Quel nombre de pages maximum pour un roman ?

[Mara]

Bonjour, il y a une question qui me trotte dans la tête depuis que j'ai presque fini mon roman et je me suis dit que vous pourriez peut-être m'aider à y voir plus clair !

J'ai toujours été très bavarde à l'écrit, ce qui fait que mon roman fera environ 500 pages quand il sera terminé, et 1 bon million de signes, espaces non compris. Je vous avoue que je suis fière de moi mais qu'en même temps ces chiffres me font très peur Il est prévu que je profite de la longue relecture/réécriture qui va venir pour essayer de synthétiser les passages inutiles et réduire un peu, mais ça ne fera pas de miracles, et plus je regarde ma bibliothèque plus je me demande si mon histoire (un premier tome) pourrait avoir le même format que les livres sur les étagères...

D'où ma question : est-ce qu'il arrive un moment où "trop c'est trop" ? Où la longueur du texte (imaginons que l'histoire soit bien rythmée et pas ennuyante) devient vraiment rébarbative, que ce soit pour le lecteur ou l'éditeur ? Qu'est-ce qu'il faut faire dans ces cas-là, raccourcir quitte à faire sauter des passages, privilégier des ellipses ?...

[Lynn Adams]

Pour ce qui est des lecteurs, je ne crois pas que la longueur soit un critère de rejet en tant que tel. À mon sens, ça n'influe pas sur la qualité (j'ai lu des bouquins de 1000 pages absolument passionnants et d'autres où chaque page était une épreuve). Je dirais donc que si l'histoire plait, la personne lira, sans se soucier du nombre de pages.
Un critère à prendre en compte serait peut-être l'âge moyen du public que tu vises. J'exagère mais lire 1000 pages à 10 ans c'est un sacré défi, alors qu'en temps qu'adulte c'est moins laborieux. Tu vois l'idée

Question édition je sais que cela peut refroidir, mais l'idée d'une série en elle-même (tu parles d'un premier tome) en refroidit aussi certains alors... Si ton éditeur est convaincu par le texte il pourrait te proposer de diviser le tome en deux, cela arrive (mais je suis loin d'être une experte sur le sujet.)

Histoire de finir sur une évidence, le rôle de la bêta-lecture c'est aussi de t'aider à faire le tri entre les infos essentielles et inutiles du roman

[Mara]

Merci beaucoup pour ta réponse Lynn Adams ! Oui l s'agit d'un premier tome... en commençant à me renseigner auprès des maisons d'édition j'ai effectivement vu que les sagas n'avaient pas trop le vent en poupe, tant pis ! Ça s'adresse plutôt à des adolescents / jeunes adultes.

Ce n'est pas tellement une évidence que ça, je n'avais pas du tout pensé aux retours des bêta-lecteurs concernant les longueurs et passages inutiles du texte

[jacob dagon]

malheureusement.... enfin je crois.

le nombre de page ne veux pas dire grand chose.... selon la police d'ecriture, l'interligne.... ça peut changer bien trop.

Les signes c'est quelque choses de clair, mais parfois tellement grand, qu'on a pas trop idée de ce que ca represente.

Dite moi si je me trompe, mais souvent les éditeurs compte en mot.
https://jerichowriters.com/average-novel-wordcount/

sinon, pour avoir eu un père lisant des petits livres de SF avec plus de 250 tomes....
nombre maximum de page pour une histoires, aucune tant que ça marche, que la qualité et le public est là
nombre maximum de page pour un livre... depend de l'éditeur, et de qu'elle va être sa startegie commerciale

[Elikya]

malheureusement.... enfin je crois.

le nombre de page ne veux pas dire grand chose.... selon la police d'ecriture, l'interligne.... ça peut changer bien trop.

Les signes c'est quelque choses de clair, mais parfois tellement grand, qu'on a pas trop idée de ce que ca represente.

Dite moi si je me trompe, mais souvent les éditeurs compte en mot.
https://jerichowriters.com/average-novel-wordcount/

Les éditeurs anglo-saxon comptent en mot, les éditeurs français comptent en signes espaces comprises (sec).
Un petit livre tourne autour de 200 à 300 ksec un livre moyen tourne entre 400 et 600 ksec, un gros livre fait plus de 700 ksec.

1 millon de signes c’est compliqué à caser chez un éditeur. La plupart des éditeurs préfèrent les petits livres, et il est vrai que certains ne prennent pas les livres en plusieurs tomes, surtout chez un auteur qui n’a jamais publié avant. Souvent, les auteurs débutants ont tendance à délayer l’histoire au dépend du rythme. Si j’étais toi, je sabrerais tout ce que je pourrais, à la fois en terme de scènes inutiles et de mots qui alourdissent des phrases. Stephen King enlève environ 10% lors des corrections, mais je connais des auteurs qui sont montés à 20%. Peut-être qu’un passage dans les papyrus pourrait t’aider à voir si le rythme est bon et s’il est possible couper ?

[NaNa]

Si le nombre de signes se justifient mais qu'un éditeur intéressé le trouve trop gros, il demandera à ce que tu le coupes en deux (voire en trois dans ton cas parce que 1 million de signes, surtout espaces non comprises, c'est un gros bébé que tu as là) Cela étant, sur une histoire où tu as prévu plusieurs tomes, ça pourrait effrayer les éditeurs d'avoir encore plus de tomes.

Je pense cependant que tu peux élaguer. Ce n'est pas le cas pour tout le monde (certains ont un premier jet avec seulement l'essentiel, d'autres au contraire avec du superflu) mais personnellement, chaque fois que je corrige, je perds du volume. Une fois, je suis passée de 406 ksec à 284, donc 30% en moins, et ce sans quasiment toucher à l'histoire. Dans le même genre, j'étais à plus de 900k sur un autre roman et je suis redescendue à 650. Donc, c'est tout à fait possible de faire fondre un manuscrit grâce aux corrections.

Ce n'est pas tellement une évidence que ça, je n'avais pas du tout pensé aux retours des bêta-lecteurs concernant les longueurs et passages inutiles du texte

Ah si! Les passages inutiles se repèrent assez bien. En général ce sont des longueurs, des passages redondants, de l'info-dump (des informations "gratuites" qui n'apportent rien), ou alors des explications qu'on donne parce qu'on a peur de pas être clair alors qu'en fait le lecteur comprend très bien. Le regard extérieur a moins d'attachement envers certaines scènes et certaines informations, du coup on n'a pas de scrupule pour dire "ça, tu peux enlever".
Il peut aussi y avoir des choses dans le style et la façon de mener les scènes. Par exemple, en premier jet, j'ai souvent tendance à tâtonner dans mes scènes parce que je sais où je veux aller mais que je mets du temps à y arriver. En corrections, je peux couper les moments où ça ramait.

[Oxymore]

Je suis d'accord avec tout… sauf avec la définition de l'info-dump Pour moi c'est des informations utiles mais balancées dans le texte au lieu d'être insérées de manière vivante dans l'intrigue (une forme de tell, quoi.)

[Mara]

Je comprends ! En y réfléchissant, je crois effectivement que le début de mon texte traine trop en longueur, alors que vers la fin j'arrive à être plus directe, sans pour autant avoir la sensation d'enchainer trop vite (ce qui me faisait peur au début). Je pense que je vais prendre le temps de réfléchir à ce qui peut être élagué, quitte à modifier un peu le début de l'histoire, et que la correction me permettra d'y voir plus clair. Merci beaucoup pour vos conseils !

[NaNa]

Je suis d'accord avec tout… sauf avec la définition de l'info-dump Pour moi c'est des informations utiles mais balancées dans le texte au lieu d'être insérées de manière vivante dans l'intrigue (une forme de tell, quoi.)

Ah oui au temps pour moi!
C'est que comme ce sont souvent des passages ennuyeux à lire j'ai fini par interpréter ça comme "inutiles" mais en fait ça peut aussi être utile mais mis de façon indigeste dans le texte.

Bon courage pour les corrections Morrigan!

[Oxymore]

Je suis d'accord avec tout… sauf avec la définition de l'info-dump Pour moi c'est des informations utiles mais balancées dans le texte au lieu d'être insérées de manière vivante dans l'intrigue (une forme de tell, quoi.)

Ah oui au temps pour moi!
C'est que comme ce sont souvent des passages ennuyeux à lire j'ai fini par interpréter ça comme "inutiles" mais en fait ça peut aussi être utile mais mis de façon indigeste dans le texte.

Bon courage pour les corrections Morrigan!

Ahahah ! Oui, je comprends tout à fait ton ressenti !

Bon courage Morrigan ! N'hésite pas à faire un tour du côté de la Mère Fouettarde pour tes corrections.

[Elikya]

Je comprends ! En y réfléchissant, je crois effectivement que le début de mon texte traine trop en longueur, alors que vers la fin j'arrive à être plus directe, sans pour autant avoir la sensation d'enchainer trop vite (ce qui me faisait peur au début). Je pense que je vais prendre le temps de réfléchir à ce qui peut être élagué, quitte à modifier un peu le début de l'histoire, et que la correction me permettra d'y voir plus clair. Merci beaucoup pour vos conseils !

Bonne idée !
C'est un souci très classique chez les auteurs que de chercher leur début. Parfois, nous ressentons le besoin d'écrire des scènes qui nous permettent de mieux cerner l'intrigue et les personnages, et qui sont utiles pour nous, mais pas pour les lecteurs. Ces scènes peuvent alors êtres coupées, ou apparaitre sous forme d'allusion ou de flash back. Les lecteurs décrochent vite, en général, donc cela demande un sacré boulot que de rédiger un début percutant.

[Le scribe]

Le nombre de pages maximum n'est souvent pas indiqué sur les sites des éditeurs, mais, dans le domaine de l'imaginaire, plusieurs indiquent refuser les manuscrits de plus d'un million de signes espaces compris (par exemple les éditions ActuSF).
Pour ceux qui n'indiquent pas de maximum explicite, tu peux raisonner en termes de vente de papier. En termes de prix, la beauté et la qualité du texte n'entre pas en ligne de compte : plus un roman contient de pages, plus il coûte cher, et cela fait partie des angoisses des éditeurs au moment de commercialiser un livre. Je ne connais pas bien le domaine de la littérature de jeunesse actuelle, mais j'imagine que les contraintes sont plus fortes pour de jeunes lecteurs potentiellement plus intimidés par de longs romans (ou alors il faut que ce soit des pavés très axés sur le suspense, façon Harry Potter). Même s'il n'y a pas de règle, un manuscrit plus court sera mécaniquement plus facile à publier pour l'éditeur.

Maintenant, comme ne pas faire trop long ? Très bonne question, car j'ai le même problème que toi (ce qui explique aussi que je fasse remonter ce sujet, plutôt que d'en créer un autre.) Le manuscrit sur lequel je travaille me fait m'arracher les cheveux dans ce domaine. Le premier jet faisait 1,36 millions de signes espaces compris, autant dire beaucoup trop long ! J'aurais pu en faire un diptyque, mais je n'ai pas assez confiance dans la solidité de ma construction pour ça et j'ai préféré tâcher de le raccourcir, et vérifier autant que possible s'il n'y avait pas de ventres mous, de scènes inutiles ou trop longues, de détails superflus, etc. J'ai déjà supprimé 120 000 signes mais c'est encore trop long. J'alterne entre plusieurs échelles :
- la phrase : virer les lourdeurs, les mots en trop, etc.
- la scène : condenser les descriptions, vérifier si toutes les péripéties de la scène sont réellement indispensables, vérifier si un dialogue est réellement utile dans tous ses détails ou s'il peut être raccourci ou remplacé par une narration bien plus courte.
- le chapitre : revoir ce que je veux faire avancer et quelles parties se perdent en détours inutiles ou surabondants par rapport à l'ensemble du roman.
Personnellement, j'ai beaucoup plus de mal à travailler au niveau du plan d'ensemble ou du chapitre qu'à des échelles plus petites. J'ai bien progressé et j'ai déjà réussi à supprimer plusieurs scènes entièrement (ce que je n'aurais jamais réussi à faire il y a quelques années). Mais j'ai beaucoup de mal à voir quels endroits pourraient être des ventres mous, et à choisir entre les idées. Cela vient du fait que tout le roman m'est venu par idées dispersées, assez épisodiques, et que j'ai passé déjà pas mal de temps en faisant le plan pour trouver le fil rouge et resserrer le tout en un ensemble bien structuré.

Comme quelqu'un le disait très bien (dans un autre fil, je crois), il faut aussi savoir faire un choix entre ses idées : on ne peut pas caser toutes les idées de lieux, de personnages, de créatures ou de rebondissements dans la même intrigue sans risque de surcharger le manuscrit. J'adore les oeuvres toutes fourmillantes de détails, façon cathédrale gothique, mais c'est très délicat à bâtir en conservant des proportions harmonieuses et une taille raisonnable. Quitte à jouer les Dr Frankenstein, mieux vaut créer un humain de taille moyenne mais en bonne santé plutôt qu'un géant bossu qui finira hémiplégique dans les bras du lectorat parce que tu lui auras prévu trop de sang sur un flanc et pas assez dans l'autre. (Désolé pour la comparaison hasardeuse...)