Extrait:
Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre :
La gueuse de mon âme, emprunte tout son lustre ;
Invisible aux regards de l'univers moqueur,
Sa beauté ne fleurit que dans mon triste coeur.
(…)
Vice beaucoup plus grave, elle porte perruque.
Tous ses beaux cheveux noirs ont fui sa blanche nuque ;
Ce qui n'empêche pas les baisers amoureux
De pleuvoir sur son front plus pelé qu'un lépreux.
Elle louche, et l'effet de ce regard étrange
Qu'ombragent des cils noirs plus longs que ceux d'un ange,
Est tel que tous les yeux pour qui l'on s'est damné
Ne valent pas pour moi son oeil juif et cerné.
Elle n'a que vingt ans, la gorge déjà basse
Pend de chaque côté comme une calebasse,
Et pourtant, me traînant chaque nuit sur son corps,
Ainsi qu'un nouveau-né, je la tête et la mords,
(…)
Mais je plaide coupable. Personnellement, mon héroïne est très belle même si sa froideur la rend finalement très peu séduisante. Le vrai challenge aurait été de la concevoir très laide mais j'avoue être victime des stéréotypes habituels. Mais est-ce que les lecteurs ne seraient pas rebutés par des personnages féminins repoussants ? (processus d'identification ?). Ou alors, on peut tenter une héroïne comme Mercedes Thompson, une garagiste au physique banal mais avec du cambouis sous les ongles
) une fille moyenne peut devenir relativement canon quand elle s'en donne les moyens, ce qui arrive épisodiquement aux héroïnes aussi. 
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