Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

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ilham
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par ilham »

Ah oui, ça date ce sujet ! ;)

Démarrer d'une idée, ça peut se faire. C'est pas un souci.
Par contre, faut pas en rester là, il te faut des personnages, une intrigue avec une structure.
Pour caricaturer, y'a deux façons de faire : soit tu prépares tout ça en amont, c'est ce qu'ona ppelle les architectes qui ne vont commencer à écrire qu'une fois que tout sera plus ou moins posé, cadré. Et y' ceux qu'on appelle les jardiniers qui vont inventer au fur et à mesure de l'écriture.
Je dis caricaturer parce qu'en fait, on n'est jamais 100 % l'un ou l'autre. J'invente beaucoup au fur et à mesure, mais je réfléchis aussi à pas mal de choses en amont, par exemple.
Et ça, y'a pas 36 moyens de savoir, faut essayer différentes méthodes. Tu peux lire aussi des bouquins de technique de narration qui peuvent t'être utile si tu n'as aucune idée de comment se construit une histoire...

Après, ça c'est une vision de ce qu'est un roman de SFFF, mais personne n'a déposé le brevet. Si écrire sur un concept c'est ton truc, ben... pourquoi pas ! Pas sûr que beaucoup d'éditeur se risqueront à te publier, mais t'as le droit de vouloir faire ça. ca dépend de ce que tu veux, au final : écrire pour te faire plaisir ou pour être lu par un max de gens ( ou juste par quelques uns...)
Et puis faut de la patience. Certains trouvent très vite ce qui leur convient, d'autres mettent du temps.
Et pour terminer, l'anxiété n'est pas une fatalité. Ca se prend en charge, notamment par des thérapies comportementales et cognitives ( pas besoin d'un psy forcément d'ailleurs, on peut travailler là-dessus soi-même). je suis anxieuse et j'ai mis des années à oser faire lire ce que j'écrivais. bon, ça été une horreur les premières fois, mais aujourd'hui je suis capable de le faire et même d'accepter des critiques parfois dures à encaisser (même si c'est très réalistes et sans méchanceté) C'est en affrontant petit à petit ses peurs qu'on arrive à les surmonter. Jamais en les fuyant.
Ca peut être le boulot d'une vie. J'ai écrit quantité de textes que je n'ai jamais réussi à rendre aboutis, là où d'autres mettent six mois à comprendre comment ça marche...
Je n'ai pas bien compris : as tu déjà réussi à terminer un premier jet ? C'est déjà la première étape à atteindre. Et ce que je disais se reférait à ça. Mais ça c'est que le début du boulot en fait, la correction, la réécriture est l'essentiel du travail ( j'ai fini par le comprendre !). Et ça, t'auras tout le temps de t'y mettre, une fois le 1er jet terminé.
Mieux vaut un 1er jet pourri que pas de premier jet du tout. Dans le premier cas, tu as une base à améliorer, dans l'autre t'as rien. et ça, c'est un deuil à faire : croire qu'on peut pondre un 1er jet génial, impeccable. Non, ça n'existe pas. Même les auteurs qui le prétendent, en fait, ont énormément intellectualisé le processus, mais le processus reste le même. Leur 1er jet est juste mental...
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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NaNa
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Maya a écrit :
dim. déc. 13, 2020 7:55 pm
Par exemple, j'ai écrit une nouvelle parce que je voulais dire que souvent, on croit agir pour le bien des enfants alors qu'on ne fait qu'écouter les désirs et les projections des parents sur leur progéniture.
En ce moment, j'écris sur un roman dont le point de départ est l'idée que si on continue comme ça, on va juste se retrouver dans un monde tellement individualiste et on sera tellement isolés qu'on n'aura même plus conscience d'avoir des autres autour de nous, avec lesquels on peut interagir.

C'est un peu minimaliste comme point de départ ! D'autant plus que du coup, je me retrouve avec un seul personnage qui réfléchit tout seul avec lui-même comme sujet principal ! La question de l'histoire arrive après chez moi, et c'est peut-être déjà un peu trop tard.
Tu peux tout à fait partir d'un concept. On fonctionne tous différemment, certains vont commencer par se dire "je veux écrire sur tel sujet", d'autres vont avoir l'univers d'abord, d'autres l'histoire... Moi par exemple, tout part très souvent des personnages. Je les ai souvent dans ma tête un petit moment avec quelques situations, puis je crée l'intrigue autour d'eux. Mon roman en correction a germé comme ça : j'ai fait plei nde fiches de persos puis je me suis dit "bon maintenant, qu'est-ce qu'il me faut comme intrigue pour montrer leur évolution et leurs rivalités?"

C'est un truc que tu peux transposer aux concepts, si tu veux. Quelle histoire te permettra de dire ce que tu veux sur ce thème? Je pense que tu peux te servir de cette question pour t'aiguiller. Par exemple, tu veux écrire sur l'idée que si on continue comme ça, le monde va être trop individualiste. Dans quel univers peux-tu placer ça? Un monde où s'est déjà le cas, un monde où le basculement s'opère? De quels personnages as-tu besoin? Comment se positionnent-ils par rapport à ton idée? Que doit-il leur arriver pour montrer ce monde individualiste?
En te posant ses questions, peut-être que cela jettera des fils d'intrigue, que tu pourras ensuite tisser entre eux pour créer ton intrigue.

Enfin, ça marche pour moi. Je ne sais pas si ça marche pour tout le monde. On fonctionne tous différemment. :love:
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timioko
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par timioko »

Instinctivement comme ça j'aurai envie de te conseiller de ne jamais corriger sur le même fichier. Voir même de tester la réécriture plutôt que la correction. Tu écris un chapitre par exemple puis tu ouvres une autre page et tu le réécris. Produire de la matière parfois c'est nécessaire pour avancer. En tout cas on fait ça en peinture, on fait souvent des dizaine et des dizaines d'esquisse et peinture du même sujet sans reprendre par dessus l'ancien et sans jeter l'ancien non plus.
J'ai fais ça pour mon premier chapitre de mon roman, j'ai refais ça une autre fois avec un prologue... Je trouve que ça aide beaucoup à lâcher prise. Et puis à un moment je ai réalisé que j'étais au max de ce que je pouvais faire à ce moment là et j'ai eu envie d'écrire la suite. :love:
Et quand je relis des anciennes versions je vois ce qui a changé en mieux, je vois des idées qui finalement sont restés et surtout je vois ce que quoiqu'il arrive j'ai voulu conserver. Et ça m'aide à mieux comprendre ce que je veux écrire.
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Maya
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Maya »

Merci pour vos réflexions !
Instinctivement comme ça j'aurai envie de te conseiller de ne jamais corriger sur le même fichier. Voir même de tester la réécriture plutôt que la correction.
@Timioko :
Je n'y avais jamais pensé comme ça. La comparaison avec la peinture rend évidente l'utilité que peut avoir une telle démarche. Je note et je testerai.
Quelle histoire te permettra de dire ce que tu veux sur ce thème? Je pense que tu peux te servir de cette question pour t'aiguiller. Par exemple, tu veux écrire sur l'idée que si on continue comme ça, le monde va être trop individualiste. Dans quel univers peux-tu placer ça? Un monde où s'est déjà le cas, un monde où le basculement s'opère? De quels personnages as-tu besoin? Comment se positionnent-ils par rapport à ton idée? Que doit-il leur arriver pour montrer ce monde individualiste?
@Nana :
Je suis en train de lire "construire un récit" de Lavandier. C'est effectivement vers cette façon de se questionner qu'il m'amène. ça m'amène à faire une découverte assez étrange sur mon blocage. J'ai du mal à réfléchir "à vide". Dès que je ne suis pas en train d'avancer très concrètement une étape de l'élaboration de mon roman, je me sens mal. :ronge:
Exemple : Si je décide de suivre la méthode de Lavandier, je prends un papier et un stylo. Etape 1 : le sens. Je réponds à la question, et dans ma tête, je peux "barrer le point 1 de la liste de choses à faire". Mais si je ne m'occupe plus de Lavandier et que je réfléchis simplement pour moi-même à qu'est-ce que j'ai envie de dire exactement (c'est ce que Lavandier appelle "le sens"), alors là j'ai l'impression de faire du sur place, de perdre du temps, de ne pas être constructive... Etrange... :perplexe:
Pour caricaturer, y'a deux façons de faire : soit tu prépares tout ça en amont, c'est ce qu'on appelle les architectes qui ne vont commencer à écrire qu'une fois que tout sera plus ou moins posé, cadré. Et y' ceux qu'on appelle les jardiniers qui vont inventer au fur et à mesure de l'écriture.
@Ilham :
C'est bien le problème : moi je fais les deux, et plusieurs fois !
Je prévois tout plein de choses, je découpe en scènes, je décide du point de vue, des infos à placer à tel ou tel moment etc, puis je commence à écrire et ça change tout alors je recommence à planifier autre chose, qui changera à nouveau complètement, et peut-être me fera revenir sur la première scène que j'avais écrites... Bref, c'est interminable. :fatigue:
Je n'ai pas bien compris : as tu déjà réussi à terminer un premier jet ?
J'ai des textes aboutis, oui, et même une nouvelle publiée, mais je ne suis pas sûre de pouvoir parler de premier jet puisque chacune des scènes à été écrite et réécrite plusieurs fois avant que je sois arrivée à la fin de l'histoire. C'est justement ce que j'essaie de changer. D'autant plus que j'ai moins de temps qu'avant. Avant, je me sentais un peu condamnée à n'écrire que des textes courts à cause de ça, mais maintenant je n'arrive carrément plus à boucler quoi que ce soit. :argh:
Et pour terminer, l'anxiété n'est pas une fatalité. Ca se prend en charge.
Tu as raison. Ce ne sont pas les mêmes méthodes qui m'ont permises d'avancé là-dessus mais moi aussi, j'y ai travaillé, j'y travaille encore et j'avance, même si la route est loin d'être terminée.
Ce que je voulais dire, c'est que je refuse de considérer qu'il faut d'abord soigner l'anxiété puis ensuite se mettre à faire si ou ça. Par exemple, on m'a toujours déconseillé d'arrêter de fumer tant que j'étais aussi anxieuse. Aujourd'hui, ça fait bientôt 5 ans que je n'ai pas touché à une cigarette. Si j'avais suivi les conseils, je ne me sentirais toujours pas prête à arrêter... Je crois qu'il faut faire les choses, en tenant compte de là où on en est, mais sans remettre à un futur hypothétiquement plus facile...

Du coup j'ai essayé de mettre en place un petit plan d'action... Que je posterai peut-être dans le fil des résolutions pour 2021 pour le fun :
- Finir de lire Lavandier
- passer les 3 projets que j'ai en cours (un roman qui a un gros problème de conception à revoir, une nouvelle et un truc dont j'ai du mal à sovoir quelle taille il fera) à la moulinette de sa méthode de Lavandier pour voir ce que ça donne
- gérer toutes les étapes préparatoire pour l'écriture de mon roman (reprendre le plan, faire les recherches doc, ...)
- lancer un challenge 1er jet pour ce même roman (qui est déjà un peu avancé mais qui sais ce qui sera encore utilisable après cette étape préparatoire qui risque de changer beaucoup de choses) et tenter d'aller jusqu'au bout sans trop me relire, quelle que soit la qualité.
- et peut-être avancer en parallèle, au moins sur la nouvelle, peut-être sur mon 3e projet.
:croise:

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NaNa
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Maya a écrit :
mer. déc. 16, 2020 10:29 pm
Je prévois tout plein de choses, je découpe en scènes, je décide du point de vue, des infos à placer à tel ou tel moment etc, puis je commence à écrire et ça change tout alors je recommence à planifier autre chose, qui changera à nouveau complètement, et peut-être me fera revenir sur la première scène que j'avais écrites... Bref, c'est interminable.
Ah je connais! Le conseil un peu facile à donner c'est "écris tu corrigeras après".
Perso, je planifie au fur et à mesure : je sais ce que je veux comme fin même si ça peut changer, mais sinon, je planifie quelques chapitres, une fois qu'ils sont écrits je commence à planifier les chapitres suivants, etc. Comme ça quand je change d'avis en cours de route, en général ça ne concerne pas le plan que j'ai écrit (enfin, en général). Surtout, je me dis que ce que j'ai déjà écrit est acté, au moins pour a V1 : pas question de revenir dessus, à part pour des détails! Et si vraiment j'ai une idée géniale qui remet en cause un truc que j'ai déjà écrit, eh bien j'écris comme si j'avais eu cette nouvelle idée depuis le début et je corrigerai ce que j'ai déjà écrit après le premier jet, pas maintenant.

Sinon, peut-être que planifier te bloque, justement? Si tu passes du temps à refaire ton tout plan à chaque modification plutôt qu'à écrire, peut-être que tu devrais essayer d'écrire comme ça vient et voir ce qui se passe, puis recorriger ensuite? Tu pourras ensuite faire un plan de retravail peut-être, mais planifier, ce n'est pas obligatoire si ça te bloque plus qu'autre chose.
Maya a écrit :
mer. déc. 16, 2020 10:29 pm
Je suis en train de lire "construire un récit" de Lavandier. C'est effectivement vers cette façon de se questionner qu'il m'amène. ça m'amène à faire une découverte assez étrange sur mon blocage. J'ai du mal à réfléchir "à vide". Dès que je ne suis pas en train d'avancer très concrètement une étape de l'élaboration de mon roman, je me sens mal.
Exemple : Si je décide de suivre la méthode de Lavandier, je prends un papier et un stylo. Etape 1 : le sens. Je réponds à la question, et dans ma tête, je peux "barrer le point 1 de la liste de choses à faire". Mais si je ne m'occupe plus de Lavandier et que je réfléchis simplement pour moi-même à qu'est-ce que j'ai envie de dire exactement (c'est ce que Lavandier appelle "le sens"), alors là j'ai l'impression de faire du sur place, de perdre du temps, de ne pas être constructive... Etrange...
Hum... C'est peut-être ton anxiété qui ressort? :perplexe: Le fait d'écrire, ça donne l'impression de faire quelque chose. Alors qu'en réfléchissant seulement dans sa tête, on peut avoir l'impression d'être dans la lune sans être actif. Et puis y a le côté "liste à de choses à faire" qui peut motiver et donner l'impression qu'on "s'y est mis". Bon j'imagine, j'ai jamais lu de livres sur les méthodes d'écriture. :rougit:
Et puis, écrire ça aide à poser les idées aussi. Ca force à les préciser, parce que dans la tête on peut avoir l'impression qu'on est clair avec soi-même alors qu'en fait c'est très flou.
timioko a écrit :
mer. déc. 16, 2020 8:03 pm
Instinctivement comme ça j'aurai envie de te conseiller de ne jamais corriger sur le même fichier.
Oh j'y avais jamais pensé! J'ai remarqué que mes corrections étaient plus superficielles quand je reprenais le même fichier et que je corrigeais dessus. Je devrais peut-être réécrire des fois, en effet.
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Elikya
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Elikya »

Maya a écrit :
mer. déc. 16, 2020 10:29 pm
Dès que je ne suis pas en train d'avancer très concrètement une étape de l'élaboration de mon roman, je me sens mal.
Exemple : Si je décide de suivre la méthode de Lavandier, je prends un papier et un stylo. Etape 1 : le sens. Je réponds à la question, et dans ma tête, je peux "barrer le point 1 de la liste de choses à faire". Mais si je ne m'occupe plus de Lavandier et que je réfléchis simplement pour moi-même à qu'est-ce que j'ai envie de dire exactement (c'est ce que Lavandier appelle "le sens"), alors là j'ai l'impression de faire du sur place, de perdre du temps, de ne pas être constructive... Etrange...
Je ne sais pas si c'est étrange ou pas, mais je ressens la même chose. Avant d'écrire le premier jet, certaines réflexions, certains exercices de planification me rendent physiquement mal. Une vague d'anxiété me submerge lorsque j'essaie de creuser certains points à l'avance.
Ma méthode, c'est de ne pas me forcer à anticiper. Je ne sais pas ce que je veux écrire avant de l'avoir écrit. Je ne connais pas toute l'histoire avant de l'avoir écrite. Je n'anticipe pas les thèmes qui vont être abordés, j'écris mon premier jet d'abord et ensuite je constate ce qui en ressort.
Ce n'est pas grave de se lancer dans un premier jet avec des zones d'ombre. C'est en faisant qu'on apprend, et vouloir planifier de force revient à mouliner dans le vide, ce qui crée beaucoup d'anxiété chez moi. Je préfère me mettre en route, puis faire le point et regarder où j'en suis. Alors je décide quel embranchement je vais prendre au moment où il est devant moi, pas avant même de partir.

Je pense qu'il ne faut pas forcer le naturel. Si tu n'es pas capable de prévoir la suite de l'histoire, ne la prévoit pas. S'il y a des incohérences de scénario dans ton premier jet, cela n'a aucune importance. C'est un premier jet, c'est de l'argile brute. Lorsque tu auras été jusqu'au bout du chemin, tu pourras revenir en arrière et corriger tout cela. :heart:

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sherkkhann
C'est moi que tu regardes ?
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par sherkkhann »

Hello,
Maya a écrit :
mer. déc. 16, 2020 10:29 pm
Je suis en train de lire "construire un récit" de Lavandier. C'est effectivement vers cette façon de se questionner qu'il m'amène. ça m'amène à faire une découverte assez étrange sur mon blocage. J'ai du mal à réfléchir "à vide". Dès que je ne suis pas en train d'avancer très concrètement une étape de l'élaboration de mon roman, je me sens mal. :ronge:
Exemple : Si je décide de suivre la méthode de Lavandier, je prends un papier et un stylo. Etape 1 : le sens. Je réponds à la question, et dans ma tête, je peux "barrer le point 1 de la liste de choses à faire". Mais si je ne m'occupe plus de Lavandier et que je réfléchis simplement pour moi-même à qu'est-ce que j'ai envie de dire exactement (c'est ce que Lavandier appelle "le sens"), alors là j'ai l'impression de faire du sur place, de perdre du temps, de ne pas être constructive... Etrange... :perplexe:
Peut-être qu'un changement d'approche pourrait t'aider ? Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas parce que tu réfléchis à vide / que tu ne fais rien de concret, comme poser des mots sur un papier, que tu ne fais rien. Quand tu es en plein processus créatif (je pense sincèrement que tous les artistes le sont en permanence), ton cerveau fonctionne en continu, même si tu n'en as pas conscience. Au final, ce que tu mettras dans ton roman, c'est juste la partie visible de l'iceberg. Même qu'en tu n'es pas sur l'ordi et que tu te promènes en forêt par exemple, tu continues de réfléchir en coulisse à ton histoire sans t'en rendre compte.
Personnellement, je ne considère pas les premiers jets comme des phase 1, ou des brouillons. Ce sont deux processus différents : d'un côté le premier jet, de l'autre l'écriture. Le premier jet ne sert qu'à moi : je suis hyper fusionnel avec mon histoire à ce moment-là, je découvre tout, que ce soit les personnages, les messages, etc, et je ne corrige jamais. Oui, c'est pourri, c'est du caca en boîte, et c'est normal. Pour moi, un premier jet, ça ne se corrige pas. C'est du brut de décoffrage. C'est de la découverte, de l'émotion pure !
Ce n'est qu'une fois que j'ai fais le tour de mon univers, que je connais mes personnages comme s'ils étaient mes proches, que je sais où je veux aller, etc, que je passe à l'écriture réelle : phase 1 = nouveau "premier jet" où cette fois, mon cerveau aura déjà fait un trie énorme, genre je garde15% de ce qui est sorti pendant le vrai premier jet, puis phase 2 = réécriture, etc
C'est pour ça que perso, je n'écris jamais au kilomètre, je ne participe jamais au Nano, car c'est contre productif pour moi : je passe plus de temps en premier jet qu'en phase d'écriture réelle. J'ai besoin de ce temps de fusion qui n'appartient qu'à moi pour vraiment kiffer l'écriture.

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