La mare aux nénuphars

Je ne suis absolument pas convaincue par la pertinence de ce conseil. Ca dépend peut-être des gens, mais lire des livres du même genre qu'un projet en cours ou avec un style particulier ne m'a jamais influencée. Côté genre, ça me permet de vérifier que mon projet est différent de l'existant, donc original. Côté style, je ne pourrais pas imiter un autre auteur à moins de le faire exprès (et encore ). Bref, mes lectures n'empiètent pas sur mon écriture. Par contre, l'inverse est vrai. Quand je suis à fond dans un projet, j'ai plus de mal à m'immerger dans une autre histoire. Et j'ai moins de temps pour le faire, aussi...

Kira a écrit :Je crois surtout que ça dépend des gens. Certains vont imiter un style sans même s'en apercevoir, tout comme ils choppent l'accent suisse après deux semaines passées avec les cousins, d'autres sont complètement imperméable et continuent de parler anglais comme Jacques Delors après un an passé en Angleterre A chacun de trouver ce qui lui convient le mieux

J'aime beaucoup ces exemples.
Autant pour l'accent anglais, ou autres, je suis hermétique, autant pour l'accent écrit propre à chaque auteur je suis une éponge.
Faites moi lire une pièce de Racine et je vous écris sans peine des alexandrins
Le seul truc que j'ai trouvé, pour continuer à lire quand j'écris, c'est de relire des bouquins que j'ai déjà lus. J'ai alors une démarche plus intellectuelle, qui estompe le côté éponge.

Eva a écrit :Quand je suis à fond dans un projet, j'ai plus de mal à m'immerger dans une autre histoire. Et j'ai moins de temps pour le faire, aussi...

Yes ! Je ne suis donc pas le seul mâle mono-tâche ici. Euh, le seul mono-tâche en tout cas.

Swald a écrit :

Kira a écrit :Je crois surtout que ça dépend des gens. Certains vont imiter un style sans même s'en apercevoir, tout comme ils choppent l'accent suisse après deux semaines passées avec les cousins, d'autres sont complètement imperméable et continuent de parler anglais comme Jacques Delors après un an passé en Angleterre A chacun de trouver ce qui lui convient le mieux

J'aime beaucoup ces exemples.
Autant pour l'accent anglais, ou autres, je suis hermétique, autant pour l'accent écrit propre à chaque auteur je suis une éponge.
Faites moi lire une pièce de Racine et je vous écris sans peine des alexandrins
Le seul truc que j'ai trouvé, pour continuer à lire quand j'écris, c'est de relire des bouquins que j'ai déjà lus. J'ai alors une démarche plus intellectuelle, qui estompe le côté éponge.

Alors là, tout pareil que Swald. J’ai même eu le symptôme avec Corneille.

Beorn a écrit :

Eva a écrit :Quand je suis à fond dans un projet, j'ai plus de mal à m'immerger dans une autre histoire. Et j'ai moins de temps pour le faire, aussi...

Yes ! Je ne suis donc pas le seul mâle mono-tâche ici. Euh, le seul mono-tâche en tout cas.

Après il y a un moyen de contourner le problème en distinguant moments de lecture et d'écriture. Je ne lis que dans les transports et le soir juste avant de dormir alors que je n'écris qu'à certaines heures. ça m'aide à ne pas tout mélanger sans me priver de l'un ou de l'autre.

Ben, moi, au contraire, quand j'écris dans un texte, je lis de la littérature du même style, justement pour m'imprégner.
Par exemple, pour Au Sortir de l'Ombre, thriller fantastique XIXeme, j'ai lu plein de romans XIXeme. Comme ça, j'étais dans le ton. Pendant l'écriture de mes romans jeunesse, je lis des romans jeunesse. (Enfin là, j'en finis un et je ne lis rien, je croule sous le travail.) Quand je me remettrai à la fantasy, je lirai sans doute de la fantasy (j'en ai plein ma PAL).

Je n'ai pas peur de copier, je sais que j'ai mon univers, mes personnages, mes scénarios et mon style propre. Mais mes lectures peuvent me servir de référentiel. Par exemple, si j'écris de la jeunesse, et que se pose la question du sexe à un moment donné (jusqu'où on peut aller lorsque ce n'est pas le thème principal du livre?), je sais ce qui se fait dans les autres bouquins.

Au contraire, en cas d'idées qui se ressemblent trop, j'aurais plutôt tendance à me dire: "oh mais ça, c'est déjà fait dans tel livre, je vais changer."

Je détesterais m'apercevoir plus tard des ressemblances. Le pire qui puisse arriver, ce serait qu'on me dise : "oh ton roman me fait penser à tel roman, est-ce que tu t'en es librement inspirée ?" alors que je n'ai pas lu le texte en question.

Je pense également qu'on doit connaître un peu "le marché", sans lire tout ce qui sort, mais au moins savoir à peu près ce qui se fait dans le secteur qu'on vise, histoire de ne pas trop se planter.

Globalement d'accord avec Milora.

Ce dont moi j'ai "peur", ce n'est pas de plagier un style (j'ai le mien ) mais de piquer des idées / concepts / situations...

Mais ça ne m’empêche pas de lire ce dont j'ai envie. A la limite, si je devais me méfier, je ne m'abstiendrais pas d'un genre entier, mais d'une sous-catégorie (ex : pas d'histoires de vampires pour moi en ce moment ).

Beorn a écrit :

Eva a écrit :Quand je suis à fond dans un projet, j'ai plus de mal à m'immerger dans une autre histoire. Et j'ai moins de temps pour le faire, aussi...

Yes ! Je ne suis donc pas le seul mâle mono-tâche ici. Euh, le seul mono-tâche en tout cas.

Je dirais même plus : ouf, je suis pas la seule !

Eva a écrit :

Beorn a écrit :

Eva a écrit :Quand je suis à fond dans un projet, j'ai plus de mal à m'immerger dans une autre histoire. Et j'ai moins de temps pour le faire, aussi...

Yes ! Je ne suis donc pas le seul mâle mono-tâche ici. Euh, le seul mono-tâche en tout cas.

Je dirais même plus : ouf, je suis pas la seule !

idem

Par contre pendant les réécritures/corrections je lis des tas de bouquins, parfois l'histoire ne m’intéressent pas, c'est juste pour le style de l'auteur. Sans le copier, ça m'aide à améliorer mon propre style et ça me rappelle qu'il y a des milliers de mots à utiliser et différentes manières de tourner ses phrases Sinon je m'empêtre dans ma médiocrité

Rien de plus à ajouter sinon que je suis d'accord avec Milora Silène et Beorn. Si on ne lit pas ou très peu, on a l'impression que les premières idées qui nous viennent en tête sont de super idées originales. Quand on lit beaucoup, on se rend compte que ces premières idées "faciles" ont déjà été exploitées mille fois et sont bien souvent d'affreux clichés. C'est là qu'il faut faire l'effort de chercher plus loin, de creuser longtemps jusqu'à trouver de vraies idées originales.

+ 100 avec Iluinar et pas mal de monde.
Par contre, j'ai remarqué qu'il vaut mieux que je lise de la SF quand j'en écris. (ou de la blanche, ça ne fait pas de mal : j'espère que je ne vais choquer personne, mais à coté de la SFFF, je trouve maintenant la blanche fade. Plus grand chose ne m'intéresse, ça ne me fait plus rêver assez. J'en lis juste pour me documenter)
Si je lis de la fantasy quand j'écris de la SF, je me retrouve avec de la magie en SF, ça fait désordre. Sérieusement, j'ai besoin de m'imprégner et même de lire dans le sous genre que j'écris. Par exemple je lis du space op' si je suis dans du space op', pour que le vocabulaire spécifique, les trucs qu'il ne faut pas oublier (en sciences par exemple : je ne suis pas bien bonne, et je ne voudrais pas raconter de grosses âneries) soient bien présents dans un coin de ma tête. Des sortes de règles du jeu, quoi.

Je pense aussi que lire nous permet de remarquer ce qu’on n’aimerait pas voir dans notre propre écriture.

Récemment j'ai eu un exemple très parlant de la lourdeur du verbe être. En dix phrase j'ai dû voir quinze fois le verbe être (sous toutes ces formes bien sûr, auxiliaire, présent, passé, subjonctif, participe présent, etc...). Je dois bien avouer que j'ai tout de suite compris pourquoi c'est très désagréable car en tant que lecteur j'ai sauté au plafond ! Comme beaucoup de monde, je suis plus tendre avec moi-même donc je suis moins sensible à ce genre d’erreur sur mes écrits...

Ça c'est pour la forme, mais j'ai eu le cas sur le fond aussi. Je remarque une incohérence dans le scénario et je me dis "mouais, c'est bizarre ce qu'il me dit, pourquoi le perso il a pas fait ça, etc". Et après je relis mes écrits et je remarque que j'ai fait une incohérence similaire sans m'en rendre compte...

Après, je parle surtout de défaut mais comme je lis beaucoup de SFFF et qu'il y a souvent un bon paquet de tome à lire, aucun auteur n'arrive à être parfait de A jusqu'à Z (de mon point de vue bien évidemment). A l'inverse, lire me permet aussi de voir comment certains auteurs arrivent à régler des problèmes. Pour ceux qui ont lu les chroniques de Krondor, je trouve que Feist a bien géré le fait que Pug pourrait très bien réduire à néant une armée ennemie mais ne le fait pas (il a d'autre chat à fouetter, après tout, c'est pas son combat il est déjà pas mal occupé par *** -pas de spoil quand même- ). Sans copier l'idée, ça me permet d'ouvrir ma propre vision de l'équilibre des forces dans un roman.

Donc pour moi c'est clair, un auteur qui écrit dans un genre ne pourra pas faire quelque chose de bien sans lire un minimum de livre dessus (il existe des exceptions mais bon forcément si le mec a du talent, c'est pas juste ! ).

Par contre je déconseille de lire et d'écrire en même temps au sens propre du terme!

Perso, c'est le contraire, je lis beaucoup quand j'écris, et spécifiquement du même genre, et justement pour m'imprégner. Comprendre comment un auteur réussit à rendre une ambiance vivante, un personnage attachant, un monde cohérent, etc. Il ne s'agit de copier le style, ou de plagier les idées, mais de trouver ce qui cloche dans mon texte à moi.
A la limite, c'est plus une lecture "intellectuelle" si on peut dire, où je réfléchis sur ce qui fait que ça fonctionne en plus de lire l'histoire.

Par contre je déconseille de lire et d'écrire en même temps au sens propre du terme!

Perso, je ne me suis jamais posée la question. Mon problème est plutôt que je n'ai pas assez de temps pour lire et écrire à la fois, donc il faut faire des choix déchirants...
Je crois que plus on lit, et moins on est directement influencé par ce qu'on lit. C'est quand on est jeune qu'on a tendance à tout de suite tout imiter (et pas qu'en écriture, c'est humain). Je n'ai jamais fait attention à ce que je lisais lors de mes périodes d'écriture. D'autre part, ce que j'ai tendance à puiser dans mes lectures, ce n'est pas le style, mais le vocabulaire et les idées, mais il me faut du temps pour "digèrer" ces dernières avant de les incorporer dans mes histoires à ma façon.

Comme beaucoup, je ne suis pas d'accord. Je lis et j'écris parallèlement et cela ne m'a jamais empêché d'être originale. Bien au contraire.
La lecture développe la créativité au contraire. C'est de là qu'on tire toutes ses idées, après, il faut juste savoir se les approprier. De toute façon, tous les auteurs plagient. Regardez, Hunger Games est un énorme plagiat de Battle Royal, ni plus ni moins, mais l'auteur a su adapter la chose. Et puis de toute façon, comment peut-on vivre sans lire?! Personnellement, je ne pourrai pas!