De l'immoralité dans les romans

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Saile
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Saile »

Roanne a écrit :Je reformule donc ma question : pourquoi choisir ce type de conflits / obstacles ? Pourquoi avons-nous envie d'écrire et de lire ça ?
Il existe des tas de romans où les intrigues contiennent de forts conflits, des obstacles énormes, sans pour autant que ces derniers soient de l'ordre du meurtre, du viol, etc.
Je pense que ça n'a rien à voir avec une quelconque morale, l'être humain aime le sang. C'est un chasseur dans l'âme. ^^
Et l'auteur de romans donne au lecteur ce qu'il veut, en se faisant plaisir au passage s'il peut. Par exemple en choisissant effectivement la meilleure scène pour faire agoniser tel personnage, en anticipant le plaisir de l'horreur ressentie par ses lecteurs quand ils la liront... sachant que ça va leur plaire et les plonger encore plus dans le texte.
Je ne pense pas que ça vienne forcément d'un trouble caché de l'auteur ou du lecteur. Quand on écrit ce genre de scène, on ne le fait pas toujours par plaisir. Peut-être y a-t-il simplement une volonté de trouver quelque chose de terrible pour susciter la sympathie du lecteur, l'amener à compatir à la souffrance du personnage et donc à prendre parti pour lui. Personnellement, écrire une scène de torture ne m'a jamais apporté de plaisir... mais c'est parfois nécessaire, tant pour provoquer une réaction chez le lecteur que pour faire progresser l'histoire dans un sens. Si en revanche la scène n'apporte rien du tout à l'histoire, c'est que l'auteur aime bien flageller ses personnages, et là, c'est une autre paire de manches.
Kira a écrit :Un exemple qui peut être intéressant : les histoires de loups-garous. Dans la plupart des histoires que j'ai lues, ils sont organisés selon une stricte hiérarchie (plus ou moins proche de l'animal, parce que dans la nature y'a pas de mâle alpha, c'est un couple alpha, enfin bref) basée essentiellement sur les rapports de forces, ce qui est parfaitement anti-démocratique. Pourtant ça ne semble poser de problème à personne.
Il n'y a que dans la société humaine que la démocratie existe. Chez beaucoup de mammifères, il y a un système de hiérarchie très développé. A-t-on déjà vu des lions ou des gorilles voter à main levée pour élire leur chef ? Je ne crois pas. Chez les loups, c'est pareil : la meute suit un chef, et la "favorite" du chef est la cheffe. C'est l'ordre naturel des choses. Si les loups-garous fonctionnaient en démocratie, ils seraient très éloignés de leur côté animal, ce qui les rendraient bien moins crédibles. Enfin, je pense que l'explication vient de là.
Les Marcheurs de Brume, éd. Walrus
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tomate
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par tomate »

Je reformule donc ma question : pourquoi choisir ce type de conflits / obstacles ? Pourquoi avons-nous envie d'écrire et de lire ça ?
Il existe des tas de romans où les intrigues contiennent de forts conflits, des obstacles énormes, sans pour autant que ces derniers soient de l'ordre du meurtre, du viol, etc.
Il y a quand même un effet de mode. J'ai lu quelque part que les romans d'horreur, ça s'est surtout répandu en Occident à partir des années 60, alors que en réalité, tout allait plutôt bien. Les gens qui ont connu l'horreur, la vraie des guerres mondiales étaient beaucoup moins branchés dessus.
Maintenant, le glauque est quasiment une mode, alors je ne serais pas surprise que même des gens qui ne soient pas normalement branchés dessus s'y mettent, genre: le héros se doit d'avoir une enfance difficile etc..., alors que ça n'a pas d'importance dans l'intrigue.
Cet article a un commentaire intéressant dessus: http://sophiamcdougall.com/2013/03/13/t ... ames-bond/

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Crazy
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Crazy »

Kira a écrit :
Roanne a écrit :Sur ce, je quitte vraiment le sujet pour retourner lire un charmant roman dont le 3ème tome s'est terminé sur une tournante, dont le perso masculin principal est du genre pervers narcissique, et qui reste une série que beaucoup de lectrices ressentent comme le summum du romantisme... :D
J'ai abandonné la série au moment de la tournante (iiik) et j'ai détesté le héros. Mon esprit romantique n'a pas résisté :lol:
C'est quel bouquin ? :perplexe:

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Xavier
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Xavier »

C'est peut-être moi qui vis dans un autre monde, mais à part le Trône de Fer et Conan, je n'arrive pas à me souvenir de livres que j'ai lus dans lequel il y a une scène de viol :?

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Jo Ann v.
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Jo Ann v. »

Je ne sais pas pour les autres, mais j'aime écrire des textes où les persos bavent comme j'aime en lire, parce que je veux sa/voir comment ils s'en sortent. C'est toujours l'évolution qui m'intéresse, j'ai envie de regarder le personnage à la fin et me dire « wow, tu es mon héros ». :love: Non seulement parce qu'il a survécu, mais parce qu'il a eu la force de survivre. (Mais bon, après, on se demande ce qu'il a dû faire aussi... :hihihi: )
Roanne a écrit :Je reformule donc ma question : pourquoi choisir ce type de conflits / obstacles ? Pourquoi avons-nous envie d'écrire et de lire ça ?
Il existe des tas de romans où les intrigues contiennent de forts conflits, des obstacles énormes, sans pour autant que ces derniers soient de l'ordre du meurtre, du viol, etc.
Je pense que ça n'a rien à voir avec une quelconque morale, l'être humain aime le sang. C'est un chasseur dans l'âme. ^^
Et l'auteur de romans donne au lecteur ce qu'il veut, en se faisant plaisir au passage s'il peut. Par exemple en choisissant effectivement la meilleure scène pour faire agoniser tel personnage, en anticipant le plaisir de l'horreur ressentie par ses lecteurs quand ils la liront... sachant que ça va leur plaire et les plonger encore plus dans le texte.

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Roanne
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Roanne »

Crazy a écrit :
Kira a écrit :
Roanne a écrit :Sur ce, je quitte vraiment le sujet pour retourner lire un charmant roman dont le 3ème tome s'est terminé sur une tournante, dont le perso masculin principal est du genre pervers narcissique, et qui reste une série que beaucoup de lectrices ressentent comme le summum du romantisme... :D
J'ai abandonné la série au moment de la tournante (iiik) et j'ai détesté le héros. Mon esprit romantique n'a pas résisté :lol:
C'est quel bouquin ? :perplexe:
La série "Fièvre".
(Kira, je termine par principe, mais plus ça va, plus j'ai du mal... surtout avec Barrons et sa clique, justement, et je viens à peine de passer la moitié du tome 4 ; je te ferai un résumé si tu le souhaites)
Saile a écrit :Je ne pense pas que ça vienne forcément d'un trouble caché de l'auteur ou du lecteur.
Moi non plus, et d'ailleurs ce n'est pas ce que j'ai dit (je pense que c'est dans notre nature, je ne suis pas une optimiste).
Ce que tu as soulevé au sujet des effets de mode est aussi très important.
En ce moment, la mode est au glauque d'un côté, à l'extrême mièvrerie de l'autre, bon, au moins, il y en a presque pour tous les goûts.
Après, il est certain que le "ton" d'un texte n'a rien à voir avec son côté moralisateur ou non. Désolée d'avoir dévié le sujet sur le premier, c'est clair qu'il faut déconnecter les deux notions. L'avantage en tant qu'auteur, c'est qu'on peut jouer avec ça. Ecrire des trucs tout légers en apparence et absolument horrible sur le fond, ou au contraire des trucs durs, difficiles, mais qui font ressortir des notions très morales et peuvent même dénoncer ce contre quoi il faut lutter pour défendre des valeurs...
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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Crazy
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Crazy »

Roanne a écrit :La série "Fièvre".
Ok, samedi rien du tout :perplexe:

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Roanne
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Roanne »

Crazy, tu peux jeter un oeil sur mon blog, comme c'est ce que je suis en train de lire, c'est le sujet du dernier article, ça te donnera une idée. J'ai débuté une fiche de lecture dessus, elle est peut-être déjà noyée, si tu as besoin je te trouverai le lien direct.
Cette série rend plein de nanas hystériques, pour ma part, je trouve l'intrigue de fond sympa (invasion de notre planète par des Faës, qui pourraient aussi bien être des vampires, des E.T. ou des similis dieux), mais franchement, ça ne parle que de sexe, pas dans un sens positif, et le soi-disant héros est tout ce que je déteste. Mais à la rigueur, j'aime son côté égoïste, warrior, immoral, ce que je n'aime pas, c'est qu'on puisse en faire le summum du perso romantique, le Mâle ultime, un soi-disant "alpha", bref qu'on vénère son côté dominateur qui passe son temps à rabaisser et humilier (sous prétexte que ça endurcit). Non. Définitivement . Non.
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Crazy »

Merci, je viens de jeter un oeil (et sur les critiques d'Amazon aussi) : ça m'évoque les "Risa Jones" (j'ai lu le premier because promo Brage' à 1€), et ça me fait pas tellement envie :?

(Pour revenir un peu plus au sujet, le lien posté par Tomate est intéressant , même s'il susciterait un sujet à lui tout seul ^^).

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Roanne
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Roanne »

Disons que ce n'est pas moi qui te poussera à lire la série (parce que ça fait quand même 5 romans, donc si on n'est pas accroché, heu, c'est dommage).
Note que je n'ai pas abandonné, donc ça me plait quand même, surtout sur le fond.
Et justement, les questions et choix moraux y sont très importants. Là, ça parle de survie pure et dure, donc il y a constemment des choix à faire du côté de certains persos.
Par exemple, la narratrice adopte plus ou moins une ado de 13 ans qui est déjà une tueuse chevronnée, donc une enfant soldat, à la Buffy. Quand des adultes se souviennent de son âge, ou plutôt le prennent comme prétexte, pour l'écarter de certaines réflexions / décisions ou lui bloquer l'accès à certaines connaissances, il est normal qu'elle tique : si l'ado a l'âge de tuer et d'être utilisée pour ça, comme une arme, il faut cesser l'hypocrisie quelque part... non ? (en fait, c'est surtout le fait qu'on ne veuille l'employer que comme arme et ne surtout pas la voir prendre ses propres décisions qui est souligné, l'ado va se rebeller contre cet état de fait, du coup ; elle manque d'expérience et de recul vu son jeune âge, mais elle est clairement déjà adulte vu les horreurs dont elle est témoin et celles qu'elle a elle-même provoquées, les adultes autour d'elle se souviennent de son âge quand ça les arrange)
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par monio »

Tintin.

Le personnage de hergé est un exemple flagrant de l'immortalité dans un récit de fiction.

Et c'est l'un des rares personnages a pouvoir rivalisé avec les héros de mangas de combats japonais en terme d'increvabilité.

Un des rares a ne pas a avoir a rougir devant San goku et Seiya .

:mrgreen:

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Xavier
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Xavier »

Immoralité, Monio, pas immorTalité ;)

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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par monio »

:mrgreen:

Navré je n'avais pas fait attention.

Mon héroine Rachel se pose la question immoralité.

C'est une petite pétasse très sure d'elle,arrogante,caractérielle,et tenant un salon d'esthétique ou elle pratique des soins approximatif et vivant essentiellement de la vente de produit cosmétique et esthétique douteux.

Pour se qui est des hommes,de la vie affective et de l'amour,elle ne cherche que le plaisir.

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Gabriel Honnix
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Gabriel Honnix »

Une histoire peut être tout à fait immorale.

Pourquoi?

La vie ne l'est-elle pas souvent?
Le néant sera, la lumière est.

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Nuageux
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Re: De l'immoralité dans les romans

Message par Nuageux »

Mais c'est génial l'immoralité ! Je crois que c'est G.R.R. Martin qui a dit que le seul sujet sur lequel il était valable d'écrire, c'était l'âme humaine en contradiction avec elle-même... Ce qui pose évidemment l'immoralité.
Je suis en train de réécrire un passage ou un maître et un esclave discute, et le maître finit sur "Tu vois donc, vu que je ne peut pas arrêter moi même l'esclavage, autant que je le pratique, puisque je suis moins cruel que d'autre, et que ca me permet de survivre", et l'esclave qui n'a plus rien à lui répondre... J'adore faire des éloges du mal :lol:
Pour les insomniaques... En Attente de l'Aube, mon livreuh a moi.

Parce que la vie, c'est pas si facile, vous savez.

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