Je reprend juste un point mais en réalité, si Nag est un militaire, il y a moyen de jouer dessus dans les descriptions parce qu'il va faire extrêmement attention à son environnement, avec un sens aiguë de l'observation parce qu'il est habitué à se trouver en situation de danger. Donc il y a moins de montrer qu'il n'a pas abandonné cette attitude, même dans un contexte calme - ça peut être un petit complexe paranoïaque mais ça peut être juste un réflexe (comme les anciens combattants de la Grande Guerre qui se baissaient en entendant qqch siffler parce que se baisser était leur seul moyen d'éviter les bombes).
Du coup, puisqu'il est super attentif, ton but, ça va être d'introduire des petits détails dans le décors qui ont un sens spécifique pour lui (sur le modèle que j'ai donné dans mon message précédent), ou des petits changements d'attitude de personnes de son entourage, voire des changements de personnes dans son entourage.
En tout cas, l'incipit est un moment où l'on commence à introduire de la tension, un enjeu autour du personnage qui indique que quelque chose va changer (si c'est pas quelque chose qui A changé) donc, si le changement survient dans la ville entière et que ça impacte Nag, c'est super parce que tout va jouer le rôle d'indice qui te permet de faire de l'exposition, mais si le changement concerne juste Nag, alors il est intéressant de montrer ses habitudes, sa routine et de particulièrement s'attarder sur un petit détail qui annonce que sa journée suivante ne sera pas aussi monotone, que tel type perdu de vue de longue date va arriver, etc.
Je finis justement par faire douze paragraphes de digressions explicative, puis un ans après, je revient sur l'action qui est restée fixe du coup.
C'est vrai que dans les passages d'actions, les marques émotionnelles doivent en général être largement voire totalement supprimées parce que si on est dans le point de vue du personnage, il n'a aucune raison de revenir sur ses problèmes existentiels quand le réel problème qui le concerne c'est l'assassin qui veut lui trancher la gorge. D'une manière général, sauf émotions particulièrement poignante (genre duel entre des frères ennemis), il vaut mieux rester dans le déroulé des actions en se concentrant surtout sur les marqueurs physiques, les sensations (douleur, lumières, sons, etc.) et les pensées (par opposition aux sensations en tell "Nag se sentait trahi"). Quitte à introduire des moments de pause dans les actions (il vient de trouver une cachette et reprend son souffle) pour revenir sur les émotions.
Ex : combat entre Nag et Hans, on suit toutes leurs actions et on a pas la moindre idée de qui est Hans, Nag s'enfuit et se réfugie dans un coin du bâtiment et il se demande ce qu'Hans fait là, il ne l'avait pas vu depuis leur première affectation. Ou alors, Nag combat sans savoir qui l'attaque et c'est après avoir vaincu Hans qu'il apprend qui il est. Ou alors tu intercales une pensée de Nag entre chaque coup d'épée. Bref, les possibilités sont nombreuses. Mais l'essentiel c'est que la peinture se fait par beaucoup de petites touches éparpillées, en utilisant pleins de couleurs (moyens stylistiques d'introduction de l'exposition) plutôt qu'avec un gros pâté au milieu.
D'ailleurs j'en profite pour rappeler que dans les descriptions, il faut bien se dire qu'on voit tout à travers les yeux du personnage et donc, ce qui n'a pas été dit je crois, que tous les marqueurs locatifs doivent aussi être situés à partir de là où est le personnage donc, tout bêtement, une fois qu'on a situé clairement son personnage dans la scène (très important), les "à droite", "à gauche", "plus loin", "devant" et autres sont des bons moyens d'être en focalisation interne.
J'espère que mes réflexions t'aideront