J'ai récemment été confronté à une difficulté d'écriture qui m'a forcé⋅e à me poser ce genre de questions. Je me suis toujours vu⋅e comme paysagiste, mais en fait, après réflexion, je me rapprocherais plus de l'inventeur⋅ice. (mais on peut voir ce "profil" comme une déclinaison du jardinier).
Je créer les pièces dont j'ai besoin pour assembler ma machine. Les jardiniers plantent des graines et voient ce qui pousse, les paysagistes arrangent le jardin et taillent ce qui dépasse, les architectes tracent des plans et ensuite construise la maison. Moi je vais au fablab et je bricole mon proto, et quand il y a une pièce qui me manque, je la fabrique. Et je sais globalement quelles seront les cinq ou dix prochaines pièce à fabriquer.
D'un point de vu littéraire, ça veux dire être prêt⋅e à écrire beaucoup de trucs qui aux final ne seront pas forcément dans le roman.
La première chose à faire pour adopter ce fonctionnement, c'est d'écrire des scènes de caractérisations de tes personnage. C'est vraiment très bénéfique. Et en plus ça peut resservir plus tard, mais pas tout le temps.
Par exemple pour une histoire j'ai écris les scènes de carac de plusieurs perso
- Une cyborg folle : j'ai décrit ce qui l'a conduite à la folie (je l'ai casé plus tard comme prologue)
- Un vétéran souffrant d’hallucinations dues à son syndrome post traumatique de la guerre : je l'ai décrit pendant une bataille (retravaillé, ce morceau m'a servit de flashback)
- etc.
Pour une autre histoire, j'ai commencé une scène de carac qui à continué loiiiiiin (genre 120ksec). Bref le personnage est devenu mon protagoniste (ça c'est mon coté un peu jardinier⋅ère quand même).
Pour ce qui est de fabriquer les pièces à la demande, c'est surtout en ce qui concerne l'univers. Je ne fait jamais de développement d'univers pour y placer l'histoire. Chez moi, c'est l'univers qui se construit autour de l'histoire, les personnages ont besoin de se ravitailler, hop, il y a une ville à deux jours de cheval.
Bon alors évidemment, ça ne marche pas à tout les coups et il faut prévoir un peu à l'avance si on ne veux pas que tout le roman soit un énorme deus ex machina. Mais globalement ça se passe comme ça.
Pareille j'invente la faune et la flore quand j'en ai besoin.
Au final je me retrouve avec un lore plutôt dense même avec peu de texte d'écrit. Là j'en suis à une dizaine de chapitres et j'ai déjà quelque bestioles et un paquet de lieux :
voir là et
là.
Bon sinon,
quand je commence une histoire en général j'ai quelques machins : le début, la fin, un ou deux personnages et un thème que je voudrais développer.
J'écris une ou deux scènes de cratérisation et ça suffit à lancer la machine. Des points de passages viennent s'insérer ensuite tout seul entre le début et la fin pour me construire mon scénario un peu à l'avance. Parfois il se modifie de façon inopinée, mais je créer ce dont j'ai besoin en cours de route pour faire marcher à peu près le bousin. Cette façon de faire me mène en général à un premier jalon, ce qu'on peut voir comme la fin d'un arc narratif.
Bon là mon problème c'est que je n'ai jamais dépassé ce premier jalon... mais j'y travail activement depuis que je suis revenu sur la mare (enfin pas tout à fait puisque mon roman en cours est au milieu du premier arc narratif, mais ça avance, et je suis certain⋅e ce coup-ci que je vais le dépasser.)
Voilà voilà.
Bon et sinon, un dernier conseil : Essaye plusieurs techniques et vois ce qui marche pour toi.
Voilà voilà.