Toilettes fin XIXe

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Spider
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Toilettes fin XIXe

Message par Spider »

Bonjour les grenouilles :heart:

C'est la première fois que je poste dans cette section du forum (il faut une première fois à tout, me direz-vous) :)

Est-ce que vous auriez une idée de ce à quoi ressemblaient les toilettes (wc) à la toute toute fin du 19e siècle?
Pas les toilettes de maison de ville, plutôt celles perdues dans la campagne ou dans la forêt, loin de la civilisation ? :perplexe:

J'ai cherché sur le net, rien trouvé ^^ Cela dit, ça n'a pas une importance capitale, je ne vais pas réserver un chapitre pour les toilettes, mais pour plus de crédibilité j'aurais besoin de cette info :ronge:

Des idées ? :sifflote: :heart:

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Crazy
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Crazy »

Spider a écrit :à quoi ressemblaient les toilettes (wc) à la toute toute fin du 19e siècle?
La cabane au fond du jardin... :hihihi:

N'oublie pas que la fin du XIXe siècle, c'est aussi les westerns ;)
Modifié en dernier par Crazy le jeu. déc. 17, 2015 10:08 am, modifié 1 fois.

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Elikya
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Elikya »

Crazy a écrit :
Spider a écrit :à quoi ressemblaient les toilettes (wc) à la toute toute fin du 19e siècle?
La cabane au fond du jardin... :hihihi:
J'aurais dit pareil : une cabane en planche avec du papier journal, complétée par des pots de chambre à l'intérieur.

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Macada
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Macada »

Je dirais : cabane avec planche trouée à l'extérieur de la maison, pot de chambre/seaux pour la nuit, chaise percée pour les invalides. Chez les plus pauvres, juste un seau qu'on va vider dehors - sur le fumier souvent. Et pour ceux qui ne récupèrent pas les excréments pour les cultures, on profite d'être dans les champs ou la forêt, dès qu'on peut. Voire on y va exprès pour le gros besoin, en ayant ou non creuser une feuillée (un trou qui est rebouché quand il est plein et recreuser un peu plus loin).
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Crazy
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Crazy »

J'ai rajouté le lien :sifflote:

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Umanimo
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Umanimo »

Hello,

Je ne sais pas pour quoi tu en as besoin. Est-ce dans une maison ? Pour des gens qui voyagent ?

Je peux toujours apporter mon témoignage, non pas de la fin du XIXe siècle, mais du milieu du XXe, et je pense que ça n'était pas très différent de 50 ou 60 ans plus tôt.

Dans le hameau de montagne où je passais mes vacances quand j'étais petite (village de ma mère, maison de famille), mes voisins n'avaient pas du tout de toilettes dans leur maison. Pour "aller au petit coin", leur deux options c'était : dans l'étable (elle se trouvait juste à côté de chez eux) ou dehors dans les champs.

Sinon, comme le Crazy, ailleurs chez la personne chez qui j'allais aussi en vacances, c'était un peu plus évolué, c'est à dire : un trou au fond du jardin avec une cabane en bois construite dessus. Quand on entrait dedans, on se positionnait au dessus du trou. Ça puait, c'était horrible parce que toutes les "matières" étaient juste en dessus dans la fosse.
Je ne sais pas ce qui se passait quand celle-ci était pleine. Mais je suppose déjà qu'il fallait un bon moment, vu qu'elle était assez grande et que les matières se décomposaient quand même en partie.

Sinon, j'ai trouvé ces deux liens sur ce qu'on appelle les "feuillées" :

https://fr.scoutwiki.org/Feuill%C3%A9es
https://fr.wikipedia.org/wiki/Feuill%C3%A9es

Voilà, j'espère que ça va t'aider.

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LeBashar
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par LeBashar »

Est-ce que vous auriez une idée de ce à quoi ressemblaient les toilettes (wc) à la toute toute fin du 19e siècle?
Pas les toilettes de maison de ville, plutôt celles perdues dans la campagne ou dans la forêt, loin de la civilisation ?
ça mériterais quelques précisions car tout le monde a comblé les vides en supposant :
- "au 19ème siècle dans la civilisation occidentale, en france"

Si c'est bien ça la question les réponses ont été données. On est sur le concept des latrines qui grosso modo sont un simple trou. Quand il est plein, on le vide (ceux qui avaient un cour d'eau évitaient souvent cette corvée en mettant les latrines au dessus de l'eau, tant pis pour ceux qui sont en aval). Comme ça pue et attire des parasites et maladies, on le met loin de la maison. La décomposition des matières étant anaérobie, ça dégage des gaz nocifs pour nous (méthane, sulfure d'hydrogène) dont l'odeur est caractéristiques des marais stagnants.
Je n'ai pas les stats exactes mais il me semble qu'il y a environ la moitié de l'humanité qui se contente toujours de ça aujorud'hui. En france dans les campagnes c'est resté répandu jusque dans les années 70 et l'extension du réseau d'eau publique. Le système n'avait guère évolué depuis l'époque gallo-romaine.

nb : il ne faut pas confondre ces latrines avec des toilettes sèches à compostage, modernes, dans lequel le processus de transformation des matières est aérobie. De loin les deux se ressemblent beaucoup.

La_louve

Re: Toilettes fin XIXe

Message par La_louve »

LeBashar a écrit :nb : il ne faut pas confondre ces latrines avec des toilettes sèches à compostage, modernes, dans lequel le processus de transformation des matières est aérobie. De loin les deux se ressemblent beaucoup.
Tiens c'est intéressant ça, parce que justement je confondais sans doute les deux. Donc le fait de rajouter un élément type sciure de bois modifie le processus de décomposition par rapport au cas où seules les "matières" se retrouvent ensemble ? Concrètement, quelles sont les conséquences de cette différence ? Et si l'on considère du fumier qui mélange excréments et paille, à quel modèle est-ce que ça répond :perplexe: (oui, ça ne fait pas avancer le smilblick, mais tu as piqué ma curiosité).

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tomate
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par tomate »

Ça dépend du pays et de la richesse des utilisateurs.

Les toilettes "modernes" avec chasse d'eau et siphon à l'intérieur des habitations apparaissent en Angleterre dans les années 1880 (on peut en visiter dans certains châteaux) mais pour les très riches.

En France, les toilettes publiques de ville étaient des toilettes à la turque. N'oublie pas que les femmes portaient des tas de jupes, donc difficile de s'assoir en les retroussant.

Les gens qui vivaient en appartement avaient un pot de chambre qu'ils allaient vider dans les toilettes publiques ou de l'immeuble matin et soir en général.

A la campagne, c'était plutôt un siège percé au fond du jardin (les écolos y reviennent).

Pour la majorité des pauvres, c'était un simple petit coin, plus ou moins discret.

Le problème principal était les canalisations: pas de vraies toilettes sans système d'égout. La plupart des toilettes formelles débouchaient sur une fosse qui devait être vidée de temps en temps. Ne rigolez pas, le contenu était vendu à prix d'or comme engrais.

La sciure de certains bois et le charbon/cendre absorbaient les odeurs. Si on en avait une bonne quantité, on pouvait garder les toilettes assez près de la maison (expérience perso dans un petit village de Zambie). Restait le problème des infections, quand on s'en souciait.

Voilà mes 2 centimes!

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LeBashar
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par LeBashar »

La_louve a écrit :Tiens c'est intéressant ça, parce que justement je confondais sans doute les deux. Donc le fait de rajouter un élément type sciure de bois modifie le processus de décomposition par rapport au cas où seules les "matières" se retrouvent ensemble
Je veux bien détailler, je pense que ce n'est pas hors sujet et que ça peut aussi aider Spider qui pose la question initiale.

Je vais tâcher de faire simple. Grosso modo on a deux voies de réduction des déchets organiques : sans oxygène, et avec. La première est plus ancienne parce qu'elle existait avant l'apparition de la vie aérobie sur terre, lorsque l'atmosphère était encore largement composée de gaz qui sont toxiques pour nous (plus d'infos, voir vénus). Ensuite des bactéries ont commencé à libérer de l'oxygène qui comme son nom l'indique est un puissant oxydant. Il est toxique pour les bactéries qui vivaient dans le milieu précédent, et donc elles se sont réfugiées dans les milieux protégés de l'oxygène, en général eux qui sont stagnants et humides (fond marins, marais, sous-sol). Actuellement ces formes de vies sont minoritaires sur Terre puisqu'il y a tellement de producteurs d'oxygène que l'atmosphère en contient une forte proportion en permanence.

Nos déjections (et celles des autres animaux), naturellement, sont décomposées sur le sol, dans un milieu aérobie. Les matières sèches assez vite, les UV détruisent les microbes rapidement. En séchant ça libère de la vapeur d'eau et du CO2, qui sont tous deux inodores. Et donc ça marche très bien, tant que la population des animaux en question est raisonnable (quand on se balade dans la nature, on ne trouve pas facilement les crottes des animaux). Sinon, il y a trop de matière au même endroit et on passe en milieu anaérobie : plus assez d'oxygène pour nourrir les décomposeurs, qui cèdent la place à ceux qui vivent sans oxygène. Eux aussi décomposent, sauf qu'ils produisent du méthane (odeur de pet, et gaz inflammable) et du sulfure d'hydrogène (odeur d’œuf pourri, et grande toxicité - voir les marées vertes sur le littoral) et éventuellement ammoniac aussi (odeur de vieille urine - toxique aussi). Bref c'est la super classe.

Dans le modèle des latrines, comme on concentre une grande quantité d'effluents dans un trou non ventilé, les processus aérobies cessent très vite, ils ne peuvent avoir lieu que sur la surface, quand tout le reste est anaérobie. D'où les nombreux inconvénient du système.

Dans une litière, on mixe les effluents avec de la matière carbonée sèche (paille, feuille, sciure etc.). Cette dernière absorbe assez vite l'humidité, et stocke une grande quantité d'oxygène, tout en apportant les matières carbonées nécessaires pour que les décomposeurs fassent leur job (sans ça, ils ont trop d'azote et stoppent leur développement). Dans la version toilette sèche mais à compost, le but est de surtout éviter que le processus ne devienne anaérobie, pour qu'il reste dans l'aérobie, mais en environnement contrôlé. Du coup les matières sont transformée en compost, en humus, en tous points comparable à celui de la forêt, mais de manière beaucoup plus rapide que si on avait laissé faire en laissant tout par terre. Donc il n'y a pas d'odeurs.

Mais de loin on peut confondre les deux puisque dans un cas comme dans l'autre il n'y a pas de chasse d'eau. Et l'image des latrines fait évidemment mauvaise presse aux toilettes sèches modernes, alors que ces dernières sont infiniment plus efficaces que le système des chasses d'eau (parce que celui-ci en noyant nos effluvant les conduit évidemment vers le processus anaérobie, c'est pourquoi les stations d'épuration sont si parfumées).

En résumé très grossier : latrines = marécage et production à terme de tourbe + gaz toxiques. toilette sèche = sol forestier et production à terme d'humus + gaz neutres.
J'avoue que je n'ai toujours pas trouvé pourquoi est-ce qu'il a fallu des siècles pour s'apercevoir de la différence, chez nous. Nos ancêtres avaient tout le nécessaire pour faire du compostage efficace plutôt que des latrines déplorables. Le mystère demeure.
La_louve a écrit :Et si l'on considère du fumier qui mélange excréments et paille, à quel modèle est-ce que ça répond
A priori on est sur du compostage, mais tout dépend de la manière dont le fumier est géré : trop de matière humides, pas assez de carbone et hop, on retourne illico vers l'anaérobie. Bon comme ce dernier pue horriblement, ce n'est normalement pas trop difficile de voir si le compostage marche correctement ou pas. Si ça sent mauvais, c'est que ça ne va pas.
tomate a écrit :A la campagne, c'était plutôt un siège percé au fond du jardin (les écolos y reviennent).
Justement non ;)

Anonyme_Quatre

Re: Toilettes fin XIXe

Message par Anonyme_Quatre »

On pouvait se laver à l'eau après, mais pas toujours, ça pouvait être des feuilles d'arbre ou des pierres, si on avait pas d'almanach (coucou mémé Ciredutemps) ou de journaux

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tomate
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par tomate »

J'avoue que je n'ai toujours pas trouvé pourquoi est-ce qu'il a fallu des siècles pour s'apercevoir de la différence, chez nous. Nos ancêtres avaient tout le nécessaire pour faire du compostage efficace plutôt que des latrines déplorables. Le mystère demeure.
Je crois que le problème se posait surtout pour les villes où il y avait ces déchets en grande quantité et encore: l'urine par exemple était récupérée par les tanneurs. À la campagne, on avait vite fait d'enterrer le tout! Là, le problème se posait plutôt pour les déchets du bétail, mais on passe des toilettes à des questions plus vastes!

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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Crazy »

Nariel Limbaear a écrit :On pouvait se laver à l'eau après, mais pas toujours, ça pouvait être des feuilles d'arbre ou des pierres, si on avait pas d'almanach (coucou mémé Ciredutemps) ou de journaux
Ce qui me fait penser à un certain livre de Pratchett... ^^

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Florie
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Re: Toilettes fin XIXe

Message par Florie »

Je n'ai pas grand-chose à ajouter, tout a été dit, mais je voulais signaler que je suis impressionnée par les grenouilles de cette mare, quel que soit le sujet, il y a des gens qui ont des connaissances précises à partager, c'est quand même ouf ^^

(PS: et j'avais entendu qu'au château de Versailles les gens faisaient leurs besoins dans les rideaux et qu'ils faisaient un "grand ménage" une fois par an. Ce n'est pas la bonne période, et je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est mon apport fécal à la discussion...)
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Anonyme_Quatre

Re: Toilettes fin XIXe

Message par Anonyme_Quatre »

Florie a écrit :Je n'ai pas grand-chose à ajouter, tout a été dit, mais je voulais signaler que je suis impressionnée par les grenouilles de cette mare, quel que soit le sujet, il y a des gens qui ont des connaissances précises à partager, c'est quand même ouf ^^
Un de mes profs a fait sa thèse sur les latrines romaines... =')

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