et tous ces shwarpzouillement
LOL, je t'avais pas reconnu jusqu'ici, l'Insoupçonné
Toujours rigolo, ce genre de sujets
Mes réponses seront à peu près les mêmes que Cendrefeu.
Taloanne a écrit :
Que ressentez-vous réellement, profondément lorsque vous écrivez ? La plénitude, l'impression de faire quelque chose d’existentiel pour vous, ou bien êtes-vous trop concentré pour ressentir quoi que ce soi ?
Une très grande concentration (genre transe ?
), mais une concentration agréable. Un peu comme après vous arracher les cheveux sur une énigme d'[url=
http://www.ouverture-facile.com]Ouverture Facile[/quote] : le genre de choses qui demande des efforts mais qui, en même temps, fournit un grand plaisir.
Et puis, en plus de cet état de concentration, une forme d'exaltation, de grande joie et de, euh, libération ? (bon voilà ça y est j'entends les sirènes de l'ambulance psychiatrique qui approchent...).
Non non, j'ai pas l'impression de faire quelque chose d'existentiel, juste quelque chose que j'aime beaucoup
Et puis aussi, les diverses impressions que je veux faire ressentir à mes personnages, et que je suis obligée de ressentir en beaucoup plus fort pour les leur transmettre (tension, joie, tristesse, soulagement, peur...)
Que voyez-vous ? L'écran de votre ordinateur, vos personnages en train d'interagir ?
Ah tiens, je m'étais jamais posé la question ! J'invente avant de me mettre devant mon écran, et quand j'invente je vois la scène et je la raconte avec des mots en même temps.
Quand j'écris... Je sais pas trop, biens ! Un peu comme quand on lit : on voit les deux à la fois, en même temps les images mais aussi les sensations et les émotions des personnages, et en même temps les mots et les phrases qui les décrivent... Je pense qu'en écrivant c'est pareil, de mon côté
Vous arrive-t-il de vivre la scène avec la même intensité que si vous y étiez ? D'être tellement dans l'histoire que vous n'entendez plus ou ne voyez plus vos mains écrire ? Ou êtes-vous toujours connecté au réel ?
Oui, tout le temps, comme quand on lit. Si le héros du roman que je lis se prend une flèche dans l'épaule, il se met que par réflexe je porte la main à ma propre épaule (non mais je ne me suis jamais prise pour Robin des Bois en vrai, hein, je vous rassure
) Oui en fait c'est ça, je me représente les choses un peu comme quand je lis, mais avec davantage de concentration/exaltation.
Par contre, quand j'invente l'histoire, en général je me mets à faire les cent pas, les yeux dans le vague, un peu fébrile, et je vis totalement la scène, une fois je me suis aperçue que j'avais dit des répliques à voix haute, je me suis sentie bête (j'étais devant ma maison, même pas à l'intérieur
Vous arrive-t-il de voir une scène déraper, de voir vos personnages prendre le contrôle de l'histoire et faire comme bon leur semblent ? D'un coup, vous n'écrivez plus du tout ce que vous aviez prévu, et c'est mieux parce que vos personnages sont authentiques ? Ou bien gardez-vous toujours le contrôle de votre histoire ?
Ah oui, très souvent, ça s'échappe, ça fait ce que ça veut. Quand j'essaie de garder le contrôle, ça sonne figé et pas naturel, pas guidé par son propre moteur interne. Donc je laisse les personnages réagir à leur façon, surtout pour tout ce qui est impression qu'ils dégagent et relations qu'ils nouent entre eux.
Mais bon, ça n'est pas totalement improvisé non plus : comme Cendrefeu j'ai des points-clés où je veux les amener, et s'ils se modifient parfois selon la façon dont les péripéties précédentes ont été amenées, c'est quand même un fil rouge à suivre.
Êtes-vous fusionnels ou distants avec vos personnages ?
Fusionnelle avec mon personnage principal, comme ça je vis la scène à travers lui et, j'espère, ça m'aide à lui donner des réactions plus vivantes et plus logiques...
...à tel point que j'ai tendance à m'imprégner un peu de son état d'esprit et que ça me reste après avoir fini l'histoire
C'est un peu comme si, en écrivant, je faisais émerger tel ou tel bout enfoui de ma personnalité et qu'après il restait à la surface sans replonger
(non je vous rassure : je n'écris pas d'histoires de serial killers
)
Et quand vous émergez après avoir écrit des heures, êtes-vous super content de vous ou complètement crevé ?
Les deux !
En règle générale. Pour certains textes ça a été plus douloureux. En général écrire est un grand plaisir, mais pour certaines nouvelles où je m'étais imposé une contrainte ou un ton inhabituel, ça a plutôt été un effort, et le plaisir a plutôt été le soulagement et la satisfaction une fois que j'ai pu les finir.