Et les Classiques ?
Posté : ven. oct. 07, 2016 9:24 pm
Avant tout, je précise que je vais parler ici des classiques au sens scolaire du terme. Vous savez, ces vieux bouquins qu'on étudie en classe, ceux qu'on imagine généralement dans une belle édition annotée de notes de bas de page, pleins de poussières dans une bibliothèque sérieuse. En un mot, ceux qui sont académiquement reconnus comme la Littérature (sentez vocalement la mmmajuscule).
Donc pas Tolkien, pas Dune, etc.
Les classiques académiques, les vrais.
Ceci posé, venons-en à l'objet de ce fil. Je me demandais, un peu à visée de sondage et un peu pour débattre de la question (j'aime bien débattre ) quel était votre rapport aux Classiques.
Vous en lisez/avez lu ? Vous appréciez/en appréciez certains ? Surtout : qu'est-ce qu'ils vous apportent, en tant qu'auteurs de SFFF ?
Bon, ma formulation est un peu "tarte à la crème". Parce qu'évidemment, les classiques sont tous différents, on peut adorer Victor Hugo et détester Camus, comparer Shakespeare et Le Roi Lion, être une fangirl de Rochester et ne pas aimer les catégories académiques. Et je partage bien cet avis là.
Mais les Classiques se caractérisent quand même souvent, grosso modo, par deux choses :
- D'une : on les auréole de gloire et on les place au-dessus du reste de la littérature, ou bien au contraire on leur jette des pavés en disant qu'ils sont ennuyeux et snobs. Ça c'est du côté de leur réception, de leur image sociale.
- De deux, ils se caractérisent en général par le fait de ne pas être de la littérature facile d'accès. Sans un peu de culture littéraire personnelle (pas forcément scolaire, ça peut être les lectures persos), c'est parfois dur d'entrer dedans ou d'apprécier. Je pense en particulier aux textes expérimentaux (le Nouveau roman, tout ça) et aux textes anciens (XIXe siècle et avant). Vocabulaire un peu différent (voisre beauscoup chesz lés très vieulx), culture de référence différente (oui parce qu'un clin d'oeil évident à l'actualité de 1848, on percute pas forcément en 2016 et on se sent un peu bébête).
Du coup, ils obligent à un léger décentrement, quand on les lit. Comme quand on lit de la littérature d'une culture différente de la nôtre.
Ça fait un long moment que je me pose cette question par rapport aux auteurs de CoCyclics, parce que j'adôôôre les débats littéraires dans la Plume dans la Palme (toutes les discussions sur comment écrire tel type de scène, comment utiliser tel point de vue de narration, etc.). Or, j'ai remarqué qu'en général, les exemples cités par les participants à la conversation tendent à être exclusivement du domaine de la SFFF . Comme si la littérature de l'imaginaire avait développé ses propres classiques (Tolkien, Herbert, Rowling, Martin, etc.), et que sa sphère de références littéraires était différente du reste de la littérature (avec sous sans majuscules, parce qu'en SFFF, justement, on n'est pas sectaires ).
Alors oui, a priori, la SFFF n'a pas beaucoup de place dans les Classiques. Elle est plutôt son contraire : souvent les gens la rejettent même en-dehors de la Littérature (la vraie, celle avec une majuscule et pas avec une épée et un dragon). Rabelais, Alice au pays des merveilles, les contes philosophiques de Voltaire, et quelques autres, ont clairement des éléments pas très très naturels dans leurs pages, mais ça reste limité.
Mais en même temps, quand on discute littérature, points de vue de narration, dosage de l'information, structure de l'histoire, et autres joyeusetés, on parle pas du tout de questions spécifiquement imaginaires. On parle d'éléments intrinsèques à la construction d'une histoire et à son récit.
Du coup : pourquoi on se centre surtout sur de la SFFF quand on réfléchit à la SFFF ?
Vous me direz : ça dépasse la question des Classiques ; mais en fait, pas tout à fait. Les Classiques, c'est "juste" des livres qui ont traversé les époques parce qu'ils ont inventé quelque chose de nouveau en littérature, ou bien parce qu'ils sont la quintessence d'un mouvement littéraire de leur époque. Du coup, c'est pour ça que c'est sur eux que je centre ma question.
Et donc : vous, vous en pensez quoi, de tout ça ? Quel est votre rapport à la littérature dite classique ?
(j'ai mis des smileys et du gras pour que mon long post soit moins indigeste Désolée, il est long quand même !)
Donc pas Tolkien, pas Dune, etc.
Les classiques académiques, les vrais.
Ceci posé, venons-en à l'objet de ce fil. Je me demandais, un peu à visée de sondage et un peu pour débattre de la question (j'aime bien débattre ) quel était votre rapport aux Classiques.
Vous en lisez/avez lu ? Vous appréciez/en appréciez certains ? Surtout : qu'est-ce qu'ils vous apportent, en tant qu'auteurs de SFFF ?
Bon, ma formulation est un peu "tarte à la crème". Parce qu'évidemment, les classiques sont tous différents, on peut adorer Victor Hugo et détester Camus, comparer Shakespeare et Le Roi Lion, être une fangirl de Rochester et ne pas aimer les catégories académiques. Et je partage bien cet avis là.
Mais les Classiques se caractérisent quand même souvent, grosso modo, par deux choses :
- D'une : on les auréole de gloire et on les place au-dessus du reste de la littérature, ou bien au contraire on leur jette des pavés en disant qu'ils sont ennuyeux et snobs. Ça c'est du côté de leur réception, de leur image sociale.
- De deux, ils se caractérisent en général par le fait de ne pas être de la littérature facile d'accès. Sans un peu de culture littéraire personnelle (pas forcément scolaire, ça peut être les lectures persos), c'est parfois dur d'entrer dedans ou d'apprécier. Je pense en particulier aux textes expérimentaux (le Nouveau roman, tout ça) et aux textes anciens (XIXe siècle et avant). Vocabulaire un peu différent (voisre beauscoup chesz lés très vieulx), culture de référence différente (oui parce qu'un clin d'oeil évident à l'actualité de 1848, on percute pas forcément en 2016 et on se sent un peu bébête).
Du coup, ils obligent à un léger décentrement, quand on les lit. Comme quand on lit de la littérature d'une culture différente de la nôtre.
Ça fait un long moment que je me pose cette question par rapport aux auteurs de CoCyclics, parce que j'adôôôre les débats littéraires dans la Plume dans la Palme (toutes les discussions sur comment écrire tel type de scène, comment utiliser tel point de vue de narration, etc.). Or, j'ai remarqué qu'en général, les exemples cités par les participants à la conversation tendent à être exclusivement du domaine de la SFFF . Comme si la littérature de l'imaginaire avait développé ses propres classiques (Tolkien, Herbert, Rowling, Martin, etc.), et que sa sphère de références littéraires était différente du reste de la littérature (avec sous sans majuscules, parce qu'en SFFF, justement, on n'est pas sectaires ).
Alors oui, a priori, la SFFF n'a pas beaucoup de place dans les Classiques. Elle est plutôt son contraire : souvent les gens la rejettent même en-dehors de la Littérature (la vraie, celle avec une majuscule et pas avec une épée et un dragon). Rabelais, Alice au pays des merveilles, les contes philosophiques de Voltaire, et quelques autres, ont clairement des éléments pas très très naturels dans leurs pages, mais ça reste limité.
Mais en même temps, quand on discute littérature, points de vue de narration, dosage de l'information, structure de l'histoire, et autres joyeusetés, on parle pas du tout de questions spécifiquement imaginaires. On parle d'éléments intrinsèques à la construction d'une histoire et à son récit.
Du coup : pourquoi on se centre surtout sur de la SFFF quand on réfléchit à la SFFF ?
Vous me direz : ça dépasse la question des Classiques ; mais en fait, pas tout à fait. Les Classiques, c'est "juste" des livres qui ont traversé les époques parce qu'ils ont inventé quelque chose de nouveau en littérature, ou bien parce qu'ils sont la quintessence d'un mouvement littéraire de leur époque. Du coup, c'est pour ça que c'est sur eux que je centre ma question.
Et donc : vous, vous en pensez quoi, de tout ça ? Quel est votre rapport à la littérature dite classique ?
(j'ai mis des smileys et du gras pour que mon long post soit moins indigeste Désolée, il est long quand même !)