[A] Style vs niveau de langage et contraintes de vocabulaire

[LaPlume]

Super intéressant J'ai un peu ce souci oui et non. Mes premiers jets je les corrigeais répétitions/verbes faibles/ puis adverbes etc. puis enlever les "que/qui/qu"... etc. Et des fois je me suis retrouvée à compliquer à outrance des phrases J'ai été un peu rappelé à l'ordre par un béta qui aime les styles efficace et direct (je pense à Richelle Mead pour ceux qui connaissent). Et je me rends compte là que je relis mes premiers-jets autrement actuellement, c'est moins long et j'arrête de m'arracher les cheveux pour enlever à tout prix un verbe faible ou une répétition.

J'en venais même à me dire "mince, c'est la fatigue, tu fais du moins bon boulot..." pourtant, dernièrement j'ai eu de meilleurs retours et j'ai au final eut un premier succès chez Laska en étant plus "instinctive". Donc je pense que ça rejoint le commentaire d'Anaïs. Des fois on en vient à des trucs pas possible qui vont à l'encontre du but recherché à la base : texte fluide qui donne envie.

Je pense qu'on a tous ressenti ça à l'aune de nos BL un jour, qu'on reçoive ce genre d'avis ou au contraire qu'on le donne

Le plus important, à mon sens, est d'accepter une bonne fois pour toute que la perfection n'existe pas. Non pas qu'elle soit hors de portée de notre talent, ou une simple question de travail, mais bel et bien que "un texte parfait ça n'existe pas".
(entre autre parce qu'il y a autant de lecteurs que de style d'écriture propre à chacun ; il est impossible que la rencontre se fasse à 100%).

Toute la question est d'accepter cela et ensuite de travailler pour avoir des textes "à niveau". C'est soit qui plaisent à une majorité, soit qui serve sans faille un style voulu, fut-il rébarbatif.

Des exemples ? Qui parmi nous ne considère pas que l'écriture d'un Musso, Levy est efficace ? (je ne parle pas du fonds). Que dire d'un Stephen King à l'écriture irréprochable mais à cent mille lieux de celle d'un Alain Damasio ?

Verbes faibles, alourdissement des phrases, adverses, participes présents, subordonnées, etc... tout cela fait parti d'un ensemble, à surveiller et à maîtriser.

Faut-il leur faire une chasse systématique ? ==> Absolument pas.
Faut-il aller contre son style ? ==> Non plus.
Faut-il accepter son style, ses faiblesses, et se concentrer sur la correction des plus flagrantes pour améliorer son histoire, tout en conservant l'essentiel c'est-à-dire notre "patte" ? ==> probablement quelque chose comme ça

En conclusion, ne te mets pas trop Martel en tête, Crazy. L'essentiel est que la forme serve le fond. Pas l'inverse (sauf cas spécial tel que "La disparition", qui est un texte entièrement écrit sans la lettre "e" )

[ilham]

Faut-il accepter son style, ses faiblesses, et se concentrer sur la correction des plus flagrantes pour améliorer son histoire, tout en conservant l'essentiel c'est-à-dire notre "patte" ? ==> probablement quelque chose comme ça

Mouais, je trouve que ça fait quand même un peu excuse facile pour ne pas travailler.
Écrire de façon agréable, ce n'est pas inné, ça s'apprend, ça se travaille... et ça passe bien à un moment, entre autre ( car il y a bien d'autres sujets à surveiller que ces deux là ! ), par la chasse aux répétitions et aux verbes faibles. Après, il faut le faire intelligemment et savoir préférer parfois un "faire" ou trois "mais" qu'une formulation lourde, inadéquate...
Il ne faut pas être fainéant, il ne faut pas être un robot non plus. C'est ce qui fait toute la difficulté de la tache ! Il n'y a pas de règles toute faites à appliquer bêtement. Il existe quelques grandes lignes et encore... ce n'est pas parce que la mode est aux phrases courtes que tout le monde doit écrire de la même façon !
Les répétitions.
C'est un truc qu'on apprend à gérer et qui au début est très chiant. Car on en fait beaucoup de façon naturelle ! Alors on y fait la chasse et on tombe dans l'excès inverse. Il faut alors rectifier le tir et comprendre que ce qui compte ce n'est pas qu'il y ait deux fois le même mot dans un paragraphe, c'est si cela gêne à la lecture ! On apprend ainsi que le lecteur tolère très bien la répétition de prénoms, alors que la multiplication de pronoms peut être parfois lourde (alors qu'elle e sensée provoquer le contraire, alléger ! ), dangereuse sur le sens de nos phrases... On apprend que la répétition de structures de phrases identiques est encore bien plus ennuyeuse...
Il faut savoir accepter d'essayer, d'échouer, de recommencer...
je veux un style simple, mais du coup mon texte est réduit à rien... et on me le fait savoir.
Et bien faut corriger le tir, enrichir.
Du coup, j'ai mis trop d'adjectifs partout... Rhaaa... monsieur BL est encore moins content !
J'adapte car en me relisant, je me dis que oui j'ai eu la dose un peu forte...

Tous les apprentissages passent ainsi par cette phase d'essais et d'échec. Tant qu'on se braque sur ce principe, on ne progresse pas, je pense. Quelque que soit la matière ! J'expliquais ça à une élève en maths ! Faut accepter d'essayer et de ne pas réussir. L'etre humain a toujours fonctionné ainsi ! Par essai et par erreur...

[Francis Ash]

1) accepté le fait qu'il y aurait pas mal de répétitions

Et tu as fait comment ?

Dans la mesure où tu sais que c'est une conséquence de ton choix, que c'est comme ça que ton personnage s'exprimer pour tout un tas de raisons qui sont dans ton texte, que tu as fait de ton mieux pour reformuler à fond sans dénaturer sa façon de parler, je crois qu'on y parvient assez facilement

[Beorn]

1) accepté le fait qu'il y aurait pas mal de répétitions

Et tu as fait comment ?

En fait, j'ai remarqué que nous, auteurs, nous étions beaucoup plus sensibles aux répétitions que le lecteur moyen. Je pense que nous en corrigeons trop - au sens où bien souvent, les corrections anti-répétitions sont pires que le mal et font des dégâts au texte.
Bien sûr, dans certains cas, la répétition est tellement flagrante qu'il faut absolument la supprimer. Mais je pense aussi que dans d'autres cas, en réalité, on peut y réfléchir, peser le pour et contre et les laisser. Ce n'est pas si grave, on peut lâcher prise et garder le "mot juste" - surtout s'il s'agit d'un registre de langage un peu oral ou familier comme dans le cas que tu évoques, pour lequel les répétitions me semblent moins gênantes.

Donc... pour ce qui est du "comment faire", je dirais qu'il faut simplement avoir cela à l'esprit pendant les corrections et ne pas forcément céder à notre première réaction d'auteur.

[Crazy]

Merci