La mare aux nénuphars

Ce n'est pas seulement que les éditeurs sont saturés (c'est le cas et ce sera toujours le cas), c'est aussi que les éditeurs ont de moins en moins d'argent pour rémunérer les lecteurs, du coup les délais de lecture s'allongent. Arrivés à un stade terminal d'engorgement, il vaut mieux fermer les soumissions, pour un temps.

mais euh, non, les éditeurs, lisez-nous ! (un cri du coeur en voyant les soumissions fermées... Totalement inconstructif, mais ça m'a échappé)

Jean-Claude Dunyach a écrit : ↑

mer. mai 10, 2017 7:51 pm

ni une photo de vous nu(e) (rigolez pas, j'en ai reçues...)

J'ai déjà vu des couvertures de fantasy osées mais je pensais que c'était clair pour tout le monde que c'était pas du porno pour autant

meldc a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 12:55 pm

mais euh, non, les éditeurs, lisez-nous ! (un cri du coeur en voyant les soumissions fermées... Totalement inconstructif, mais ça m'a échappé)

ils rouvriront les soumissions quand ils auront le temps. C'est juste que les éditeurs sont humains, ils ont besoin de se reposer un peu, même si c'est frustrant pour nous, les auteurs.

ni une photo de vous nu(e) (rigolez pas, j'en ai reçues...)

Oh que si, je rigole, je vais pas me priver !

Elikya a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 2:42 pm

ni une photo de vous nu(e) (rigolez pas, j'en ai reçues...)

Oh que si, je rigole, je vais pas me priver !

Tu peux !
N'empêche, les plus jolies photos de ce genre que j'ai reçues datent de l'époque où je travaillais dans le porno. J'avais fait connaissance au téléphone d'une dame nymphomane, qui m'avait envoyé de jolis portraits noir et blanc d'elle dans le plus simple appareil, mais pas du tout vulgaires, très jolies et réussies. J'avais juste 22 ans, j'avais trouvé ça adorable...
En plus, il n'y avait pas de manuscrits avec !

Jean-Claude Dunyach a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 7:34 pm

Elikya a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 2:42 pm

ni une photo de vous nu(e) (rigolez pas, j'en ai reçues...)

Oh que si, je rigole, je vais pas me priver !

Tu peux !
N'empêche, les plus jolies photos de ce genre que j'ai reçues datent de l'époque où je travaillais dans le porno. J'avais fait connaissance au téléphone d'une dame nymphomane, qui m'avait envoyé de jolis portraits noir et blanc d'elle dans le plus simple appareil, mais pas du tout vulgaires, très jolies et réussies. J'avais juste 22 ans, j'avais trouvé ça adorable...
En plus, il n'y avait pas de manuscrits avec !

Tu n'as pas envisagé d'écrire tes mémoires ? Sérieux !

Jean-Claude Dunyach a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 7:34 pm

N'empêche, les plus jolies photos de ce genre que j'ai reçues datent de l'époque où je travaillais dans le porno. J'avais fait connaissance au téléphone d'une dame nymphomane, qui m'avait envoyé de jolis portraits noir et blanc d'elle dans le plus simple appareil, mais pas du tout vulgaires, très jolies et réussies. J'avais juste 22 ans, j'avais trouvé ça adorable...
En plus, il n'y avait pas de manuscrits avec !

Quelle belle anecdote. Du coup, tu as gardé les photos en souvenir ? C'est vrai qu'avec toutes ces histoires il y a de quoi rédiger des mémoires.

Mariedelabas a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 7:40 pm

Tu n'as pas envisagé d'écrire tes mémoires ? Sérieux !

Je plussoie !

C'est plus marrant à raconter, je trouve. Et le vivre est encore meilleur...
Même si j'ai vécu une vie que je considère comme passionnante (et ça continue, je suis encore jeune ), ça ne veut absolument pas dire que d'autres que moi sont de mon avis... Chacun se fait sa propre idée et rien n'est vraiment comparable. Heureusement.
Pensez à votre propre vie, à tous ces moments magiques qui l'ont enrichie. Ce n'est pas nécessairement transmissible, mais c'est précieux, non ? Je crois qu'il faut juste être attentif.

Bon, revenons aux soumissions réussies (au passage, avec un titre comme ça, on pourrait écrire un fil BDSM !)

Posez-vous la question : dans mes vingt premières pages, qu'est-ce qui va émouvoir mon lecteur ? Je dis bien émouvoir... Pas seulement intéresser intellectuellement, mais provoquer une émotion. Émotion positive ou négative, on peut avoir peur ou être séduit, trouver un personnage adorable ou au contraire haïssable, être fasciné par une situation... N'importe quelle émotion fait l'affaire. Mais, d'après mon expérience, ce sont les émotions qui capturent le lecteur, qui le poussent à lire plus loin.
Nous sommes là pour capturer nos lecteurs au filet, comme de gros poissons, et les hisser jusqu'à nous. Apprenons à tisser une toile d'émotions dès le début dans nos manuscrits, ça marche bien

Je vous poutoune,

Jean-Claude Dunyach a écrit : ↑

sam. mai 13, 2017 8:43 am

Bon, revenons aux soumissions réussies (au passage, avec un titre comme ça, on pourrait écrire un fil BDSM !)

En même temps, il faut être un peu maso pour soumettre des manuscrits...

Jean-Claude Dunyach a écrit : ↑

mer. mai 10, 2017 7:51 pm

Par contre, il faut être clair et le répéter : pour le point 2, ce qui donne envie de publier le manuscrit, c'est le manuscrit lui-même. RIEN D'AUTRE. Ni la lettre d'accompagnement, ni le synopsis, ni une photo de vous nu(e) (rigolez pas, j'en ai reçues...), etc., ne sont déterminants.

Petit cachottier mais l'anecdote est jolie
(quand même, c'est très légèrement exagéré de pareilles soumissions... mais à quoi pensent donc les auteurs parfois ?)

Blague à part, une petite question pour revenir sur ton propos : au final, qu'est-ce qui toi te motive à débuter la lecture d'un manuscrit ?
Pour Celia on sent bien que ça sera l'ensemble mail+pitch+syno : si les 3 sont complètement HS (ou si l'un des trois est rédhibitoire) ====> élimination hors lecture et ça se comprend.

J'aurais tendance à supposer qu'il en est de même pour 99% des éditeurs, non ? ?: Ou alors la sélection se fait sur la dizaine de premières pages ?

vestrit a écrit : ↑

ven. mai 12, 2017 2:29 pm

Sans oublier ceux qui ferment les soumissions parce que leur planning éditorial est déjà rempli pour plusieurs années à venir. Il devient difficile de dire à un auteur "ok, je te publie, mais dans 3 ans" (et c'est véridique, je connais des maisons qui remplissent déjà le planning 2019 et vont commencer à entamer 2020 à ce rythme...).

Sur ça on est tous plus au moins à la même cantine je crois : me semble qu'en moyenne c'est un délai de 1.5-2 ans entre l'accord éditeur et la publication

Ça laisse le temps de continuer sur d'autres ouvrages !

LaPlume a écrit : ↑

sam. mai 13, 2017 10:50 am

Blague à part, une petite question pour revenir sur ton propos : au final, qu'est-ce qui toi te motive à débuter la lecture d'un manuscrit ?
Pour Celia on sent bien que ça sera l'ensemble mail+pitch+syno : si les 3 sont complètement HS (ou si l'un des trois est rédhibitoire) ====> élimination hors lecture et ça se comprend.

J'aurais tendance à supposer qu'il en est de même pour 99% des éditeurs, non ? ?: Ou alors la sélection se fait sur la dizaine de premières pages ?

Dans beaucoup de cas, chez les "gros" ou "moyennement gros" éditeurs, la lecture des manuscrits se fait tout simplement dans l'ordre d'arrivée. Ton manuscrit arrive, on lui donne un numéro et on fait une fiche, puis on le range sur des rayonnages et les gens du comité de lecture viennent prendre un paquet de textes à lire dans l'ordre. Ils ne savent à peu près rien du manuscrit ou de l'auteur. Et les vingt premières pages sont cruciales.
Après, chez des petits éditeurs qui lisent eux-mêmes, le pitch + synopsis (si c'est demandé) peuvent jouer. Mais il y a aussi un truc dont on n'a pas encore parlé, qui est la recommandation d'un auteur déjà publié (et en général de la maison).
Soyons clair : si je lis un manuscrit, que je fais retravailler son auteur(e) jusqu'à ce qu'il me paraisse abouti et que je le recommande à l'Atalante, il sera lu assez vite... C'est déjà arrivé. Idem si j'envoyais une nouvelle à une revue que je connais bien en disant "ça, c'est pour vous", il y a des chances qu'elle soit lue dans la foulée. Ca ne garantit pas le succès, ça fait juste gagner du temps. Mais disons qu'un auteur de la maison joue le rôle du premier filtre des lecteurs. Donc l'éditeur sait qu'il s'agit d'un "vrai" livre, qui fait partie des 5% du haut du panier. Et peut avoir confiance...
Les festivals peuvent aussi servir à ça, en créant ce genre d'occasions, de même que le "tampon" validé par Cocyclics. Fournir une assurance que le manuscrit est d'un bon niveau. Après, l'éditeur choisit suivant ses goûts. Mais on gagne du temps...

Des poutous

Merci pour les infos, c'est très intéressant !

À la foire du livre de Bruxelles, j'ai remarqué que raconter des histoires de grenouilles avec les deux auteurs en dédicace pouvait susciter l'intérêt de l'éditeur installé à son stand (j'y allais saluer l'auteur grâce à qui je suis arrivée ici et l'accueil m'avait épatée )
De manière générale, on peut nouer des bons contacts aux salons et festivals. La grenouille y est une espèce fort répandue
Mais après, il me semble délicat de les exploiter face à un formulaire de soumission en ligne avec des cadres précis à remplir. Même par mail, cela peut paraître arrogant de dire en passant qu'on a parlé de son roman avec Untel et Machin de la maison, à tel endroit (sauf à espérer qu'Untel et Machin en parlent spontanément ou repèrent le syno dans la pile, on peut rêver). Dans les recherches de boulot, mettre en avant ses relations passe très mal même si elles sont réelles, même si on est très compétent.
Au risque de paraître un peu bête, c'est quoi le tampon validé par Cocyclics ? Une garantie qualité après le passage en cycle ou juste le fait d'être membre actif ? Ailleurs, Beorn conseillait de ne pas parler du forum aux éditeurs ...

Sinon, pour le masochisme des auteurs, il faudrait une salle d'attente et de tortures comme dans l'espace des nouvelles (à moins que cela n'existe déjà dans la partie des grenouilles vert sapin). Je comprends pourquoi personne ne s'arrête à un manuscrit : continuer sur une suite ou un autre projet est obligatoire pour ne pas devenir dingue !

Agathe Flore a écrit : ↑

sam. mai 13, 2017 6:52 pm

Au risque de paraître un peu bête, c'est quoi le tampon validé par Cocyclics ? Une garantie qualité après le passage en cycle ou juste le fait d'être membre actif ? Ailleurs, Beorn conseillait de ne pas parler du forum aux éditeurs ...

L'"estampille" Cocyclics atteste qu'un roman est passé en Cycle 3 : c'est-à-dire qu'il est passé par 2 phases de décortications par 2 BL aguerris, chacune donnant lieu à une révision du manuscrit par l'auteur. L'estampille atteste donc d'un travail de révision conséquent de l'auteur et de sa capacité à supporter que son texte soit mis en question par des lecteurs, mais elle n'est pas en soit une garantie de qualité ou de l'atteinte d'un niveau "publiable".
Cependant, les éditeurs qui connaissent cette estampille savent qu'un tel travail élimine beaucoup des erreurs de débutants et montre que l'auteur est apte à collaborer avec un directeur littéraire.

Dans le monde purement SFFF, les cycles CoCy commencent à être un peu connus et les auteurs "estampillés" ont donc à réfléchir s'ils en parlent ou non. Mais, à part ces grenouilles là, ça peut être plus délicat de dire qu'on est inscrit sur le forum puisque cela pourrait vouloir suggérer qu'on a une estampille alors que ce n'est pas le cas.

Plus généralement, les éditeurs qui ne connaissent pas les compétences effectives de CoCy n'ont aucune raison de croire un auteur sur parole à propos des dites compétences. Ce n'est pas au niveau de "ma mère a adoré mon livre", mais presque.
C'est un peu la même réaction que pour le relationnel : ce n'est pas parce que je connais Robin Hobb (si seulement ! ) ou Jean-Claude Dunyach (ce serait chouette aussi. ) que je suis un bon auteur. Et ce n'est pas parce que Robin Hobb est une auteure connue ou que le poutouneur a été éditeur qu'ils sont aptes à savoir que mon manuscrit doit absolument être publié par un éditeur (comme le suggère le poutouneur, ce serait parce qu'ils l'auraient lu, apprécié et qu'ils en aurait eux-même parlé à l'éditeur).

Merci pour les explications, Macada !
Èvidemment, avoir terminé un cycle n'a rien à voir avec le fait d'être passé par les challenges et les papyrus. Je comprends que certains éditeurs s'agacent de voir des gens se vanter de venir d'ici (après tout, celui qui s'est seulement présenté est déjà une grenouille).
Cela dit, l'amateurisme des candidats écrivains m'a frappée à une conférence sur la publication du premier roman. La majorité n'ont été relus par personne ou par quelques proches et s'imaginent déjà avoir un manuscrit parfait. Même sans être passé par les cycles, nous ici avons un peu plus le sens des réalités. Les 5 papyrus judicieusement choisis permettent de déjà bien améliorer ses écrits si on en reporte les enseignements sur l'ensemble de son texte.
Sur le relationnel, cela rejoint ce que j'imaginais. Connaître un peu de monde rend les contacts plus sympathiques, mais au final seule la qualité du manuscrit et du syno prime, comme la sobriété des formulaires en ligne me le laissait penser.