La mare aux nénuphars

Hum... Voilà qui m'interpelle, vu que le roman que je suis en train de corriger entre dans cette catégorie...

Pourtant je dirais qu'à part Alain Delon on ne se réfère pas non plus à soi même avec un "elle"

Kira a écrit :Lors des corrections éditoriales d'une de mes oeuvres, on m'a fait enlever tous les référents autres que les pronoms et le nom. Ceci parce que j'étais en focalisation interne 3e personne et que la correctrice estimait que mettre "la jeune fille" plutôt que "elle" faisait sortir de cette focalisation (puisque le personne ne peut se référer à lui-même en temps que "la jeune fille").

Ca ne me surprend pas, je suis dans le même cas avec mon Challenge : j'ai un "il" ou un "elle" par défaut (selon que c'est l'un ou l'autre de mes persos de point de vue qui raconte), et ça correspond en fait à un "je à la 3e personne"

Kira a écrit :Pour aller dans le sens de Beorn avec un témoignage concret:
Lors des corrections éditoriales d'une de mes oeuvres, on m'a fait enlever tous les référents autres que les pronoms et le nom. Ceci parce que j'étais en focalisation interne 3e personne et que la correctrice estimait que mettre "la jeune fille" plutôt que "elle" faisait sortir de cette focalisation (puisque le personne ne peut se référer à lui-même en temps que "la jeune fille").

Ouh mais ça c'est de l'info top intéressante! Merci Kira!
Moi qui ai parfois tendance à utiliser des "le vieil homme" ou "le tueur" pour limiter la casse, je pense que du coup je vais faire les modifs en conséquence...
Et je sens que ça va être un joyeux-joyeux casse-tête pour éviter les répétitions, je vais devoir touuuut reformuler.
Oh oui youpi! Dansons la carioca...

Ma petite astuce à moi qui ne marche pas à chaque fois (en fait rarement, mais bon), un de mes personnages à un nom et un prénom (oui ça à l'air bête comme ça, mais ce n'est pas forcément évident pourtant ) Alors un coup j'utilise le nom, un coup le prénom!
Ou bien, j'utilise le rang social ou le métier: le maire, le comte, le docteur, le professeur...
Pour les demoiselles héroïnes, j'évite les jeune filles/femmes pour la simple et bonne raison que je les utilisais trop avant et que je les mélangeais... un coup c'était une jeune femme, un coup une jeune fille... bref: le bord'L...
A présent, je fais dans la répétition de prénom (pas super non plus) ou j'essaye de reformuler la phrase. Pas toujours évident, mais quand même plus cool à lire

Par ailleurs, bien que ce soit hors sujet, une chose dite dans ce fil me choque :

Concernant "métisse", je trouve cela un peu péjoratif.

Étant moi-même métisse, je ne me considère pas comme péjorative... Attention à ne pas tomber dans l'excès, sous prétexte de parler politiquement correct, et de faire une espèce de discrimination positive étendue. Des termes comme "nègre", "mulâtre", "bâtard" sont péjoratifs. Métisse, c'est un terme tout à fait acceptable. D'aucuns considèrent même que c'est l'une des richesses de la France.
Voilà, encore désolée pour ce hors-sujet, mais il fallait que ça sorte.[/quote]

Désolée de t'avoir fait réagir ainsi... Je précise bien : selon le contexte! Je fais moi-même partie d'une famille ou l'amour a crée de jolies couleurs. Les lecteurs n'ont pas tous, à tort ou à raison, la vision de Julien Clerc!
J'aurai du préciser ma pensée!

fanifanette a écrit :Ma petite astuce à moi qui ne marche pas à chaque fois (en fait rarement, mais bon), un de mes personnages à un nom et un prénom (oui ça à l'air bête comme ça, mais ce n'est pas forcément évident pourtant ) Alors un coup j'utilise le nom, un coup le prénom!

Comme tu dis, ça colle pas facilement Utiliser le prénom "rapproche" du personnage, tandis que le nom de famille "éloigne" souvent.

Ou bien, j'utilise le rang social ou le métier: le maire, le comte, le docteur, le professeur...

Ca ouep, ça marche pas trop mal

Pour les demoiselles héroïnes, j'évite les jeune filles/femmes pour la simple et bonne raison que je les utilisais trop avant et que je les mélangeais... un coup c'était une jeune femme, un coup une jeune fille... bref: le bord'L...

Mouais, faut juste faire attention

Perso, j'ai en plus le "problème" (auto-infligé) de ne pas utiliser les même mots selon qui raconte : quand mon perso masculin évoque mon perso féminin, il l'appelle d'abord "la jeune fille" (il croit qu'elle a 20 ans) ou "la vampire" ; puis il réalise son âge réel (~ 40 ans) donc ça devient "la jeune femme" (compromis entre âge et apparence ) ; et quand il passe à son service, il arrête de parler de vampire pour l'appeler "[sa] maîtresse"

J'ai aussi pas mal ce problème Après, je trouve que les répétitions de noms sont pas dramatiques en soi, que trouver des autres termes ça peut passer à condition de se limiter à un nombre restreint par personnage, sinon c'est un coup à se perdre

Sur la caractérisation par les dialogues : je trouve ça bien quand, dans un roman, on peut identifier qui parle juste au contenu du dialogue, mais je trouve que c'est osé de compter juste là-dessus, parce que je suis pas sûre qu'il y aura la même capacité à distinguer selon les lecteurs (mettons que t'as un personnage breton et un autre marseillais, je suis pas certaine que ce soit aussi évident pour tout le monde d'identifier telle expression à telle région et donc tel personnage — en tout cas si c'est plus subtil que « té, peuchère ! je suis d'accord, con ! » ). Et pour le coup en tant que lectrice quand j'arrive plus à savoir qui dit quoi, je trouve ça vraiment beaucoup plus gênant qu'une répétition (pareil quand deux personnages parlent en alternance : oui, en théorie ça permet de suivre, mais quand tu dois relire le dialogue en comptant pour savoir si t'es à une réplique paire ou impaire, ça casse vraiment la lecture).

Sinon, c'est pas une astuce parce que je pense que c'est une très mauvaise raison pour décider de changer de narration, mais je pense que là-dessus l'écriture à la première personne est vraiment avantagée, puisque la question de la répétition du nom du narrateur ou de la narratrice ne se pose pas, et qu'il y a des chances pour que la plupart du temps il y ait d'un côté "je" et de l'autre "il/elle"

Beorn a écrit :Une personne "métisse", moi ça m'évoque tout de suite quelqu'un de très beau, avec une peau magnifique.
(Hum, pardon pour le cliché, c'est juste l'image que véhicule le mot, pour moi. En tout cas, ça ne m'évoque rien de péjoratif)
Je

Même réaction, et c'est tout à fait le portrait de ma femme

Sinon moi j'abuse des pronoms, mais je travaille en effet leur placement en modifiant les phrases, et je pense que c'est un long apprentissage. Dur dur la suppression totale...

Bon, j'arrive après la bataille et tout a été dit je crois

Par contre, concernant les dénominations alternatives (la jeune fille, le garçon, le vieil homme, le guerrier, le représentant en assurances, et j'en passe), il ne faut pas non plus oublier que cela porte une information et un jugement qu'un simple pronom n'apportera pas.

Préciser "le vieillard" peut inciter le lecteur à voir davantage ton protagoniste comme un homme sénile que si tu avais simplement écrit "il". Cela est surtout vrai je pense pour des fonctions : remettre de temps en temps un "la sorcière", "le geôlier", etc. rappellera le rôle qu'incarne ton personnage vis-à-vis de ton héros. Marcel peut très bien être un homme, mais dans ton récit, il est surtout un mendiant. Jacqueline a beau être une petite fille, elle est surtout l'amie de ton héroïne, etc.

Très bon ajout je trouve, et je partage un peu cet avis. J'imagine que le juste milieu est une fois de plus le but a atteindre.

AAAh très bien ce petit fil.

Je me trouve dans cette situation, où en relisant certains passages, je ne compte plus les répétitions de prénom. Je ne suis pas convaincue de mes référents (la jeune fille, l'étudiante, que je trouve superficiels aussi). Le problème c'est que mes deux personnages principaux sont des jeunes femmes. Et que, bien évidemment, elles sont réunies sur les mêmes situations, que je suis en narration à la troisième personne avec une focalisation interne qui va de l'une à l'autre. Et évidemment, elles bougent toutes les deux, parlent, font des actions, interagissent avec leur environnement, comme deux vrais personnages principaux quoi, il n'y a pas de faire-valoir.

Donc je vous avoue que j'en ai parfois ras le bol des Elle, des Célia et Mélijaï. Et en même temps, difficile de s'en passer.

ilham a écrit :La répétition des prénoms n'est pas forcement un probleme. Je préfère lire plusieurs fois un prénom que deux douzaines de référents avec lesquels je me perds...
Trois personnages, ça fait apparaitre huit fois leur prénom sur 2 pages. Soit 4 fois sur une page...
bon...

Autre petit truc, les répétitions ne sont le plus souvent pas un probleme de synonymes à trouver, mais de constructions de phrases et de paragraphe à varier afin d'utiliser des sujets différents...

+1

Franchement j'ai lu un livre ou pour ne pas dire Machine, l'auteur dit "jeune femme" "étudiante" "blonde" "blondinette"... insupportable. Vraiment. Machine vingt six fois attire dix fois mois l'attention. J'ai l'impression de voir Antidote allumée devant moi et l'auteur qui se dit "bon... je vais remplacer par... pouf pouf..." graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. Si J.K Rowling dit pas cent mille fois "Harry" Oui c'est anglosaxon donc peut-être d'autres habitudes d'écriture et c'est de la jeunesse, mais on peut pas dire que c'est de la sous crotte Harry Potter c'est un exemple qui parle

Beorn intervention lumineuse comme toujours Yoda a parlé

Par contre, pour avoir lu des romans anglophones en VO, ils n'ont pas la fixette des Français sur les répétitions (ils s'en fichent quoi). Donc HP n'est pas forcément une référence (mais qu'est-ce que je raconte moi ? je vais me coucher !)

J'avais lu aussi qu'ils se fichent pas mal des incises (ici beaucoup d'auteurs ont l'air de dire "attention" sur le sujet) et pour la répétition, je n'ai pas vu globalement, mais pour les incises toujours c'est un peu vrai. Ou certains objets, mais soit je lis trop de romans anglais/américains (je suis peut-être formatée à force), soit effectivement ce n'est pas choquant et le débat est ailleurs.