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Re: grade militaire grèce antique

Posté : jeu. août 25, 2016 10:41 am
par Reym
Ce que j'ai dit sur l'armée mycénienne est parfaitement valable. On ne peut rien rajouter sur la hiérarchie militaire à ce que j'ai présenté. N'hésite pas si tu as des questions sur d'autres aspects de cette époque.
Ok, très bien, je vais relire ton précédent post là dessus.

Pour les dirigeants militaires, du coup, je pense faire de celui qui dirige une seule cité un Taxiarque, et de celui qui dirige un ensemble de cité un Itharque (relatif à l'île d'Ithaque), qu'en pense tu ?
un homme est soldat de terre et rameur tout ensemble
Cela confirme ce que je pensais.

Merci, tous ces renseignements devraient me servir.

Par ailleurs, juste quelques dernières questions, j'ai d'autres connaissances à approfondir sur la grèce antique, autre que le coté militaire, plus précisément cette période mycénnienne jusqu'à l'archaique, aurait tu des ouvrages à me conseiller là dessus ? Quelque chose d'assez complet, mais de pas trop difficile à lire quand même, dans le style de ce que j'ai trouvé sur amazon, dit moi ce que t'en pense :
https://www.amazon.fr/dp/2011453879/ref ... ELTMH11D4S
https://www.amazon.fr/dp/2012990053/ref ... 1REXNZ15HE

J'aimerais aussi trouvé un livre sur le grec ancien, avec notre alphabet si tu vois ce que je veux dire... Une sorte de dictionnaire de traduction.

Merci de ton aide

Re: grade militaire grèce antique

Posté : jeu. août 25, 2016 12:00 pm
par Sobota
Reym a écrit :Pour les dirigeants militaires, du coup, je pense faire de celui qui dirige une seule cité un Taxiarque, et de celui qui dirige un ensemble de cité un Itharque (relatif à l'île d'Ithaque), qu'en pense tu ?
Comme déjà dit, si tu écris sur la période mycénienne, il n'y a pas de magistratures militaires (ni taxiarque ni rien), seulement des rois. Leurs seconds sont des notables (surtout de leur famille : en fait, tous ces rois sont plus ou moins apparentés). Si tu veux te rapprocher du la vérité historique (et rien ne t'y oblige !), il vaudra mieux choisir des titres moins formels (le navarque : un titulaire de commandement naval ; le polémarque : un commandant d'armée). Cette hiérarchie reste imprécise et soumise à d'autres rapports de force (un notable d'une cité de la confédération niant l'autorité du navarque, par exemple).
Reym a écrit :Par ailleurs, juste quelques dernières questions, j'ai d'autres connaissances à approfondir sur la grèce antique, autre que le coté militaire, plus précisément cette période mycénnienne jusqu'à l'archaique, aurait tu des ouvrages à me conseiller là dessus ? Quelque chose d'assez complet, mais de pas trop difficile à lire quand même, dans le style de ce que j'ai trouvé sur amazon, dit moi ce que t'en pense :
https://www.amazon.fr/dp/2011453879/ref ... ELTMH11D4S
https://www.amazon.fr/dp/2012990053/ref ... 1REXNZ15HE
Je te déconseille le dictionnaire historique, en revanche, il m'est impossible de te dissuader de lire le livre de Ruzé et d'Amouretti, du fait qu'il s'agit d'un bon livre et que j'ai rencontré Françoise Ruzé, qui, dans son deuxième éméritat d'histoire, est toujours disponible pour discuter de la législation de la Grèce archaïque et dont les conférences sur l'Antigone de Sophocle (et bien d'autres sujets !) sont très brillantes. Je te conseille aussi le tome 1 de la série "Nouvelle histoire de l'Antiquité" en Points Seuil : le livre est de Jean-Claude Poursat. Il traite de la Grèce depuis ses origines jusqu'au début de l'époque archaïque. Cette collection te fournira de denses résumés sur toutes les notions centrales. Voici la couverture :

Image
Reym a écrit :J'aimerais aussi trouvé un livre sur le grec ancien, avec notre alphabet si tu vois ce que je veux dire... Une sorte de dictionnaire de traduction.
On utilise en grec-français le Bailly. Mais il est cher : si tu n'en as pas un usage universitaire, il t'est possible aussi de consulter la version abrégée en ligne. Voici le lien : http://www.tabularium.be/bailly/

Bonne écriture !

Re: grade militaire grèce antique

Posté : jeu. août 25, 2016 3:02 pm
par Elikya
Sobota a écrit :Alexandre était éduqué pour dépasser ce projet : la cosmographie aristotélicienne et l'apprentissage par cœur des épopées d'Homère incitaient le jeune homme à des exploits légendaires sur les frontières du monde connu.
J'ai lu qu'Alexandre avait notamment compté Aristote parmi ses professeurs. Un tel Maître a certainement laissé une impression durable.
Alexandre élimina le père et le fils suite à la conjuration de 330. Parménion n'était pas son ami, mais son fils Philotas, lui, l'était.
Oui, et il est difficile de démêler sa véritable implication dans le complot contre le Roi. Il n'y a peut-être vraiment pas cru... Alexandre a peut-être saisi cette occasion de se débarrasser de lui...

Re: grade militaire grèce antique

Posté : ven. août 26, 2016 9:56 am
par Reym
Comme déjà dit, si tu écris sur la période mycénienne, il n'y a pas de magistratures militaires
bon, je pense que je vais faire quelque chose de plus classique alors (commandant, commandeur...), et m'inspirer peut être de ce qui se fait dans la fantasy, ou peut être créer des mots "compréhensibles" à l'aide du grec ancien. je te remercie de ton aide en tout cas.
Je te déconseille le dictionnaire historique, en revanche, il m'est impossible de te dissuader de lire le livre de Ruzé et d'Amouretti
Ok c'est noté !
il t'est possible aussi de consulter la version abrégée en ligne. Voici le lien : http://www.tabularium.be/bailly/
Cela devrait me servir, merci !

Re: grade militaire grèce antique

Posté : dim. août 28, 2016 9:52 pm
par Elikya
Je reviens vers vous à propos d'un extrait du film "Alexandre", dans lequel Alexandre assiste un ami blessé durant une bataille. Voyant que tout espoir est perdu et que son ami souffre beaucoup, Alexandre l'achève avec son poignard. Cela m'intrigue : était-ce une pratique courante, dans la Grèce antique, d'achever ainsi les blessés ? Cette euthanasie violente m'a frappée...

Re: grade militaire grèce antique

Posté : lun. août 29, 2016 6:37 pm
par Sobota
Bonjour !
Elikya a écrit :Je reviens vers vous à propos d'un extrait du film "Alexandre", dans lequel Alexandre assiste un ami blessé durant une bataille. Voyant que tout espoir est perdu et que son ami souffre beaucoup, Alexandre l'achève avec son poignard. Cela m'intrigue : était-ce une pratique courante, dans la Grèce antique, d'achever ainsi les blessés ? Cette euthanasie violente m'a frappée...
Ce ressort dramatique est très utilisé. Je ne pense pas qu'il ait jamais correspondu à une pratique habituelle. Il s'agit d'abord d'un geste entraînant des souillures (μίασματα) sur son auteur. Deuxièmement la médecine était très capable et la collection hippocratique en témoigne : on ne tue pas son compagnon d'armes sur de simples présomptions (surtout dans l'Antiquité : lors des guerres napoléoniennes, les blessés sont tués s'ils sont trop nombreux à mériter une amputation, le chirurgien ne pouvant pas soigner tout le monde et devant se concentrer sur les officiers). Troisièmement l'euthanasie est, dans l'esprit grec, la bonne (eu-) mort (thanatos) : il ne s'agit pas de mettre un terme à la souffrance, il s'agit de mourir de la meilleure manière, et, si l'on suit les vers de Tyrtée, qui font autorité en la matière en Grèce antique, il faut mourir au combat le plus courageusement possible en respectant, de ce fait, le critère éthique et le critère esthétique, intimement mêlés selon les Grecs. De nos jours, le terme euthanasie est travesti : la mise à mort médicale et le laissez-mourir remplacent la bonne mort. Les zélateurs de la pratique emploient ce mot très positif (il s'agit d'une bonne mort !) dans le but de changer les représentations sur le sujet. Les Grecs se contentaient du vrai sens du mot : l'autre est resté hors de leurs catégories mentales.

Les sources sont insuffisantes sur la mise à mort des blessés de guerre en général : les textes signalent la progression du mal, le regard du mourant se perd dans le brouillard de la mort (ἀχλύς), si bien qu'il appartient déjà à l'Hadès. Mais si les indices sont comptés, je pense qu'il s'agissait d'une pratique exceptionnelle : elle est mise au premier plan pour son intensité dramatique et non pour sa vraisemblance historique.

Re: grade militaire grèce antique

Posté : mer. août 31, 2016 7:55 am
par Elikya
Je te remercie pour ces précisions, Sobota.
Sobota a écrit :Deuxièmement la médecine était très capable et la collection hippocratique en témoigne : on ne tue pas son compagnon d'armes sur de simples présomptions (surtout dans l'Antiquité : lors des guerres napoléoniennes, les blessés sont tués s'ils sont trop nombreux à mériter une amputation, le chirurgien ne pouvant pas soigner tout le monde et devant se concentrer sur les officiers).
:hiii: Je suis effarée par ce que tu m'apprends sur les guerres napoléoniennes. Quelle horreur !

Re: grade militaire grèce antique

Posté : mer. août 31, 2016 7:09 pm
par Sobota
Pour finir de t'horrifier, les soldats souillaient leur baïonnette de bouse de vache. On ne tuait pas souvent l'ennemi d'une balle (à cause de l'imprécision des armes à feu), mais si l'on prenait la peine de plonger son fusil dans ce remugle excrémentiel, la blessure (une simple estafilade) était fatale : une infection se déclarait, la septicémie massacrait les survivants tout au long de la semaine suivant la bataille. Il faut amputer pour empêcher l'infection de se propager dans tout le corps, si son foyer est localisé dans un membre, et le chirurgien de l'armée ne peut pas s'occuper de tout le monde. Il vaut mieux mourir d'une balle dans la tête et, si tu vois des photographies de gens ravagés par la gangrène humide et la gangrène gazeuse, tu seras sûrement d'accord !

Ce sujet dévie vers les recoins sombres de l'histoire militaire...