Grosse / petite ME: vos préférences de soumission ?

[Basileus]

Bonjour à tous !

Je me pose actuellement une question toute simple, mais qui implique une multitude de paramètres. D'après vous, et vos expériences, vaut-il mieux:
- privilégier des petites maisons d'éditions qui, si elles vous acceptent, prendrons soin de votre bébé et passeront du temps à essayer de le diffuser.
- privilégier des grosses maisons qui, même si elles n'accordent pas toute l'attention qu'elles pourraient à votre oeuvre, diffusent tellement leur catalogue que vous en sortez gagnant.
Tout dépend évidemment de ce que l'on cherche, je ne parle ici qu'en termes de diffusion.

[Macada]

Je ne pense pas que cela soit si tranché : la taille de la maison ne présage en rien du soin qu'il sera pris d'un manuscrit (beaucoup de petites ne font pas de corrections professionnelles, beaucoup de grandes ont d'excellents directeurs littéraires en plus de correcteurs pro), et la diffusion est question de moyens financiers et de communication professionnelle: une grosse maison paie un grand diffuseur (inclus des commerciaux), et emploie des communicants pro ; c'est peut-être impersonnel mais c'est d'une toute autre envergure qu'un petit éditeur qui n'y connaît pas grand chose en com ni en vente.
Question facilité de collaboration, les gens compatibles ou incompatibles, il y en a partout.
Pour les contrats (= à quel point l'auteur est exploité), ceux des grandes maisons sont souvent - mais pas toujours - pire que ceux des petites, mais celles-ci refusent souvent de payer les frais des auteur pour aller en salon ou dédicaces (et c'est bien plus cher que les DA qu'on peut escompter d'une petite)


Mon avis est de choisir les Maisons - petites et grandes - au cas par cas, selon nos propres critères d'exigences, ce qui est important ou moins pour nous.

Mais comme, l'offre est bien plus importante que le demande, il faut penser à revoir nos choix à la baisse. Si fait qu'une stratégie courante de soumissions est de classer les MDE quand on les étudie pour pouvoir procéder en vagues successives d'envois tous les 6 mois/1 an : d'abord les maisons de ses rêves, puis celles qu'on aimerait bien, puis celles qu'on accepterait à ce stade,...

[Basileus]

Merci beaucoup pour ta réponse très complète Macada. Et en effet, ces questionnements sont plutôt théoriques et relèvent d'une utopie où les maisons d'éditions s'arracheraient les romans de jeunes auteurs ! Comme tu le dis, il vaut mieux de toute manière procéder sur plusieurs mois en commençant par les maisons où l'on se sentirait bien, puis decrescendo. Rien de tel que la bonne vieille classification sur tableur Excel. J'hésitais à y ajouter une colonne sur la capacité de diffusion, mais tu m'en as dissuadé.

[Agathe Flore]

- privilégier des petites maisons d'éditions qui, si elles vous acceptent, prendrons soin de votre bébé et passeront du temps à essayer de le diffuser.
- privilégier des grosses maisons qui, même si elles n'accordent pas toute l'attention qu'elles pourraient à votre oeuvre, diffusent tellement leur catalogue que vous en sortez gagnant.
Tout dépend évidemment de ce que l'on cherche, je ne parle ici qu'en termes de diffusion.

Bonjour Basileus,

Je suis assez d'accord avec Macada, la situation en pratique est loin d'être aussi tranchée.

Une petite maison d'édition peut prendre soin de ton roman et consacrer du temps à essayer de le diffuser mais son manque de moyens limitera les résultats : souvent il s'agit de promo sur les réseaux sociaux, via son réseau perso de chroniqueurs / booktubers... rien à grande échelle. De plus, la plupart des éditeurs de petites maisons ont un boulot alimentaire à côté, donc peu de temps à y consacrer. L'auteur est invité à s'impliquer : pour ma part, j'ai démarché les librairies de ma région et fait de la promo sur facebook. Mes romans sont restés 9 mois à la Fnac de Liège et dans l'une ou l'autre librairie locale, mais mes ventes restent très modestes.

Tandis qu'une grosse maison aura une diffusion dans les librairies, avec un représentant qui se déplace pour y présenter les livres et une ou plusieurs personnes dédiées pour également entretenir les réseaux (sociaux, booktubers, presse) à plus grande échelle. Les communicateurs et représentants pro sont mieux accueillis et pris au sérieux chez les libraires (à l'exception chez moi, de la responsable de la Fnac de Liège qui a une volonté de promouvoir les auteurs locaux - les autres se montraient très sceptiques). Même si ton roman n'est pas le favori de la collection, il sera sans doute mieux diffusé dans une grosse maison que dans une petite, même si tu tombes sur un petit éditeur très motivé.
Quant à la qualité de la collaboration, la taille de la maison ne signifie pas grand-chose, c'est une question d'affinités avant tout. À priori, si on a choisi ton manuscrit, c'est qu'on y croit, donc je ne vois pas qui pourrait faire les corrections éditoriales pendant des mois et puis te laisser tomber au niveau de la diffusion. Si le courant ne passe vraiment pas, dans une grosse maison d'édition, on te dédiera une autre personne, tout simplement ; tandis qu'un éditeur d'une maison plus modeste aura pris le temps de discuter avec toi avant de signer pour s'assurer que tout se passe bien entre vous.

[Basileus]

Merci beaucoup Agathe. Toi et Macada m'apportez précisément toutes les réponses que j'attendais !

[Alaëlle]

Je crois qu'il est en effet intéressant de procéder par vagues successives : les MDE de tes rêves en premier, celles qui te font vibrer (peut-être qu'il n'y aura pas que des grosses dans cette catégorie, il y a des moyennes et petites MDE très enthousiasmantes ! ), puis les "2ème choix" et enfin... ce sont souvent les structures plus petites qui arrivent en dernier, mais sache que ce sont peut-être elles qui vont aussi prendre le risque d'éditer un primo-romancier, et qu'une collaboration peut s'avérer fructueuse !
Après, c'est sûr qu'en tant qu'auteur, tu dois plus t'investir dans la vente de ton roman dans une petite MDE, en allant sur des salons, en te trouvant des dédicaces en librairie... mais l'aventure est belle aussi. Personnellement, ça m'éclate bien de faire tout ça avec ma petite maison d'édition !

[IvanD]

Pour moi aussi la taille n'est pas fondamentale et n'est pas une garantie de l'intérêt que l'on va porter aux auteurs. Le plus important est de savoir avec quel distributeur travaille la ME en question et quelle moyen de com sera mis à dispo. Grand ou petite ME si le livre n'est pas ou peu distribué et pas ou peu annoncé, quelle est la plus-value d'une ME ? Autre point important : la rétribution. Les grosses ne sont pas forcément les plus avantageuses, et inversement.

[desienne]

S'il y a des maisons qui te font envie, des gens avec qui tu as envie (ou rêves) de bosser, envoi leur des propositions de texte.
Je crois qu'il ne faut rien s'intedire.
Au contraire.

Les grosses ME ont des avantages (mais attention, la promo ne va reposer que sur une poignée d'auteurs maison déjà installés, les autres sont relégués en 2ème voire 3ème division) ; les moyennes et petites ME, surtout en SFFF, sont financièrement fragiles, etc...

Il y a plein de pour et contre, mais je dirais : envoi leur ta proposition, poses toi la question après.

[Elikya]

C'est une question difficile, et ma réponse ne se base que sur mon expérience personnelle, elle est donc à prendre avec des pincettes.

Spoiler: montrer

Iceltane publié chez Voyel (petite maison) / Le Cirque interdit publié chez Scrineo (moyenne maison) / Anergique vient de sortir chez Actu SF (moyenne maison) / trilogie Porcelâme qui sortira chez Bayard (grosse maison).

1) Qualité des corrections éditoriales : aucun rapport avec la taille de la maison. C'est vraiment une question d'affinité avec l'éditeur, et la taille n'y change rien.
2) L'éditeur engage un correcteur : OK pour toutes les maisons.
3) Aspect financier : plus la maison est grosse, plus les revenus sont importants.
4) Aspect diffusion : la présence d'un diffuseur pour Le Cirque Interdit m'a permis de vendre des livres en librairie et d'organiser des dédicaces en librairie, ce qui était vraiment sympa. Pour Anergique, le contexte ne permet pas d'organiser des dédicaces et je ne sais pas encore quelle est sa diffusion en librairie. Logiquement, j'ai eu plus de chroniques et de retours sur Le Cirque interdit que sur Iceltane.
5) Salons et festivals : Pour Iceltane, j'étais sur le stand de l'éditeur. Du coup, je devais financer l'hébergement, les repas, les transports etc. Pour Le Cirque interdit, j'étais sur le stand du libraire, tous frais payés (pas de frais d'hébergement, repas, transport...). J'ai aussi participé à des conférences, ce qui permet d'être rémunéré pour cela (mon syndrome de l'imposteur s'en étonne encore).

Pour moi, c'est plus facile et moins coûteux d'être édité chez un moyen ou un gros. C'est bien agréable de voir son livre en librairie et de ne pas dépenser d'argent pour aller bosser en salon. Cela dit, je pense que la qualité des romans et du travail éditorial ne dépendent pas de la taille de la maison, et que certains auteurs débrouillards sont beaucoup plus à l'aise que moi lorsqu'il s'agit de promouvoir son roman, tenir un stand en salon etc.

[Basileus]

Merci grandement pour toutes vos lumières. En effet je me projette, mais je suis de ceux qui préfèrent avoir toutes les cartes en mains au moment de faire un choix (soyons optimistes !). Je garde tout de même en tête que le plus important reste le contact avec l'éditeur, puisque comme vous le soulignez, bien des aspects ne sont que difficilement estimables en fonction de la taille de la maison. Mais si vraiment un choix doit se présenter, n'étant pas un aventurier, vos expériences me mènent à penser qu'une grosse maison serait plus profitable.