Merci de toutes vos réponses ! Je ne m'attendais pas à autant de retours aussi rapidement.
Merci spécialement Ilham et Crazy dont le débat sur Daech et les nazis (non, ce n'est pas un titre de nanar) va m'apporter quelques sérieuses pistes de réflexion concernant la mise en place de la dystopie.
A ce stade, ma balance penche toujours vers ma version "premier jet" (à savoir, un personnage extérieur et une dystopie qui évolue avec ses sauts successifs dans le temps), ce qui va me permettre de dégager les thèmes suivants (même si certaines de ces idées sont valables pour les deux versions) :
- le danger qui va évoluer en même temps que ses déplacements (puisqu'à chaque fois le Pouvoir aura un peu plus d'emprise et de moyens) ;
- le personnage qui va être "déçu" par le futur, car quelle que soit l'époque, il va réaliser que les gens ont une vie finalement très banale : ils dorment, mangent, vont travailler, sont mécontents du pouvoir en place mais ne se rebellent jamais (sinon des émeutes ponctuelles) car ils se sentent impuissants, avant que le discours ne finisse par rentrer au bout de quelques générations et que tout le monde trouve ça "normal" ;
- la difficulté à trouver de l'aide à chaque époque... car il devra bien se nourrir, se loger, échapper aux autorités. Pour l'instant je n'ai pas réellement d'idée pour résoudre ce point, car à moins d'avoir un réseau d'alliés (ce qui est difficile à créer lorsqu'on ne peut pas rester plus de quelques jours à chaque saut), personne n'inviterait un SDF chez soi... Surtout au bout de quelques décennies quand la dictature sera bien installée et que ce comportement pourra être dénoncé à tout moment.
ilham a écrit :L'être humain a ceci de particulier c'est qu'il ne résout que les problèmes qui se posent à lui, pas ceux qui pourraient advenir dans le futur
C'est aussi l'un des points de mon intrigue: le personnage principal ne veut pas "résoudre" la dystopie à laquelle il assiste, car pour lui elle ne fait pas partie de sa
timeline. Sauf qu'à un moment donné il sera forcé d'y réfléchir car sans s'y confronter, pas de retour chez lui possible...
Crazy a écrit :PS : je ne sais pas si c'est un bon conseil, mais puisque ton ado va s'opposer au système, essaie de voir ce qu'un adulte ferait à sa place, pour éviter le côté "j'ai 15 ans mais je suis plus malin que des militaires expérimentés qui ont trois fois mon âge"
Justement, en réécrivant mon synopsis, je me suis demandé ce qui se passerait si le personnage était un adulte, et j'envisage de plus en plus d'en faire quelqu'un de plus âgé... pour voir s'il réagirait vraiment différemment
. Donc ce n'est pas un si mauvais conseil que ça
La_louve a écrit :Tout comme Cray, je pense que la mise en place de la dystopie est un postulat de départ très intéressant, justement parce qu'il n'est généralement pas exploité dans les dystopies YA classiques. Par contre, ça risque de te demander pas mal de boulot pour rendre l'évolution de ta société cohérente de bout en bout. Si tu choisi cette option, il faudra être d'autant plus attentif à ce que tout s'enchaine de manière logique et tu auras un boulot de fond à faire sur la politique de ton univers.
L'autre option a également ses intérêt, car le voyage temporel va déclencher un conflit intérieur chez ton personnage qui va devoir renier toutes les règles avec lesquelles il a été éduqué. Même si le principe de base est plus classique, c'est à toi de le rendre unique à travers les réactions de ton héros.
Je pense que les possibilités sont intéressantes, mais apportent une problématique très différente. A mon avis, cela dépends de ce que tu cherches à développer. Si c'est la société au sens large qui t'interroge et que tu veux mettre l'accent sur ton univers, le premier choix me semble plus pertinent.
Si au contraire tu veux mettre l'accent sur ton héro, ses conflits, son évolution, alors je pense que le second est plus adapté.
Effectivement, voir grandir une dystopie (ou une utopie) ce n'est pas quelque chose à laquelle on a souvent l'occasion d'assister en tant que lecteur (il n'y a que Asimov qui a réussi avec le cycle de Fondations à mon sens). Sinon, il n'y a que dans les émissions ou les cours d'Histoire où l'on peut voir naître le début d'un conflit et sa résolution sur plusieurs siècles.
Par contre, les dieux de la mare soient avec moi, car je suis nul en Histoire et je n'ai jamais été un féru de sciences géopolitiques ! Mais le défi m'appelle...
Nariel Limbaear a écrit :D'ailleurs sinon pour partir sur quelqu'un qui vient d'une autre époque/monde ? Je trouve que ça nie la diversité des pays, des manières de penser. Cette dystopie engloberait donc le monde entier ? Je trouve ça peu crédible, et moins intéressant que de voir les points de vue des pays sur les autres, comment ils se voilent parfois eux-mêmes la face.
A vrai dire, c'est précisément ce problème qui m'a fait me poser la question de savoir si j'allais intégrer le personnage ou non dans la dystopie : dans une nouvelle YA, les personnages vivent déjà dans la dystopie, et généralement ne s'interrogent pas sur ce qui se passe dans le reste du monde (quelqu'un s'est déjà demandé ce qui se passait en Russie pendant les Hunger Games ?). Et, à moins que cela ne devienne un élément de l'intrigue (par exemple, dans
Le Passeur, le
Labyrinthe ou
Divergente 3), l'extérieur n'est jamais évoqué...
Ce qui... d'un côté facilite l'écriture sur tout le côté géopolitique et permet de vraiment se concentrer sur les protagonistes, mais d'un autre côté me laisse toujours un arrière-goût de manque dans les explications.
J'aime bien titiller cette idée de "Comment en est-on arrivé là ?", et surtout "Comment a-t-on fini par se dire que cette société serait la meilleure possible et qu'il n'y avait plus rien à changer ?" (parce que souvent, l'utopie ou la dystopie se définissent par le fait de ne plus évoluer avec le temps).
Tiens, on revient à l'idée de départ au final : écrire une dystopie non figée dans le temps.