Comment éviter l'effet ''imperial stormtroopers''

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ilham
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Re: Comment éviter l'effet ''imperial stormtroopers''

Message par ilham »

Crazy, figure toi que j'y ai songé cette nuit... ;) Sheep... :mouahaha:

Angedéchu, pas de souci. On peut etre en désaccord ;).
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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Sobota
Batracien
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Re: Comment éviter l'effet ''imperial stormtroopers''

Message par Sobota »

Visiblement vous tombez d'accord sur le fait que la guerre a lieu sur le terrain politique, idéologique, économique et social, comme on le voit depuis la mise en application du concept de guerre totale (avant même, à mon sens, la publication de Der totale Krieg par Ludendorff), mais la question première est précisée : il s'agit de gagner une guerre dissymétrique uniquement sur le terrain militaire en ne faisant pas passer les forces armées ennemies pour des clowns qui louchent. Je maintiens ce que je disais dans mon précédent message, auquel je voudrais ajouter plusieurs considérations pour mieux répondre à la question. Ma réponse évoquait des procédés d'écriture et des schémas nuançant le côté caricatural des forces armées ennemies façon Star Wars, mais je crois maintenant que le but recherché ne serait pas de revenir sur le schéma (des héros peu entraînés qui défont une armée ennemie de grande ampleur) ; ce serait de conserver ce schéma mais de le rendre un peu réaliste ou sérieux. Plusieurs leviers peut-être, en vrac :

1) Les réseaux de communication. Les héros contrôlent les réseaux de communication adverse et causent du désordre à la fois dans la mobilisation des armées ennemies et dans la chaîne de commandement. Ce contrôle emprunte en général la voie de la destruction (les ponts, les routes, le chemin de fer, les centrales électriques...), comme on le note avec la Résistance et les opérations des paras dans la nuit du 5 au 6 juin 1944. Le contrôle emprunte éventuellement la voie de la capture, avec cette alternative : en cas de putsch, les putschistes souhaitent contrôler les médias, le quartier général de l'état-major général, le quartier général des meilleures divisions, les généraux qui sont à la tête des régions militaires, les organes principaux du pouvoir (en février 1981, les putschistes investissent les Cortés, tâchent de suborner les capitaines généraux, investissent le CESID ou du moins l'AOME, contrôlent la division blindée Brunete, la télévision...) ; en cas de pillage, on souhaite avant tout détourner les ressources qui circulent sur les réseaux de communication : comme exemple, on peut citer la capture du Sirius Star en 2008 par une dizaine de va-nu-pieds somaliens armés de pistolets-mitrailleurs rouillés qu'on trouve à 100 dollars pièce auprès des anciens militaires somaliens (capture assez retentissante : à bord, 2M de barils de pétrole, à peu près 250M de dollars donc). Le contrôle des réseaux de communication permet de mettre en scène un déséquilibre entre armée ennemie et héros du roman, sans que la défaite ennemie soit ridicule. On peut dire ici que la "puissance impériale" est handicapée par son défaut de contrôle, impliqué par la démesure empêchant de surveiller les marges du territoire.

2) L'arme ultime. Les héros déclenchent une arme ultime et sacrifient leur civilisation pour remporter la victoire. On voit ce cas dans La nuit des temps de Barjavel. La mise en scène est particulièrement plaisante : elle implique un sacrifice immense et des querelles parmi les héros qui se résolvent mal, dans leur doute, à la solution radicale.

3) L'allié décisif. Les héros ne peuvent pas gagner la guerre excessivement dissymétrique. Ils peuvent cependant tenir jusqu'à l'entrée en guerre à leurs côtés de quelque allié décisif. Le débarquement des Américains à La Rochelle en 1917 permit de relancer les offensives sous le commandement de Foch. Dans Le piège diabolique, E.P. Jacobs montre un professeur qui fabrique une arme atomique afin de tenir la superpuissance en respect le temps que les alliés, venus de Pluton, ne débarquent sur terre afin de rééquilibrer la balance.

4) La position. Les héros peuvent camper sur leur position, la tenir malgré une infériorité numérique assez criante, en raison de la configuration du terrain. L'histoire est pleine d'actes héroïques de ce genre et nous n'avons que l'embarras du choix. Pour prendre une résistance héroïque incontestable et française, on peut préférer le cas de la compagnie de la Légion étrangère emmenée par le capitaine Jean Danjou, qui se retranche au sein du village abandonné de Camerone afin de contenir l'armée mexicaine assez de temps pour permettre au convoi de ravitaillement que la troupe escortait de passer. Les soixante-trois hommes de la Légion jurent de ne jamais se rendre et se terrent dans une auberge aménagée en camp retranché. Les deux mille Mexicains ne réduisent la résistance qu'après plusieurs heures de combat, en perdant trois cents hommes dans la bataille, en dépit de leurs efforts (incendie de l'auberge, incitation à la reddition).

5) La manœuvre militaire. Les héros disposant d'une armée fuient devant leur ennemi pour mieux prendre au piège une armée supérieure en nombre et en équipements. Les Russes reculent, laissant tomber Moscou, brûlant leurs récoltes, pour attirer la Grande Armée de Napoléon loin de sa ligne arrière et la contraindre à la retraite au milieu des périls, car la retraire est compliquée par l'hiver, la faim, les ponts coupés, le harcèlement des cosaques, la méconnaissance du terrain, la distance immense entre la Vistule et Moscou...

Ces quelques idées répondent-elles mieux ou suis-je encore à côté ?

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