L'écrivain et son égo

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Booz
Les papyrus s'inclinent devant elle
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Booz »

La_louve a écrit : Attention whore... oh oui, sans le moindre doute. Je parle super facilement de mes textes, à à peu près tout le monde. Collègues, amis, connaissances. Me lancer la dessus est le meilleur moyen de me faire surmonter mon côté associal en soirée, même face à des gens que je connais à peine. Après, les gens qui savent que j'écris, je ne vais pas non plus revenir dessus à chaque fois que je les vois. Ils savent, de temps en temps ils me demandent des nouvelles, et je repars pour 10 min de monologue, et ils sont vaccinés pour 3 ou 4 mois ^^.
Je pense qu'il faut faire attention à ne pas confondre "attention whore" et personne qui aime parler de ses écrits. Dans le deuxième cas, c'est très agréable d'échanger avec quelqu'un de passionné. Dans le premier cas, pour moi il n'y a pas d'échange, la personne qui demande de l'attention n'est pas là pour un dialogue raisonné, elle ne souhaite que deux choses : soit parler encore et encore de ses textes sans faire attention à son interlocuteur, soit attend les compliments de celui-ci et rejette les avis plus nuancés. Bref, pour moi, La louve, selon ta description, je ne pense pas que tu agisses comme une "attention whore"
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Cloe[cestdoncvrai]
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Cloe[cestdoncvrai] »

Quant au sujet, pour ma part, je me positionne bizarrement. Tout d'abord, il faut savoir que je suis une sale co**e qui considère qu'il y a la littérature de divertissement et la littérature qui appartient au domaine des arts. Quand j’écris, j'essaie de viser la seconde ce qui me vaut beaucoup de problèmes (je passe beaucoup de temps à corriger mes textes, à trouver la tournure la plus juste possible, à chercher l'aspect poétique des mots ; souvent au détriment de l'action ce qui rend mes récits très contemplatifs (quand j’arrive à les terminer)). Pourquoi je parle de ça ? Parce que mon ego d'auteur est lié à cette vision de l’écriture et à ce but. Je ne cherche pas à être lue par beaucoup de monde, je veux toucher un certain genre de lecteurs (je ne dis pas que j’y arrive cependant).

C'est drôle parce que si je sais que j'écris "bien" je sais aussi pourquoi certaines personnes n'accrocheront jamais à mes textes. Et, au contraire, si une seule personne comprend mon message, cela me fait davantage plaisir que dix autres qui ont cru comprendre, mais sont passées à côté.
En fait, je me retrouve assez dans tes commentaires Booz. Je sais que j'écris bien et je suis assez convaincue de la valeur de mon travail... Si, si je bêta lis, si je me fais bêta lire, c'est pour m'améliorer. Aller plus loin et être meilleure.

Et clairement, quand je décide de "me lâcher" dans l'écriture, ça manque d'accessibilité. Peu de gens comprennent ce que j'ai cherché à faire. Peu de gens comprennent que si y'a un mot inventé, ou si les virgules font n'importe quoi, ou si j'associe des mots qui n'ont rien à voir ensemble, ce n'est pas une erreur. Ça a été fait dans le but précis de servir l'objectif du texte. Un objectif, d'ailleurs que j'ai parfois du mal à définir. En tout cas, pas seulement, voir par du tout, divertir le lecteur. Lui faire éprouver une émotion. Le faire se poser des questions... Bref, ça tient presque de la démarche artistique.

Ça, c'est pour mes textes. Mais j'en écris très peu.

La majorité des oeuvres sur lesquelles je travaille sont écrites à 4 mains. À vrai dire, quand on a commencé le projet "les résistants", je me suis dit que ce serait un texte plus accessible que les miens et qu'il donnerait peu être de la visibilité à ceux que j'écris seule. Qu'il trierait un public capable de comprendre où je veux en venir.

Mais en réalité, les résistants est déjà trop complexe pour un lecteur moyen. On est obligée de mettre en place des subterfuges pour faire en sorte que des gens prennent le temps de se plonger dedans : on écrit des histoires plus courtes, plus accessibles au niveau du style et de l'intrigue. Des mises en bouche ou des appâts :) Et pour que notre plan machiavelique fonctionne il faut que ces petites histoires soient lues au maximum. Donc on fait du bruit autour d'elles car elles ont plus de chance d'accrocher rapidement le lecteur.

Car il est hors de question de simplifier les résistants pour le rendre plus accessible... Ce serait s'autocensurer sous prétexte de chercher le "succès". Mais bon, en même temps, si c'est pas lu, ça sert à rien... x) quel dilemme !

Et (pour rattacher au sujet de l'ego) c'est extrêmement frustrant de voir que ce sont ces petites oeuvres sans prétention qui sont les plus suivies, le plus lues et le plus appréciées. C'est même vexant en fait. Un peu comme si tu passais la journée à cuisiner un plat très raffiné et qu'au moment de passer à table tes invités te disaient : "Ouais, mais non, en fait, des pâtes au jambon, ça nous plaît plus". :lol:

Bon, du coup, on peut dire que j'ai un sacré égo... Mais il me sert à avancer :pompom:
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Non, je ne fais une faute à mon propre prénom quand je l'écris sans H. Si, si, Cloé. Sans H :)

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Beorn
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Beorn »

Je pense que la question de l'ego est à dissocier de celle de la promo.
Je suis toujours un peu agacé quand on parle de "l'ego des auteurs" : ça devient un cliché des romans de gare, des films cheap et de la vision du grand public en général. Ce serait un métier de (riches) névrosés égocentriques... A mon avis, c'est une vision à côté de la plaque.

De mon côté, je côtoie énormément d'auteurs, publiés ou non, et je ne vois aucune différence à ce sujet avec le reste de la population. Au contraire, sur CoCy, je rencontre beaucoup de gens qui ont des doutes, l'humilité de faire relire leurs textes et de prendre des conseils, d'admettre qu'ils ont des choses à apprendre, etc.
Je vois même beaucoup de gens qui, au contraire de la vision de l'auteur égocentrique, manquent de confiance en eux, se trouvent nuls et désespèrent. Bien sûr, ceux-là font beaucoup moins de bruits que les casse-pieds qui crient partout que leur roman est génial, donc on a tendance à les oublier totalement et à ne voir que la partie émergée de "l'Iceberg auteurs".

Ensuite, sur la question de la promo, je crois que c'est une question de compétence et d'envie. Il y a des auteurs qui en font dix fois trop jusqu'à en devenir insupportables, il y a les super timides débranchés de la toile, il y a aussi les "pros", qui utilisent tous les canaux possibles, avec une grande compétence, pour que leurs romans soient lus. Pour moi, ça fait partie des compétences d'un auteur (je n'y suis pas doué du tout, d'ailleurs). Se faire un réseau, rencontrer des journalistes, tenir un blog ou un compte facebook suffisamment intéressant pour draîner un public... C'est un travail comme un autre et c'est utile pour ce capital si fragile et si important pour un auteur, qu'on pourrait appeler son "image" auprès du public.

Nous vendons des livres ou nous casons des manuscrits, nous essayons d'être lus, je ne pense pas qu'il faille en avoir honte. Si nous étions des musiciens, nous essayerions de faire entendre notre musique.

Il faut bien essayer de mettre en valeur notre travail. Il faut juste apprendre à le faire intelligemment et avec discernement. Très peu d'auteurs savent le faire, à mon humble avis ; ils sont soit dans le "trop" (pour quelques-uns) soit dans le "trop peu" (pour la majorité) et c'est dommage.
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desienne
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Re: L'écrivain et son égo

Message par desienne »

Beorn a écrit :Très peu d'auteurs savent le faire, à mon humble avis ; ils sont soit dans le "trop" (pour quelques-uns) soit dans le "trop peu" (pour la majorité) et c'est dommage.
La juste mesure n'est quand même pas évidente à établir. C'est aussi le problème des réseau qui accentuent les feedbacks positifs (like, followers) mais édulcorent complètement le feedback négatif pourtant porteur de sens et d'information (Tiens, ce que tu fais là, ça ne va pas le faire...).
La réalité c'est que tout le monde tâtonne plus ou moins bien.

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Florie
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Florie »

Beorn a écrit :Nous vendons des livres ou nous casons des manuscrits, nous essayons d'être lus, je ne pense pas qu'il faille en avoir honte. Si nous étions des musiciens, nous essayerions de faire entendre notre musique.
Je suis d'accord sur ce point, et je ne pense pas que ce soit la promotion en elle-même qui pose problème, mais la manière dont elle peut être faite. Par exemple (je me place du point de vue lecteur/abonné des réseaux sociaux), je trouve tout à fait normal qu'un auteur prévienne de sa présence à un salon littéraire par exemple, qu'il annonce la sortie prochaine de son livre, qu'il tienne un blog où il parlerait (entre autres) de son processus créatif ou quoi que ce soit qu'il a envie d'aborder pour donner aux lecteurs du blog envie de lire sa fiction.

Par contre, un auteur qui m'envoie un message de bienvenue automatique m'incitant à aller acheter son e-book dès que je m'abonne sur twitter, ça me rebute.

Et je me demande si la façon de se promouvoir n'est pas en partie liée à la confiance que l'on a en soi, et à son ego. Lorsqu'on recherche approbation et attention, on ne va pas se promouvoir de la même manière que lorsqu'on approche les choses de manière "professionnelle", avec en tête l'échange constructif avec lecteurs, journalistes, éditeurs etc.

Je ne dis pas que c'est simple, loin de là. C'est un vrai métier de savoir naviguer les réseaux sociaux sans trop en faire ni perdre son temps en actions inutiles. Mais je pense que la recherche d'attention finit par transparaître lorsque c'est le seul but (ou le but principal) de se promouvoir sur les différents canaux internet.
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Rune
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Rune »

Tout à fait d'accord avec Paul et Crazy: au-delà de la question de la distinction, se trouve le problème du dosage. Et c'est souvent l'éditeur qui gère la communication.

2 choses.

1)Le travail d'une personne n'est pas la personne.
Quand je rends une copie à un élève je vais lui dire "Cette copie ne répond pas au sujet donc la note est 2/20". On ne va pas dire "En tant que personne humaine, tu vaux 2/20" (traumatisme assuré + dix ans de psychanalyse). Pareil, un élève qui a 20 n'est pas une automatiquement une personne parfaite. Mais il y a une telle confusion entre la note et la valeur de la personne que j'en viens à appliquer cette méthode parisienne qui consiste à ne plus mettre la note sur les copies pour que les élèves lisent les commentaires au lieu de se comparer entre eux.
Je fais ce détour pour dire que le problème est similaire en littérature.
Une nouvelle ou un roman a une valeur indépendante de son auteur(e). Nos productions peuvent être bonnes, moyennes ou mauvaises. C'est le travail des éditeurs de trier et de corriger. Si les auteurs ne produisaient que des créations parfaites dès le premier jet, les éditeurs auraient disparu.

2) C'est insupportable de travailler avec des personnes obsédées par leur ego qui veulent absolument l'admiration/la fortune/etc. Je ne pense pas que ce soit "propre" aux écrivains. Vous pouvez aussi croiser ce genre de profil en BD, dans le jeu vidéo, dans l'art contemporain... et ne parlons pas du football. Sur Cocy on croise plutôt des écrivains modestes qui cherchent des conseils.
Je préfère quelqu'un qui prend soin de lui à un maso auto-destructeur mais quand le nombrilisme atteint des sommets cela nuit au groupe. Et une personne seule n'a jamais rien accompli.
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Crazy
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Crazy »

La_louve a écrit :Bon, je plaide coupable... j'ai pas mal d'égo, alors je n'ai pas trop de phase "descendantes". De ce point de vue, mon arrivée sur Cocy et mes premiers passages dans les papyrus ont été une bonne claque dans la figure.
Pareil et pareil ^^
Même si (malheureusement ? :mouahaha: ) je me suis pas trop mal remise de la claque en question.
Beorn a écrit :Je pense que la question de l'ego est à dissocier de celle de la promo.
Oui, mais c'est facile pour toi, tu es déjà célèbre :hihihi:

Par ailleurs, et plus sérieusement, il y a aussi ceux qui arrivent à bien se tenir mais sont désespérés d'avoir des vues/likes/lecteurs...
Et des (apprentis) auteurs mégalos, y'en a plein...
Rune a écrit :Une nouvelle ou un roman a une valeur indépendante de son auteur(e).
Ce qui est vrai dans les deux sens : il y a des auteurs que je me refuse à lire parce que leurs opinions personnelles me répugnent (Hubbard, Simmons...) malgré la qualité de leurs écrits.

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Lofarr
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Lofarr »

Rune a écrit :1)Le travail d'une personne n'est pas la personne.
Tout à fait d’accord Rune ! Je pense d’ailleurs que la question est là : que jugent les gens quand ils cliquent sur « like » ?

Je me souviens de cette expérience unique, le jour où j’ai mis une photo sur mon profil FB. Je trouvais trop triste ce cadre vide et gris et j’ai mis un arbre à la place. J’ai eu la surprise de recevoir plein de likes en quelques secondes. Je suis restée perplexe devant mon écran. Ils célèbrent quoi au juste mes friends ? Mon geste ? L’arbre ? Moi ?

Peu après, j’ai mis une photo de mon jardin pour poursuivre l’expérience. J’ai reçu nettement moins de likes. Conclusion ? Pas la moindre idée. Soit mes friends m’aimaient moins à ce moment-là, soit les mauvaises herbes sont moins fédératrices que les arbres. En tous les cas, cela m’a perturbé, pas longtemps, une grosse minute, mais assez pour me faire réaliser le danger de s’exposer gratuitement au jugement des autres.

Pour ce qui est de l’égo démesuré des écrivains, je n’y crois pas. Toute personne passionnée a envie de communiquer sa passion, peu importe qu’il s’agisse d’écriture ou d’autre chose. Je pense que le problème vient plutôt du nombrilisme que génère ce système de jugement collectif permanent.

Sur Cocy c’est différent. Cet espace de travail est pour moi une oasis de paix dans un monde de brutes.
Ici, il est impossible de se concentrer uniquement sur soi même, car son fonctionnement est basé sur le principe de la réciprocité. Difficile aussi d’être agressif ou méprisant quand on se met à nu en présentant ses textes (un peu aussi quand on corrige ceux des autres)

Bon, je m’arrête, avant que l’on me prenne pour la réincarnation de Charles Ingalls   :sifflote:
Cycliste :bike:
"On n'est jamais mieux cité que par soi même", von Gradivicus die Weise 🧙

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Florie
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Florie »

lofarr a écrit :Je me souviens de cette expérience unique, le jour où j’ai mis une photo sur mon profil FB. Je trouvais trop triste ce cadre vide et gris et j’ai mis un arbre à la place. J’ai eu la surprise de recevoir plein de likes en quelques secondes. Je suis restée perplexe devant mon écran. Ils célèbrent quoi au juste mes friends ? Mon geste ? L’arbre ? Moi ?

Peu après, j’ai mis une photo de mon jardin pour poursuivre l’expérience. J’ai reçu nettement moins de likes. Conclusion ? Pas la moindre idée. Soit mes friends m’aimaient moins à ce moment-là, soit les mauvaises herbes sont moins fédératrices que les arbres. En tous les cas, cela m’a perturbé, pas longtemps, une grosse minute, mais assez pour me faire réaliser le danger de s’exposer gratuitement au jugement des autres.
Pas mal cette petite expérience, je trouve qu'elle résume bien l'absurdité de certains réseaux sociaux et la futilité de mesurer sa valeur au nombre de likes ou de commentaires.
Je me pose parfois la question sur instagram aussi, pourquoi certaines photo ont bien plus de likes que les autres? Et souvent, ce sont les photos 'esthétiques' sans aucune profondeur qui marchent le mieux, alors que les "revues-Pennac" que j'essaye de faire (une photo de livre avec une critique en une phrase) récoltent très peu de likes, alors que ce sont les posts que j'aime le plus. Comme quoi, il faut faire ce qu'on a envie sans trop se préoccuper de tout ça (quand on parle d'ego et de confiance en soi j'entends. Si on prend la promotion de manière professionnelle, c'est un autre sujet)
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Re: L'écrivain et son égo

Message par desienne »

Je crois aussi que l'égo est un moteur, qu'il est utile pour avancer, nécessaire pour franchir les obstacles, indispensable pour se dépasser.
Un égo froissé peut donner des résultats extraordinaires, s'il est orienté dans la bonne direction : faire mieux.
L'égo c'est finalement quelque chose d'assez puissant et subtile en même temps, c'est comme une sorte de potion : le surdosage peut tuer la magie de la création.

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Morgane
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Morgane »

desienne a écrit :En ce qui concerne Twitter (et les réseaux en général) je pense qu'il ne fait pas trop chercher à comprendre. Les plateformes ont mis en place des modèles auxquels personne comprends que dalle (même eux, ils ne comprennent pas ce que font leurs algorithmes).
L'idée c'est probablement d'être soi-même et de ne pas trop se prendre le chou avec des followers et des likes.

Quant aux plateformes de type Wattpad, le problème c'est l'ensilage : le silo a une section limitée ou seuls quelques grains piochés par un algorithme remontent vers les sommets... Pour faire partie de ceux qui remontent, il faut s'agiter comme des bulles dans un verre d'eau gazeuse et comme tout le monde s'agite, la probabilité de sortir du lot est quasiment nulle (étant acté que la qualité des écrits n'a aucune influence sur la vitesse de remontée.)
C'est peut-être con à dire, mais c'est encore sur Facebook qu'un auteur obtiendra le plus d'engagement et de soutien. Quitte à se concentrer sur une seule plateforme et le faire bien (posts réguliers, page auteur, participation) autant s'engager sur celle-ci.
Je lis les échanges depuis le début, du coup je vais peut-être dire des choses déjà dîtes.
Mais je ne suis pas tout à fait d'accord.

S'agiter de manière intelligente, notamment avec du contenu, a des effets. Et c'est d'autant plus vrai que les efforts sont sur le long terme.
Il y a vraiment des moyens, notamment sur WP, pour se faire connaître grâce à une promo et sans forcément passer pour un Attention Whore.

Ce ne serait peut-être pas vrai s'il y avait que des auteurs sur la plateforme (ou toute autre plateforme), mais comme il y a aussi beaucoup de personnes qui cherchent des histoires, et bien au final on peut agir et sortir au moins un petit peu du lot.

Aussi, je n'ai pas les mêmes contacts sur les deux plateformes, le public n'est pas tout à fait le même et j'ai l'impression peut-être fausse, que c'est moins volage sur une plateforme dédiée que sur FB.

Booz a écrit :
La_louve a écrit : Attention whore... oh oui, sans le moindre doute. Je parle super facilement de mes textes, à à peu près tout le monde. Collègues, amis, connaissances. Me lancer la dessus est le meilleur moyen de me faire surmonter mon côté associal en soirée, même face à des gens que je connais à peine. Après, les gens qui savent que j'écris, je ne vais pas non plus revenir dessus à chaque fois que je les vois. Ils savent, de temps en temps ils me demandent des nouvelles, et je repars pour 10 min de monologue, et ils sont vaccinés pour 3 ou 4 mois ^^.
Je pense qu'il faut faire attention à ne pas confondre "attention whore" et personne qui aime parler de ses écrits. Dans le deuxième cas, c'est très agréable d'échanger avec quelqu'un de passionné. Dans le premier cas, pour moi il n'y a pas d'échange, la personne qui demande de l'attention n'est pas là pour un dialogue raisonné, elle ne souhaite que deux choses : soit parler encore et encore de ses textes sans faire attention à son interlocuteur, soit attend les compliments de celui-ci et rejette les avis plus nuancés. Bref, pour moi, La louve, selon ta description, je ne pense pas que tu agisses comme une "attention whore"
J'avoue que le vrai Attention Whore, c'est celui qui spamme tous les jours les groupes de promotion FB avec sa petite auto-promo et qui ramène toute discussion à "Achète mon livre, on s'en fiche si ça t'intéresse ou pas."

Il y en a beaucoup, mais je pense que la plupart du temps ce n'est pas un problème d'Ego mais plus de maladresse. Ils se disent que plus ils postent, plus ils auront de retour (ce qui dans l'absolu n'est pas faux). Et si ça marche pas, c'est "parce qu'ils ne font pas assez de pub", du coup ils en rajoutent et ne comprennent pas.

C'est différent de la passion qu'on peut avoir à parler de son livre (et qui peut fatiguer les autres, c'est vrai, mais pas pour les mêmes raisons).
Modifié en dernier par Morgane le sam. févr. 20, 2016 3:14 pm, modifié 1 fois.

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Rune
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Rune »

Ce qui est vrai dans les deux sens : il y a des auteurs que je me refuse à lire parce que leurs opinions personnelles me répugnent (Hubbard, Simmons...) malgré la qualité de leurs écrits.
:spoiler:
Je t'avoue que je fais pareil ;)

Mais quand même... Rousseau est un auteur génial, un philosophe incontournable.
C'est aussi un type détestable qui a abandonné ses cinq enfants. C'est pas genre "oups! J'ai fait une erreur" mais plutôt "je les abandonne systématiquement". Je n'aime pas le personnage mais je reconnais un talent et une pertinence aux écrits.
Une histoire qui change selon l'heure, la météo et la géolocalisation, c'est Via Fabula !

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Re: L'écrivain et son égo

Message par ilham »

L. Ron Hubbard est très intéressant à lire.
Dans sa décalogie Mission terre, si je ne trompe pas de titre, il avait tout à fait compris le fonctionnement de notre société et son évolution future dès les années 60 (et a d'ailleurs utilisé plus tard cette compréhension avec un cynisme parfait avec son église de la scientologie).
J'ai lu ses romans il y a déjà quelques années avec un grand plaisir.
Tout comme je peux lire Céline ou que je peux écouter Wagner...
Le tout est de le savoir et de faire la part des choses.
Un lecteur lambda avec un cerveau en état de fonctionner en est capable, je pense...

De toute façon quelque soit l'art en question, la personne du créateur en elle même ne m'intéresse guère ( pas très bon pour son égo, je sais). Chaplin était génial dans ses films mais un petit tyran sur ses plateaux et dans la vie, il parait... Est ce que ça me gâche le spectacle ? Pas une seconde... Je ne viens pas admirer le réalisateur...
Et si on parle des Lumières : j'adore les écrits de Voltaire bien qu'il ne soit pas pire hypocrite dans le genre. S'il dénonçait l'esclavagisme en effet dans ses écrits, il ne s'est pas gêné pour investir à Nantes dans le commerce triangulaire à destination des Antilles et donc dans la traite d'esclaves...
Si on commence à juger moralement les artistes, on n'en a pas fini... je ne crois pas qu'un seul y survive d'ailleurs car tout être humain est faillible. Un artiste n'est pas un être divin, parfait.
Je déteste idéologiquement Céline, mais je suis à genou devant son style...
L'écrivain russe Solijestine ne me plait guère idéologiquement mais je trouve sublime son pavillon des cancéreux...
Je ne partage pas le gout des drogues, de l'alcool de nombre de poètes du 19e siècle, mais comment rester insensible à leur poésie, d'une façon ou d'une autre...
La folie de Van Gogh peut faire peur, mais ses tableaux...
On apprécie, ou pas d'ailleurs, ce que produit un artiste . Mais soyons honnête, sa petite personne, sauf à être complètement fanatique (un état que je trouve assez dangereux et suspect d'ailleurs), on s'en fout complètement.
En cela le trop plein d'égo d'un artiste me semble assez mal venu... car ce n'est pas lui, sa petite personne (qui peut être très différente de ce que laisserait entendre son art) qui est appréciée (ou pas) mais bien ce qu'il a produit.

Le probleme aussi aujourd’hui c'est qu'on confond artiste et célébrité.
Le premier se fiche de son égo. La deuxième ne vit qu'à travers celui-ci... alors que faire quand les deux se mélangent ? C'est p'tre la contradiction qui se pose à nous à travers en effet tous les réseaux sociaux qui semblent créer une fausse proximité public/artiste... et donc une fausse impression de célébrité au final.

Et pour terminer, j'entends parler de promotion.
Bizarre, moi ce terme je l'emploie quand je veux parler de l'entreprise que je souhaite monter, pas pour ce que j'écris... je ne conçois pas l'écriture comme un commerce ( pour l'éditeur oui ça l'est assurément, mais l'auteur...)
Je dois être un peu à coté de la plaque de notre époque...
Enfin, c'est mon avis.
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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Stef-
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Stef- »

Quel sujet !

Déjà merci à Vestrit et son article sur son blog, qui m'a attiré vers ce fil de discussion, sans cela je l'aurai raté :love:

J'ai ressenti cela à un moment sur le challenge premier jet il y a plusieurs années, de mal vivre que l'on s'intéresse moins à mon fil qu'à ceux des autres, je dramatisais à tort. Et ce n'est pas l'audience sur mon sujet qui allait faire de mon projet de roman un bon texte ou non, c'était idiot.
Je crois mieux le vivre maintenant, j'ai compris à l'époque, grâce à Beorn, qu'écrire un roman était tout sauf une course de vitesse. À force de patience, on y arrive toujours.

Pour avoir parcouru cette discussion, je trouve que l'on y parle beaucoup de Facebook et de Twitter, n'est-ce pas accorder trop d'importance à ces réseaux sociaux ?
Je viens de revenir récemment sur Facebook, je m'en sers toujours autant comme une enclume, sauf que maintenant, je m'en fiche un peu. N'étant pas publié, faire une page dédiée de promotion sur FB serait idiot. Par contre, utiliser mon compte Facebook pour évoquer mes projets de manière un peu plus officielle me paraît intéressant. En tant que sorte de relais de mon blog. Au moins si un jour il y avait une bonne nouvelle j'aurais la possibilité de la diffuser plus facilement ;)
Il faut reconnaître que Facebook est chronophage et qu'il faut se fixer des limites. Ce n'est pas propre à ceux qui écrivent d'ailleurs. Je constate que la plupart des gens s'en servent pour s'efforcer d'y montrer un meilleur eux-mêmes plus narcissique, et, je crois, en s'éloignant parfois de la réalité. Mais c'est un autre sujet. Je n'aime pas cet outil. Mais la plupart des amies grenouilles sont dessus, la plupart des éditeurs et de leurs maisons, ainsi, si on veut suivre l'actualité du milieu éditorial, c'est hélas incontournable. Donc voilà, j'essaie de me soigner.

L'ego alors ? Faut être honnête, si tout allait parfaitement bien dans ma vie, je ne passerais sûrement pas autant d'heures devant mon traitement de texte. C'est un défi, il fallait d'abord que je me prouve être capable de mener un projet au bout. Maintenant j'ai besoin de me prouver que je peux intéresser un éditeur, et qu'il a intérêt de prendre mon texte. Si demain il y a un oui, ça continuera. Je chercherai plus. Viser un autre éditeur, je ne sais pas, un prix (bah oui je rêve mais bon ! Si les autres y arrivent pourquoi pas nous ?)

Je ne voulais pas aller sur les salons. Je le fais déjà pour le boulot alors (et toute l'hypocrisie que ça comporte...) Maintenant j'y vais. Déjà je peux voir toutes les grenouilles publiées. Rien que pour ça, ça vaut le coup, il y a des moments forts sympathiques à passer. Et puis, parfois, on peut discuter avec des éditeurs. Ils sont comme tout le monde, ils ne mordent pas. Mais comme tout le monde, ils ont leurs problèmes à gérer et ce sont des gens très occupés. Alors de la disponibilité pour un inconnu...
Mais dans mon boulot c'est pareil. Statistiquement, on signe environ 1 dossier sur 10. Ça veut dire qu'on en perd 9 en moyenne. On peut regarder les 9, ou bien le 1 qui reste. Moi je regarde le 1 qui reste. Un jour un stagiaire aura mal au ventre, sachant qu'il sera coincé aux toilettes un bon moment, il aura mon manuscrit dans les mains. "Eh mais ce n'est pas si nul !.." etc. C'est beaucoup un concours de circonstances tout ça. Il faut que le manuscrit ait des qualités, soit attrayant, soit un page-turner etc. C'est une condition indispensable, mais ce n'est qu'une condition parmi plein d'autres qui elles dépendent pour beaucoup du hasard (ou du talent commercial des uns et des autres.)

J'essaie de voir cela comme un jeu. J'ai du mal, parce que cela me tient vraiment à cœur, mais je m'y efforce.

L'ego ? Ceux qui me connaissent savent que la confiance que j'affiche parfois n'est qu'une façade fragile, il n'en est rien. C'est difficile pour tout le monde, d'aborder comme ça quelqu'un qu'on ne connaît pas, ou de poster un billet, ou écrire un message, ou envoyer une invitation facebook, qui reste finalement sans réponse (zut plein d'éditeurs ne m'ont pas répondu ! ^^)

Les lecteurs ? J'ai la chance d'en avoir quelques uns déjà sur la Mare, et même parmi mes proches. C'est une chance. Ce qui compte quand on écrit, c'est d'avoir un public, peu importe que celui-ci soit confidentiel ou très vaste.

En fait, tout ça, ça me donne surtout envie de retourner devant mon roman en cours, autant optimiser, car comme diraient quelques grenouilles célèbres (et adorables) par ici, le premier roman, on a 10 ans pour l'écrire, le suivant, "6 mois". (dans le sens où si on veut rester dans le circuit, il faut produire plus vite.)

Je vais donc savourer mes 10 ans (qui commencent tout juste), et, j'espère, écrire plein de romans ! Pour l'essentiel, ce sont des bouffonneries, je ne maîtrise (presque) rien en français, mais je m'amuse, et à force de faire semblant à être comme ceux ici qui y arrivent bien, peut-être ça marchera un tout petit peu. Cocy me tire vers le haut.

Peu importe notre image, qu'on soit devenu connu grâce à un roman ou pas, essayons de conserver le principe d'échange qui fait la force de la Mare. Quelqu'un est enthousiaste à une IRL ou via les réseaux sur votre projet et vous écoute ? Posez-lui des questions en retour sur le sien. On oublie trop souvent de le faire. Ça, c'est de très loin le plus important.

Plein de :chocolat: pour vous tous !

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Florie
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Florie »

Je suis d'accord sur le fait que toutes les réponses sur ce fil sont très intéressantes :pompom:
(je ne savais pas que vestrit avait publié un billet sur son blog à ce sujet, je vais aller voir du coup)

Je me demande si on ne s'emmêle pas entre plusieurs sujets au final, qui sont liés, bien entendu, mais peuvent amener des discussions différentes:
d'un côté il y a l'ego, la confiance en soi, la personne derrière les écrits, le besoin d'attention et de compliments que certains peuvent ressentir et faire ressentir à leur audience ;
d'un autre côté il y a la promotion, ou la visibilité si le terme "promotion" n'est pas adapté, c'est à dire avoir envie de partager ses écrits, de les faire connaître, d'avoir des lecteurs avec qui échanger, attirer l'attention d'un éditeur peut-être ;
et enfin, il y a aussi tout ce qui est réseaux sociaux, le temps que ça prend de s'y consacrer, comment ils peuvent nourrir l'ego en positif ou en négatif.
Dorian Lake a écrit :Il y en a beaucoup, mais je pense que la plupart du temps ce n'est pas un problème d'Ego mais plus de maladresse. Ils se disent que plus ils postent, plus ils auront de retour (ce qui dans l'absolu n'est pas faux). Et si ça marche pas, c'est "parce qu'ils ne font pas assez de pub", du coup ils en rajoutent et ne comprennent pas.
Je suis d'accord avec ça, certains vont spammer par besoin d'attirer l'attention, d'autres par maladresse en effet, c'est un vrai métier de savoir manier les réseaux sociaux...
ilham a écrit :Le probleme aussi aujourd’hui c'est qu'on confond artiste et célébrité.
Le premier se fiche de son égo. La deuxième ne vit qu'à travers celui-ci... alors que faire quand les deux se mélangent ? C'est p'tre la contradiction qui se pose à nous à travers en effet tous les réseaux sociaux qui semblent créer une fausse proximité public/artiste... et donc une fausse impression de célébrité au final.
C'est fort possible ça! Avec les réseaux sociaux, on confond justement critique du livre et critique de l'auteur. Du coup l'ego en prend un coup! Et peut-être alors qu'on peut avoir besoin de compenser en ayant une période "attention whore" pour se rassurer qu'on n'est pas si nul que ça. De toute façon les réseaux sociaux et l'ego c'est tout un débat aujourd'hui, artiste ou pas.
Stef- a écrit :Peu importe notre image, qu'on soit devenu connu grâce à un roman ou pas, essayons de conserver le principe d'échange qui fait la force de la Mare. Quelqu'un est enthousiaste à une IRL ou via les réseaux sur votre projet et vous écoute ? Posez-lui des questions en retour sur le sien. On oublie trop souvent de le faire. Ça, c'est de très loin le plus important.
Je ne pourrais pas être plus d'accord :love:
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