C'est rassurant de voir qu'on est tous à peu prés dans le même bateau et qu'il est difficile de jongler entre vie perso/pro et écriture. De mon côté, c'est sans aucun doute l'aspect le plus frustrant, de ne pas "pouvoir" écrire comme je le voudrais. J'écrivais beaucoup à l'époque de mon ancien travail, j'étais assistant d'éduc dans un collège/lycée. Entre mon edt très flexible et les vacs scolaires, j'avais beaucoup de temps qui me permettait d'écrire. Depuis que je suis en restauration par contre... C'est pas la même limonade. Il m'est impossible d'écrire pendant mes périodes sous contrat, souvent saisonnières et intenses : tu fais entre 50/60 heures sem, tu rentres à pas d'heure et le peu de temps qu'il te restes en dehors beh tu te reposes et n'as ni la motivation ni l'énergie nécessaire à l'invention d'histoire ou la construction de dialogues cohérents. Je me remets donc à fond à l'écriture durant mes périodes de chômage où j'arrive enfin à trouver le temps nécessaire.
Résultat, je me retrouve avec un livre entier écris depuis des années (la fin du 1er jet date de 2016), le premier jet de sa suite et l'ébauche du troisième et dernier tome, alors même qu'il y a encore beaucoup de chemin vers la publication du 1er (notamment les BLS de l'intégralité du texte et les corrections qui s'en suivront, la rédaction d'un syno de soumission aux maisons d'édition etc).
Je me suis dit plusieurs fois "lâches l'affaire, t'auras jamais le temps de finir un truc propre et publiable" puis après tu te raisonnes en te disant que tu as cette histoire en tête depuis des années, que tu veux la partager et surtout te respecter, toi, ton travail et toutes ces heures d'écriture, de lecture, de corrections, de relecture, de redécoupage... Pour le coup, c'est rassurant de voir que je ne suis pas le seul qui soit passé par des mois, voire années, en mettant tout ça de côté par manque temps, d'énergie, mais aussi parfois de motivation.
L'avantage de tout ça, c'est lorsqu'on revient sur ses anciens écrits. Je suis par ex récemment retombé sur un vieux chapitre écrit en 2012 pour la toute 1ere version de mon roman. Je l'ai relu, et l'ai trouvé en toute objectivité extrêmement mauvais.
C'est là que je me suis aussi rendu compte des progrès faits en 10 ans et qu'évidemment, on écrit différemment à 30 ans qu'à 20 ans (encore heureux me direz vous). Le style, l'univers et même les persos ont évolué, le vocabulaire est plus riche, les dialogues sont plus naturels et moins téléphonés... Et cette espèce de démotivation liée au temps que j'avais s'est totalement inversée. Car parfois, laisser le temps au temps est finalement le meilleur service que tu puisses rendre à ton œuvre.
Nous on se verrait mal passer toute la semaine sans avoir d'activité ensemble... Donc on essaie là aussi de trouver un équilibre.
