tomate a écrit : Mais ils vont surtout se demander "comment on peut être certain que ce truc ne va pas nous attaquer même si on ne dort pas", "sur quoi on va tomber en sortant de cette forêt", "quand est-ce qu'on va en voir le bout", et se rendre compte que tous les panzers, idéologue, généraux et fusil du monde ne peuvent rien pour eux
Je pense qu'un soldat, nazi ou autre était déjà bien conscient que s'il recevait une balle/bombe etc... aucun panzer, général et fusil du monde ne pourrait rien pour lui, alors des fantômes...
C'est certain qu'une fois qu'ils sont là, ils savent qu'ils peuvent mourir à tout instant. Mais il y a un univers qui commence à leur être familier, une organisation, des communications (dans l'histoire, la division est décimée et ils n'ont plus de radio), bref des éléments tangibles, rationnels et quotidiens. Le fait que, soudain, ils en soient privés et doivent improviser - pas vraiment la grande force de la wehrmacht - les pousse à penser autrement.
tomate a écrit :
La subtilité était justement de lui faire accepter de mourir d'une balle/bombe etc... avec joie, pour la plus grande gloire de son idéologie. L'idéologie se place justement au-dessus de la mort, il n'y a qu'à voir les terroristes modernes qui font les attentats-suicides. Donc, si c'est vraiment l'idéologie dont tu veux parler dans ton histoire, il faudrait plutôt prendre des personnages nazi jusqu'au bout des ongles et leur faire perdre leur foi en l'espace de quelques jours (à moins de leur apprendre que Hitler est juif, ça va pas être évident!).
Je n'ai qu'un seul vrai fanatique, pur et dur, un produit des jeunesses hitlériennes. Le sous-officier qui commande la troupe est un militaire de carrière. Ce genre de gars qui est fils de sous officier, petit fils de sous officier, qui a dans sa généalogie quelqu'un qui a fait la guerre de 1870, celle de 14, et lui se trouve là en 43. Plus pour sa patrie que pour le führer. C'est presque un "vieux" pour la wehrmacht, il approche la quarantaine. Il a vécu d'autres opérations, il a connu les premières offensives de la blitzkrierg. Là, le conflit est très différent. La blitzkrieg ne fonctionne pas, ils viennent de se prendre une raclée contre les russes, qui n'étaient pas là où on leur avait dit qu'ils seraient, et bien plus nombreux que prévus. Il est vivant, mais il n'a plus que 30 gars avec lui (vs 300 environ, il faudra que je me renseigne encore sur la composition des différentes factions de la wehrmacht.) Il combat parce que, partiellement endoctriné, il est convaincu que les communistes sont un danger pire que la guerre pour lui et sa famille. Et puis le régime l'a bien traité, lui et sa femme ont obtenu le droit d'enfanter avant qu'il parte dans les Ardennes. Tant qu'il est sur le terrain, il a ses repères. Mais là, dans cette forêt, sans contact avec le commandement, juste une boussole, il se sent perdu.
Pour les autres, j'ai un peu de tout, chacun a sa propre motivation pour se battre, ou en tout cas pour ne pas encore avoir déserté. Sur un groupe réduit, ou il faut que tout le monde se soutienne pour survivre, ce sont ces différentes motivations qui m'ont semblé intéressantes à développer.
tomate a écrit :
Enfin, les gens de cette génération étaient encore assez superstitieux pour croire réellement aux fantômes, sans compter que la religion avait encore beaucoup de poids. Alors leurs réactions ne seront pas forcément celles d'individus modernes. Ils pourraient être beaucoup plus fatalistes!
Croire aux fantômes et les voir, je pense que ce sont deux choses différentes. Pour ma part, j'y crois mais je n'en ai jamais vu. Je ne peux pas dire comment je réagirai si un jour j'en vois un. En l'occurrence, les fantômes qui vont les assaillir ne sont pas de simples spectres qui font peur. La façon dont ils tuent est spectaculaire et particulièrement brutale, ce n'est pas sans douleur.
Ils vont donc avoir très vite la certitude que, s'ils ne se sortent pas de là rapidement, ils vont tous y passer et dans des souffrances pires que le goulag ou les camps de concentration. Ceux qui ne tiennent pas tant que ça à la vie ne veulent pas non plus mourir comme ça. Personne ne veut mourir dans ce genre de souffrances (d'ailleurs, à la fin du conflit, certains soldats allemands vaincus se suicidaient pour ne pas être faits prisonniers par les russes.)
J'espère que mes explications vous paraissent claires. Je me rends compte que je pourrais en dire beaucoup plus, mais le but ici n'est pas de vous révéler toute mon histoire. Juste de voir si ça passe, si c'est crédible et si ça donne envie