Je suis d'accord avec Redornan : il peut y avoir des passages qu'on aime moins et d'autres qu'on a très envie d'écrire mais c'est dangereux de partir sur des passages où on s'ennuit parce que c'est le genre d'émotion qui se communique vite au lecteur. En particulier si c'est tes deux premiers chapitres qui ont besoin d'être intriguants, de donner envie.
J'ai eu un problème un peu similaire avec mon troisième projet de roman : j'avais écrit les huit premiers chapitres et ensuite je n'ai jamais trouvé le courage d'écrire la suite parce que le deuxième arc de mon roman traitait d'un sujet qui était nécessaire pour la suite (le deuil) mais que ça me saoulait d'y revenir en détail. Ecrire ce passage m'ennuyait. Et j'ai fini par comprendre qu'en réalité, mon plan correspondait à un livre qui
pouvait être écrit, mais pas à quelque chose que
j'avais vraiment envie d'écrire. En quelque sorte, je jouais à l'écrivain mais, pour en devenir vraiment une, il fallait que je change de projet. (Et d'ailleurs, dans le projet suivant, que je suis en train d'écrire, la thématique du deuil est à nouveau centrale mais traitée différemment, par petites touches constantes plutôt qu'en bloc compact).
Si ce n'est pas ça ton problème, que tu sais que c'est CE roman que tu veux écrire, alors peut-être que la solution est ailleurs : si tu t'ennuis dans tes deux premiers chapitres, c'est peut-être parce qu'il fallait
commencer ton roman par la course poursuite du troisième, et t'arranger pour donner les infos des deux premiers d'une autre manière, plus implicite.
Ou alors rentrer plus dans les détails des deux premiers chapitres, essayer de les rendre plus dynamiques, de les prendre comme un moment d'exploration de tes personnages.
Mais sinon, sur la méthode d'écriture, c'est vrai que ça dépend pas mal des gens. Comme beaucoup de personnes ici, je suis une jardinière donc, je construits pas mal mon intrigue à partir des petites évolutions psychologiques de mon personnages et je remodèle beaucoup mon histoire au fur et à mesure. Du coup, tous les passages que j'ai écrits en avance (même quand cela consistait juste à écrire la fin du chapitre avant le début) ont été réécrits au moment où j'y arrivais. Mais d'un autre côté, écrire ces passages en avance a parfois été le déclic nécessaire pour me donner une perspective et me débloquer pour le début du chapitre justement, quitte à ce que ça ne laisse pas de traces après.
Inversement, un architecte aura souvent un plan suffisamment fixé en tête pour pouvoir naviguer plus facilement entre les scènes et il aura justement tendance à le faire pour éviter la monotonie.
Comme les autres, je pense qu'il n'y a pas de réponse fixe et que ça varie vraiment en fonction de ta manière d'écrire, tes besoins immédiats quand tu t'assoies à ton bureau, ton état d'esprit du moment, tes illuminations ponctuelles que tu ne veux surtout pas oublier (si l'option carnet ne fonctionne pas). Bref, pas de conseils à suivre sinon de faire ce qui te semble le plus logique