font partie de moi.
C'est une phrase magnifique.
Et cette conclusion correspond bien à ma façon de penser.
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ollaf
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par ollaf »

Question difficile s'il en est de savoir ce qu'on ressent quand on écrit.

Personnellement j'adore écrire mais je suis un auteur paresseux et très vite distrait. C'est d'ailleurs pour cela que je me mets dans un environnement où la distraction est plus ou moins bannie (une feuille, un crayon, et de la bonne musique). Après les idées fusent, et c'est toujours agréable. J'avoue que j'ai tendance à préférer écrire quand ma vie est moins rose. L'écriture ça me sert un peu d'échappatoire parfois.

Voili voilou.

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YeuxVerts
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par YeuxVerts »

Un sujet intéressant. Je remarque la diversité des réponses.
Taloanne a écrit :Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Pour moi, ça s'approche d'un film qu'on regarde ou d'un livre qu'on lit. L'immersion est forte, et je me détache de la réalité. Mais je suis rôliste, donc j'y ai une certaine facilité.
Taloanne a écrit :Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Mes personnages et leurs actions tels que je les imagine. Sauf lors des relectures, où le texte est plus présent à mon esprit.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Oui, souvent je vis la scène. C'est important pour comprendre les sensations et les sentiments de mes personnages (surtout les narrateurs).
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
J'écris ce qui me semble juste, de manière presque instinctive. Souvent, mon personnage prend le contrôle de la scène et fait des choses que je n'avais pas imaginées. Je garde la trame principale en tête, mais le personnage improvise certains aspects secondaires. Ils râlent, sortent une arme, surveillent les coins obscurs. Leurs personnalités s'expriment.
Taloanne a écrit :Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
C'est une question difficile. Je suis rôliste, et ça fait partie de ma culture que de savoir comprendre et interpréter une personnalité autre que la mienne. Je fais bien la distinction entre moi et mes personnages, mais presque systématiquement, je m'incarne en l'un d'eux le temps d'une scène, pour mieux comprendre ses motivations. La crédibilité d'un roman est importante à mes yeux.
Taloanne a écrit :Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Il n'y a que la satisfaction. Cette forme de création n'est pas fatigante pour moi, du moins aux doses que je pratique (une heure par jour).
Modifié en dernier par YeuxVerts le ven. mai 24, 2013 8:21 am, modifié 1 fois.
Celui qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.

Challenge terminé : Sous les étoiles d'Athènes

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popat
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par popat »

Très bonne idée ce fil, je me lance :
Taloanne a écrit :Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ?
Un sentiment de flottement, comme si une autre réalité venait remplacer la première peu à peu.
Taloanne a écrit :Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Je vois d'abord le papier ou l'écran qui coupe le rêve que j'avais en tête. Ensuite la scène se structure avec des mots, puis redevient progressivement le rêve de départ. Dans le cas d'un premier je ne relis pas tant que je ne suis pas allé au bout de mon idée, pour ne pas briser cette magie.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Je vis toujours la scène à fond comme si j'y étais, quand ce n'est pas le cas, le résultat n'est pas terrible. Le seul lien avec le réel est comme beaucoup d'entre nous, la musique. C'est même souvent le point de départ de mon envie d'écrire.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Avant, non, depuis que j'ai expérimenté le nanowrimo, oui. Se forcer à écrire coûte que coûte et sans scénario d'avance m'a fait réaliser à quel point mes personnages savaient mieux que moi ce qu'ils aimaient, ce qu'ils voulaient et ce qu'ils étaient. Ce sont eux qui m'appellent, qui me soufflent l'intrigue. Ils se fichent pas mal de mes plans.
Taloanne a écrit :Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Fusionnel, au point où certains m'obsèdent, me troublent. J'ai l'impression que mes mots ne leur rendent pas hommage, les gâchent d'une certaine manière car ils sont trop bruts et maladroits alors que l'image que j'ai d'eux est magnifique. C'est grave docteur hein…
Taloanne a écrit :Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Fatigué et pas content. Quand j'écris très longtemps je fini par détester tout ce que j'ai écris. Que ce soit en premier jet ou en relecture je me trouve nul et je fini par tout remettre en question. Ça passera peut être avec le temps, j'espère…

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Zela
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Zela »

C'est drôle de voir l'approche de chacun par rapport à son univers. Finallement, on a tous beaucoup de points communs :wow:

Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Je ne me suis jamais vraiment posé la question. C'était un passe-temps, pour completer mes illustrations, puis c'est devenu quelque chose d'intrigant: j'étais curieuse de voir jusqu'où mes "embryons" de personnages pouvaient aller. Au final, l'écriture a pris de plus en plus de place jusqu'à devenir un objectif.
Je crois que ce que je ressens, c'est l'évidence. Impossible de m'en passer, même si mon roman n'aura peut-être jamais le niveau pour être publié, je suis incapable de m'arreter c'est devenu viscéral !
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Mon écran la plupart du temps.
Si je m'ennuis, que je ne peux pas écrire, je peux quasiment les visualiser. Si je ferme les yeux, j'y suis ! La chance d'avoir une très bonne mémoire visuelle ^^
L'écran plus la visualisation, par contre, c'est beaucoup plus dur.
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ?

Heureusement que non, vu ce qui leur arrive parfois ! Mais avoir l'impréssion d'être dans la justesse de leurs émotions procure un bon shoot d'adrénaline parfois. On m'a dit aussi que je faisais de drôle de grimace devant mon écran, parfois je pique un fou rire aussi, ou j'ai le mal de mer, mais pas comme si j'y étais.
D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Je m'oblige à rester connectée au réel un minimum, vie de famille oblige. Cela dit, quand je suis seule c'est autre chose et mieux vaut ne pas me déranger à ce moment-là, de toute façon tant que je n'ai pas mis par écrit ce que j'ai en tête je suis incapable de faire autre chose. Et si on m'y oblige, je vire au troll.

Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Dur de savoir si c'est mieux. Ce qui est sûr, c'est que ça fait beaucoup de bien de lâcher la bride. Même s'il y a les trois quart du passage à retravailler, il en ressort souvent quelques bonnes idées surprises.
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
J'ai mis les distances il y a des années quand je commençais à devenir fusionnelle, c'est quelque chose que je refuse car ça commençait à m'isoler. Ce n'est pas en fonctionnant en vase clos que je donne à voir mon meilleur profil.

Ça n'empèche pas que je sois très attachée à eux, ils me font verser une larme quand il leur arrive des choses dramatique et je répugne toujours à en tuer un.
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Euphorique, voire un peu shootée à l'occasion, mais vidée le plus souvent. J'essaie de m'arreter à temps, sinon je prend garde à me lever lentement de ma chaise ( c'est pareil pour le dessin, lors des épreuves qui duraient 4 à 6 h, je me déconnectais tellement qu'à la sortie j'avais le tournis et je ne marchais pas très droit :lol:)
Et puis c'est comme une gueule de bois ensuite, c'est pas très agréable.

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Saile
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Saile »

Je rejoins ce qui a déjà été dit par les autres. J'ai commencé l'écriture parce que j'avais besoin de m'échapper. Mes parents n'ont jamais divorcé, j'ai eu une jeunesse très heureuse, mais c'était bien trop calme, bien trop monotone à mon goût. Je ne sais pas pourquoi elle a dit ça, mais un jour, mon instit de CP a dit à ma mère que je serai écrivain ! (Pour l'instant, c'est pas encore ça, mais qui sait ?) J'ai donc commencé par écrire, puis je suis passée au dessin, puis je suis revenue à l'écriture.
Écrire, c'est donner vie à des personnages et à des univers qui se sont développés dans mon imagination depuis des années. Aujourd'hui, ils font partie de moi. Je ressens une profonde affection pour eux, et quand je les mets en scène par écrit, c'est comme si je partais en voyage pour les retrouver. Je vis les mêmes choses, au même moment.
Je ne peux pas écrire s'il y a du bruit ou de la distraction. Quand mon mari ou mon fils sont dans les parages, je ferme l'ordi, c'est aussi simple que ça. Du coup, j'écris entre midi et deux, quand je suis seule à la maison, ou le soir en rentrant du travail. Là, j'ai la possibilité de me plonger réellement dans ce que j'écris. Quand j'en ressors, je suis juste contente, satisfaite. C'est même presque à contrecœur que je m'extirpe de ma deuxième réalité ! Quelqu'un a dit plus haut que, s'il n'avait pas une vraie vie à côté, avec une vie de famille, un boulot et le reste, il pourrait rester toute la journée à écrire. Je n'aurais pas su dire mieux ! (Mais je suis tout de même contente d'avoir une vraie vie à côté !)

C'est amusant de voir comme on se ressemble tous, finalement. On a tous une petite araignée au plafond ! :argh: :hihihi:
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par perroccina »

En ce qui me concerne, quand j'écris, cela ressemble parfois à de la schizophrénie. Une partie de ma tête vit l'histoire, un peu comme si j'étais physiquement dedans et une autre partie lit les mots qui s'inscrivent peu à peu sur l'écran. En revanche, je ne peux écrire qu'après une période de maturation de l'histoire.
Souvent le matin, au moment où le sommeil ne m'a pas encore complètement quittée, quelque chose me titille l'esprit, comme de la laine qu'il faut prendre en tire ses doigts pour la filer et former le fil de l'histoire. Lorsque je me lève, je mémorise tout ce a quoi j'ai pensé/rêvé et j'en détermine la crédibilité.
L'écriture est toujours un moment de plaisir, je n'en ressort jamais vidée, plutôt satisfaite. Ce qui est souvent difficile pour moi ce sont les lectures nécessaires, oh combien ! De cela je ressors crevée du coup j'ai tendance à pratiquer activement la procrastination.

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Umanimo
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Umanimo »

Taloanne a écrit :J'ai fouillé un peu partout et je n'ai pas trouvé de fil sur ce sujet (mille excuses si je me suis trompée), alors je me lance.
1)Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
2)Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
3)Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
4)Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
5)Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
6)Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
En fait, je voulais aborder un sujet un peu similaire : "Est-ce que vous visualisez les scènes de votre roman, soit en écrivant, soit avant d'écrire ?" Ce qui correspond en gros à la deuxième question de Taloanne.

En faisant une recherche, je suis donc tombée sur ce sujet que j'ai trouvé très intéressant. Les différents témoignages se recoupent pas mal, avec des nuances selon les personnalités. Mais l'expérience d'écriture est pas mal similaire et correspond aussi à la mienne. Je vais donc répondre au sujet (j'ai numéroté les questions pour y répondre avec les mêmes numéros).

1) Ça dépend un peu des moments. Ceux où je suis "inspirée", c'est à dire que ce que j'écris veut absolument sortir, c'est une sorte de transe où rien autour de moi n'existe. Cependant, c'est assez rare, finalement. Le reste du temps, je suis facilement distraite par ce qui est autour de moi et j'ai tendance à un peu trop m'interrompre pour faire autre chose (surf sur le net le plus souvent).

2) C'était la question que je voulais aborder. Je suis très visuelle (formation de dessin au départ et j'ai beaucoup fait de la création picturale avant de me lancer dans l'écriture, mais c'était une création picturale très narrative, j'étais tentée par la BD même à un moment). En fait, je vois les scènes de mes histoires dans ma tête. Ce qui me pose un petit problème lorsque je les écris, car comme je les vois, j'ai tendance à ne pas faire assez de descriptions. Ça me paraîtrait superflu (est-ce qu'on raconte à voix haute ce qu'on voit quand on se balade dans la campagne par exemple ?) J'ai donc un effort à faire là-dessus pour que mon lecteur profite de ce que je vois.

3) Parce qu'au départ, je raconte une histoire essentiellement pour me faire plaisir. D'ailleurs, j'ai toujours fait ça et ce n'est que depuis peu que je les écris. Je me suis toujours raconté des histoires (depuis toute petite, d'ailleurs ; j'étais toujours "dans la lune"). Ce qui fais que oui, je me déconnecte pas mal de la réalité, mais pas forcément au moment de coucher mon récit non pas sur le papier, puisque j'écris directement avec mon ordi, mais dans mon fichier. Plutôt au moment où je me le raconte avant de passer à l'écriture elle-même.

4) Je n'ai pas le souvenir que mes personnages aient pris le contrôle de l'histoire. C'est peut-être pour ça que j'écris une histoire avec un personnage qui échappe à son auteur, actuellement. ;)

5) Je suis assez fusionnelle. Chacun d'entre eux a un peu de moi, de façon différente. Et je les aime tellement, que j'ai vraiment du mal à les tuer. Il m'arrive assez souvent de pleurer quand il leur arrive quelque chose de difficile.

6) Je suis plus excitée que fatiguée lors d'un passage où je suis très inspirée par une histoire. D'ailleurs, ça me pose des problèmes de sommeil, parce que le cerveau ne veut pas débrancher. Ce qui fait qu'à la fois j'adore ces moments, mais aussi je les déteste, parce que je sais que je vais passer une période où je vais très mal dormir.

Je vois que plusieurs personnes ont parlé de musique aussi. Que ça les aidait à déconnecter de la réalité ou les inspirait. Ce n'est pas mon cas. Je ne mets rarement de la musique quand j'écris. Et même de façon générale, je suis une adepte du silence ou plutôt des bruits naturels de la vie autour de moi. Quand il m'arrive de mettre de la musique, au bout d'un moment, je ne l'entends plus ou bien ça finit par m'agacer et j'arrête.

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Dawood
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Dawood »

Taloanne a écrit :Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Mh... Je crois que je vais faire la distinction ici entre l'élaboration du scénario et de l'univers, et la rédaction pure, qui composent toutes deux l'écriture au sens large.
La création de l'histoire est ce que je préfère, c'est ce qui est important pour moi, ce qui me fait vibrer. C'est à travers cela que je ressens mes émotions les plus fortes, et quelqu'un l'a déjà évoqué, jusqu'à une sorte d'orgasme cérébral. C'est tout à fait ça : quand les éléments de l'histoire qu'on a créé s'emboîtent entre eux (quel choix de termes subtil... désolé ><), que l'on est satisfait de la tournure des évènements, de la tension dramatique, etc... C'est ce que j'ai ressenti de plus fort dans le processus d'écriture jusqu'ici.
La rédaction en elle-même, je la vois comme le passage obligé pour mettre tout ceci à la portée d'un tiers. Alors certes, c'est la finalité quand même du processus : j'écris avec l'intention de le partager, et de produire du plaisir chez un hypothétique lecteur. Mais, la rédaction est vraiment davantage un "travail" et une source de... frustration, dirais-je, pour moi.
J'estime avoir moins de facilité pour ce segment-ci du processus d'écriture, et j'apprends donc dans la souffrance, un peu ^^ C'est jamais agréable de se relire, et de se rendre compte que ça n'atteint pas son objectif, que c'est lourd, maladroit, voire mauvais.
Bon. J'en suis là, pour le moment. Mais c'est en faisant qu'on apprend ! Alors je persévère. La bonne surprise de cette année, c'est que je me surprend à avoir hâte de m'y refrotter (je suis dans le scénario pour le moment).
Taloanne a écrit :Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
J'essaie de me mettre en situation, le plus possible. Je peux "jouer" la scène, pour vraiment imaginer la réaction du ou des personnages. Ce sont ces réactions qui créent la dynamique d'une scène et/ou son sel, à mon sens.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Jamais je n'ai vécu une scène comme si j'y étais, que ce soit en lisant ou en écrivant. Je peux imaginer ce que je ressentirais dans la même situation, et mon travail ensuite est de donner l'illusion au lecteur (qui, il y a de grandes chances, n'a jamais été dans cette situation lui non plus) que la scène qu'il lit a déjà été vécue. S'inspirer de témoignages peut grandement aider, dans certains cas.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Ooooooh oui. Quand on se prend à se projeter dans une scène pour imaginer la réaction de ses personnages, le risque, c'est de constater qu'ils ne réagiraient pas comme on l'aimerait pour le besoin du scénario. Alors, quand la réaction me surprend dans le bon sens, qu'elle apporte quelque chose de "cool", j'essaie de trouver une solution pour qu'elle existe sans bouleverser le scénario, à moins que ça ne soit vraiment pas possible.
Et quand la réaction ne me plait pas, qu'elle n'est pas prévue dans le scénario, mais que c'est néanmoins la réaction la plus cohérente... et bien, je bidouille, je fais en sorte de trouver un moyen. Je saupoudre un peu ci, un peu de ça, bref : je manipule mon perso afin de le mener là où j'avais prévu qu'il aille. On a le pouvoir de faire ainsi, quant on est auteur. Nos personnages ont leur libre arbitre, mais on peut les manipuler à loisir : c'est même partie intégrante du métier, pour moi ^^
Taloanne a écrit :Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Je constate que j'ai une certaine distance avec mes personnages. Je ne les vois jamais comme de réelles personnes, comme des êtres chers à mon cœur, non... Concrètement, ils ne sont que des outils, des parties de ce tout qui constitue l'histoire. Alors, je les aime (ou pas, parfois) et ils sont faits de différentes parts de moi, mais ce que je chéris par dessus tout, c'est l'histoire. C'est elle que je sers, et les personnages ne sont que des outils pour cela.
Taloanne a écrit :Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Ça dépend. Je vais une nouvelle fois faire le distingo scénario/rédaction :
Mes plus grandes satisfactions surviennent toujours lors de la première étape. Et mes plus grandes "fatigues" aussi : il s'agit plus d'une fatigue liée à la concentration. C'est rapidement usant de jongler entre les nombreux éléments parfois très denses d'une histoire complexe pour en concevoir la suite sans rien compromettre, mais quand on a avancé, ne serait-ce qu'un peu, c'est toujours gratifiant : l'histoire progresse et dans le bon sens.
A la rédaction en revanche, je suis beaucoup plus circonspect après une séance. Déjà, je suis rarement content de la production, et quand je pense l'être, je crois savoir qu'il en sera autrement quand je relirai le lendemain. C'est juste l'euphorie du moment qui me fait dire que la production a été bonne, mais confronté à une relecture, ça ne me convainc jamais vraiment. Après, mon endurance s'épuise bien moins rapidement que pour l'élaboration du scénario.

Un sujet intéressant en tout cas, avec des réponses qui se recoupent, mais pas toujours :)
Wyvern is coming.

(challenge à venir... :stylo: )

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Lady Célia
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Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Message par Lady Célia »

Bon, j'ai un peu de temps, à mon tour :p
Taloanne a écrit :Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Comme dit Dawood, il y a deux parties dans l'écriture. La création de l'histoire et la rédaction en elle-même. Il se trouve que moi, je suis plutôt centré sur la création d'histoire en général. Et quand j'imagine une histoire, mon sentiment est en général très simple : je ressent ce que le lecteur/spectateur devrait ressentir, voire des fois, ce que les personnages ressentent eux-mêmes. Mais principalement, je ressent que "ça va être trop cool comme projet" (ce qui n'est pas toujours vrai, mais bon :p), donc un sentiment de plénitude je dirais....
Quant à la partie rédaction, c'est plus délicat. J'aime beaucoup rédiger aussi, mais c'est plus fastidieux. En règle générale, j'écris du point de vue d'un personnage, alors je ressens plus ou moins la même chose que lui... Mais une chose est sûre, dès que je ne ressens rien, je sens la frustration et je lâche l'écriture pour le moment et je vais repenser ma scène pour reprendre plus tard. Parce que si je ressens rien, le lecteur ressentira rien. Enfin, c'est ce que je me dis :/
Taloanne a écrit :Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Un écran, quel écran ? :p Oui, j'imagine toujours immédiatement les scènes dans ma tête. On m'a même dit que j'avais un style cinématographique un jour (dans le sens où je décris les choses comme si elles apparaissaient sur un écran). Donc oui, je m'imagine mes scènes... Par contre, je garde tout de même un oeil sur mon écran, histoire que je ne commence pas à raconter n'importe quoi :p
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Avec la même intensité ? Je ne sais pas... Il m'arrive de m'écrire sans m'arrêter, d'être pris par ce que j'écris au point de regarder ma montre et de me dire "merde, je devrais déjà plus être là" ou encore "bordel, j'ai toujours pas mangé"... Des choses comme ça. Mais, si je perds quelques fois la notion du temps (souvent ?), je ne dirais pas que j'oblitère totalement mon environnement, même avec le casque sur la tête. Comme je l'ai dit, je reste assez concentré pour voir ce que j'écris et savoir si oui ou non ça ressemble à quelque chose. Cela dit, dans certaines scènes, notamment les plus intenses... Peut-être bien oui, je sais pas, je réfléchis plus trop trop à ce moment là.
Taloanne a écrit :Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Non ! Absolument jamais. Je prévois tout en amont et je le prévois bien ! Il m'arrive de mieux comprendre les sentiments ou la psychologie de mes personnages en écrivant, mais ils ne dérivent jamais. Ils sont tels que je veux qu'ils le soient et c'est tout ! Parfois, je me dis : je veux que ce personnage fasse ça, je sais qu'il doit le faire et que c'est logique, mais je ne sais pas pourquoi, et du coup je bloque. Je sors de l'écriture, je fais autre chose, je réfléchis et je mets le doigt sur ce qu'il me manquait. Mais, théoriquement, tout a déjà été réfléchi à l'avance et il n'y plus de "trou" dans mon histoire. Du coup, je garde le contrôle et si je ne l'ai plus, je m'arrête d'écrire et je repense à tout ça pour le retrouver :p
Taloanne a écrit :Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Euh... Tout dépend du degré de fusion et du degré de distance. Comme je l'ai dit, j'ai tendance à ressentir ce que les personnages ressentent. Mais je ne me prend jamais pour mon personnage non plus. Je m'imagine faire ce qu'il fait, voir ce qu'il voit etc. Mais c'est vraiment juste pour savoir quoi écrire. J'ai toujours bien à l'esprit que mes personnages sont autres que moi.
Taloanne a écrit :Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Les deux mon capitaine ! Oui, c'est très bête, mais comme j'ai tendance à écrire sur des plages horaires qui vont de 4 à 14h (oui, oui, sans déconner), ben selon l'heure à laquelle je m'y suis mis, je risque d'être monstrueusement crevé. Mais bien crevé. Parce que du coup, quand j'écris aussi longtemps, ça veut dire que j'ai bien écrit (sinon, je l'ai déjà dit, je m'arrête vite). Du coup, je suis hyper content de moi, je me dit que je suis un auteur trop cool etc, mais que je vais pas tarder à aller me coucher quand même :p Et supposément, je fais de super rêves après ! Enfin, en tout cas, je dors bien !

Voilà voilà !
Challenge 2017 : Camille de Hanoeuvre (Roman - Low Fantasy)

Ma maison d'édition : Les Planètes Orphelines (Space Opera ou SF uniquement)

Mon blog de conseils d'écriture : Story Teller

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