La mare aux nénuphars

En cherchant un peu dans cette section, j'ai trouvé un fil intitulé : "Est-ce que le bon tell existe ?". Ça a l'air très intéressant et je vais prendre le temps de le lire.

Toutefois, ma question est différente. Je me demandais s'il était possible de faire du "Show" sans passer forcément par les dialogues ?

Qu'en pensez-vous ?

Il n'y a pas que les dialogues. Les sensations éprouvées par les personnages, les réactions. Tout ça peut montrer plutôt que dire.

OK, merci Kashiira.

Et les anecdotes, c'est du Show ou du tell ?

HervéFiori01 a écrit : ↑

mer. janv. 29, 2020 1:05 pm

OK, merci Kashiira.

Et les anecdotes, c'est du Show ou du tell ?

Bonne question... J'avoue que je ne réfléchis pas énormément à ça quand j'écris.

Peut-être une autre grenouille pourra-t-iel le dire ?

Pour moi, la différence entre le show et le tell n'est pas dans ce que tu racontes, mais dans la façon dont tu le racontes.
"Elle avait peur." -> c'est du tell. Tu ne nous montres rien, tu nous informés juste de ce qu'elle ressent. On est obligé de te croire sur parole vu qu'on ne peut pas le constater nous même.
"Les yeux écarquillés, elle tremblait de tous ses membres. La sueur qui coulait sur son front lui piquait les yeux, sa respiration se bloquait dans sa poitrine et elle sentait un frisson descendre le long de sa colonne vertébrale." -> c'est du show. A aucun moment tu n'as dit qu'elle avait peur mais tout le monde à très bien compris que c'était ce qu'elle ressentait, car on l'a vu.
Bien sûr, j'ai un peu forcé le trait, mais l'idée est là. Tu peux raconter n'importe quoi en show, mais comme le but est de faire vivre ce moment au lecteur, certains passages n'ont aucun intérêt à être écrit ainsi. Surtout sachant que le show prend genéralement plus de temps que le tell, qu'il est plus long à décrire. C'est pour ça qu'un bon récit à besoin des deux.

Merci Laetitia pour tes éclaircissements

Parfaitement expliqué par Laëtitia.
Et je suis aussi d’accord avec sa conclusion.
Le show est très important pour l’immersion et la caractérisation des personnages, il permet également de faire travailler la force d’évocation de l’auteur, mais c’est aussi plus long et fastidieux. Il ne faut donc pas cracher sur le tell qui permet d’accélérer la narration, par exemple. Je le trouve également pertinent lorsque l’on est en POV interne et que l’on parle d’un personnage autre que notre narrateur. On peut alors souhaiter ne pas s’attarder sur les émotions de ce personnage, par exemple, et juste se contenter d’un constat rapide.

Fastidieux est le terme qui convient, en effet lol.

Je vais écrire deux versions du passage qui me pose problème. L'une montrera et l'autre racontera, je verrai bien bien ce que ça donne…

Merci les batraciennes et les batraciens

Au début, oui, ça l'est.
Mais avec un peu de pratique, on finit très vite par utiliser le show de manière presque instinctive.
Bon courage à toi, en tout cas.

J'ajoute que si on peut penser que le show passe par les dialogues (pas forcément mais ça peut), c'est parce que des fois ça force à étoffer avec une scène plutôt qu'en quelques lignes.
Par exemple : au lieu de dire "le roi était très méprisant", tu peux le montrer en train d'insulter une paysanne à cause de son statut inférieur. Du coup ça passe par un dialogue dans ce cas. Mais ce n'est qu'un exemple, ce n'est pas forcé.

Il est vrai que lorsque j'ai évoqué la possibilité de dialogues, c'était parce que tu n'en as pas dans ton 1er chapitre.

Du coup je trouve que l'exemple de Nana judicieux comme les autres remarques des grenouilles. Faire du show demande de développer, alors parfois un dialogue semble plus facile à mettre en place, tout en faisant vivre tes personnages.

J'attaque la deuxième version de ma deuxième version ce soir. Merci les grenouilles

Et pourquoi ne tenterais-tu pas d'y aller à la wannagain ? en prenant ton temps pour laisser prendre tes personnages prendre la barre et gérer eux-mêmes leur développement ? Tu verras si c'est une méthode pour toi ou si tu as besoin d'un plan avec en marge les émotions et les enjeux que tu veux faire passer...

Ou peut-être que chez toi, tu as besoin d'écrire une première version et puis de la reprendre en chassant le tell.

Perso, j'aurais tendance à te dire de laisser tes personnages prendre le contrôle et que c'est ce qui rendra ton histoire vivante, organique. Mais c'est ce qui marche chez moi et au final c'est parfois épuisant de suivre sa Muse par monts et par vaux. C'est bien de faire des essais mais au bout d'un moment tu ne t'ennuies pas à reprendre le même chapitre encore et encore ? C'est une vraie question, je suis vraiment curieuse.

À Kashiira :

J'ai besoin d'un plan avant de commencer l'écriture d'un roman. J'ai essayé autrefois d'y aller à wannagain mais j'étais bloqué vers la fin du bouquin.

Ça me torture de récrire sans cesse les chapitres, mais je le fais par respect pour mes éventuels lecteurs.

En l’occurrence, c'est surtout le premier chapitre qui me pose problème, après je saurai me débrouiller, il n'y a pas beaucoup de tell.

J'ai lu quelque part que Céline avait recommencé trois fois l'écriture du Voyage et qu'il y avait passé six ans (à moins que ce ne soit l'inverse, 6 fois en trois ans, je sais plus).

Loin de moi l'idée de me comparer à Céline, mais je voudrais quand-même quelque chose d'abouti.

Et puis c'est une fierté quand enfin mon chapitre me satisfait. Je relis quelques années après et je ne suis pas déçu, comme avec mes tous premiers romans (hors SFF).

Quand mon plan, mon "squelette" est prêt, j'y vais à la wannagain. J'aime ce moment-là, celui du premier jet, mais c'est un plaisir aussi d'avoir au final quelque chose de satisfaisant après réécriture.

J'espère avoir répondu à ta question

En règle générale, mes premiers jets sont assez propres mais en même temps, j'écris lentement. Du coup, j'ai assez peu de réécriture à faire (sauf quand je réussis à paumer un bout du roman ou le roman en entier dans mes sauvegardes (véridique ! ).

Je comprends que tu veuilles respecter ton lecteur en retravaillant ton chapitre, hein. Seulement, je me dis qu'un premier jet c'est fait pour ça : jeter le texte sur le papier, avancer. Les corrections et réécritures en phase de travail sont là pour ça. J'aurais peur de me lasser.

Bref, je m'éloigne du sujet, sorry !