La mare aux nénuphars

J'ai lu quelque part (une interview d'écrivain dans un Blog il me semble) que pour écrire de la Fantasy, il était fortement déconseillé de lire de la Fantasy (en même temps du moins).
Qu'en pensez vous ?
Risque de plagiat inconscient ?
Déconcentration ?
Mais comment vivre sans lire ?

Ah je crois que j'ai lu cet article aussi! Il ne conseillait pas d'arrêter de lire mais simplement d'éviter les lectures du même genre que ce que tu es en train d'écrire. C'est sans doute pour mieux se détacher des textes que nous apprécions et c'est un bon conseil je trouve. Après, ce n'est qu'une pratique de cet écrivain (Matthieu Gaborit je crois). Un autre pourrait tout aussi bien dire le contraire.
Vivre sans lire est juste impossible donc il n'y a aucune objection à lire d'autres genres.

Vivre sans lire est juste impossible

Ça, c'est très discutable... J'ai connu des gens qui, hors du cadre scolaire, n'ont jamais ouvert un livre de leur vie. Je sais pas comment ils font, mais ils le font.

Pour répondre au sujet, je suis partiellement d'accord. Je ne m'arrête jamais de lire, et de la fantasy uniquement ; c'est peut-être ça qui me bloque en ce moment, mais à l'inverse certaines lectures parviennent, de temps à autres, à me relancer brutalement. Après, l'idée première est cohérente : il y a nécessairement un risque de s'imprégner du style de l'auteur et, pire, de comparer inconsciemment son texte avec celui que l'on est en train de lire. Actuellement, je suis sur L'Assassin royal ; c'est peut-être pour ça que je n'écris pas depuis plusieurs jours, persuadé qu'atteindre le niveau d'écriture de Hobb est impossible - en tout cas pour moi.

J'ai pas lu l'article donc je suis peut-être injuste, mais a priori, comme ça, sans contexte, j'avoue que je trouve ce conseil complètement idiot
D'une, on écrit ce qu'on aime. Donc si on écrit de la fantasy, c'est que d'une certaine façon, on aime en lire. Donc je vois pas pourquoi on devrait s'empêcher d'en lire !
De deux, nos écrits sont nourris de nos expériences, et en particulier de nos expériences de lecture. Je vois absolument pas en quoi lire de bons livres du genre dans lequel on écrit nuirait, tout au contraire.
Et de trois, pour éviter le plagiat involontaire, le mieux c'est encore de lire beaucoup - à mon sens. D'abord parce que comme ça on évitera de répéter inconsciemment un seul et même schéma d'histoires. Ensuite parce que les idées, on n'est souvent pas les seuls à les avoir, et quand on n'a pas lu beaucoup dans un genre, on peut pas se rendre compte si c'est une idée particulièrement clichée ou au contraire un peu originale...
Bref, je conçois mal qu'on écrive sans lire

Après, je pense que ça peut être (que c'est) important et enrichissant de ne surtout pas lire que de la fantasy. Mais c'est un autre débat...

(Désolée pour le ton peut-être péremptoire : j'ai pas beaucoup de temps d'accès à internet alors je vais au plus bref !)


Hé, Tsyl, copine ! Je viens de finir le tome 4 !

Tsyl a écrit :

Vivre sans lire est juste impossible

Ça, c'est très discutable... J'ai connu des gens qui, hors du cadre scolaire, n'ont jamais ouvert un livre de leur vie. Je sais pas comment ils font, mais ils le font.

C'est vrai. Je ne faisais pas une généralité, je parlais plus pour moi.

Pour le moment, j'ai trouvé la parade, j'ai changé de genre littéraire. Plus de SFFF mais des classiques, des polars et des romans historiques. ça permet de voir des styles différents et parfois, sortir de sa routine aère les neurones.

Hé, Tsyl, copine ! Je viens de finir le tome 4 !

Mettrait-elle ma virilité en doute ? Gaffe ou je te dévoile la suite, j'en suis à la moitié du 5. (Et de toute façon j'les lis pour la deuxième fois. )

A mon avis, le problème majeur quand on lit et écrit en même temps, c'est de s'inspirer plus que nécessaire du style de l'auteur. Y en a qui vont râler, mais je vais évoquer maître Marcastel, encore une fois ( ), dont le style plus que reconnaissable est également très prenant. Ça m'est déjà arrivé d'écrire juste après avoir refermé un de ses livres et de m'apercevoir au bout de quelques lignes que j'utilisais son style.

C'est vrai. Je ne faisais pas une généralité, je parlais plus pour moi.

Au temps pour moi, dans ce cas.

Tsyl a écrit :

Hé, Tsyl, copine ! Je viens de finir le tome 4 !

Mettrait-elle ma virilité en doute ? Gaffe ou je te dévoile la suite, j'en suis à la moitié du 5. (Et de toute façon j'les lis pour la deuxième fois. )

Alors en fait j'ai hésité, puis je me suis dit que dans le doute, copine pouvait me désigner, moi, et que ne pas savoir si tu étais grenouillette ou grenouillaud passerait inaperçu. Visiblement, j'ai échoué

A mon avis, le problème majeur quand on lit et écrit en même temps, c'est de s'inspirer plus que nécessaire du style de l'auteur.

Ben voui mais à ce compte-là, si c'est au niveau du style, fantasy ou pas fantasy c'est pareil, non ? On risque tout autant de s'imprégner... Et en même temps, notre propre style est nécessairement façonné par pleins d'imprégnations différentes d'autres styles. Du coup, je pense qu'il vaut mieux en avoir le plus conscience, plutôt que d'essayer de trouver une façon de l'éviter - parce que ça me semble inévitable...

Il parait qu'on commence toujours par immiter (dixit Delacroix). En arts plastiques on commence bien par copier les oeuvres des autres. Alors pourquoi ne pas s'inspirer du style d'un ou plusieurs auteurs pour s'entraîner (le pour s'entraîner est important!) puisqu'il est hautement improbable de trouver son propre style dès les premières lignes écrites (ça doit faire 10 ans que je travaille le mien et il commence seulement à être potable).

Visiblement, j'ai échoué

Groumph . Pour ta pénitence, tu termineras l'Assassin royal (en prenant soin de lire les Aventuriers de la Mer entre le tome 6 et le tome 7 de l'Assassin, sauf si c'est déjà fait).

Ben voui mais à ce compte-là, si c'est au niveau du style, fantasy ou pas fantasy c'est pareil, non ? On risque tout autant de s'imprégner...

Dans l'absolu, je dirais que oui, mais ça me semble plus délicat de s'inspirer du style d'un auteur de SF si on écrit de la fantasy, et vice-versa. Je lis très peu de SF et de fantastique, alors je ne parle pas en toute connaissance de cause, mais je pense que je serais moins influencé par un roman qui se déroule à une époque moderne, comme la plupart des livres de SF, avec des armes modernes, un langage différent, etc.. Là encore, c'est une question de point de vue.

Je suis totalement de l'avis de Milora alors je n'ajoute rien (si ce n'est que sa ruse avec Tsyl était excellente )
Sinon, pour ce qui est de l'imitation, c'est normal, on le fait tous, nous sommes tous des nains qui nous hissons sur les épaules des géants ! (citation de je ne sais qui de célèbre)
Je trouve cela sain et naturel que de s'imprégner de ce que nous lisons et je ne pense pas que cela nous amène à simplement copier (à moins d'être vraiment un néophyte) : cela nous inspire, nous guide, nous amène vers notre propre mélange.

Je crois surtout que ça dépend des gens. Certains vont imiter un style sans même s'en apercevoir, tout comme ils choppent l'accent suisse après deux semaines passées avec les cousins, d'autres sont complètement imperméable et continuent de parler anglais comme Jacques Delors après un an passé en Angleterre A chacun de trouver ce qui lui convient le mieux

Je suis plutôt de l'avis qu'il vaut mieux lire beaucoup et de tout , ça permet justement de voir l'étendue de tout ce qu'il peut se faire !
Après en ce qui concerne la copie, de là à plagier totalement on s'en rend quand même compte ... et les influences sont normales et formatrices !
Et lire beaucoup permet d'appréhender différents styles justements et ce que l'on ressent à cette lecture : 1ere ou 3eme personne, point de vue divers ou un seul, passé ou présent, etc ...
Après c'est certain qu'on a parfois du mal à se sortir certains romans de l'esprit pour retourner à ses propres écrits

Je suis de l'avis de Milora et de Silène.

A mon avis, le risque de plagiat apparaît justement quand on ne lit pas assez : on n'est alors très marqué par nos rares lectures au lieu d''être imprégné de centaines d'influences différentes.
Et puis, bien souvent, quand on a peu lu, on croit que ses idées sont originales alors qu'elles sont déjà été rebattues par énormément d'autres auteurs. Ces autres auteurs nous ouvrent des horizons au lieu de les fermer, ils permettent de réfléchir à cette idée, de la développer de façon plus personnelle et plus subtile.

Cela étant dit, je peux comprendre le fait d'arrêter de lire quand on est en pleine rédaction. Surtout quand on écrit par phases, ce qui est mon cas.
Mais ça, c'est peut-être parce que je suis un mâle monotâche que je n'arrive pas à faire deux choses en même temps...

Je ne sais plus quel auteur à dit "Un mauvais écrivain écrit ce qu'il à aimé lire. Un bon écrivain écrit ce qu'il aimerait lire". Je pense que ça résume tout sur le risque de plagiat :p Personnellement, je pense que si on à une idée qui nous tient vraiment à coeur, alors, on plagie pas. En tout cas, moi, c'est parce que je suis frustré d'avoir jamais lu le bouquin que je suis en train d'écrire que justement, je me suis sacrifié à essayer, je dis bien essayer, de l'écrire

Nuageux a écrit :Je ne sais plus quel auteur à dit "Un mauvais écrivain écrit ce qu'il à aimé lire. Un bon écrivain écrit ce qu'il aimerait lire".

Je crois que c'est plus ou moins ce qui nous motive le plus. Mais on devient écrivain parce qu'on a d'abord été lecteur.