Panique - Comment faire?

[lemoustique]

Premièrement, bonjour.....
Je viens ici (je crois que c'est le bon endroit) pour exposer mon (enfin un de mes) problème....

J'essaie d'ecrire un p'tit bouquin, mais je fais face à une problématique....
Je ne sais pas du tout comment représenter la panique...
Pas une simple panique, mais une panique qui pourrait durer la moitié d'un roman.....
Comme si quelqu'un qui avait toujours vécu dans le noir découvrait l'exterieur... Il connaissait l'existence de l'exterieur mais sans plus, il ne s'etait pas vraiment posé la question de comment c'etait....
Il va donc être totalement desorienté, panique ++, comme dans un nouveau monde, intimidant et... Source de nouveaux dangers....
Mon problème est que je n'arrive pas à traduire ceci dans un texte ....
Auriez-vous des conseils, des idées à donner?

[ClemD]

Bonjour,

C'est un personnage qui découvre notre monde tel qu'il est aujourd'hui? (avec ses avancées technologiques) Est-ce l'incompréhension de ce qu'il voit qui le met en insécurité? Est-il vraiment en danger? (poursuivi ou autre?) Ou tout se passe dans sa tête?
Qu'appelles-tu "extérieur"? Le vaste monde qui nous entoure, le petit mec qui n'a jamais quitté son bled paumé et qui découvre l'immensité? Pourquoi quitte-t-il son cocon? Il y était-il en sécurité? Fuyait-il?

Pourquoi son incompréhension le met dans cet état de panique? Car, ne pas comprendre n'est pas toujours synonyme de danger.

Est-ce que ton lecteur doit être dans le même état que ton personnage ou bien, nous avons parfaitement conscience de ce qu'il se passe pour lui, nous le savons objectivement en danger - ou non?


Désolé pour toutes ces questions qui ne sont pas des réponses... J'essaie de comprendre un peu mieux avant de paniquer

[Macada]

Hello le Moustique,
Très intéressante ta question. Je me la pose pour des situations similaires plusieurs fois par projet.
Voilà comment je vois les choses à propos des émotions - et de leur(s) intensité(s) - non seulement pour les personnages mais aussi pour les faire ressentir aux lecteurs.
En gros, les émotions suivent une courbe de tension/stress continue avec des creux, des bosses, des pics, des chutes, etc. En fait, c'est très en rapport avec l'activité électrique du cerveau et la dose d'adrénaline. A noter que plus une émotion est intense moins elle peut se maintenir longtemps (en quelque sorte : le cerveau a une "batterie" à charge limitée, et le rechargement peut prendre du temps).
Ainsi, le cerveau humain ne peut pas être en crise de panique plus de quelques minutes. Après cela, soit ça se calme peu à peu (au max 2 heures, environ), soit on tombe dans les pommes (en quelque sorte, le cerveau se déconnecte sous la surcharge électrique) - et ça se calme donc d'un coup. Dans les 2 cas, ensuite, on est fatigué quelquefois au point d'en être hébété/sous le choc, et on ne "capte" plus grand chose de l'extérieur. Le cerveau doit récupérer ("recharger un minimum sa batterie") avant que le stress/la tension... et l'attention puissent de nouveau remonter.
Les émotions d'un personnage réaliste - suivront donc une telle courbe et comme les cerveaux des lecteurs sont similaires, ils peuvent réussir à les comprendre/les ressentir à leur tour.
A partir de là, le problème c'est comment faire comprendre au lecteur ce que ressent le personnage ? Comment lui faire "suivre" la même courbe de tension ?

Mon truc de base : des gammes d'intensités d'émotions en tant qu'étapes à "montrer"/écrire, et aussi en tant que gamme de champs lexicaux. Autrement dit, je ne dis surtout pas qu'un personnage panique s'il est juste inquiet ; que dirais-je quand il paniquera vraiment ?
Par exemple, la gamme de la courbe de tension qui mène à la panique puis en redescend peut être (s'il y a décharge d'adrénaline, des étapes peuvent "sauter", bien sûr) :
calme < vigilance < appréhension < inquiétude < anxiété < angoisse < panique.
Elle peut "redescendre" à rebours, ou passer à une gamme de degrés d'attention/confusion comme :
choc/stupéfaction/pétrification < hébétude < désorientation < attention < observation/concentration < acuité
Chaque item d'une gamme peut évidemment contenir des nuances, que je conseille aussi de développer selon la direction d'intensités (en hausse ou en baisse) qu'on est en train de suivre.
ex : de faible attention à attention normale à intérêt qui s'éveille à volonté de comprendre à concentration/observation

[Catofsky]

Salute le moustique,
Mon style d'écriture n'étant pas très explicite, j'ai tendance à décrire des petits gestes que pourraient faire un personnage stressé.
Après si je comprends bien vous cherchez à réinterpréter le mythe de la caverne ;
Alors pour vous mettre dans la peau du personnage, vous pourriez supposer comment vous agiriez en allant vivre dans un pays étranger plus avancé, genre Séoul, qui a ses côtés positifs et ses négatifs.
Sinon je vous recommande les chapitres 95 à 98 de The boxer, qui peuvent se lire sans contextualisation. (C'est une webtoon anglais et qui est )[/url])

[lemoustique]

Bonjour,

C'est un personnage qui découvre notre monde tel qu'il est aujourd'hui? (avec ses avancées technologiques) Est-ce l'incompréhension de ce qu'il voit qui le met en insécurité? Est-il vraiment en danger? (poursuivi ou autre?) Ou tout se passe dans sa tête?
Qu'appelles-tu "extérieur"? Le vaste monde qui nous entoure, le petit mec qui n'a jamais quitté son bled paumé et qui découvre l'immensité? Pourquoi quitte-t-il son cocon? Il y était-il en sécurité? Fuyait-il?

Pourquoi son incompréhension le met dans cet état de panique? Car, ne pas comprendre n'est pas toujours synonyme de danger.

Est-ce que ton lecteur doit être dans le même état que ton personnage ou bien, nous avons parfaitement conscience de ce qu'il se passe pour lui, nous le savons objectivement en danger - ou non?


Désolé pour toutes ces questions qui ne sont pas des réponses... J'essaie de comprendre un peu mieux avant de paniquer

Alors.... Cette histoire était un exemple (j'avais pas envie de spoiler mon histoire) ...
Ce n'est pas vraiment comme si quelqu'un découvrait notre monde actuel..... Je sais pas vraiment comment expliquer sans spoiler, je suis desolé
Si tu veux que je te raconte tout (cad bah la raison de la panique)... Ça serait plus clair pour toi

[lemoustique]

Hello le Moustique,
Très intéressante ta question. Je me la pose pour des situations similaires plusieurs fois par projet.
Voilà comment je vois les choses à propos des émotions - et de leur(s) intensité(s) - non seulement pour les personnages mais aussi pour les faire ressentir aux lecteurs.
En gros, les émotions suivent une courbe de tension/stress continue avec des creux, des bosses, des pics, des chutes, etc. En fait, c'est très en rapport avec l'activité électrique du cerveau et la dose d'adrénaline. A noter que plus une émotion est intense moins elle peut se maintenir longtemps (en quelque sorte : le cerveau a une "batterie" à charge limitée, et le rechargement peut prendre du temps).
Ainsi, le cerveau humain ne peut pas être en crise de panique plus de quelques minutes. Après cela, soit ça se calme peu à peu (au max 2 heures, environ), soit on tombe dans les pommes (en quelque sorte, le cerveau se déconnecte sous la surcharge électrique) - et ça se calme donc d'un coup. Dans les 2 cas, ensuite, on est fatigué quelquefois au point d'en être hébété/sous le choc, et on ne "capte" plus grand chose de l'extérieur. Le cerveau doit récupérer ("recharger un minimum sa batterie") avant que le stress/la tension... et l'attention puissent de nouveau remonter.
Les émotions d'un personnage réaliste - suivront donc une telle courbe et comme les cerveaux des lecteurs sont similaires, ils peuvent réussir à les comprendre/les ressentir à leur tour.
A partir de là, le problème c'est comment faire comprendre au lecteur ce que ressent le personnage ? Comment lui faire "suivre" la même courbe de tension ?

Mon truc de base : des gammes d'intensités d'émotions en tant qu'étapes à "montrer"/écrire, et aussi en tant que gamme de champs lexicaux. Autrement dit, je ne dis surtout pas qu'un personnage panique s'il est juste inquiet ; que dirais-je quand il paniquera vraiment ?
Par exemple, la gamme de la courbe de tension qui mène à la panique puis en redescend peut être (s'il y a décharge d'adrénaline, des étapes peuvent "sauter", bien sûr) :
calme < vigilance < appréhension < inquiétude < anxiété < angoisse < panique.
Elle peut "redescendre" à rebours, ou passer à une gamme de degrés d'attention/confusion comme :
choc/stupéfaction/pétrification < hébétude < désorientation < attention < observation/concentration < acuité
Chaque item d'une gamme peut évidemment contenir des nuances, que je conseille aussi de développer selon la direction d'intensités (en hausse ou en baisse) qu'on est en train de suivre.
ex : de faible attention à attention normale à intérêt qui s'éveille à volonté de comprendre à concentration/observation

Déjà, merci pour cette explication qui m'aide beaucoup!
(On voit que tu es calé sur le sujet, waw)

Mmmmm bah là on va faire face à de la panique sur une loooooonnnnnngue durée (toutes les deux heures donc) à intensité haute et un peu variable (absolument peu clair mais bon.....)

[Ravage]

Quand la panique dure un bref moment seulement, on fait en général en sorte d'augmenter le rythme, la tension, décrire explicitement les émotions, les gestes du perso, etc...
Quand la panique est instaurée dans la durée, il faut, à mon avis, savoir jouer sur la tension avec subtilité. Pour ce faire, il y a certes les descriptions mais aussi et surtout, je pense, dans ce cas particulier, le style. Un style adapté pourra toujours rappeler la tension et la panique du personnage.
Je n'ai pas dû écrire comme tu le dis (et j'ai du mal en général) mais les meilleurs exemples sont les thrillers, les fantastiques et les Polars noirs. J'ai deux bons exemples, (car il n'y a pas meilleur moyen que de lire pour s'imprégner d'un style et apprendre) : "Misery" de Stephen King (il est sans conteste le maître de ce genre de jeu, oh et il y a aussi "Sac d'os" ou "Simetierre") et "Le Horla" de Maupassant.
Alors, je sais que ce ne sont pas des solutions directes, mais perso mon style peut être facilement influencé par mes dernières lectures (surtout les bonnes, le dernier en date étant "Nevernight"). Aussi, des exercices peuvent aider : écrire quelques courtes scènes de plusieurs manières différentes, avec des tons différents pour tester chaque ambiance, trouver celles que tu préfères en fonction du contexte, etc.
Le style et le rythme seront les deux points clefs d'un tel thème. S'ils sont bien maîtrisés, dosés, le lecteur sera tenu en haleine jusqu'au bout, et finira par lui-même être bien paniqué. Tu veux tuer tes lecteurs toi, comme si on n'était pas suffisamment angoissé dans la vraie vie
Mais mon meilleur conseil reste de s'imprégner de la plume des maîtres

[lemoustique]

Après si je comprends bien vous cherchez à réinterpréter le mythe de la caverne ;

Alors sur le coup, c'est pas vraiment l'allegorie de la caverne, c'etait un exemple pour une situation similaire, car l'envie de spoiler tous les gens qui passaient ne m'attirait pas vraiment.....

Moui, pour Séoul, mais là on est, pour le personnage, à sur un choc beaucoup, beaucoup, beaucoup plus élevé...
Sur une beaucoup beaucoup beaucoup plus longue durée....
Il faut imaginer devoir apprendre quelque chose brusquement, quelque chose que l'on a jamais fait auparavant... Mais ce quelque chose étant fondamental...


Merci pour le webtoon, j'irai voir quand j'aurais le temps

[lemoustique]

Quand la panique dure un bref moment seulement, on fait en général en sorte d'augmenter le rythme, la tension, décrire explicitement les émotions, les gestes du perso, etc...
Quand la panique est instaurée dans la durée, il faut, à mon avis, savoir jouer sur la tension avec subtilité. Pour ce faire, il y a certes les descriptions mais aussi et surtout, je pense, dans ce cas particulier, le style. Un style adapté pourra toujours rappeler la tension et la panique du personnage.
Je n'ai pas dû écrire comme tu le dis (et j'ai du mal en général) mais les meilleurs exemples sont les thrillers, les fantastiques et les Polars noirs. J'ai deux bons exemples, (car il n'y a pas meilleur moyen que de lire pour s'imprégner d'un style et apprendre) : "Misery" de Stephen King (il est sans conteste le maître de ce genre de jeu, oh et il y a aussi "Sac d'os" ou "Simetierre") et "Le Horla" de Maupassant.
Alors, je sais que ce ne sont pas des solutions directes, mais perso mon style peut être facilement influencé par mes dernières lectures (surtout les bonnes, le dernier en date étant "Nevernight"). Aussi, des exercices peuvent aider : écrire quelques courtes scènes de plusieurs manières différentes, avec des tons différents pour tester chaque ambiance, trouver celles que tu préfères en fonction du contexte, etc.
Le style et le rythme seront les deux points clefs d'un tel thème. S'ils sont bien maîtrisés, dosés, le lecteur sera tenu en haleine jusqu'au bout, et finira par lui-même être bien paniqué. Tu veux tuer tes lecteurs toi, comme si on n'était pas suffisamment angoissé dans la vraie vie
Mais mon meilleur conseil reste de s'imprégner de la plume des maîtres

Mmmm Mmmmm
Je prends note.....
Mais dans mon cas ce ne serait pas angoisser les lecteurs (même si j'aime bien les torturer; ainsi que les personnages) mais plutôt montrer et essayer de faire comprendre l'ampleur de la tâche qui serait de faire disparaître cette panique, ou de faire comprendre l'ampleur de la panique elle même, tout simplement....

[Ravage]

Certes, mais les émotions décrites déteignent souvent sur les lecteurs. Instaurer une panique dans le bouquin finira pas se faire ressentir chez le lecteur. Je ne vois pas trop comment ça ne pourrait pas le faire. C'est aussi un peu le but je pense, sinon, à quoi bon tenter d'instaurer une panique constante pour faire comprendre au lecteur que c'est compliqué si lui-même nr parvient pas à le ressentir. Ressentir les émotions des persos, c'est l'un des meilleurs plaisirs de la lecture non ?

[lemoustique]

C'est aussi un peu le but je pense, sinon, à quoi bon tenter d'instaurer une panique constante pour faire comprendre au lecteur que c'est compliqué si lui-même nr parvient pas à le ressentir. Ressentir les émotions des persos, c'est l'un des meilleurs plaisirs de la lecture non ?

Oui je suis entierement d'accord, mais dans le cas de mon histoire c'est plus comme une sorte d'effet secondaire.... C'est important mais ce n'est rien par rapport au but premier....

Et... Cette panique.... Je ne pense pas que quiconque l'ai déjà ressentie... Elle est a un degré.... Plutôt inatteignable.... C'est comme si tu devais tout appre'dre, de a a z, du jour au lendemain, alors que tu n'avais rien fait jusque là...

[Catofsky]

Alors personnellement, je crois que le lectorat comprend l'enjeu des situations. Vous n'avez pas à justifier la tristesse de quelqu'un si le lectorat en connait déjà les causes. Bon du coup ma référence ne marche pas des masses, The dungeon master (webtoon isekai), Tideland (Livre et Film), Seul (BD et Film) et même La petite marchande de porte clef (Musique)

[lemoustique]

Mmmmm
Oui aussi mais il ne peut le ressentir qu'a un certain point et pas totalement....

Mmm vous.... Certainement.....

[NaNa]

Est-ce que tu as pensé à lire des témoignages de gens qui souffrent de trouble anxieux, ou est-ce que c'est trop éloigné de ce que tu recherches ?

[lemoustique]

Est-ce que tu as pensé à lire des témoignages de gens qui souffrent de trouble anxieux, ou est-ce que c'est trop éloigné de ce que tu recherches ?

trop loin malheureusement....
Après là je pense avoir de nouveaux éléments pour pouvoir le faire sans trop déceder... Donc.... ça devrait aller