Salut Ogetcher
Si un éditeur te demande un texte inédit, ça veut dire qu'il n'a jamais été publié ailleurs... et encore moins sur Internet !
L'exclusivité est souvent là pour garantir ce caractère inédit.
Seulement, un bon éditeur n'a pas besoin de l'exclusivité absolue, surtout si on parle d'un fanzine ou d'un webzine confidentiel.
Avec un webzine plus connu, Cory Doctorow te dirait que le format pdf gratuit lui permet de vendre plus de livres papiers que sans son ebook offert à tous sur Internet.
Son éditeur a suivi... (et probablement ont-ils effectué le test)
De toute façon, un lien vers le livre papier serait une source promotionnelle supplémentaire... pour tout le livre. Pour peu que le Webzine en parle en plus dans ses colonnes, c'est une nouvelle manne publicitaire.
Maintenant, est-ce que le Webzine (Fanzine) est encore lu après X mois de délai ?
Quand paraît le webzine suivant ?
Cette périodicité indique la fin des droits de cession, même à titre gratuit.
Et il est alors possible de récupérer son texte pour le proposer ailleurs.
(Ce n'est donc pas une cession à vie. Même au format papier, elle est illégale car abusive, et donc casse le contrat de manière automatique)
On a exactement le même cas de figure avec un recueil de nouvelles papier. (un recueil ou un magazine... dont la durée est classiquement d'une année, après la date de parution. Sauf droits de cession spécifiés par le contrat ou Bon à tirer.)
Est-ce que c'est vraiment gênant pour l'éditeur ?
Souvent non.
Car, c'est peut-être là qu'il t'a remarqué, dans cette édition Webzine ou Fanzine.
Est-ce que c'est gênant pour un Fan-éditeur ?
Quelque part, oui, ça lui bousille sa mise en page, la qualité et l'unité de son "oeuvre" Webzine et ça n'empêchera nullement la circulation des copies déjà récupérées chez les internautes. Ou même mise en cache sur les moteurs de recherche.
Croire que, sur Internet, il suffit de blanchir une page, deux, ou plus, pour rendre l'exclusivité d'un texte à un auteur... c'est rêver tout haut. Seul les éditeurs préhistoriques peuvent encore y compter, au lieu d'amplifier les liens (publicitaires) vers leur propre production.
Bien sûr, c'est techniquement réalisable.
Mais ce n'est jamais demandé dans une version papier. Pourquoi serait-ce le cas dans une version Webzine ?
Parce que c'est techniquement réalisable ?
Il faut être un peu réaliste.
De plus, l'éditeur doit mentionner le premier lieu de parution d'une oeuvre. (sous peine de tromperie au lecteur, parce qu'alors il fait passer pour inédit, un texte qui ne l'est pas !)
Alors quoi...
On voit bien que l'éditeur n'a pas intérêt à ce genre de tromperie. (L'auteur non plus.)
Et que les partenariats sont mille fois plus intéressants pour tout le monde.
Maintenant, l'auteur peut exiger que son oeuvre soit retirée. C'est vrai;
Il peut même envoyer un courrier au Web-éditeurs (une fois le délai normal passé) en mentionnant qu'il ne souhaite plus que son oeuvre soit librement disponible, afin de récupérer ses droits. Il peut même préciser que, si le Web-éditeur accepte de lui payer la somme offerte par l'éditeur (soit X euros), il accepte de laisser son texte dans le Webzine.
Quand on passe à deux ou trois chiffres devant le mot "euros", ça vous rafraîchit tout de suite un Web-éditeur, qui va devoir les sortir de sa poche... sans plus de contrepartie qu'il n'en possède déjà. (pour un fichier qui n'est peut-être plus téléchargé tant que ça !)
C'est là une manière élégante de recouvrer ses droits.
Car, dans tous les cas, il s'agit de relations humaines.
Tu veux une réponse.
Tu as deux choix devant toi :
- Tu acceptes de publier ta nouvelle pour une durée de X mois (6-12), après quoi tu te réserves le droit d'en réclamer le retrait. Au Web/Fan-éditeur de choisir s'il la publie ou pas.
- Tu honores ta parole (Web-zineur aujourd'hui, éditeur demain... ça arrive fréquemment, au moins en SFF) pour ne pas pl/bomber le webzine. (Ce qui contribue à ta propre publicité, à ta propre biographie littéraire, à ta carrière d'auteur qui, je l'espère, ne s'arrêtera pas à un "vieux" texte à récupérer) Et tu préviendras ton futur éditeur de cette publication.
Les éditeurs ne sont pas non plus manchots, ils peuvent dialoguer avec les Web-zineurs, et les transformer en partenaires (la réponse gagnant-gagnant). Même s'il s'agit d'enlever un texte de manière (temporaire ou définitive), certaines contreparties peuvent être intéressantes.
J'ai trouvé la contradiction rafraîchissante : "le texte est à vous, mais quand vous nous le confiez, on le garde à vie !"
Pour moi, cette position est clairement indéfendable, mais j'ai bien l'impression qu'elle sera partagée par la plupart des web-fanéditeurs. Qu'en dites vous ?
Ici, je pense que ta conclusion est fausse.
Comme tu l'as vu, on ne peut pas garder un texte à vie. C'est une clause abusive.
Être Web/fan-éditeur, ça n'empêche pas de se montrer humain et fier de ses auteurs (donc d'accepter leur envol), ni d'ignorer les lois sur le droit d'auteur et les emmerdements qui peuvent en résulter devant un tribunal.
De toute façon, on t'y prend une fois, pas deux. Ça peut coûter cher !
Non seulement du côté porte-monnaie, mais aussi du côté notoriété par la chute des soumissions de qualités.
C'est pourquoi un bon Web/fan-éditeur et même éditeur tout court signe toujours un contrat ou un bon à tirer comportant une durée (ton engagement d'auteur), pour éviter ce genre d'ennuis. Il sait aussi qu'un auteur aura besoin/ a besoin un jour ou l'autre de récupérer son texte... et qu'un Web/Fanzine n'est pas éternel, même s'il peut l'être techniquement sur le Web.
Quand les règles sont claires, tout est clair.
Voilà pourquoi un web/fan-éditeur ne partagera pas ta conclusion.
Sauf s'il est novice. Et un novice peut apprendre... en rencontrant des auteurs pros ou semi-pros qui le mettent devant un choix.
On peut très bien construire un Webzine pour une durée d'un an (ou jusqu'à ce que l'auteur demande le retrait, si le retrait est vraiment nécessaire après cette année... je le redis, les partenariats sont bien plus riches)
L'édition, c'est un contrat de confiance.
Si tu n'as pas confiance, abandonne ce projet.
Mais pas sans expliquer pourquoi.
Sans non plus te mettre martel en tête sur un cas hypothétique...
De plus, c'est parfois intéressant de voir ce qu'un éditeur a dans le ventre, face à ce genre de publication "amateur". (côté humain, ou pas... car ainsi tu seras traité ! en tant qu'auteur.)
L'édition, c'est un contrat de confiance.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard