Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Posté : jeu. oct. 19, 2017 1:48 pm
Je pense que nous sommes nombreux à connaître, de manière plus ou moins ponctuelle, ces deux états d'esprit. Et à ce que notre écriture en pâtisse, car dans les deux cas le manque de confiance en soi à généralement comme principal impact d'être un énorme frein à la créativité.
Ca fait un moment que ça me trotte dans la tête, mais je me décide à ouvrir ce sujet car je suis tombée sur deux articles qui en parlent (pas forcément sous l'angle spécifique de l'écrivain, mais c'est vraiment totalement applicable) :
- Sur le syndrome de l'imposteur
- Sur la peur de l'échec
Ce qui est intéressant avec ces articles, c'est qu'ils parlent surtout des solutions qui peuvent être mises en place pour lutter contre ces deux états d'esprit néfastes.
En ce qui me concerne, je ne suis pas du tout sujette au syndrome de l'imposteur pour mon boulot professionnel, mais j'y suis énormément sensible pour l'écriture. Il s'est développé après mon arrivée sur Cocyclics, parce que j'ai alors pris conscience de deux choses :
- tout le chemin qu'il me restait à parcourir dans l'apprentissage de l'écriture
- que j'avais la possibilité d'être éditée
Depuis, j'ai quasiment tout le temps l'impression de ne pas faire assez bien. Pour l'écriture de mon roman, ça se concrétise par des blocages que je n'arrive à lever que lorsque j'ai corrigé ce qui est déjà écrit en fonction de ce que j'estime "mal fait" à ce moment-là. Du coup, dans les faits, ça fait cinq ans que Byakko est dans les challenges, et j'ai dû passer plus de temps à corriger/modifier/réécrire qu'à avancer dans le premier jet. (Concrètement, ce à quoi j'ai passé le plus de temps, c'est à ne pas écrire parce que je me sentais bloquée par l'impression de ne pas faire assez bien, parfois pendant des mois... )
Pour l'écriture des nouvelles, ça se concrétise généralement par le fait que je ne vais pas jusqu'au bout. Neuf fois sur dix, je me dis que l'idée que j'ai pour un AT n'est pas assez bonne pour valoir la peine d'être écrite. Dans les cas où j'arrive à écrire une nouvelle, je la trouve généralement très bonne au moment où je la soumets. Et c'est paradoxalement si j'ai un "oui" que ressurgit alors de plein fouet le syndrome de l'imposteur. Invariablement, à ce moment-là je me demande pourquoi l'anthologiste a choisi mon texte, parce qu'en fait je ne le trouve plus si bon/si original/si abouti que ça. Je prends conscience qu'il va être publié au milieu de plein d'autres textes, assurément bien meilleurs me souffle mon syndrome de l'imposteur, et je prends peur (essentiellement de la critique des lecteurs, je pense).
Une solution que j'ai appliqué il y a quelques temps pour retrouver le courage d'écrire, ce fut de lister tous les commentaires positifs reçus sur mes textes (soit en bêta sur la mare, soit pour les quelques chroniques que j'ai pu avoir sur des nouvelles publiées). Ca fait parti des conseils donnés dans l'article, et personnellement j'ai trouvé ça plutôt efficace. Le seul inconvénient de la méthode, c'est qu'il faut avoir reçu des commentaires pour pouvoir s'en faire une liste.
Pour la peur de l'échec, je pense qu'on peut la subir à l'état brut, ou de manière plus insidieuse (par ex., ça peut être un des éléments qui alimente le syndrome de l'imposteur : inconsciemment on a peur d'échouer, donc on ne se sent pas assez doué pour ce qu'on fait). Dans le monde de l'édition, je pense qu'il est très difficile d'y échapper, parce qu'on est tout le temps confronté à des jugements sur notre travail : d'abord lors de la phase de soumission où la plupart d'entre nous recevrons bien plus de refus que d'acceptations ; mais aussi une fois publié, lorsque les chroniques de lecteurs commencent à tomber (et on sait très bien qu'un texte ne peut jamais plaire à tout le monde, donc on recevra forcément des chroniques moins enthousiastes voir négatives).
Je trouve intéressant les conseils qui sont donnés pour s'en débarrasser et se donner une dynamique ascendante. Notamment celui de viser 100 refus dans l'année. Ce n'est pas du masochisme, car concrètement ça oblige à produire (on ne peut pas atteindre un tel score avec un seul texte ) et à aller de l'avant. Et en allant de l'avant, on progresse forcément.
Je trouve intéressant aussi de voir les refus sous un angle positif en se disant que si l'on n'en reçoit quasiment plus, c'est qu'on stagne dans sa zone de confort. Progresser implique de prendre des risques, et s'il y a risque ça veut dire qu'il ne peut pas y avoir à chaque coup réussite (sinon, il n'y a pas de risque ).
Que pensez-vous de tout ça ? Etes-vous vous-même sujet à l'un et/ou l'autre de ces états d'esprit ? Comme les combattez-vous ?
Ca fait un moment que ça me trotte dans la tête, mais je me décide à ouvrir ce sujet car je suis tombée sur deux articles qui en parlent (pas forcément sous l'angle spécifique de l'écrivain, mais c'est vraiment totalement applicable) :
- Sur le syndrome de l'imposteur
- Sur la peur de l'échec
Ce qui est intéressant avec ces articles, c'est qu'ils parlent surtout des solutions qui peuvent être mises en place pour lutter contre ces deux états d'esprit néfastes.
En ce qui me concerne, je ne suis pas du tout sujette au syndrome de l'imposteur pour mon boulot professionnel, mais j'y suis énormément sensible pour l'écriture. Il s'est développé après mon arrivée sur Cocyclics, parce que j'ai alors pris conscience de deux choses :
- tout le chemin qu'il me restait à parcourir dans l'apprentissage de l'écriture
- que j'avais la possibilité d'être éditée
Depuis, j'ai quasiment tout le temps l'impression de ne pas faire assez bien. Pour l'écriture de mon roman, ça se concrétise par des blocages que je n'arrive à lever que lorsque j'ai corrigé ce qui est déjà écrit en fonction de ce que j'estime "mal fait" à ce moment-là. Du coup, dans les faits, ça fait cinq ans que Byakko est dans les challenges, et j'ai dû passer plus de temps à corriger/modifier/réécrire qu'à avancer dans le premier jet. (Concrètement, ce à quoi j'ai passé le plus de temps, c'est à ne pas écrire parce que je me sentais bloquée par l'impression de ne pas faire assez bien, parfois pendant des mois... )
Pour l'écriture des nouvelles, ça se concrétise généralement par le fait que je ne vais pas jusqu'au bout. Neuf fois sur dix, je me dis que l'idée que j'ai pour un AT n'est pas assez bonne pour valoir la peine d'être écrite. Dans les cas où j'arrive à écrire une nouvelle, je la trouve généralement très bonne au moment où je la soumets. Et c'est paradoxalement si j'ai un "oui" que ressurgit alors de plein fouet le syndrome de l'imposteur. Invariablement, à ce moment-là je me demande pourquoi l'anthologiste a choisi mon texte, parce qu'en fait je ne le trouve plus si bon/si original/si abouti que ça. Je prends conscience qu'il va être publié au milieu de plein d'autres textes, assurément bien meilleurs me souffle mon syndrome de l'imposteur, et je prends peur (essentiellement de la critique des lecteurs, je pense).
Une solution que j'ai appliqué il y a quelques temps pour retrouver le courage d'écrire, ce fut de lister tous les commentaires positifs reçus sur mes textes (soit en bêta sur la mare, soit pour les quelques chroniques que j'ai pu avoir sur des nouvelles publiées). Ca fait parti des conseils donnés dans l'article, et personnellement j'ai trouvé ça plutôt efficace. Le seul inconvénient de la méthode, c'est qu'il faut avoir reçu des commentaires pour pouvoir s'en faire une liste.
Pour la peur de l'échec, je pense qu'on peut la subir à l'état brut, ou de manière plus insidieuse (par ex., ça peut être un des éléments qui alimente le syndrome de l'imposteur : inconsciemment on a peur d'échouer, donc on ne se sent pas assez doué pour ce qu'on fait). Dans le monde de l'édition, je pense qu'il est très difficile d'y échapper, parce qu'on est tout le temps confronté à des jugements sur notre travail : d'abord lors de la phase de soumission où la plupart d'entre nous recevrons bien plus de refus que d'acceptations ; mais aussi une fois publié, lorsque les chroniques de lecteurs commencent à tomber (et on sait très bien qu'un texte ne peut jamais plaire à tout le monde, donc on recevra forcément des chroniques moins enthousiastes voir négatives).
Je trouve intéressant les conseils qui sont donnés pour s'en débarrasser et se donner une dynamique ascendante. Notamment celui de viser 100 refus dans l'année. Ce n'est pas du masochisme, car concrètement ça oblige à produire (on ne peut pas atteindre un tel score avec un seul texte ) et à aller de l'avant. Et en allant de l'avant, on progresse forcément.
Je trouve intéressant aussi de voir les refus sous un angle positif en se disant que si l'on n'en reçoit quasiment plus, c'est qu'on stagne dans sa zone de confort. Progresser implique de prendre des risques, et s'il y a risque ça veut dire qu'il ne peut pas y avoir à chaque coup réussite (sinon, il n'y a pas de risque ).
Que pensez-vous de tout ça ? Etes-vous vous-même sujet à l'un et/ou l'autre de ces états d'esprit ? Comme les combattez-vous ?