La mare aux nénuphars

Du plomb à la lumière :
Pan ! Pan ! Pan !
Les trois coups de feu retentirent dans le silence de la ville morte. La paroi de la capsule spatiale éclata et les rayons du soleil passèrent à travers le métal usé.
« Enfin un peu de lumière », soupira l'alien.
Il souriait encore quand le quatrième coup de feu mis fin à sa vie.

L’œuf de bronze de tomate :
Le fermier contemplait d’un air maussade sa récolte du jour : trois beaux œufs aux coquilles rosées tout chaux sortis de ses trois poules blanches dans une main et dans l’autre l’œuf de bronze qu’avait pondu, comme tous les jours, sa poule rousse.
« Tant qu’à pond’ des œufs d’métal, ma douée, t’pourrais pas les faire en or ? »

Le goût du soleil de sherkkhann :
« Vous en reprendrez bien un petit peu ? »
Mme Comète minauda.
« Oh, vous alors, vous êtes terrible. Ma chevelure va être encore toute ébouriffée, mais c’est tellement bon. Le goût de ce soleil est exquis. »

De sang et de lumière de Luani :
Ils regardaient la créature, émerveillés. Le plus jeune glissa la main dans celle de sa sœur.
« Qu’est-ce que c’est ? » murmura-t-il.
L’être tourbillonnait, lançant des rayons dorés autour de lui. Il avait une forme humaine, mais on ne distinguait pas ses traits. Juste des lignes rouges qui s’entrecroisaient et palpitaient dans son corps translucide. Il lança vers eux des gouttes d’or qui se figèrent en touchant le sol. Chacune d’entre elles se transforma en une perle étincelante au cœur de laquelle brillait un rubis.

La promesse de la neige de Booz :
« Tu m’avais promis, gémit le petit sapin en secouant ses branche vertes.
– Petit, plains-toi à tes grands frères. Ils ont étendu leurs rameaux trop haut et trop loin au dessus de ta cime. Dans quelques années, dans quelques années, je te promets, je décorerais tes aiguilles d’une belle couche immaculée. »