Début sec OU Tutoriel/Intrigue/Quête secondaire

[Catofsky]

Bonjour à toutes,

Comme l'indique plus ou moins bien le titre, je voulais savoir si lors du début d'un roman il valait mieux
Entrer directement dans l'eau du bain;

• Permet de tisser un fil rouge tenace, qui indique clairement vers ou se dirige le protagoniste
• Mais peut perdre le lecteur de part la grande quantité d'information ajouté

Accompagner de la main le lecteur

• Introduit clairement l'univers et développe l'affection envers les personnages
• Peut donner lieu à une redondance si le fil rouge ne se développe pas assez.

Voilà si quelqu'un à quelque chose à en redire ou à partager une expérience je suis preneur !

[MiSouCoLi]

C'est loin d'être une question facile que tu poses-là !

Il y a beaucoup de choses à dire, mais avant de répondre précisément, qu'est-ce que tu entends par fil rouge ?
Est-ce que "entrer directement dans l'eau du bain" c'est introduire directement par l'action principale, le nœud de l'intrigue (ex : un roman policier qui commence quand le détective arrive sur la scène de crime) ? Par opposition à un roman qui commencerait par présenter les personnages dans leur environnement normal avant que l'intrigue ne démarre (ex : Hunger Games, on suit d'abord Katniss dans sa vie quotidienne avant la sélection des tributs).
Ou alors est-ce que "entre directement dans l'eau du bain" c'est juste commencer par une scène d'action/dialogue plus active par opposition à un début qui planterait vraiment le décors, la description du lore (ex : Le seigneur des anneaux ?

[Catofsky]

Je crois que ça dépend de l'histoire dans sa globalité, si le roman est épistolaire, s'il s'agit d'une saga ou s'il à une structure (A-A'), je parlerai de la première histoire complète. S'il s'agit d'un tome unique, à structure (Acte I-II-II), on peut s'accorder sur une trame secondaire.

Alors qu'un début sec serait de commencer l'histoire par son fil rouge principal, à savoir l'intrigue global (objectif du protagoniste).

Je m'excuse mais il me vient que des jeux vidéo (Edit; ça y est, j'ai trouvé) pour une obscure raison, Skyrim (Je suis un héros) en début direct, No man's sky (Naked Lunch) en début pausée et The Last Of Us (la guerre des clans) comme point moyen.

[Gernier]

Bonjour,

Je n'ai aucune idée de ce que tu veux dire.

En ce qui me concerne, le seul lecteur dont je tienne compte : c'est moi !

Pour ce qui est de tenir le lecteur par la main : on peut en retirer la désagréable impression que l'auteur est limite condescendant envers le lecteur (et j'ai déjà catapulté des livres de ce type hors de ma vue avec perte et fracas, c'est une impression très désagréable...)

Pour ce qui est de la structure en elle-même, personnellement je pars d'un synopsis chapitre/chapitre que je triture ensuite dans tous les sens. Tout dépend de ce que tu veux faire, de l'impression et de la symbolique que tu souhaites travailler.

Enfin, dernier conseil : impossible d'écrire sans lire, lire et relire. De tout : des auteurs que l'on apprécie, des classiques et des auteurs que l'on déteste... Rien de tel pour comprendre les mécanismes...

Gernier.

[NaNa]

D'abord ma réponse de normand habituelle : on fait ce qu'on veut tant qu'on le fait bien.

Sinon, si on part sur une distinction "on est direct dans l'intrigue" vs "on pose le contexte", je pense qu'il y a plus d'une façon de faire :

1) La scène liée à l'intrigue. Elle permet de poser les enjeux sans attendre (par exemple une réunion politique) ou de mobiliser les émotions ou la tension (par exemple avec une scène de combat). L'avantage c'est qu'on ne perd pas dans le temps, on est dans le bain, et on peut poser le contexte après avoir bien attrapé le lecteur. La partie délicate, c'est qu'il faut que le lecteur puisse comprendre les enjeux de la scène alors qu'il n'a pas le contexte (ou qu'il commence à en avoir les éléments), et c'est donc difficile à faire.

2) La scène non liée à l'intrigue. Elle permet de poser le contexte et de poser le contexte, de montrer le quotidien des persos, ou là aussi de mobiliser les émotions ou la tension (les scènes de combat aussi peuvent avoir lieu ici !). L'avantage, c'est qu'on peut bien poser le contexte et les enjeux et que donc le lecteur sera mobilisé quand l'élément déclencheur arrivera; et aussi, on peut bien voir en quoi on bouleverse la vie de nos persos. La partie délicate, c'est que si la scène n'est pas intéressante, ou si on succède trop de scènes sans lien avec l'intrigue, le lecteur trouve ça ennuyant; ça peut aussi être une bonne idée de donner une idée de ce que va être l'intrigue (par exemple, dans un récit où les persos vont découvrir que la magie existe, mieux vaut donner des indices dès le début pour qu'on sache qu'on est dans de la fantasy ou du fantastique!) et ce n'est pas facile non plus.

3) Expliquer le contexte façon Seigneur des anneaux (que ce soit expliquer qui sont les persos ou quel est leur univers). Ça permet que le lecteur comprenne directement de quoi on parle. L'avantage c'est que les enjeux seront clairs. La partie délicate, c'est qu'il faut que ce soit digeste et intéressant à lire.

Pour moi le plus simple à faire, c'est le 2 et le plus compliqué, le 3 : niveau ratio compréhension/passage intéressant à lire, c'est le plus simple à gérer.

Mais c'est pas parce que c'est plus simple qu'on doit forcément le faire. Ça dépend du roman qu'on veut écrire...

[Lorenzo]

Je préférè commencer mon histoire in medias res − si c’est bien la question ! Ne pas donner toutes les informations au lecteur, et justement éveiller sa curiosité en lui montrant qu’il a plein de choses à apprendre sur ce monde.

Les longues descriptions ont tendance à m’ennuyer, surtout au début des romans. Alors je préfère rentrer direct dans le bain !

[Boisdorme]

Bonjour à toutes,

Comme l'indique plus ou moins bien le titre, je voulais savoir si lors du début d'un roman il valait mieux
Entrer directement dans l'eau du bain;
Permet de tisser un fil rouge tenace, qui indique clairement vers ou se dirige le protagoniste
Mais peut perdre le lecteur de part la grande quantité d'information ajouté
Accompagner de la main le lecteur
Introduit clairement l'univers et développe l'affection envers les personnages
Peut donner lieu à une redondance si le fil rouge ne se développe pas assez.

Salut,

Hé bien en fait, je ne suis pas d'accord avec ton analyse. Je crois que les points positifs et négatifs que tu exposes ne sont pas les conséquences de leur causes.

D'abord, je pense que démarrer direct ou accompagner le lecteur sont deux façons de faire qui doivent servir une histoire. Le choix, je le fais à ce niveau là.
Caricaturalement : je vois bien un thriller direct dans le bain avec une victime qui se noie dès les premières lignes, pour un roman noir, des enjeux explosifs où l'on doit sauver un enfant enlevé, un conflit simple meurtrier/policier, un rythme soutenu.
Ou une plongée lente, pour la découverte d'un nouveau monde fantasy, un enjeux géostratégique complexe entre plusieurs régions, un conflit psychologique ou morales entre l'utilisation de la magie et celle l'énergie à vapeur.
Mais si on fait évoluer un perso vif et instinctif, pourquoi pas opter pour une plongée rapide ? Et si on suit un héro plutôt posé et réfléchi, utiliser un ton plus lent et argumenté. De même et encore, si on veut marquer une montée en puissance ou plutôt un enlisement, un huis-clos...

Ensuite, le nombres d'informations importe peu dans ce choix, je pense. Car si le rythme de diffusion est bon par rapport à la complexité, s'il sont nécéssaires au bon moment et pas utilisés 10 chapitres plus tard ( sauf ce que j'appelle "l'ameçonnage*"), s'ils sont pertinents pour l'histoires en caractérisants le monde, l'ambiance, les perso et non seulement accéssoires et pour faire plaisir à l'auteur ce qui arrive plus souvent qu'on ne pense...

*Pour ceux qui ont lu "Désolation" de Stéphen King,

Spoiler: montrer

le gamin chope une balle au début du roman qui servira pour la fin

, ou une info existe pour être oubliée. Donner l'effet "Ha ui !! c'était au début ça ! 'tin, il avait tout prévu le c... !"

Voilà, mais ce n'est que mon avis et la manière dont moi je choisis. Après, perso, j'ai un gros faible pour le direct dedans et sans transition, malgré ma démonstration ci-dessus... J'adors lire, mais alors vraiment, le côté "je suis où là, qu'est-ce qui se passe, c'est qui lui, mais c'est un vrai bordel ici !!??" et qu'ensuite tout ce démèle petit à petit. Genre lendemain d'enterrement de vie de garçon à la "Very bad things".

[Couxol]

Bonjour,
Les longues descriptions d'entrée de jeu peuvent détourner le lecteur de la trame du roman. L'immersion sans fard a le mérite de plonger le lecteur au coeur de l'action. Le tout est de ne pas se contenter d'aligner les dialogues sans queue ni tête ni de vouloir tout expliquer. Prendre le temps d'avancer dans l'intrigue en ayant toujours les éléments qui créent le lien entre ce qui a été dit, ce qui est en train de se dire, et ce qui pourrait se dire, me paraît primordial. Il est intéressant de laisser quelques fois une part de doute sur le personnage ou sur son environnement, car il ne faudrait pas juger le lecteur incapable du moindre effort d'extrapolation. Le doute en question ne doit pas être une énigme insoluble que l'auteur lui-même n'arrive pas à résoudre, il va s'en dire, ou bien on tombe dans des réflexions philosophiques, voire métaphysiques.
Bien sûr, il est utile de détailler une pièce, un costume, une rue... si ce n'est pas pour le simple plaisir de remplir du vide. Les détails doivent prendre corps avec le récit. On peut s'amuser à décrire la planète Mars pendant un chapitre, mais au bout, si le héros n'y séjourne que dix minutes, est-ce que cela en valait vraiment la peine ? Tout est affaire de dosage.
Certains auteurs ne se refusent rien et si une digression doit courir sur vingt pages, qu'elle courre ! C'est risqué. Enfin un auteur qui s'autorise. Tout est affaire d'audace.