Hello gentes grenouilles et nobles têtards,
En soumettant des extraits, je réalise que le bêta lecteur sépare le narrateur qui est un personnage de mon roman, et le point de vue omniscient. Dans ma logique, le narrateur qui est aussi un personnage du roman a un point de vue omniscient, sinon il ne pourrait pas décrire l'aspect psychologique des autres personnages. Par conséquent, l'aspect psychologique du narrateur qui joue un rôle dans le roman, doit apparaitre dans les dialogues des autres personnages. J'espère être claire dans mon explication, mille excuses si je cafouille quelque peu !
Ste Ulphe
Tout savoir sur le point de vue omniscient !
- Tristane Suzette
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Re: Tout savoir sur le point de vue omniscient !
Bonjour Ste Ulphe,
Je crois que ce tu décris, en jargon, ça donne "narrateur intradiégétique" (dans l'histoire) en "focalisation interne" (on adopte son point de vue ; autrement dit, on sait ce qu'il pense sur ce qui l'entoure, notamment les sentiments et pensées qu'il suppose aux autres personnages).
Tu ne peux cumuler narrateur à l'intérieur de l'histoire et point de vue omniscient sauf si ton narrateur est Dieu ou bien, à la limite, télépathe.
Après, on peut changer de point de vue dans le courant d'un récit, c'est-à-dire basculer d'un passage en point de vue interne à un passage en point de vue omniscient. Dans le second cas, ce n'est pas le personnage qui prend en charge la narration, mais bien le narrateur. Donc tu ne peux basculer du pdv interne à l'omniscient que pour les narrations à la troisième personne.
Je crois que ce tu décris, en jargon, ça donne "narrateur intradiégétique" (dans l'histoire) en "focalisation interne" (on adopte son point de vue ; autrement dit, on sait ce qu'il pense sur ce qui l'entoure, notamment les sentiments et pensées qu'il suppose aux autres personnages).
Tu ne peux cumuler narrateur à l'intérieur de l'histoire et point de vue omniscient sauf si ton narrateur est Dieu ou bien, à la limite, télépathe.
Après, on peut changer de point de vue dans le courant d'un récit, c'est-à-dire basculer d'un passage en point de vue interne à un passage en point de vue omniscient. Dans le second cas, ce n'est pas le personnage qui prend en charge la narration, mais bien le narrateur. Donc tu ne peux basculer du pdv interne à l'omniscient que pour les narrations à la troisième personne.
Re: Tout savoir sur le point de vue omniscient !
Bonsoir Tristane Suzette,
Je te remercie de me faire découvrir le terme de narrateur intradiégétique. Je n'ai pas souvenir d'avoir appris ce terme durant le secondaire. Comme j'ai fait des études de gestion après le bac, ce jargon m'était inconnu jusqu'à aujourd'hui .
Ste Ulphe
Je te remercie de me faire découvrir le terme de narrateur intradiégétique. Je n'ai pas souvenir d'avoir appris ce terme durant le secondaire. Comme j'ai fait des études de gestion après le bac, ce jargon m'était inconnu jusqu'à aujourd'hui .
Ste Ulphe
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Re: Tout savoir sur le point de vue omniscient !
je déplace ce fil dans Masque et tubas où vous aurez sans doute plus de réponses
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Re: Tout savoir sur le point de vue omniscient !
J'essaie de reprendre le sujet puisque la discussion date de pas si longtemps - et que je me suis confrontée à cette remarque dans une des BL que j'ai faite avec toi, Ste Ulfe.
En fait, il y a effectivement une différence majeure entre un narrateur et une focalisation/point de vue.
Trois types de narrateur :
Contrairement à la narration qui change selon qui parle et quelle est sa situation par rapport aux événements racontés, les différents types de focalisations se divisent selon les informations qui sont données. Autrement dit, un même récit fait en plusieurs focalisations ne révélera pas du tout les mêmes choses au lecteur parce qu'il ne mettra pas en avant les mêmes éléments.
Alors que le type de narration reste toujours le même au sein d'une oeuvre (sauf cas particulier type lettres, extraits extérieurs, récit enchâssé, etc.), la focalisation peut changer très rapidement selon ce que l'auteur veut que le lecteur puisse savoir - même s'il choisit en général un type de focalisation majoritaire quitte à s'autoriser ou non des extras. Moi par exemple, mon roman est avec un NP3 en focalisation interne et je ne bouge pas (même s'il y a des fois où la FI est plus ou moins marquée).
La focalisation omnisciente/zéro :
Le narrateur sait toute l'histoire racontée. Le narrateur est le Dieu de son histoire. La focalisation omnisciente (dominante s'entend) est la plus polyvalente. Elle permet de jongler entre plusieurs personnages et elle intègre très facilement des passages en focalisation interne (le narrateur tout-puissant "zoome" dans la tête d'un personnage, puis d'un autre).
Caractéristiques de la FO :
- on peut tout connaître de TOUS les personnages, TOUS les lieux, etc. Que ce soit leur passé, leur avenir, leurs opinions, leurs pensées (même celles dont ils n'ont pas conscience).
- on peut montrer des événements qui ont lieu à plusieurs endroits différents au même moment sans changer de chapitre.
- on peut être didactique et précis sur les chiffres et les dates sans se soucier de si le personnage pourrait avoir accès à ces informations.
- on peut être ironique, se moquer de ses personnages ou même être moralisateur.
- on peut donner libre cours à ses pulsions poétiques.
- on peut décortiquer ses personnages dans une confortable position de surplomb en mode je sais mieux qu'eux.
- permet moins l'identification du lecteur
La focalisation interne :
Le narrateur ne sait que ce que sait un personnage donné - dans le passage concerné. Mais, La description de l'action et du "décors" se fait du point de vue du personnage, avec son vocabulaire propre. Il y a des modalisateurs (émotions, jugements) comme avec le NP1 mais cette fois-ci, ils montrent ce que le personnage pense et ressent et pas ce que le narrateur pense et ressent
Caractéristiques de la FI
- contrairement à un passage en FO, on ne sait ce qu'un seul personnage pense au moment de l'action. C'est à dire que, même s'il connaît son propre passé, un personnage décrit en FI ne l'évoquera que si ce qu'il est en train de vivre s'y prête (il vient de voir l'urne funéraire de sa mère et se remémore des souvenirs d'enfance – il n'y pense pas en plein rendez-vous amoureux).
- on a accès très précisément à un personnage et on peut montrer ce qu'il ressent et pense de manière très expressive.
- la description de l'action et du "décors" se fait du point de vue du personnage, avec son vocabulaire propre - elle est donc limitée.
La focalisation externe :
Le narrateur ne sait rien en dehors des apparences extérieures de l'histoire.
Caractéristique de la FE :
- le narrateur ne sait que ce qui est directement visible et audible. Il faut se l'imaginer comme un passant, un étranger, qui regarderait la scène et décrit ou raconte ce qu'il voit et entend. Il ne dit rien ni de l'histoire des personnages ni de leurs pensées.
On le retrouve par exemple dans les descriptions de paysage ou de lieux (ex : « un voyageur qui s'arrêterait pour admirer le panorama remarquerait d'abord la haute tour du clocher »... - il ne connaîtrait ni le nom du clocher, ni la date de sa construction), ou dans certains genres comme dans les romans policiers (scène qui décrit le meurtre mais parle de l'assassin comme d'une silhouette sombre sans donner plus de détail par exemple).
Exemple :
Trois hommes (A, B et C) jouent au poker
Dans ces trois exemples, le narrateur est un narrateur de troisième personne (il dit « il ») mais la focalisation est différente
N3P - FO :
Explication :
Les premières phrases pourraient être de la focalisation interne sur A mais la phrase 3 est beaucoup plus de la focalisation omnisciente puisque le narrateur change de personnage mais surtout qu'il rappelle le passé de tricheur de C alors que celui-ci n'a pas de raison d'y penser – le but est évidemment de donner les informations au lecteur. La dernière phrase reprend une focalisation centrée sur A.
N3P - FI :
Explication : L'ensemble de la scène est décrite du point de vue de A : même si extérieurement il a l'air sérieux, on sait qu'il est satisfait de lui. Il commente l'action des autres (B va continuer comme d'habitude – et il est logique que cette information soit donnée à ce moment-là puisque A adapte son jeu à sa connaissance de son adversaire) mais comme il n'est pas à leur place, il les décrit (eux et leurs actions) sans avoir de certitudes (B semblait hésitant, soupçonner une fraude). Il y a des modalisateur (étrangement) et du langage familier qui est à rattacher à A et non au narrateur (un gros pactole).
N3P - FE :
Explication : La marque de la focalisation externe ici est surtout la tournure impersonnelle « Quiconque assisterait à la scène ». On est explicitement positionné du point de vue de quelqu'un qui ne sait rien (la triche de C disparaît complètement, de même que la satisfaction de A convaincu qu'il va gagner). Dans une scène comme celle-ci, A, B et C ne serait peut-être même pas nommés mais évoqués à travers une description physique sommaire (l'homme à la moustache rousse, la femme au chapeau gris, etc.).
Avec ces trois exemples, on comprend bien que, meme s'il est facile de dire : N3P = Narrateur omniscient - N1P = FI - N1Pexterne = FE : ce n'est pas toujours le cas - en particulier pour le N3P qui peut très facilement adopter les trois types de F.
En fait, il y a effectivement une différence majeure entre un narrateur et une focalisation/point de vue.
Trois types de narrateur :
- Narrateur troisième personne - non personnage de l'histoire.
C'est le narrateur "classique", il est juste la voix qui raconte mais n'existe pas vraiment. Le but du N3P est principalement de donner des informations. Il n'a pas d'identité et s'efface derrière ce qui est dit. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas sentir sa présence et qu'il est nécessairement objectif. La narration peut par exemple émettre des jugements de valeur comme de montrer clairement que l'action du personnage est immorale, ou encore être ironique, mais cela n'est jamais rattaché à une personne particulière. Typiquement, c'est le type de narrateur où on a tendance à dire "l'auteur dit que".
- Narrateur première personne - personnage de l'histoire qui raconte sa propre histoire. C'est le narrateur qui dit "je", qui parle de lui-même et qui raconte sa vie - et raconte donc ce qu'il veut dire de lui-même. Avec son vocabulaire, ses tics de langage, ses traits poétiques ou non, ses raccourcis intellectuels, ses opinions politiques. Il peut parler au présent ou au passé et il est très subjectif.
- Narrateur première personne - personnage de l'histoire qui raconte l'histoire de qqun d'autre (Ex : Watson raconte les aventures de Sherlock Holmes).
Il dit "je" mais l'essentiel du discours est à la troisième personne parce qu'il parle d'un autre personnage - c'est donc naturellement le type de description qui est le plus limité. Le but du NP1 parlant d'un autre est de mettre en récit des événements. Il emprunte aux deux autres types de narrateurs parce que, comme le NP3, il est moins impliqué dans le récit que le NP1 mais peut aussi montrer les mêmes signes de subjectivité que le NP1.
Contrairement à la narration qui change selon qui parle et quelle est sa situation par rapport aux événements racontés, les différents types de focalisations se divisent selon les informations qui sont données. Autrement dit, un même récit fait en plusieurs focalisations ne révélera pas du tout les mêmes choses au lecteur parce qu'il ne mettra pas en avant les mêmes éléments.
Alors que le type de narration reste toujours le même au sein d'une oeuvre (sauf cas particulier type lettres, extraits extérieurs, récit enchâssé, etc.), la focalisation peut changer très rapidement selon ce que l'auteur veut que le lecteur puisse savoir - même s'il choisit en général un type de focalisation majoritaire quitte à s'autoriser ou non des extras. Moi par exemple, mon roman est avec un NP3 en focalisation interne et je ne bouge pas (même s'il y a des fois où la FI est plus ou moins marquée).
La focalisation omnisciente/zéro :
Le narrateur sait toute l'histoire racontée. Le narrateur est le Dieu de son histoire. La focalisation omnisciente (dominante s'entend) est la plus polyvalente. Elle permet de jongler entre plusieurs personnages et elle intègre très facilement des passages en focalisation interne (le narrateur tout-puissant "zoome" dans la tête d'un personnage, puis d'un autre).
Caractéristiques de la FO :
- on peut tout connaître de TOUS les personnages, TOUS les lieux, etc. Que ce soit leur passé, leur avenir, leurs opinions, leurs pensées (même celles dont ils n'ont pas conscience).
- on peut montrer des événements qui ont lieu à plusieurs endroits différents au même moment sans changer de chapitre.
- on peut être didactique et précis sur les chiffres et les dates sans se soucier de si le personnage pourrait avoir accès à ces informations.
- on peut être ironique, se moquer de ses personnages ou même être moralisateur.
- on peut donner libre cours à ses pulsions poétiques.
- on peut décortiquer ses personnages dans une confortable position de surplomb en mode je sais mieux qu'eux.
- permet moins l'identification du lecteur
La focalisation interne :
Le narrateur ne sait que ce que sait un personnage donné - dans le passage concerné. Mais, La description de l'action et du "décors" se fait du point de vue du personnage, avec son vocabulaire propre. Il y a des modalisateurs (émotions, jugements) comme avec le NP1 mais cette fois-ci, ils montrent ce que le personnage pense et ressent et pas ce que le narrateur pense et ressent
Caractéristiques de la FI
- contrairement à un passage en FO, on ne sait ce qu'un seul personnage pense au moment de l'action. C'est à dire que, même s'il connaît son propre passé, un personnage décrit en FI ne l'évoquera que si ce qu'il est en train de vivre s'y prête (il vient de voir l'urne funéraire de sa mère et se remémore des souvenirs d'enfance – il n'y pense pas en plein rendez-vous amoureux).
- on a accès très précisément à un personnage et on peut montrer ce qu'il ressent et pense de manière très expressive.
- la description de l'action et du "décors" se fait du point de vue du personnage, avec son vocabulaire propre - elle est donc limitée.
La focalisation externe :
Le narrateur ne sait rien en dehors des apparences extérieures de l'histoire.
Caractéristique de la FE :
- le narrateur ne sait que ce qui est directement visible et audible. Il faut se l'imaginer comme un passant, un étranger, qui regarderait la scène et décrit ou raconte ce qu'il voit et entend. Il ne dit rien ni de l'histoire des personnages ni de leurs pensées.
On le retrouve par exemple dans les descriptions de paysage ou de lieux (ex : « un voyageur qui s'arrêterait pour admirer le panorama remarquerait d'abord la haute tour du clocher »... - il ne connaîtrait ni le nom du clocher, ni la date de sa construction), ou dans certains genres comme dans les romans policiers (scène qui décrit le meurtre mais parle de l'assassin comme d'une silhouette sombre sans donner plus de détail par exemple).
Exemple :
Trois hommes (A, B et C) jouent au poker
Dans ces trois exemples, le narrateur est un narrateur de troisième personne (il dit « il ») mais la focalisation est différente
N3P - FO :
Explication :
Les premières phrases pourraient être de la focalisation interne sur A mais la phrase 3 est beaucoup plus de la focalisation omnisciente puisque le narrateur change de personnage mais surtout qu'il rappelle le passé de tricheur de C alors que celui-ci n'a pas de raison d'y penser – le but est évidemment de donner les informations au lecteur. La dernière phrase reprend une focalisation centrée sur A.
N3P - FI :
Explication : L'ensemble de la scène est décrite du point de vue de A : même si extérieurement il a l'air sérieux, on sait qu'il est satisfait de lui. Il commente l'action des autres (B va continuer comme d'habitude – et il est logique que cette information soit donnée à ce moment-là puisque A adapte son jeu à sa connaissance de son adversaire) mais comme il n'est pas à leur place, il les décrit (eux et leurs actions) sans avoir de certitudes (B semblait hésitant, soupçonner une fraude). Il y a des modalisateur (étrangement) et du langage familier qui est à rattacher à A et non au narrateur (un gros pactole).
N3P - FE :
Explication : La marque de la focalisation externe ici est surtout la tournure impersonnelle « Quiconque assisterait à la scène ». On est explicitement positionné du point de vue de quelqu'un qui ne sait rien (la triche de C disparaît complètement, de même que la satisfaction de A convaincu qu'il va gagner). Dans une scène comme celle-ci, A, B et C ne serait peut-être même pas nommés mais évoqués à travers une description physique sommaire (l'homme à la moustache rousse, la femme au chapeau gris, etc.).
Avec ces trois exemples, on comprend bien que, meme s'il est facile de dire : N3P = Narrateur omniscient - N1P = FI - N1Pexterne = FE : ce n'est pas toujours le cas - en particulier pour le N3P qui peut très facilement adopter les trois types de F.
Modifié en dernier par MiSouCoLi le sam. mai 08, 2021 9:08 am, modifié 2 fois.
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- Enregistré le : jeu. mai 06, 2021 6:40 pm
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Re: Tout savoir sur le point de vue omniscient !
Et pour rebondir sur ton texte, Ste Ulfe (La voyageuse sans bagages T1). Ce qui te conviendrais sûrement le mieux c'est un N3P omniscient (comme ça tu t'autorises toutes les fioritures de langage que tu veux pour tes descriptions) mais qui ne suit qu'un seul personnage à la fois (Thierry puis Stéphanie puis Stella) et qui se retreigne à un seul personnage en FI.
S'il est encore ouvert, je te conseille La Citadelle des Solitaires (extrait 1 version 3) dans les papyrus (j'en ai fait une bêta lecture, c'est pour ça que je connais) : ce n'est pas le même genre mais l'auteur est aussi un adepte des descriptions riches et qui se concentre sur un seul personnage. Je pense que ça pourrait te servir de modèle narratologique.
S'il est encore ouvert, je te conseille La Citadelle des Solitaires (extrait 1 version 3) dans les papyrus (j'en ai fait une bêta lecture, c'est pour ça que je connais) : ce n'est pas le même genre mais l'auteur est aussi un adepte des descriptions riches et qui se concentre sur un seul personnage. Je pense que ça pourrait te servir de modèle narratologique.