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Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:02 am
par Taloanne
J'ai fouillé un peu partout et je n'ai pas trouvé de fil sur ce sujet (mille excuses si je me suis trompée), alors je me lance.
Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:14 am
par Mariedelabas
Difficile de répondre à ta question, je dirais que ça dépend. Parfois (rarement en ce qui me concerne), les phrases viennent toutes seules. C'est souvent quand j'écris dans un sentiment impérieux : il faut que ça sorte. Là, oui, je peux ressentir un bonheur intense. Le problème est que cette scène-là n'est pas forcément celle que je dois écrire maintenant pour que mon récit soit cohérent. Donc à la relecture je me rends compte qu'il manque un enchainement, une scène de transition que je fuis parce qu'elle ne m'inspire pas. Mais je dois l'écrire sinon je suis sûre que je vais perdre mon lecteur en route. Et là, je rentre dans le pénible. Je cherche mes mots, je n'arrive pas à visualiser... Globalement l'écriture est un processus laborieux pour moi. Les moments de grâce sont rares. :wamp:
Parfois, pour certaines scènes, écouter de la musique m'aide à trouver les mots. Comme si la musique me dictait quelque chose. Je l'ai fait pour mon roman en cours d'écriture, pour décrire l'étrangeté de mes personnages humains qui vivent depuis deux siècles sur une planète loin de la Terre. J'ai pris la musique de Ghost in the Shell Innocence, ça allait super bien, et j'ai essayé de me mettre dans une sorte d'état second. :stylo:

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:21 am
par ilham
Quand j'écris et que ça se passe bien, je mme sens bien. pire, je prends mon pied !
En discutant avec une adepte du footing, je compare assez l'état de bien-être. sans doute que mon cerveau produit alors des endorphines !!! hihi !
J'ai écris une fois une longue nouvelle ( 10 000 mots) en une seule journée. Et là on peut dire que j'étais déconnectée d ela réalité, presque en transe. Le plus marrant c'est que jusqu'à aujourd'hui c'est mon texte préféré.
Euh sinon, je vois mon ordi, le moment de visualisation de la scène précède souvent le moment de l'écriture, en fait.
Je suis dictatrice avec mes personnages. Ils font ce que je leur demande de faire. J'ai eu une seule fois une expérience étonnante avec un personnage ( histoire écrite à la 1ere personne) qui rechignait vraiment à évoquer un terrible traumatisme... mais en même c'est toute l'histoire du roman ( qui en fait était cette nouvelle écrite en une journée) le refoulement d'un traumatisme ancien.
Je dois être fusionnelle je crois avec mes personnages... J'ai besoin de les comprendre intimement. Jusqu'à des petits détails.
Et donc quand je sors d'une bonne séance d'écriture, ben je me sens bien, détendue. Si j'osais je parlerais même parfois d'orgasme cérébral, en fait... ;)

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:45 am
par OliveDuWeb
Quand j'écris, c'est très variable.
Tout dépend du degré de concentration dans lequel je suis, du texte (ou du passage) que je suis en train d'écrire.
J'écris parce que j'aime raconter des histoires, donc quand ce que j'écris me convient, me plaît, et que je pense que le lecteur appréciera, je suis satisfait de moi. Mais seulement quand je prends le recul nécessaire. Au moment de l'écriture proprement dit, je suis immergé dans l'histoire, dans la vie des personnages, dans ce que je veux raconter.
Je vois les mots qui s'affiche sur l'écran (c'est pratique de taper sans regarder son clavier) et à travers eux, je visualise la scène, je m'en imprègne pour essayer de la faire ressentir le mieux possible.
Oui, vivre une scène comme si j'y étais m'arrive souvent. Je pense que ça m'est indispensable pour avoir une chance de faire passer le ressenti et le message.
Quand il m'arrive de rester connecté au réel, alors j'ai du mal à écrire, ça ne vient pas naturellement. Je dois faire des efforts.
Parfois, si je me laissais aller, mes personnages pourraient avoir envie de prendre le contrôle. Mais j'ai toujours un plan, je sais toujours où je veux aller, et j'arrive à imposer suffisamment de contrôle pour que ces petites digressions puissent servir l'histoire sans la remettre en cause.
Les seules fois où j'ai été fusionnel avec certains de mes personnages, c'est quand j'ai déjà vécu ce qui leur arrive (que le texte soit entièrement autobiographique ou que j'emprunte seulement quelques éléments).
Honnêtement, après plusieurs heures d'écriture, je suis à la fois vidé, fatigué, et heureux (sauf si j'ai vraiment galéré et que je ne suis pas parvenu à faire ce que je voulais).

Il y a 20 ou 30 ans, quand j'écrivais par nécessité, sans rien planifier, c'était à la fois plus intense, plus ponctuel, plus immersif. Maintenant, le plaisir est tout aussi grand, mais différent, car j'arrive au bout de ce que j'entreprends.

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:50 am
par Valerianne
Mariedelabas a écrit :Difficile de répondre à ta question, je dirais que ça dépend. Parfois (rarement en ce qui me concerne), les phrases viennent toutes seules. C'est souvent quand j'écris dans un sentiment impérieux : il faut que ça sorte. Là, oui, je peux ressentir un bonheur intense. Le problème est que cette scène-là n'est pas forcément celle que je dois écrire maintenant pour que mon récit soit cohérent. Donc à la relecture je me rends compte qu'il manque un enchainement, une scène de transition que je fuis parce qu'elle ne m'inspire pas. Mais je dois l'écrire sinon je suis sûre que je vais perdre mon lecteur en route. Et là, je rentre dans le pénible. Je cherche mes mots, je n'arrive pas à visualiser... Globalement l'écriture est un processus laborieux pour moi. Les moments de grâce sont rares. :wamp:
+ 1

Du plaisir, j'en ressens toujours un minimum et quand je suis inspirée, "ça glisse", mais parfois c'est sacrément dans la souffrance (le côté sm des auteurs ^^ ?).

C'est rare que je me déconnecte complètement quand j'écris, je me laisse souvent distraire (le syndrome "oh, j'ai peut-être reçu un mail, si j'allais voir ?"), même si je visualise bien les scènes et que ça m'arrive d'être absorbée, surtout pour les morceaux "intenses" en fait (quand les émotions des personnages sont exacerbées par exemple). Je souffre aussi d'une maladie pas si rare, la "tatillonite aiguë", je peux rester bloquer sur une phrase pendant longtemps et c'est frustrant autant qu'agaçant :lol:

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 10:52 am
par Tsyl
Questions difficiles mais intéressantes ! Voyons ça point par point.
Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
J'hésite entre "trop concentré pour ressentir quoi que ce soit" et "impression d'accomplir quelque chose d'important, même si ce n'est que pour moi". En général, c'est plutôt avoir la session d'écriture que je ressens quelque chose (là, ça oscille entre satisfaction plus ou moins prononcée et mécontentement profond).
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
J'essaie de voir mes personnages agir comme si je les observais, pour atteindre un réalisme maximal.
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Nan, ça ça ne me dit rien ^^. Je reste connecté au réel, à la fois consciemment et à cause des événements extérieurs (mon chat qui me saute dessus, une pile de quelque chose qui s'écroule avec fracas quelque part dans ma chambre, etc. :wamp:).
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Je ne garde jamais le contrôle de mon histoire. J'ai les grandes lignes, les événements principaux, les scènes à écrire absolument, mais les détails sont assujettis à la volontés des personnages. Il n'est pas rare qu'un nouveau personnage fasse son apparition sans que je l'aie décidée, qu'untel aille à tel endroit au lieu d'aller à tel autre et que finalement ça fasse très bien, etc.. Si je gardais le contrôle sur mon histoire, j'ai dans l'idée que ça ne vaudrait pas la peine de l'écrire puisque je saurais, à l'avance, tout ce qui s'y passerait.
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Malheureusement, distant avec la plupart, ce qui m'empêche de les rendre véritablement réalistes :wamp:. Pour certains, par contre, je ressens une affinité particulière - et ceux-là sont souvent les plus aboutis ^^.
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Les deux. Content quand ça en vaut la peine, mécontent quand le résultat n'est pas celui que j'attendais ; crevé en toutes circonstances, parce que l'écriture, ça fatigue ^^.

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 1:15 pm
par Cendrefeu
Taloanne a écrit :Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Du plaisir, surtout. Et quand au contraire je lutte pour écrire à cause de x raisons, je laisse tomber et je retente plus tard.
Se forcer pour aligner les mots, ça ne marche pas chez moi.
Il faut que ça coule, et que j'y prenne plaisir.
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Moi je suis clairement avec mes personnages dans l'histoire, dans la même situation qu'eux. Je ne vois pas mon écran même si mes yeux sont fixés sur les mots qui se forment, je vois ma scène. Ce qui est bien parce que je n'ai pas besoin de regarder mes mains pour écrire ^^
Après je ne vais pas dire que je vis la scène avec la même intensité. Mais ça m'arrive de me surprendre en train de sourire à une situation ou un dialogue amusant, de serrer les dents ou d'effectuer moi-même les gestes que je fais faire aux personnages pour voir si ça marche. Ou de prononcer les répliques à haute voix... Une seule fois, j'ai versé une larme en écrivant la mort d'un perso.
Je reste quand même connectée au réel, j'ai de la musique, et il y a toujours des interférences autour de moi.
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Oui, ça arrive assez souvent. Mon scénario n'est pas figé, seuls quelques points-clés le sont. Du coup, le cheminement d'un de ces points à l'autre demeure relativement libre. C'est dans ces passages-là que surgissent des situations imprévues, souvent. Parfois, cela ne correspond pas du tout à ce que je voulais au départ, mais je garde quand même car j'estime que c'est mieux. Les persos m'influencent, toutefois je garde le contrôle même si je leur octroie une certaine dose de liberté.
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Fusionnelle. Je suis dans leurs têtes, j'ai besoin de m'identifier à certains pour mieux faire passer des comportements, des réactions. Et mieux je les connais, mieux je les rendrai crédibles.
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Les deux en général. Mais c'est déjà arrivé que je sois crevée et pas contente du tout, et que tout ce que j'ai pu produire en quelques heures se retrouve impitoyablement effacé d'un seul coup :(
Bon, normalement, ceci ne se produit que rarement ^^

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 2:08 pm
par illiane
ça m'arrive que les mots coulent quand j'écris mais il faut que je sois vraiment concentrée sur mon texte (du genre après avoir passé mon après midi à écrire par exemple..). Et je ressens du plaisir. Si à un seul instant il n'y a plus de plaisir, j'arrête d'écrire (et c'est déja arrivé, sur des projets qui m'ont énervés après 1 ou 2 chapitres).

Après quand j'écris, c'est clair que je suis avec mes personnages, en tant qu'observateur de la scène (je plussoie sur la musique : ça aide vraiment à se projeter dans les situations). Après, j'ai toujours des choses pour me sortir de tout ça (le chat qui m'attaque, le téléphone qui sonne, un mail, un creux...).

Quand au contrôle des personnages... ça dépend vraiment. La plupart du temps, ils essaient de partir dans tous les sens et de m'échapper. Jusqu'à présent, je m'efforçais de les retenir (quitte à les tuer s'il le faut...). Et puis pour mon 1er challenge de 2013, j'ai décidé de les laisser faire pour une fois. Et des relations inattendues sont nées entre mes persos, ce qui a permis de les creuser plus en profondeur. Finalement ce n'était pas une si mauvaise expérience donc je pense que je vais faire de même pour mon challenge en cours... (et advienne que pourra ;) )

Après avoir écrit pendant des heures, je suis généralement crevée. Mais le plus dur c'est le retour à la réalité. Même si je suis claquée, la seule chose que je veux, c'est recommencer à écrire (je ne ferais que citer cette phrase " L'imagination est la seule arme dans la guerre contre la réalité").

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : mer. mai 08, 2013 3:37 pm
par Anonyme_Quatre
Je peux juste dire que ça me fatigue à mort :wamp: Quand j'ai fait 3000 ou 4000 mots en une journée lorsque j'ai fini mon roman, j'étais HS complet, zombie, dodo.

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 9:55 am
par Insoupçonné
"Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ? "
Déjà, tout ce qui est "réellement", "profondément" et tous ces shwarpzouillement, j'aime pas trop. Mais bon. Bref, quand j'écris, je suis content, parce que j'aime bien écrire et que je peux écrire. Ensuite, y'a tout ce que je ressens qui vient de l'univers où je me projette, mais ça, c'est une autre affaire.

"Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?"
J'pense que comme beaucoup ici, j'suis habitué à être très loin et ici en même temps, donc les deux. Ou des fois, des stefizgoudes incompréhensibles qui sont que les étapes avant que je me visualise tout le shwarpzouille.

"Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?"
Cf la réponse précédente ^^

"Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?"
Bah, si tu préfères, j'ai une foultitude d'idées / situations / traits de caractères avant d'écrire, et plus j'écris, plus j'en ai qui sont en lien. Donc ça dépend totalement de comment j'le sens ^^

"Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?"
Bah, comme si mes persos étaient une partie de moi. Ah, ce sont, une partie de moi.

"Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?"
Toujours en forme, pas d'effort physique, et j'suis content car j'ai pu rester aussi longtemps à écrire et que c'est rare que je m'en dégage le temps /o/

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 10:13 am
par naroue
Alors je ressens pas mal de plaisir en écrivant, mais surtout de la nervosité. Il faut imaginer qu'avant d'écrire, je me suis raconté et reraconté l'histoire ( dans mon bus, sur mon vélo). Je l'ai déjà écrite dans ma tête cent fois. Je tremble donc de pas réussir à concrétiser. Je crois que, soyons honnête, la peur est au premier plan. Peur de mal faire, peur que mon idée "super géniale" soit en réalité toute pourrie ect...Mais quand je transforme l'essai. Quel plaisir! Quelle félicité.
Mes personnages, je les aimes, et je les torture, je les détruis. C'est terrible, je suis un auteur sadique . Quand je tape, je les vois, en effet, plus que mon écran. D 'où la nécessité de bien relire après. Je peux pas dire, qu'ils prennent le contrôle. Non. Par contre, il est pas rare, que je découvre une motivation d'un de mes personnage après avoir créer l'action pour lui. :hihihi:

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 10:34 am
par La Fée Mélusine
Taloanne a écrit :J'ai fouillé un peu partout et je n'ai pas trouvé de fil sur ce sujet (mille excuses si je me suis trompée), alors je me lance.
Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Lorsque j'écris, je ne suis plus sur Terre. Je suis dans un autre monde où je découvre de nouvelles choses, c'est un autre espace-temps où rien ni personne ne peut m'atteindre, je suis en paix, en sécurité et je vis une histoire unique, qui n'attend que d'être partagée avec d'autres au travers de mon écriture.
Je ne vois plus l'écran d'ordinateur, mais l'autre monde, les personnages. Je n'ai pas tout le temps l'impression de fusionner avec eux, sauf quand ils sont en transe que ce soit à cause de la magie, l'amour ou un sentiment intense tel que l'émerveillement, la peur ou la stupeur.
Je n'écris pas toujours ce qui était prévu, mais c'est mieux car ça devient plus authentique, en effet !
En un mot, pour moi, l'écriture est magique ! :marraine:

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 10:48 am
par Milora
et tous ces shwarpzouillement
LOL, je t'avais pas reconnu jusqu'ici, l'Insoupçonné :lol:

Toujours rigolo, ce genre de sujets ^^
Mes réponses seront à peu près les mêmes que Cendrefeu.
Taloanne a écrit : Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Une très grande concentration (genre transe ? :hihihi: ), mais une concentration agréable. Un peu comme après vous arracher les cheveux sur une énigme d'[url=http://www.ouverture-facile.com]Ouverture Facile[/quote] : le genre de choses qui demande des efforts mais qui, en même temps, fournit un grand plaisir.
Et puis, en plus de cet état de concentration, une forme d'exaltation, de grande joie et de, euh, libération ? (bon voilà ça y est j'entends les sirènes de l'ambulance psychiatrique qui approchent...).
Non non, j'ai pas l'impression de faire quelque chose d'existentiel, juste quelque chose que j'aime beaucoup ^^
Et puis aussi, les diverses impressions que je veux faire ressentir à mes personnages, et que je suis obligée de ressentir en beaucoup plus fort pour les leur transmettre (tension, joie, tristesse, soulagement, peur...)
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Ah tiens, je m'étais jamais posé la question ! J'invente avant de me mettre devant mon écran, et quand j'invente je vois la scène et je la raconte avec des mots en même temps.
Quand j'écris... Je sais pas trop, biens ! Un peu comme quand on lit : on voit les deux à la fois, en même temps les images mais aussi les sensations et les émotions des personnages, et en même temps les mots et les phrases qui les décrivent... Je pense qu'en écrivant c'est pareil, de mon côté :perplexe:
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Oui, tout le temps, comme quand on lit. Si le héros du roman que je lis se prend une flèche dans l'épaule, il se met que par réflexe je porte la main à ma propre épaule (non mais je ne me suis jamais prise pour Robin des Bois en vrai, hein, je vous rassure :mrgreen: ) Oui en fait c'est ça, je me représente les choses un peu comme quand je lis, mais avec davantage de concentration/exaltation.
Par contre, quand j'invente l'histoire, en général je me mets à faire les cent pas, les yeux dans le vague, un peu fébrile, et je vis totalement la scène, une fois je me suis aperçue que j'avais dit des répliques à voix haute, je me suis sentie bête (j'étais devant ma maison, même pas à l'intérieur :argh:
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Ah oui, très souvent, ça s'échappe, ça fait ce que ça veut. Quand j'essaie de garder le contrôle, ça sonne figé et pas naturel, pas guidé par son propre moteur interne. Donc je laisse les personnages réagir à leur façon, surtout pour tout ce qui est impression qu'ils dégagent et relations qu'ils nouent entre eux.
Mais bon, ça n'est pas totalement improvisé non plus : comme Cendrefeu j'ai des points-clés où je veux les amener, et s'ils se modifient parfois selon la façon dont les péripéties précédentes ont été amenées, c'est quand même un fil rouge à suivre.
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Fusionnelle avec mon personnage principal, comme ça je vis la scène à travers lui et, j'espère, ça m'aide à lui donner des réactions plus vivantes et plus logiques...
...à tel point que j'ai tendance à m'imprégner un peu de son état d'esprit et que ça me reste après avoir fini l'histoire :? C'est un peu comme si, en écrivant, je faisais émerger tel ou tel bout enfoui de ma personnalité et qu'après il restait à la surface sans replonger :lol: (non je vous rassure : je n'écris pas d'histoires de serial killers :P )
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Les deux !
En règle générale. Pour certains textes ça a été plus douloureux. En général écrire est un grand plaisir, mais pour certaines nouvelles où je m'étais imposé une contrainte ou un ton inhabituel, ça a plutôt été un effort, et le plaisir a plutôt été le soulagement et la satisfaction une fois que j'ai pu les finir.

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 11:22 am
par lilou
Alors moi quand j'écris, je le fais avec de la musique dans les oreilles afin de vraiment me couper du monde extérieur. Je suis dans ma bulle, souvent je n'écoute même pas la musique, elle me sert juste de filtre avec ce qui m'entoure. Il m'arrive souvent que mes personnages prennent le contrôle. Ça fait rire les gens quand je dis ça parce qu'ils ne comprennent pas comment des personnages de roman qui n'ont pas d'existence dans notre monde puissent prendre le contrôle de quoi que ce soit. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à qui ça arrive. Quand c'est le cas, je laisse faire, je leur fait confiance. Bien souvent cela me dirige dans une direction à laquelle je n'avais pas pensé ou m'apporte des idées nouvelles bien mieux !

Et quand j'écris, je vis le texte. Je suis avec eux à tels point qu'il m'est arrivé plus d'une fois de finir complètement en larme et de devoir interrompre ma séance d'écriture pour me "calmer". Quand c'est le cas, je laisse de coté pendant plusieurs jours tant ça m'épuise et me vide émotionnellement. Parfois je sais que ça vas me prendre aux tripes je me prépare donc, mais parfois ça me prend totalement au dépourvu et c'est là que c'est le pire.

Re: Ce que l'on ressent en écrivant

Posté : jeu. mai 09, 2013 11:50 am
par Ardawal
Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
On peut dire effectivement que l'écriture me confère une sensation de plénitude et que c'est pour moi existentiel (j'écris plusieurs heures par jour et une journée sans écrire, pour moi c'est comme une nuit sans dormir: une vraie torture...)
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
L'écran, j'oublie complètement son existence ^^ . Je vois les scènes que j'écris défiler dans ma tête, un peu comme si j'étais au cinéma en quelque sorte.
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
D'une manière générale, je perds le contact avec le monde réel; en général, je ressens les émotions de mes personnages, je suis avec eux.
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
J'écris très rarement ce que j'avais prévu initialement; d'ailleurs, avant de commencer à écrire une scène je n'en ai qu'une image floue, vague: c'est en écrivant qu'elle se concrétise. Souvent, il m'arrive de me mettre devant mon ordinateur sans avoir aucune idée de ce que je vais écrire, et ça sort tout seul.
Mes personnages font un peu ce qu'ils veulent, je les laisse libre d'interagir comme bon leur semble; et quand j'essaie de les maîtriser, en général ça rate...
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
ça dépend desquels... Si ce sont des personnages principaux, ou très secondaires, sympathiques ou absolument insupportables. En général, plutôt fusionnelle avec les personnages qui mènent l'histoire et me tiennent vraiment à coeur, beaucoup plus distante avec ceux qui gardent un rôle mineur.
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Je me sens bien. J'ai l'impression d'avoir "rechargé les batteries", comme après une bonne nuit de sommeil par exemple.